Montpellier Hérault SC – Toulouse FC (3-0): La Viola Académie va bien profiter de la trêve…
Branlado occitanista.
Après deux matchs intéressants dans le contenu mais terriblement frustrants dans le résultat, nos Violets se déplacent chez des Montpelliérains pas au mieux. Sevrés de victoire depuis un mois, les hommes de Der Zakarian restent un adversaire coriace à domicile. Mais les Toulousains nous ont montré de bonnes intentions contre Rennes et Lyon, le temps est venu de capitaliser dessus et de reprendre notre marche en avant.
Onze hommes en violet
Petite surprise dans la composition du jour : exit le 4-4-2, pourtant immuable jusque-là, ce sera un 4-3-3. A priori. Réajustement après le match très compliqué pour le milieu toulousain face à Lyon, favorisé par le fait de jouer à l’extérieur ? Possible. On n’est pas contre, on a tellement pris l’eau dans l’entrejeu ces derniers temps… On renforce mais on ne perd pas cette volonté de se projeter rapidement vers l’avant. Enfin on espère…
Pour les hommes, quelques changements aussi : Diarra prend la place de Goncalves en défense centrale. Blessure, choix tactique? On ne sait pas. En tout cas, cela permet à Amian semble se fixer définitivement à droite. Pas plus mal. Mais on continue les essais dans l’axe… À voir.
Au milieu, Koné enchaîne une deuxième titularisation d’affilée aux cotés de Vainqueur et Sangaré. Un milieu donc plus compact, face au 3-5-2 de la Paillade. Vainqueur en pointe basse et Ibra et Manu un cran plus haut, pour envoyer du jeu.
Devant, Koulouris fait les frais de ses dernières sorties en demi-teinte et du retour en grâce du grand Yaya. Il rentrera sûrement pour apporter ses qualités de finisseur en fin de match, dans une défense plus fatiguée. Captain Maxalin et l’indéboulonnable Dodo gardent leurs couloirs. Saïd est lui de retour sur le banc, une bonne nouvelle. C’est Aaron Leya Iseka, peu convaincant lors de ses entrées en jeu, qui se retrouve lui en tribune…
À noter la première feuille de match du jeune latéral droit Sasha Semaoun. Pas encore pro, il a connu l’épopée Gambardella l’an passé avec… Bordeaux. Peut-être découvrirons nous ses qualités de débordement durant la saison!
Le mâche
On entame le match par un long ballon sur Yaya, qui dévie pour Gradel et ça finit en tribune. Ça a le mérite d’être clair: on est à l’extérieur, on va jouer (très) simplement. Les premières minutes sont assez calmes, Teji Savanier envoie un premier coup-franc à côté du but de Reynet, sinon rien d’autre à signaler… Ah si, le sombrero de Manu Koné, qui finit en faute à l’entrée de la surface. Gradel expédie celle-là aussi en tribune.
On approche le quart d’heure de jeu lorsque sous le pressing toulousain, Cozza envoie un long dégagement loin devant. À la retombée Delort récupère et combine à merveille avec Laborde pour se retrouver seul face à Reynet. D’un petit ballon piqué aux six mètres, l’ancien Toulousain pense ouvrir le score dans une défense déjà bien statique… Mais la VAR intervient et sauve les Violets, hors-jeu très limite. Premier avertissement sans frais.
De l’autre côté du terrain, on continue les longs ballons sur Yaya : on avait dit stop à tout ça les gars… Souquet lui s’amuse avec Sylla, débordé de toute part.
Bientôt la trentième minute, il va être l’heure de zapper sur Liverpool-City… Avant cela, Manu se fait facilement fumer devant sa surface, Diarra essaye de compenser mais fait du petit bois avec Chotard et la balle parvient tout de même jusqu’à Souquet. Dans un fauteuil, l’ailier montpelliérain centre au premier poteau pour… Vainqueur, qui dégage d’un magnifique pied-main. VAR? Rien hormis un jaune pour le jeune milieu de la Paillade, coupable d’une main d’agacement après le gros tacle de Diarra. Bon… On s’en sort très bien là non? La suite est du même acabit, pas grand chose si ce n’est Ibra qui prend un jaune après avoir vahaamahiné la gueule de Chotard, encore lui. Décidément…
C’est déjà la quarantième minute? Peut-être que j’ai un peu trop regardé la Premier League, ou peut-être qu’on s’emmerde bien comme il faut à la Mosson… Pour fêter ça, Vainqueur découpe à l’entrée de la surface. Savanier, deuxième : au dessus. Et ben…
Alors que l’on se dirigeait tranquillement vers la pause, Reynet tente un six mètres court et lobé pour Diarra. Le jeune central toulousain est pris à la gorge par deux Montpelliérains, il arrive à transmettre en catastrophe à Vainqueur qui est lui aussi sous pression. Perte de balle, projection adverse, la balle arrive jusqu’à Delort qui pose une talonnade-petit pont sur Vainqueur et centre au premier poteau. Laborde jaillit devant trois Toulousains bien apathiques, 1-0. Une évidence… Quelle idée de relancer court, quelle idée de mettre si peu d’envie dans cette première période… Sans être flamboyants, les hommes de Der Zak’ mènent logiquement. Histoire de terminer en beauté ce premier acte, Isimat-Mirin manque de lober Reynet sur une passe en retrait de la tête… Ça suffit, tout le monde au vestiaire.
Première mi-temps insipide, on se croirait revenu sous Debève, pire qu’en début de saison. Rien à garder, tout à jeter. On aurait pu s’en sortir indemne mais on se saborde dans les dernières minutes. Il va falloir changer de plan de jeu et de mentalité, un peu d’orgueil ! Puis surtout les gars, y a déjà deux buts à Anfield, avec trente minutes de décalage…
Changement dès la reprise, Koulouris remplace Vainqueur, retour en 4-4-2. Pas plus mal, Kombouaré a tenté, ça n’a pas fonctionné, on revient à un système qui nous sied plus. Koulouris pour épauler un Sanogo bien trop seul, à la place d’un Vainqueur totalement cramé, le choix semble judicieux. À voir maintenant ce que cela donne et si la paire Manu-Ibra tient le coup au milieu.
Le match se débride un peu mais on a toujours du mal à aller au bout de nos actions. On foire la dernière ou avant dernière passe… Les Montpelliérains ne sont pas plus inspirés, les récupérations et pertes de balle s’enchaînent au milieu du terrain. Il faut attendre quasiment l’heure de jeu pour voir Sangaré lancer Dossevi en profondeur. Le Togolais cherche Koulouris aux six mètres, la balle finit en corner. Les locaux se réveillent aussi, Amian sauve la baraque devant Delort sur un centre de l’intenable Souquet. Sylla veut éviter le corner et renvoie la balle sur Congré. L’ancien capitaine toulousain ne se fait pas prier et centre pour Le Tallec qui devance Diarra, 2-0. Dépitant…
Amian et Dossevi essayent de relancer le TFC mais Koulouris est trop court à la réception du centre. Première vraie combinaison du match sur le côté droit alors qu’il est le circuit le plus efficace des violets ces derniers temps. L’entrée de Saïd ne change pas grand chose à la physionomie du match et les Héraultais enfoncent même le clou. Soixante-quatorzième minute, Savanier prend appui sur Delort à l’entrée de la surface. Sans réelle pression adverse, l’ancien Nîmois décoche une frappe limpide du gauche: 3-0. Reynet n’est pas exempt de tout reproche sur ce coup là… On évoque une blessure aux côtes durant l’échauffement mais rien de bien clair. Ce qui l’est plus par contre, c’est le magnifique hommage de Savanier et de toute la Mosson à Loulou Nicollin en cette soixante-quatorzième minute, année d’arrivée de l’emblématique président à la tête du club. Bon, je peux passer sur Liverpool-City maintenant ? Non ? Ok…
Il reste une vingtaine de minutes à jouer et côté toulousain, on semble déjà attendre la fin… Delort, Laborde et Savanier, eux, s’amusent. C’est bizarre, normalement quand on en prend trois, on en met deux au moins. Boisgard remplace Gradel à dix minutes du terme. Pourquoi n’est-il pas entré avant ? Mystère. Il aurait pu apporter son énergie, il n’aurait en tout cas pas fait pire que ses partenaires. Il sera même à l’initiative d’un petit évènement: à la quatre-vingtième minute, sur un coup franc lointain de l’ancien Palois, Isimat-Mirin cadre la première tentative violette du match: une tête sans danger pour Rulli. Quatre-vingtième… De son côté, le MHSC a été aussi réaliste que Liverpool: trois tirs cadrés, trois buts. Efficacité maximale.
Alors que Kombouaré prépare déjà sa conf d’après match, Amian continue de se projeter. Sa première frappe est contrée, la seconde finit dans la niche de Rulli. Mine de rien, on vient de doubler notre stat de tirs cadrés, merci Kelvin. Et on ne s’arrête pas là, suite à un double une-deux Saïd-Koulours, le premier centre fort devant le but. Yaya est trop court et finit sa course les crampons dans le ventre de Rulli. On va s’arrêter là, c’est mieux pour la santé de tous, et le football aussi.
L’important, ce n’est pas que les 3 points
Par où commencer? Parlons défense d’abord. Pire défense de Ligue 1 avec vingt-cinq buts concédés en treize matchs… Alors oui beaucoup de blessures, oui la rechute de Shoji cette semaine à l’entrainement a de quoi inquiéter sévèrement… Mais quand même. On n’a pas les moyens de faire mieux ? On a l’impression d’écrire “envie” trente fois par académie. Beaucoup des buts étaient évitables. Déjà ce soir, le premier : relance pourrie et défense statique, Delort et Laborde ont éliminé à eux seul cinq voire six Toulousains… Le second ? Sauvetage malheureux de ce pauvre Sylla, que l’on n’accablera pas aujourd’hui, tout le monde se regarde et un gamin de dix-huit ans se fait presque logiquement grimper dessus… Bon le troisième c’est cadeau. Savanier et Delort dans un fauteuil. Non, tout n’est pas la faute de la jeunesse et des blessures.
Sur le schéma global, l’essai du 4-3-3 est un désastre. Au moins c’est clair, gardons le 4-4-2. Mais un 4-4-2 avec du mouvement et du dynamisme. Et pourquoi pas avec Boisgard, intéressant quand on lui donne un vrai temps de jeu. Et surement plus prêt que le prometteur mais très jeune Manu Koné.
Quatorzième match d’affilé sans victoire à l’extérieur, la dernière remonte à janvier 2019 à Nîmes. Sur un but miraculeux de Sylla… Lille fut notre seul succès sur les huit derniers matchs en L1, on pointe ce soir à la dix-neuvième place, à une longueur de Metz, premier non relégable… Les chiffres commencent à faire peur, même si nous ne sommes qu’en novembre. On le savait, la période est rude. On joue des grosses équipes et on n’a laissé pas mal de points en route face aux petits, en début de saison. Malgré un réveil lors de l’arrivée de Kombouaré, on a gratté peu de points. Encore ce soir, il semble avoir une bonne analyse sur le match, “rien à retenir », « manque d’envie” mais il serait bien qu’il mette à profit la trêve pour se remettre en question, réajuster ses plans, ses rotations… Bref, s’intéresser au jeu de son équipe et non pas s’interposer entre supporters et dirigeants, dans des conflits qui le dépasse totalement. Sérieux “l’union sacrée”…
Espérons une simple sortie de route passagère, même si les bonnes intentions ne suffisent plus maintenant, il nous faut des points !
On tranche, on juge, on condamne… Avec amour et neutralité
Baptiste Reynet 1/5 : Retour progressif à la normalité pour Baptiste, après un début de saison flamboyant… Une relance au pied suicidaire sur le premier but, un plongeon limite sur le troisième… Diminué ou pas, il est dans le dur actuellement.
Kelvin Amian 2/5 : De plus en plus remuant offensivement, il prend son rôle dans le couloir à cœur. C’est cette envie et ce dynamisme qui lui permettent d’être (un peu) mieux noté que les autres…
Nicolas Isimat-Mirin 1/5 : Colosse aux pieds d’argile. À l’image de sa tête en retrait pleine de fébrilité en fin de première période. Il n’a rien maitrisé et a sombré avec sa défense ce soir. Derrière, il est notre plus grande déception car contrairement aux autres, il peut jouer à un très bon niveau.
Moussa Diarra 1/5 : Catapulté titulaire dans l’axe, le pitchoun n’a pas pu faire grand chose pour éviter le naufrage toulousain. Pas le premier à blâmer.
Issiaga Sylla 1,2,3 Soleil/5 : Comme si je n’existais pas, il a tapé à côté de moi. Sans un regard, Roi du tout-droit. J’ai dit: “‘Siaga, vise le grand Yaya”. Oooh! ‘Siaga, ‘Siaga, concentre toi! ‘Siaga, ‘Siaga, dépose moi. ‘Siaga, ‘Siaga non pas comme ça! ‘Siaga, ‘Siaga centre moi!
Willy Vainqueur 1/5 : Pas de jambes. Malgré un milieu à trois censé lui permettre de sortir la tête de l’eau, il a commis beaucoup de fautes et d’imprécisions. Remplacé par Efthymios Koulouris (45e minute), qui a semblé redynamiser l’équipe en début de seconde période pour progressivement se mettre au niveau des autres…
Ibra Sangaré 2/5 : Quelques bonnes passes… Du déchet et beaucoup de touches de balle. Saison très compliqué pour Ibra.
Manu Koné 1/5 : De nouveau titulaire et épaulé par Sangaré à la création, on l’a vu par séquence mais trop rarement. À l’aise techniquement, il manque d’envie et d’impact au milieu.
Matthieu Dossevi 2/5 : L’un des seuls à (presque) jouer à son niveau. Quasiment toutes les actions violettes sont venues de son côté. Courage Matthieu. Remplacé par Wesley Saïd (66e minute), qui, par quelques accélérations, a montré que son retour peut faire beaucoup de bien au TFC.
Maxalin Gradel 1/5 : Un ballon en tribune pour commencer et c’est presque tout… Remplacé par Quentin Boisgard (78e minute), que l’on attendait titulaire.
Yaya Sanogo 1/5 : Aligné seul en pointe entre Cozza, Hilton et Congré… Déjà sur le papier, on ne lui prédisait pas une après-midi de rêve. Il a fait ce qu’il a pu avec le peu qu’il a eu.
Antoine la grande gueule 1/5 : Changement tactique, pourquoi pas, mais animation en berne… Où était l’envie, le mouvement et la spontanéité vus face à Rennes et Lyon? Ce TFC chiant à mourir nous rappelle nos heures les plus sombres. Kombouaré a donc deux semaines pour plancher sérieusement sur son équipe et relancer la machine contre l’OM.
Allez on file, on se retrouve dans deux semaines au Stadium et en prime time!