Montpellier – Lille (0-1) : La Paillade Académie ivre ses notes
Il est René le divin enfant, jouez hautbois, résonnez musette
Mais en vérité je l’attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t’en
Si jamais revient cette femme
Je lui dirai Je suis content
La Paillade est comme le Mal-Aimé, elle désespère et crève de langueur de revoir l’Amour, l’objet de la douce idylle, romance terrible qui raviva la flamme du Clapas, l’extirpant des ténèbres pour la placer bien au centre de l’âtre, jusqu’au firmament. Alors forcément, quand René le Diable Vauvert en personne a posé ses petites affaires en la capitale languedocienne pour la première fois depuis son départ, les souvenirs se firent océan, cruelles vagues venant frapper les pupilles et laissant quelques gouttes salées perler aux pommettes. René a passé en revue la structure du club, allant claquer une bise au comptable comme au sous-stadier de la porte d’à côté. C’était la star du soir, bien plus que le lémurien qui boulottait sa barre chocolatée en observant le manège de son prédécesseur derrière sa bouteille de flotte, inquiet.
Et la Mosson chantait le retour de la famille Girard, le fils Nicolas étant l’ancien préparateur physique pailladin, mais les aubades résonnaient creux. Tu m’étonnes, moins de quatorze mille spectateurs pour un stade dont la capacité avoisine les trente-trois mille, c’est plus un creux c’est le gouffre de la sécu. Mais ne commençons pas à pratiquer la jérémiade de basse-cour car le problème est connu (l’emplacement du stade) et pas forcément résoluble. Même contre Lyon, il y a deux semaines, l’affluence dépassait péniblement les quatorze mille.
Une ambiance pas au rendez-vous donc, mais finalement personne n’en tiendra rigueur, en tout cas pas du côté pailladin, au vu de la prestation parfaitement imbouffable des petits. Ne vous fiez absolument et résolument pas aux déclarations d’après-match de Jeannot le ouistiti à toupet blanc, qui, sans se démonter, a qualifié le match de « bon », ou encore, en bon abruti cramé de la conserve, a philosophé d’un « des fois on gagne des matches qu’on mérite pas de gagner et puis des fois on perd des matches qu’on mérite pas de perdre ». Merci mon cul.
Sans déconner, prendre un but à la con sur coup de pied arrêté, le septième cette saison sur treize au total, pas être dangereux pour deux sous, et louper un péno, t’appelles ça « pas mériter de perdre » ? Certes, Enyama et ses trois arrêts décisifs ont fait mal, mais Montpellier n’a rien montré hier soir. Pas un seul de ces mandarins des marais salants n’a été capable de sortir la tête de l’eau ou d’aller chercher les copains au fond de la mare aux canards.
Et René peut gentiment repartir vers le Nord, en laissant derrière lui la Paillade meurtrie et pleine de craintes pour son pauvre petit coeur qui ne battra peut-être plus jamais la même chamade, surtout pas avec Jeanjean la lémure des cabarets.
Les notes:
Jourdren (3/5): Aurait fait un Messie parfait tant il s’est fait superbement crucifier. Une bonne parade en deuxième période.
Jebbour (3/5): Aurait dû faire appel à ses gènes de livreur Domino’s pour optimiser ses courses.
Congré (3/5): Le grand drame de la discrimination positive : on élève de rang social, mais on ne donne pas de travail pour autant.
Hilton (3/5): Comme un chef de chantier au chômage qui entoure les petites annonces intéressantes au stabilo.
El-Kaoutari (3/5): L’homme du réveil à la …. quatre-vingtième. Un peu comme si De Gaulle s’était pointé en 46 quoi.
Marveaux (non noté/5): Invisible pendant quarante minutes, il se signale par une superbe blessure à la cuisse. Son remplaçant, Martin (2/5), a continué son travail de transparence impeccable.
Stambouli (2/5): Il a incarné le laisser-passer avec candeur et sucrerie, multipliant les mauvaises relances.
Cabella (2/5): Positionné dans l’axe mais passant son temps sur les côtés, le petit n’aura jamais pesé sur la rencontre, à part évidemment en voyant son péno stoppé. Désolé, y a pas Port Aventura à Manchester.
Bakar (0/5): Et le marquage, c’est pour les alouettes à casque à pointes ? Non content de nous faire perdre le match, ce type se donne le luxe d’être moche comme un pou de prairie parfaitement repu de sucs de chèvres.
Tinhan (3/5): Le seul énergumène de la triplette d’ébène à courir plus vite qu’une tortue en phase terminale. Voilà. Merci mon cul.
Camara (3/5): La frappe dangereuse du match, c’est lui. Le soliloque d’ultrasons pour dauphins leucémiques, c’est lui aussi. C’est beau la polyvalence, surtout en automne.
Sont entrés en jeujeu ( et en tutu):
Martin: Voir Marveaux.
Herrera: La trotineta de mi papa.
Deza : La trotineta de ma tata.
Bonus « Sachez qu’un lion libre est plus que mille esclaves »:
Même seul, Marcelin est l’homme de la situation. Merci à Sportdub pour la confiance accordée. Big up.
Le bisou vigneron,
Marcelin.
Je mets quand même en exergue la joie peu contenue de René lors du pénalty arrêté. Y a des joueurs qui ont la classe et qui ne fêtent pas leur but face à leur ancien club. Et y a des entraîneurs qui en ont aucune. Ca et partir à Lille, ça commence quand même à faire beaucoup.