Si on avait bu un coup dans des trucs qui se cassent, j’en aurais pété un par terre avant de monter dans ma chambre, pour bien montrer comment je suis colère.

 

Sans déconner, c’est quoi ces conneries ? Qu’est ce qui s’est passé ? Hein ? Vous avez ? Paniqué ? Ah bin un peu mon cousin, un peu que vous avez fouetté de la machine à caca ! Mais putain, on était dans les arrêts de jeu ! 20 secondes de plus et c’était plié, on grattait (encore) un petit point. Bien sûr que ça m’aurait pas fait sauter au plafond comme un cabri qui vient de serrer sa première titine dans un coin de la forêt, mais c’est déjà mieux que de se faire cueillir comme des cons à la fin du film.

J’étais sympathiquement installé devant mon poste, une mi-temps de ce match chiant comme une pierre tombale (pas Arielle, l’autre dans le cimetière) déjà passée, quand la sonnette retentit. Je me traînais jusqu’à la porte, les pieds las glissant sur le parquet comme une couleuvre repue de soleil sur les galets chauds d’un jardin du Clapas, mon survêtement d’inactif ballant aux chevilles, mes cheveux dont l’épi-centre me donnait l’air d’un plumeau et les yeux mi-clos encore bouffis par le sommeil et l’excès d’éthanol la veille au soir. Mais, au moment où j’ouvrais la coche de mon huis, je ne trouvai personne en face de moi, alors que le couloir était allumé. Je passais la tête hors de l’encablure quand je vis, posté en position d’attente devant l’ascenseur, un petit homme aux cheveux blancs et à la barbe clairsemée. L’air apeuré, il tenta de prononcer une phrase : « Exkouz, trompé, lumière héhé exkouz. » Ouais bon, d’accord. Encore un connard d’artisan qui bénit Schengen quoi. Ah ça c’est beau la libre-circulation des hommes, oui vive le renouveau humaniste ! Vive le plombier polonais, tout ce que vous voulez, mais regardez ce que ça donne : les types sont pas foutus de reconnaître un interrupteur. Pourtant c’est pas compliqué, le truc cerclé de lumière dans le noir c’est l’interrupteur. Le truc qu’on voit pas trop et qui a une étiquette juste en dessous, ça s’appelle une sonnette. Si t’appuies dessus, tu déranges quelqu’un, connard.

Me revoilà sur mon canapé. Je mets du temps à me calmer de l’irruption de cette salope estonienne dans mon ennui profond. Tout va mieux, devant cette soupe merdique qui ne donne rien de palpitant. Et là. Germain. Valère Germain. But. Je crie. Je saute. Je dis des mots un peu gros et un peu vulgaires. Je me rassieds. Regard vide. Et là. Sur la table. Un verre. Et vlan. Par terre. Brisé.

J’aurais bien aimé pété une porte, mais je suis un peu juste en ce moment, voyez.

 

Les notes :

Jourdren (3/5) : des arrêts, pas difficiles certes, mais des sorties qui filent la courante. Impuissant. Sur le but hein. Enfin peut-être ailleurs, mais cela ne me regarde pas.

Tiéné (2/5) : pas aussi incisif que contre Lille, et puis pas intéressé pour deux sous par le jeu. Et très imprécis sur CPA.

El-Kaoutari (2/5) : c’est quoi cette manie de merde de ne jamais monter sur aucun tireur ? Baltringue.

Hilton (2/5) : la couverture commence à être attaquée par les mites. Soit on recoud, soit on fout à la benne.

Congré (2/5) : en fait si t’attends que le ballon vienne sur ta fiole, ça marchera pas des masses. Enculé.

Saihi (1/5) : avant clé de voûte, maintenant pierre égarée sous une échauguette. La chute.

Martin (0/5) : inutile, si c’est pour faire le nombre, on peut mettre un plot à ce compte là, ça coûtera beaucoup moins cher.

Sanson (2/5) : moins en vue que d’habitude, mais tout de même intéressant dans la relance. En même temps, encadré par le cirque Gruss, comment garder les pieds sur terre ?

Bérigaud (2/5) : il fait dix minutes intéressantes, puis, le naufrage, la débandade. Désole kéké, pas de bouée pour toi, faudra apprendre à nager.

Mounier (3/5) : le seul à jouer dans cette équipe de pitres, ce qui est étrange car à l’inverse c’est le seul à caguer lorsqu’on est pas dégueu. T’aurais pas l’esprit de contradiction, gros faisan ?

Barrios (1/5) : il a commencé par faire son point d’appui solide, comme d’habitude. Puis il a fait son point de rien, perdant tout, ne conservant rien, et se ratant dans tous ses appels. À dégager sur liste rouge.

Sont entrés en jeu :

Marveaux : remplacer un mec invisible par un mec transparent, bravo le coaching.

Camara : Super sub (ou presque).

Montaño : Super buse.

 

Le bisous vigneron,

Marcelin.

 

 

2 thoughts on “Montpellier – Monaco (0-1) : La Paillade académie pète des trucs.

  1. Fidèle lecteur blaahtiste, je permet d’intervenir. Un type, même en colère et estoniophobe,mais qui cite Perceval doit forcément être quelqu’un de bien.

  2. Grand plaisir de lecture, on en oublierait presque qu’on vient ici pour le match de Montpellier.

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