Parfois ce n’est ni la frustration ni l’orgueil qui prennent le dessus, et on aimerait pouvoir partager avec son prochain des émotions un poil plus raffinées, des sentiments plus humains ou tout simplement quelque onde positive, et quoi qu’il en coûte à notre ego démesuré que l’on a beau charger de tous les maux et accabler de toutes les déconstructions, rien n’y fait, on retombe dans ce besoin de se mesurer le zizi et d’essayer de prouver par de lâches moyens détournés que s’il est plus court, il est probablement plus efficace, et s’il est plus inactif, il est probablement plus noble, ou toute autre faribole destinée à nous faire entasser ces archimerdes dont personne n’a besoin sous l’arbre mort de Noël, s’ébaubir dans la culture mortifère et déplaisante de la frustration permanente, un agglomérat grossier de tous les vices fondus en une seule masse informe qui pèse une quantité d’atomes tellement délirante que la Terre elle-même peine à soulever ce gourbi dans le vide sidéral pourtant pas bien contraignant, on formule le souhait soit de l’exercer contre quelqu’un au risque de lui faire mal et c’est bien ballot, de quel droit on ferait du mal à qui que ce soit, c’est vrai quoi, on n’est pas ces sauvages qui appuient sur un bouton depuis les cieux pour larguer des tonnes de matière explosives sur leur prochain, quand bien même ils arriveraient à se faire passer pour humains à l’heure du jité, soit de l’exercer contre soi-même et si ce n’est probablement pas non plus la meilleure des réactions à avoir c’est la moins fruste des deux, ça nous passera peut-être comme ce besoin de prendre le bus mais pas par la porte, plutôt en pleine poire, ou peut-être comme ces vieilles cicatrices sur le poignet et autour, une certaine lumière le soir en une occasion inattendue en fera fugacement réapparaître les contours et on se dira que oui, c’est bien ça, on est en colère.


Le match

Sans jouer ni bien ni mal, l’ASaNaL tombe sur un os qui marque non de manière logique mais par la grâce d’une veine qui rend son auteur tout content de n’y rien comprendre. C’est vrai que c’est bizarre, un os qui marque.

Dijon mène tout le long et manque même prendre le large puisque, en toute logique, Nancy prend des risques et s’expose à des contres. On peste contre l’arbitrage, le manque d’idées, la réussite qui nous échappe, le vent qui a mangé des cochonneries, l’étape du Tour de France qui a salopé le stade, ou même contre le coaching de Pablo pas bien inspiré, qui n’améliore finalement pas énormément notre fond de jeu ; on n’a pas le coeur à boire un coup pour faire passer le sale goût, on va se coucher triste et tout seul et il faut encore y penser le lendemain.

Voilà qui ressemblait à un vendredi soir normal.


Les notes

Sourzac 3/5
Son manque de coordination dans le jeu aérien explique certainement qu’on le croie encore plus petit que Geoffrey Jourdren, mais bon sang qu’il est fort sur sa ligne…

Julloux 2/5
C’est le moment de la saison où tout sympa qu’il soit, même isolé sur son côté là où y a pas grand monde qui va l’embêter, on est quand même soulagé quand on voit le capitaine se diriger vers lui pour lui coller une soufflante après ce sixième ballon rendu à l’adversaire.

Saint-Ruf 3/5
Parlons-en, tiens du capitaine. Cette fois il n’a pas été décisif mais il a eu le mérite de nous maintenir à flot plusieurs fois et d’être encore menaçant sur coup de pied arrêté. Bref, encore quelques matchs comme ça et il apparaîtra dans les commentaires audio comme une “valeur sûre du National”.

Thiaré 2/5
À part sa taille qui lui permet d’être au courant du changement climatique plus tôt que les autres, on ne lui trouve pas beaucoup de qualités.

Experience 2/5
Julloux est plus inspirant, lui n’est qu’aspirant.

Ebonog 3/5
Comme quoi on peut être dégingandé et savoir quoi faire de ses pieds et même un peu du reste. Y en a pas beaucoup des comme lui, on devrait donc vite le gâcher.

Camara 1/5
Une activité de bulot à marée basse, une puissance de taureau évadé de l’asile.

Bokangu 2/5
Peut-être que notre colère vient de lui. En tout cas il n’a pas fait naître de pitié.

Dabasse 1/5
Il n’est certainement pas aussi risiblement nul (personne ne peut l’être) que Loïc Puyo, mais il nous a fait penser à lui, ce qui le place à mi-chemin entre l’utilité du moustique tigre et l’envie adolescente de s’esclaffer bêtement sans raison.

Bouabdeli 2/5
Il nous fait le coup de la panne mais ne ménage pas ses efforts. D’où vient toute cette énergie, du coup ? Ah non, on ne refera pas la blague douteuse de la chicha dans le vestiaire.

Touré 2/5
Sevré, même pas bourré : double peine.

Marcel Picon

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