Nancy-Guingamp (2-1) : La Chardon à Cran Académie a su attendre

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la patience est une vertu

Ils étaient tristes, pleins de vice et déguenillés, pouilleux comme des ânes à moitié morts, soûlés d’un effort incommensurable. On avait parlé sur les chemins et dans les chaumières d’un exploit tout sauf humain réalisé pourtant par les brebis les plus galeuses du troupeau, y avait même pas de quoi en tirer gloire. Ça ne changeait rien, on avait même plutôt envie de chercher leurs adversaires pour leur payer un verre de Gris de Toul en réconfort. À leur retour, on ne leur a rien chanté, on ne leur a rien offert. Avant même qu’ils triomphent, on les avait oubliés. Quand tu ignores les conditions-mêmes de la joie, tu t’économises au moins le risque d’être déçu.


Trott 4/5
Vrai match de gredin acculé au regard bas, de ceux qu’on vire de la tranchée pour avoir pissé par inadvertance sur les pompes du colonel et qui te déclenchent malgré eux l’assaut final qui laisse l’ennemi impuissant (tout en étant gardien, vous vous rendez compte de la puissance de l’allégorie ?).

Latouchent 3/5
A foiré bien des choses, fidèle à son cahier des charges personnel. Ceci dit, on l’a vu régulièrement aux avants postes, signe qu’il reste relativement bien disposé.

Bianda 3/5
Au niveau dans un match pas toujours folichon, c’est déjà pas mal vu ce qu’on lui demande en temps normal.

Basila 3/5
Il enchaîne, on ne sait pas trop pourquoi ni comment, lui non plus. Parfois, mieux vaut de la stabilité que le joueur approprié à un poste crucial.

Haag 3/5
Il tenait la baraque, ça semblait être le bon bout pour lui, il avait dit au revoir à certains de ses camarades qui l’avaient salué de l’air de ceux qui savent, oui, pour eux aussi ça y était, il ne replongerait pas, c’était un adieu. Même son parrain était dans la confidence, confiant à l’idée que le retour à la rue serait comme toujours difficile, mais que cette fois, il ne flancherait pas. Et puis patatras, tout allait trop bien, même pas de tentation réelle, tout est venu d’une idée comme ça, j’ose à peine la mentionner, une idée piconienne, si je dois m’exprimer ainsi : tout cramer, à commencer par moi-même. Quatrième carton rouge en sept matchs.

Delos 4/5
On se disait que deux joueurs au nom rigolo ne pouvaient pas cohabiter ensemble sous notre maillot sans que les deux soient nuls ou contraints à fusionner dans un torrent d’étincelles de caca comme le sceau des Montmirail. Il semblerait que Shaqil commence doucement à s’en foutre.

Akichi 4/5
On ignore bien ce qui nous vaut cette renaissance, mais figurez vous que le bon Edmond est sorti de son football catégorie vétéran-et-encore-je-joue-6, pour revenir coller des taquets d’entre les morts, courir pour de vrai et même, le temps d’un instant désormais éternel, servir l’égalisation sur un plateau d’une louche d’anthologie.

Dewaele 3/5
Avec son unique sourcil constamment froncé, on pourrait croire qu’il est sérieux et invariablement en colère contre le niveau pas toujours jojo de ses petits camarades, mais il s’agit en fait de se rappeler qu’il est peu ou prou du même capital génétique que Frank de Boer. Sinon côté football c’était ok.

Bertrand 4/5
Dorian nous avait caché ses accointances avec le jeu de balle au pied. C’est vrai que les occasions s’étaient faites rares et que c’est plus facile en jouant mais quand même, il n’y avait pas moyen de voir plus tôt qu’il semblait cocher toutes les cases ?

Biron 3/5
Il désire tellement marquer des buts qu’il se murmure qu’on le croise parfois la nuit dans Nancy, un grand couteau à la main, cherchant le diable pour lui sacrifier son âme à même le pavé de la place de la Commanderie (paraît qu’il habite pas loin). Est-ce du désespoir ou simplement la routine d’un Vosgien dans la grande ville ?

Triboulet 5/5
Marque et cède sa place sur-le-champ à celui qui nous donne la victoire, que vous faut-il de plus ?


Note artistique de l’équipe : 4/5

Non parce que si on joue les aigris, c’est aussi parce qu’on a lavé et qu’on ne veut pas en foutre partout. À force d’attendre des choses, on avait fini par s’ennuyer et faire la poussière dans le carton. Et vous allez me faire le plaisir d’enlever vos godillots, ils sont tous crottés.

Ben Ped est, à n’en pas douter, l’homme de la situation. Au moins jusqu’à la prochaine déconfiture. En attendant, c’est rafraîchissant. Il regarde les journalistes dans les yeux, se balade dans la ville à la découverte de ses trésors, en voilà un qui ne s’absenterait pas même si toute sa famille était emportée par le covid ou le FC Metz.

L’état de grâce durera-t-il ? Il se murmure que de toute façon, on devra encore composer avec Pédretti au prochain match puisque l’hypo-président est en train de boire du champagne à même des seins de danseuses de strip-club belge en s’extasiant sur le fameux recrutement de Kenny Rocha Santos. Et vous savez quoi ? Ça devrait nous énerver mais pour la première fois cette saison, on a hâte d’y être.

Marcel Picon

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