Nancy-Lens (1-0) : La Chardon à Cran Académie fait ce qui lui plaît.

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Prépare-toi, Ligue 1, Marcel Picon arrive.

La Team Picon n’est jamais tranquille à la pensée d’une spirale inféranale qui empêcherait contre toute attente la montée de Nancy en Ligue Hein. Alors au lendemain d’une victoire, autant vous dire que c’est la fête du slip. On se permet même des choses interdites, et complètement contre-productives.

 

Salut les cloches,

Ouais, je me pointe encore après une victoire, alors que je suis resté silencieux après la défaite dégueulasse à Gueux-Gnon, ou je ne sais où encore au beau milieu de la sombre France. S’il y en certains que cela peut réjouir de voir des clubs de foot aller se compromettre dans des basses-cours de ce genre pour affronter des bouffeurs de poulets, je ne sais pas trop quoi vous dire à part vous conseiller de vous suicider en avalant des excréments de Fukushimien. En Lorraine, on n’a pas que ça à foutre, on a du football à jouer, on regarde vers le haut, et on n’a pas de milliards pour acheter des joueurs. Mais on a des idées, et un centre de formation. Et surtout, on a PABLO. Oui je me répète, et je te prie de croire que je n’en conçois pas la moindre honte, lecteur. D’ailleurs, je n’en ai pas grand chose à branler de ton avis. À ce propos, méfie toi du jour où je t’adresserai une claque sur l’épaule pour t’afficher ma bonhomie : j’aurai sûrement une brique dans la main.

Passons donc outre cette non-journée, puisque le classement en est resté au statu quo (non, toujours pas le groupe nul) ou presque : Dijon a perdu, Lens et Clermont nous ont remonté un point sur les dix-neuf qu’ils avaient de retard, Metz a offert un peu d’espoir à ses supporters, mais finira comme Arsenal, Le Havre a perdu, Le Red Star a perdu, Nancy a perdu, voilà. Qu’est-ce qu’il vous faut d’autre ? Que j’insulte Stéphane ? D’ACCORD.

Stéphane, mon cher, sache que lors de ces dernières semaines, tout le monde n’a parlé que de toi. Et franchement, ce n’était pas toujours en bien. J’ai peut-être cherché à te défendre mollement au début, mais j’ai bien vite vu qu’il allait falloir hurler avec les loups pour rester en odeur de sainteté auprès de l’éditeur, ce bel homme. Car ici, on préfère avoir les faveurs d’un Übermensch qui sait parfaitement à quel moment te dire qu’il faut te recoiffer, même quand tu es chauve ou con, plutôt que de flatter la croupe d’une petite salope qui trolle toute la rédaction. J’ai donc décidé que toute insulte, grossièreté, invective et anathème serait remplacé par ton doux prénom dans l’académie à suivre. Et au nom de tous les académiciens qui se tordent désormais de jalousie à l’encontre de Gwen Tagrenmer, et rêvent en conséquence de te gratifier d’une fellation à l’aide d’un piège à loup, je ne te salue pas.

 

LE ONZE ROUGE ET BLANC.

 

Pablo Correa, le meilleur coach du monde reconnu même par nos amis Saint-Étienniens, prononce le changement dans la continuité. Tant pis si le Kanalak d’en face joue lui aussi en 4-3-3, il y aura du monde au milieu, et puis c’est marre.

Si Gui Roland Ndy Assembé, dit « la Croque » depuis ses air-arrêts de Bourg-en-Bresse, est toujours en cage, des problèmes de blessure forcent Pablo à pratiquer de nouveaux changements dans la ligne de défense. Julien Cétout et Clément Lenglet (capitaine) sont bien là, mais Modou Diagne prend le second poste en charnière centrale, et Tobias Badila occupe celui de latéral gauche. Alors là, c’est la surprise du chef, parce que le Moudoudou, il tient quand même la place de 4e choix en défense centranale, le mec. Autant dire que quand on découvre son nom sur la feuille de match, on pense vite à la manière dont on va réussir à éviter une blague éculée sur les slips sales (humour méta-horsjeuien, les lecteurs adorent, sauf un).

Au milieu, Youssef Aït-Bennasser, néo-international marocain, bravo à lui, Diallo Guidileye l’infatigable, et Benoît Pedretti, ce génie à la carrière, à la posture et au visage ingrats, forment le tripode génial qui dribble, écrase et filoute tour-à-tour tous ses adversaires.

La ligne d’attaque, quant à elle, est formé par Anthony Robic, Junior-Maurice Dalé, et Arnaud Lusamba.

 

EUL MÔTCH

 

-15 Bon, j’avais dit que j’écrirais bourré, mais les matchs à 14 heures, ça ne permet que peu de latitude. À peine le temps de sortir du lit, de s’ouvrir une Navigator, et le match menace déjà de commencer sans toi…

-10 BeIn. La lie du football télévisé. Flairant les commentaires pro-lensiens d’avance, je décide de répondre favorablement à l’annonce alléchante d’un homme qui se dit euphorique à l’idée d’avoir gagné 8000 brouzoufs ces derniers mois tout en restant chez lui et en cliquant sur des trucs. Sachant que je ne sors jamais de chez moi non plus, je me dis que cela peut être intéressant. Quelques gorgées de bière et trois dés à coudre de mirabelle plus tard, je me remets en selle, retrouve toute lucidité, et gratifie le binoclard d’un Alt F4 bien senti avant de faire n’importe quoi avec de l’argent que je n’ai pas. J’ai du foot à voir, l’idée saugrenue de devenir riche ne va pas me freiner dans ma saine démarche.

-5 Le soleil et la chaleur reviennent, en Lorraine : le thermomètre a dépassé les dix degrés, du coup tout le monde met son nouveau short, et va au stade.  Bon, d’un côté, vaut peut-être mieux un stade vide pour désarçonner le Lensois, mais la Lorraine de la joie n’en a cure : on reviendra, et encore plus nombreux.

1 Nancy engage. La vie reprend pour 90 minutes, profitez-en les enfants. Après, ce sera retour à la mine.

3 Lens tente un premier tir. C’est écrasé, sans angle, c’était dispensable.

4 D’une dérouille sur un adversaire, Pedretti permet au bloc rouge et blanc de remonter de 30 mètres. Quel homme.

8 Lusamba met un plot adverse dans le vent, mais ce dernier n’est pas d’accord, ce petit Stéphane, alors il fauche le jeune. Coup-franc à suivre.

9 C’est Tom Bobadila qui le tire, ce qui nous permet de découvrir ses capacités de rampe de lancement, comparables à celles de Loïc Puyo.

11 Lens joue les contres avec complaisance arbitrale, ce dernier laissant un défenseur Sans (organe) et Hors (du coup) dégager le ballon du coude.

16 Nancy peut jouer le contre aussi, avec Dalé qui est devancé de peu ; il n’obtient rien à part un 6 mètres pour l’adversaire, ce qui n’est pas très bien payé, vous en conviendrez.

18 La rouge et blanche Lorraine pratique un pressing efficace sur ses patauds concurrents. Dommage qu’ils ne sachent pas trop quoi faire avec le ballon une fois qu’ils l’ont récupéré.

24 Badila s’essaye encore au tir de loin, dans une position qui n’est pas sans rappeler celle de Van Bronckhorst en 2010. Le résultat est tout autant spectaculaire, mais sensiblement plus aérien.

25 Sur l’échelle du niveau technique, nos amis Lensistes parviennent à être offensifs jusqu’à ce que l’un d’eux marche sur le ballon, en moyenne.

26 Le Guide tente une frappe brutale de 20 mètres suite à un corner renvoyé plein axe. Le gardien adverse repousse difficilement.

28 Ndy capte un tir rentrant, sans même le relâcher. Comme d’habitude après une parade de vrai gardien de but, il dégage en touche ensuite.

31 Dalé trompe notre ennui en gagnant un corner.

34 Pedretti insiste à vouloir jouer au-dessus de la défense (alors qu’ils ont un défenseur qui mesure environ 4m28 au garrot). On n’obtient que des touches, pour l’instant.

36 Cétout gagne le premier carton jaune du match avec une méchante faute de Stéphane.

38 Ndy lance une course intrépide pour attraper une chandelle dans sa surface, mais son élan le précipite en dehors, le ballon dans ses grandes mains de primate. Il a heureusement le bon réflexe de lâcher le ballon juste à la limite, puis de le dégager.

39 Le même Ndy redevient fidèle à lui-même en relâchant un centre directement dans les pieds d’un attaquant adverse. Dans sa précipitation, le tireur touche la barre. Petit coup de froid sur la Lorraine libre.

40 Dalé réplique, en adressant une tête qui frôle le cadre sur un long coup-franc de Pedretti. Tremblez, mineurs.

44 Jaune fort indulgent pour un Lensiste, suite à un tacle par derrière digne d’une belle raclure de sous-Stéphane, qui manque de peu d’arracher la jambe de Badila. Le coup-franc est situé près du poteau de corner ; Pedretti choisit de le tirer direct, et touche lui aussi la barre. C’est un peu rassérénant, parce que ça m’aurait fait mal que Lens rentre au vestiaire avec la meilleure occasion.

Mi-temps.

46 Lens engage du genou.

47 Lenglet lance Dalé d’une superbe transversale. Dans la surface, Junior parvient à contrôler et tente de lober le gardien, mais celui-ci sent bien le coup et saisit la gonfle tranquillement.

51 Les occasions se succèdent pour les gentils. Bien servi par Pedretti dans la surface, Robic déclenche un tir aveugle que le gardien saisit encore, non sans souffrir, puis engueuler sa défense autodidacte.

54 Frustré, Dalé assomme un Lensien à l’aide de son crâne en ciment armé. La boîte crânienne fracturée en quatre endroits, révélant un cerveau à vif pas très développé, le malheureux
Haut-de-Français est évacué ko debout.

61 Centre synthétique de Cétout, qui bousille violemment une longue et belle séquence de possession lorraine. Stéphane de Stéphane.

62 Dalé gratte un ballon et le transmet à Pedretti qui doit frapper, mais non, il choisit de centrer comme un vieux Stéphane, ou de tirer mais mal, on ne sait pas trop et lui encore moins, et la balle passe piteusement à 15 mètres du but.

68 Lens a un peu remis le pied sur le ballon. Le moment que choisit coïncidemment l’ennui pour couvrir le match de sa chape de plomb…

70 Aït Bennasser est remplacé par Loïc Poyo Hermano.

72 Toujours présent, le Guide s’arrache, près à renverser des gouvernements et à botter des culs dix par dix à lui tout seul, mais nul parmi ses partenaires ne parvient réellement à tenir le même rythme surhumain que lui.

76 Délivrance. D’une passe laser depuis le rond central, Pedretti élimine tout le milieu et la défense adverse et lance Robic, dont le contrôle dans la course lui permet de trouver un angle inespéré pour glisser le ballon sous le gardien adverse. 1-0.

79 Tir ambitieux de Poyo, largement à côté et au-dessus et loin, très loin du stade, et du football, MAIS ARRÊTE CETTE USURPATION TU N’ES PAS FOOTBALLEUR STÉPHANE DE CHIOTTES.

81 Le même Poyo illustre qu’il a autant de talent au tir de loin qu’au tacle. Jaune et coup-franc dangereux pour Lens, que Ndy capte.

84 Petit début de chtôsse entre Pedretti et un Lensien. Les deux sont avertis, sans même qu’une claque soit partie…Tarlouzes. Pardon : Stéphanes.

86 Pedretti a regagné son calme, et il sauve même Ndy en repoussant un corner sur la ligne de but, au premier poteau. Sur le second corner, un Lensais tente de marquer de la main, illustrant le bel esprit qui règne dans le Chnord.

88 Robic est remplacé sous les vivats par l’immense (et bel homme) Youssouf Hadji.

90 Pablo est en colère. Contre Lens, contre l’arbitre, mais aussi contre le monde entier, et surtout ta mère. On ignore pourquoi, mais le résultat est totalement émoustillant, à tel point que je me tortille de plaisir sur ma chaise, mais non, je ne suis pas pédé, tas d’homophobes.

93 Lens allonge le jeu, comme le temps qui ne passe plus, mais bordel, tu vas siffler, sombre fils de Stéphane de tes morts ? De toute façon, la défense tient (surtout grâce à Diagne, contre toute attente), vous voyez bien que cela ne sert plus à RIEN d’essayer, vous n’y arriverez pas.

Victoaaaaare.

 

LES NOTES DES FUTURS PROMUS.

 

Ndy 3/5 : Encore décisif, sauf sur ce centre à la con repoussé comme une burne, mais à ce moment, d’aucuns diraient que « sa barre l’a suppléé ». Comme je ne suis pas journaliste à l’Équipe, je vais plutôt dire que les attaquants de Lens rateraient sûrement un jumbo jet dans une taupinière.

Cétout 2/5 : Des pertes de balles nombreuses, parfois bien flippantes, et trop peu de présence en attaque. Dans la Team Picon, on commence à croire qu’il n’est bon qu’une demi-saison par an, en fait.

Lenglet 3/5 : Du classique : bon dans les duels, toujours précieux à la récupération, doué à la relance, habile de la tête. Un match où il n’a pas beaucoup eu à s’employer, ce qui est bon signe.

Diagne 4/5 : Ç’a du faire tout drôle à Lenglet d’avoir un camarade aussi précis, bien en place, rapide…pareil pour nous, d’ailleurs, parce qu’il ne nous avait pas habitué. Diakhaté n’est pas près de lever son gros cul du banc s’il continue comme ça.

Badila 3/5 : Facile à la récupération, et plutôt correct devant, surtout grâce à une bonne vitesse de pointe. Défensivement, il a réussi le peu qu’il avait à faire.

Aït-Bennasser 3/5 : Certains disent qu’il a levé le pied, qu’il est facile, qu’il se la claque. Moi je l’invite à faire preuve de plus de décontraction, de plus d’insolence, de plus de stéphanerie, car j’ai vu l’avenir de ce jeune homme dans le marc de Vodka Tagada, et l’image était formelle : c’est un grand.

Guidileye 4/5 : Ah que le retour de cet homme est salvateur. Harceler sans relâche tous ces petits puceaux qui se dressent devant lui en claquant des genoux est une passion que je lui envie, moi qui suis frêle et peureux. Par procuration, grâce au Guide, je me sens un morale de vainqueur, et je l’en remercie.

Pedretti 5/5 : Heureusement qu’il a toujours ce physique de demeuré, et marqué Sopalin sur son maillot, parce qu’on ne voit vraiment pas comment on pourrait encore se moquer du footballeur qu’il est, autrement.

Robic 3/5 : Pas très efficace et même souvent à côté de ses pompes, mais son mental plus dur que du bois bandé et la largeur de son cul (le double de ses épaules) ont bien servi pour repousser les défenseurs au moment d’inscrire son 10e but de la saison. Merci.

Dalé 3/5 : Maurice Junior a un sonar à la place du cerveau, qui lui permet de gagner tous ses duels de la tête, ainsi que d’être précieux à la récupération, lorsqu’il s’ennuie de ne pas recevoir de ballons devant. Ou alors, il va les chercher lui même en pressant ses adversaires, qui s’empressent en général de lui donner. Après, en faire quelque chose, c’est un autre problème.

Lusamba 3/5 : Au cœur d’une équipe qui affectionne le jeu long (de plus en plus, en cette fin de saison), c’est un plaisir évident de voir un jeune homme à l’aise dans les petits espaces, plus intéressé par le jeu court que par des centres aveugles ou des transmissions à grands coups de tatane depuis l’arrière.

REMPLAÇANTS

Puyo NN Pas doué, mais pas doué sobre. Sauf quand il tente des trucs bien trop durs pour lui, ce qui permet au spectateur d’approcher l’essence de l’exaspération.

Hadji NN Une victoire avec Youssouf sur le terrain, c’est du bonheur en plus.

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 4/5

Merci bonsoir, bande de caves. Votre victoire honteuse de l’aller est enfin vengée, et le monde peut reprendre sa marche tranquille. Non parce que bon, c’est pas que le Picon soit rancunier, mais il fallait quand même bien solder l’affront qu’était ce voyage à Bollaert en novembre.

Maintenant qu’il est prouvé que rien ni personne ne peut nous résister à Picot, même quand l’arbitre n’expulse pas un des joueurs adverses, j’ose espérer que l’esprit de la gagne ne va pas quitter nos généreux chardons lors de cette stéphanerie de trêve internationale. Car Dijon et son ambiance de folie en tribune nous attendent. Je me pince pour ne pas rire en écrivant ça, mais sachez que oui : la LFP considère que le DFCO possède la meilleure ambiance de la Ligue deux. Metz est loin derrière, pourtant les mecs se battent entre groupes de supporters, signe qu’ils sont définitivement les plus raffinés des spectateurs autorisés en France d’en bas. Mais ce classement sent tout de même la magouille, et on ne serait pas étonné de voir les tribunes de Gaston Gérard pleurer Frédéric Thiriez le jour où il va se barrer, alors que cette date sera certainement déclarée fête nationale par tous les groupes de supporters de France.

En attendant ce grand moment, je vous invite cordianalement à bien vous faire chier au Stade de France, tandis que je vais solliciter Pablo pour un cinq à sept. Ça me renforcera peut-être plus que les méchancetés que Luissette dira (ou pas) ici, car la victoire a tendance à me ramollir. Et je ne doute pas que Pablo aime les hommes qui l’ont bien dure. La foi, en la victoire, bien sûr, bande de dégueulasses. La même que lui.

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

3 thoughts on “Nancy-Lens (1-0) : La Chardon à Cran Académie fait ce qui lui plaît.

  1. Dijon ? Meilleure ambiance de Ligue 2 ? Bordel, mais il se passe quoi dans les 19 autres stades ?

  2. On se le demande. Surtout avec le taux de remplissage minuscule qu’ils ont…ça sent la discrimination positive de la part de la LFP.

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