Nancy-Sochaux (1-0) : La Chardon à Cran Académie commence à dessouler.

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Préparez-vous.

Alors ça y est, c’est officiel : Nancy en Ligain, tayaut, c’est nous que vlà, c’est la fête, l’occasion d’écrire des niaiseries indignes ou de vous livrer quelques ruminations post-extase pas toujours jouasses.

Salut les amateurs,

Pablo Correa, ce cher Pablo, héros officiellement validé de la Lorraine réunifiée, devait jouer la montée contre un autre héros, d’une autre Lorraine, révolue et sombre, celle-là : Albert Cartier, l’homme qui faisait monter les divisions au FC Metz deux par deux, avant de se ramasser tout en un.

Au temps de son exil en 2012, Pablo avait choisi Evian Tri Glycérides en guise de reconversion : un club insignifiant, loin de la Lorraine, voué au Natianal malgré sa mission maintien à l’époque brillamment accomplie par le sorcier chauve, pouvant même se permettre une victoire contre son ancien club de corones.

Albert Cartier, lui, a choisi Sochaux. Soit un des grands rivaux des clubs de la Lorraine, qu’il a prétendument honorée de sa présence pendant de longues années. Sans rien avoir contre les Lionceaux, on ne peut que souhaiter qu’un rebut de raclure comme lui gicle loin, très loin de notre blancheur immaculée striée du rouge noble du sang des travailleurs. Dans l’ensemble, je m’en cogne pas mal du sort de l’ETG et de Sochaux. Pensez donc : ces deux clubs jouent le maintien dans une division qui ne nous retient plus, qui ne nous appartient plus, qui ne s’appartient d’ailleurs plus à elle-même puisqu’elle est désormais détenue par un consortium transnational tentaculaire de la malbouffe. Je ne me suis jamais senti une âme de redresseur de torts, mais bon, il conviendrait néanmoins de relever le cynisme triste de ces gens qui tendent à fourguer des pilules à obésité autour d’événements sportifs, considérés comme des grandes messes du corps vigoureux et de la santé triomphante (alors que bordel, on peut très bien se niquer la santé consciencieusement sans prendre de poids, j’en suis la preuve vivante).

Je préfère le cynisme joyeux de ma prise de pouvoir future sur tous les avis de la hype footballistique ! Même si cela se passe par diverses questions (non, je ne me demande pas de qui Valls ou Macron est la plus grande salope ; même si j’ai la réponse, vous n’avez qu’à me demander en commentaire).

Alors première question : Nancy la grande, quel va être son sort ? Je me réserve peut-être celle-ci pour un bilan, mais autant vous prévenir tout de suite : vous risquez de l’attendre longtemps si je touche à nouveau la prime pour l’emploi (que je fraude avec succès depuis trois ans maintenant), et si mon dealer ne s’est pas fait attraper.

Une autre question se pose, primordiale celle-ci : aurais-je finalement réussi ? La conviction du talent réel de Pablo a-t-elle atteint mes rares et malheureux lecteurs  ?

Un homme a visiblement rejoint par lui-même le côté lumineux du journalisme, un peu comme cette jeune enfant de Star Wars 7, dont l’usage un peu trop spontané de la force laisse penser qu’elle est en réalité un Sith qui s’ignore. Ah merde, comment on dit, déjà ? Spoil alert ? Zut, je suis confus. En tout cas, je n’y suis pour rien, mais j’ai la garantie que lui a vu les mêmes matchs que moi. Bref, lisez cet article, pour une fois ça vaut le coup.

J’ai aussi remarqué qu’un fier et talentueux ruminant se baladant parfois dans un désert footballistique, courageuse bête capable de stocker des souvenirs de victoire dans sa bosse lorsqu’il en est privé pendant de longs mois, ne cessait de me faire de la pub sur Twitter ces derniers temps, regrettant même que je n’aie point daigné rejoindre les rangs de ces joyeux piailleurs minoritairement drôles, et majoritairement inutiles. Dans son cas, je soupçonne tout de même quelque manœuvre perfide visant à moquer au fond celui qui ferait un très bon coach pour l’OM, et qui officiellement, détient quoiqu’on en dise le titre sans égal de meilleur entraîneur France Football deux années de suite. Et dont tout le monde attend d’ores et déjà impatiemment qu’il se ramasse comme un tas de fumier la saison prochaine.

Et encore, je ne vous mets pas le hashtag « je crois en Pablo », par pudeur.

Appelez ça de la parano si vous voulez, mais venant du meilleur académicien officiel de Horsjeu.net adoubé par un des innombrables avatars de l’éditeur, cet homme bien mieux coiffé que Pablo Correa, perso je trouve quand même ça presque aussi suspect que les stats de Yéni Ngbalestek.

Heureusement. L’homme qui fait triompher la vérité a, lui, donné des gages à ses ouailles que ce match serait bien le dernier à passer dans les bas-fonds. Plus de place pour les petits calculs, d’autant que la première place a été généreusement laissée en pâture à toutes les convoitises par le perdant dijonnais du derby de la Bourgogne.

 

QU’ELLE EST VERTE MA PELOUSE EN PLASTIQUE.

 

Dans les buts : Ndy.

Dans la défense : Geaoffraie Faucut, Modoudou Diagne, Clément Lenglet, Vincent Muratori.

Dans le milieu : Benoît Pedretti-notre-ballon-de-plomb-à-nous, Diablo Guidileye, Arnaud Lusamba.

Dans votre cul : Anthony Robic, Junior Dalé, Loïc Poyo Hermano.

 

ET LE MATCH SE PASSA AINSI

 

En première mi-temps, suite à quelques atermoiements à l’extérieur du stade afin de déterminer quels sont les numéros exacts de leurs sièges, les membres de la Team Picon crapahutent un peu comme des Poyo sans tête aux abords de la tribune Hazotte, et se retrouvent à beugler leurs encouragements aux supporters pour qu’ils poussent un peu plus prestement les portillons, plutôt qu’aux joueurs. Funeste hargne ! On se hâte de chercher des places libres en tribune haute une fois les maudits barreaux carcéraux franchis, la tribune basse étant pleine comme le fion de Nadine Morano après une visite à la ferme des mille taureaux. Ça m’a rappelé la tribune debout du temps béni oui oui de Tony la Vairolle. Seuls les vrais savent, mais depuis, la Picon family s’est embourgeoisée, comme ces connards de la SNCF qui vous interdisent de voyager debout dans le TGV : réservation obligatoire, alors laissez nous vous dire qu’on va les poser nos fondements, et pas sur le béton glacial des marches, non. Dans des sièges à peine moins froids, mais loués pour l’occasion avec force deniers (quoique tout de même à tarif réduit, joie de la fraude à la carte d’étudiant), oui.

Et à peine nos vieux corps empesés trouvent-ils à s’asseoir entre des enfants survoltés accompagnés de barbus d’un côté, et de bons vieux pépères lorrains taiseux de l’autre, qu’il nous faut immédiatement bondir sur nos arpions pour fêter le but de Clément Lenglet. On joue la 12e minute, Pedretti botte un corner sortant devant le kop Piantoni, ça rentre, et les 20 000 présents (Sochiens exceptés) gueulent comme un seul homme leur joie authentique de nous savoir plus que jamais en ligain.

Tant d’efforts par nous dispensés pour célébrer le fait que nous sommes en plus leaders du convoi pour la montée officielle ; et après tout, quels efforts ne fournit-il pas lui, notre jeune capitaine de 21 ans, espoir international formé à la maison et bras armé de son coach chéri toute la saison. Bordel, à son âge je cherchais encore comment on conclut avec une femme (avec mon père, je savais depuis longtemps ; je ne suis pas si inexpérimenté que ça).

La suite est convenue, car grand seigneur, Pablo abandonne les dernières péripéties de ce premier acte à la rédaction du pisse-copie d’en face, qui se contente d’appliquer stupidement le même cahier des charges qu’un Michel Houellebecq annuel : violence gratuite, sordides efforts coordonnés à la manière d’un programme de paix de l’OTAN, soubresauts bêtes et brutaux de méchanceté véritable, un ensemble de bassesses qui est paradoxalement sanctionné en premier lieu contre l’immense Ben Ped, qui s’offre un moment d’égarement ou de vengeance maligne contre le club qui a refusé sa propre proposition de revenir cet été (entre ça et le prêt de Diedhiou, on peut dire que les responsables doubistes se sont bien réussis), avec un tacle vigoureusement malsain, au milieu de relances soyeuses, d’ouvertures provoquant les vivats de la foule, d’anticipations sur lesquelles le public populaire de la Hazotte beaucoup plus sympa que les culs serrés de la Jacquet se pâme légitimement. Oui, cette phrase fait huit lignes.

La deuxième période déroule presque au cœur de la mélancolie son tapis de roses menant au dénouement, la crispation de la foule déteignant sur les joueurs qui, comme elle, n’attendent que la délivrance des trois coups de sifflet. Des fautes, des erreurs techniques, des changements anecdotiques, de la fatigue, des sautes de concentration, Vincent Muratori victime d’un tacle meurtrier qui le laisse de longs instants sur le carreau avant qu’il ne sorte sur civière… non, vraiment, c’est pas très beau, et on s’en bat les couilles avec des meubles en tek. À vrai dire, cela ressemble un peu aux dernières demi-heures de ces films américains inter-minables pendant lesquelles les différents protagonistes se savatent leurs gueules respectives avant qu’un des deux soir réduit à l’état de pulpe, alors qu’on savait depuis le début lequel ça allait être, au terme desquelles on sort du cinéma en se sentant encore plus bête qu’avant d’y être entré.

Voir son équipe triompher ainsi, c’est un peu voir un bel édifice de sable s’écrouler au contact de la marée montante. C’est le frisson dérisoire de l’enfant qui sommeille en chacun qui laisse sa place à une lueur de vice authentique, symptôme narcissique évident de celui qui regarde dans le détail quand il se torche, sentiment d’irréalité qui s’arrête à la seule limite de la peau sans jamais pénétrer les organes vitaux, et glisse finalement en une grande flaque étrangère à nos pieds, un peu inquiétante, un peu soupe primordiale, un peu putride. La victoire, la vraie, celle qui marque une réelle coupure, recèle comme un parfum de vide qui n’a rien à voir avec la pinte de Chouffe tantalienne qui n’étanche jamais tout à fait la soif. La victoire, la vraie, c’est quelque chose de profondément frustrant, au fond. Un truc qui te signale qu’en dépit de tout ce qui entoure la ligue d’eux comme périphrases dédaigneuses de type « antichambre de la ligue 1 », « purgatoire », etc., tu n’étais quand même pas mécontent d’être ici plutôt qu’ailleurs. Quelque chose qui donne au sentiment de jouissance une teinte gris de Toul, et qui le dégrade pour toujours, sans que tu puisses rien y faire, parce qu’il ne dépend pas de toi, mon gros. La victoire, c’est une belle tartine de merde au milieu d’une mer froide de pisse. On s’en remet bien plus difficilement que de la défaite. Passons vite aux notes, ou je vais me remettre à chialer ma mère.

 

DES NOTES

 

Ndy 3/5 : Started from the bottom now we are nommé pour le titre de meilleur gardien de ligue 2. Quelle ascension.

Cuffaut 3/5 : Du coffre, mais pas beaucoup de flow. Dommage (oui, je file actuellement une métaphore sur le rap. Ce n’est pas ma culture, c’est juste pour faire chier Henry de Lesquen, ce dégénéré blanchoïde fils de son frère, pédéraste refoulé et sous-homme biberonné à son roman national versaillais de fin de race sordide – ceux qui ne savent pas de qui je parle, passez votre chemin).

Diagne 4/5 : Apparemment, on a troqué celui qui n’était pas capable d’assumer une titularisation sans offrir un but minimum à l’adversaire contre un vrai joueur, régulier de surcroît.

Lenglet 5/5 : Son but ne doit pas effacer sa performance défensive affolante, qui est aussi la preuve que des gestes défensifs peuvent faire le spectacle. Peu le disent ou le croient ; j’ai vu.

Muratori 3/5 : Les Sochaliens, qui ne respectent rien ni personne même pas leurs frères, ont tenté de le blesser. Sorti sur civière après une performance typique (comprendre supérieure), il est revenu sur le terrain fêter la montée un gros bandage autour du genou, à la fin du match. Indestructible.

Pedretti 5/5 : Lui n’est pas nommé pour les trophées UNFP, tiens. Signe que ce mec est détesté à un point inimaginable, lui qui a marché sur tous ses adversaires depuis le début de saison. Ah ben c’est peut-être pour ça…

Guidileye 3/5 : Capable de faire des prises à deux à lui tout seul, il a en revanche toujours un peu de mal à faire la décision quand il porte la balle vers l’avant. Quand Lusamba est en forme pour s’en occuper, ça passe. Quand c’est lui qui doit le faire, ça chie.

Lusamba 2/5 : Sans espace, il a eu du mal à s’exprimer. Faudra prendre des cours de placement avec Aït Bennasser avant d’exploser, mon petit.

Robic 3/5 : Toujours l’abnégation d’un 38 tonnes et le talent d’une Lada. Mais question mental, on a tous pu voir qu’il était assez sudiste pour en vouloir tout le temps. Bref, il ne manquerait plus qu’il tombe sur un flacon d’eau oxygénée pour que les comparaisons avec cette pelure de Romain Alessandrini commencent à fuser. On sent un bien meilleur QI chez Toto, quand même : soyons sérieux.

 

Et puis lui a des couilles.

Dalé 3/5 : Quelques bons trucs, et l’habituel duel raté face au gardien. Soigne vite ce traumatisme, tu doubleras tes stats, mon bon.

Poyo 2/5 : Pas transcendant, même sur coup de pieds arrêtés. La rumeur veut que Jonathan Brison reprenne du service dès l’année prochaine de son côté. De fortes chances que Loïc devienne la doublure du rouquin…

 

REMPLAÇANTS

 

Busin 2/5 : Pas trop dans le rythme. Gâche beaucoup. Dommage.

Cétout NN : a joué à gauche pour pallier la sortie de Muratori. Il a tout bien cloisonné, comme un bon petit maçon.

Hadji NN : Quel homme.

 

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : Ligue 1/5

 

Bon, ne nous reposons pas sur nos lauriers. Il reste une mission à Pablo, libéré de la pression puisque boudé par l’UNFP lui aussi (alors que Kombouaré et Dall’oglio sont nommés, quelle blague) : gagner cette ligue, et rétablir l’ordre face à ces arrogants dijonniens.

Nancy sera champion. Je pose ça comme ça et m’en vais farfouiller les entrailles d’internet à le recherche des futurs contours du recrutement de Rousselot.

Maintenant, convertissez vous vite avant qu’il ne soit trop tard : si la saison prochaine un homme bouscule un peu les ronronnements pépères de la ligue Hein, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus.

 

Oh si, tiens, finalement.

Marcel Picon.

9 thoughts on “Nancy-Sochaux (1-0) : La Chardon à Cran Académie commence à dessouler.

  1. Il ne peux y avoir de meilleur accadémicien=?= Tu l’as dit. Sans vous ils ne se passent rien, alors. Continuez, encore:)

  2. M. Picon, j’aime beaucoup votre prose, mon classement personnel des académiciens vous honore davantage que celui de la plèbe. Vous donnez à Nancy des appas sans doute ignorés d’elle-même (et de moi; je n’aurais jamais cru trouver quelque intérêt à ce club). Comme Correa, on vous donne de la boue, vous en faites de l’or. Quelques compliments sincères qui, je l’espère, remplaceront qualitativement le manque quantitatif de lecteurs que je soupçonne!
    (Mais les quelques lignes sur M. Lesquen sont tout à fait spécieuses, en vaut-il la peine?)

      1. Delphine, si ma prose pouvait atteindre le quart du centième de votre talent pour les vers, je pense que je me suiciderais de bonheur, comme un putain de vieux Werter bouffon.

        Henry est une merde humaine, que ma folie rédactrice m’a effectivement poussée à évoquer juste pour le plaisir de barbouiller un monde déjà bien sale de sa noire existence. Mais je ne pouvais pas me contenter de seulement battre des cils à l’adresse de notre chameau d’amour, qui doit être actuellement en train de fêter le maintien comme un dingue…

  3. Parce que j’avais fait tant de fautes dans ma phrase.
    1 à 0 à 18h38

    Merci madame/D

    1. Votre gentillesse me touche, JPRJPR, mais ne postez plus jamais ce genre de choses, s’il vous plaît. J’ai l’impression qu’on a joué du thérémine avec mon nerf optique. En plus vous n’avez pas besoin de ça, vous qui avez déjà été désigné officiellement comme le commentateur le plus weird de Horsjeu.net depuis longtemps. Chacun a sa place, ici : personne n’est laissé de côté.

  4. Je découvre avec délectation la page wikipedia de Henry et l’existence d’un Office Public d’Aménagement et de Construction judicieusement dénommé sous le sigle : OPAC. Chouette académie.

  5. Tout cela est bien réjouissant et bien écrit ; mais le peuple lorrain a le droit de savoir : quelle est la pire salope entre Manuel et Emmanuel?

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