Nîmes-Grenoble (0-2) : La Costières Académie aime souffrir

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C’est rouge, c’est dépressif et ça commence par un N, mais c’est encore en L2 (pour l’instant).

Note de service : les innombrables et inconditionnels lecteurs de cette académie auront noté une absence aussi soudaine que malvenue suite aux deux victoires de nos gars sur Niort et Guingamp. 2 victoires d’affilée, une première cette saison, et une respiration qui nous fit sortir de la zone rouge. Votre serviteur n’aura donc pas été là pour chroniquer ce qui pourrait peut-être, l’avenir le dira, constituer une des seules lueurs de cette saison. Doublement désolé pour cette absence due à un facteur qu’on a tendance à oublier mais que la vie, cette grosse truie, se charge de nous rappeler régulièrement : les vieux, ça finit par mourir. Fait chier, tiens.


PRÉAMBULE MERCATESQUE

Une fois n’est pas coutume, notons que le mercato laisse une impression globalement positive. Rien n’est certain concernant l’état de forme de nos recrues, il faudra quelques matchs avant de se faire une idée sur leur apport réel, mais au moins il s’est passé quelque chose, et le club a réellement fait de son mieux pour attirer des mecs dont le profil vient compléter un effectif très faible sur certains postes.

Côté départs, on dit adieu à deux des derniers rescapés de l’époque Ligain : exit Yassine Benrahou et Lamine Fomba (départ en Croatie pour le premier et à Saint-Étienne pour le second). Du bon et du mauvais dans les souvenirs que nous laisserons ces deux-là, pour des raisons diverses. Benrahou aura clairement contribué à notre maintien en 2019-20, et nous aura sorti quelques beaux coups de patte, mais son côté dilettante et tricoteur nous aura aussi bien cassé les noix par moments. Bien emmerdé par une blessure ces derniers temps, on lui souhaite globalement le meilleur quand même. Quant à Fomba, son prix d’achat élevé (4M quand même) en 2019 lui aura collé aux basques comme le sparadrap du capitaine Haddock, et on sera toujours resté un peu sur notre faim avec lui malgré une excellente période sous Pascal Plancque lors de notre dernière saison de L1. Pas d’animosité particulière contre lui, mais le sentiment d’un plafond de verre sur son niveau.

On voit arriver en compensation plusieurs profils dont le plus solide semble être Joseph Lopy, milieu défensif venu de Sochaux, dont on a déjà noté l’apport sur les victoires contre Niort et Guingamp. Même type de poste pour Guessouma Fofana, déjà passé sous les ordres de Bompard à Guingamp, et parti se perdre en Roumanie. On attend pas mal de ces deux-là pour sécuriser un milieu qui avait une fâcheuse propension à se faire ouvrir par tout le monde. On récupère aussi un latéral dont on ignore à peu près tout, Sanasi Sy, qui doit surtout compenser numériquement Scotty Sadzoute, qui a eu la bonne idée de se péter juste après la trêve. Le secteur offensif est également un peu regarni, avec les arrivées de Steve Ambri, Lyss Mousset et Mehdi Zerkane. Un ailier, un buteur et un milieu offensif pouvant suppléer Benezet, l’ensemble est cohérent. On verra si l’arrivée de Mousset, ex-futur joueur prometteur, est un coup de génie ou un ratage. Les deux semblent possibles, à voir surtout si le gars décide de se la jouer revanchard ou tête de con.

On note donc, et c’est déjà pas mal, que le club semble décidé à tout faire pour donner à Bompard les moyens pour s’en sortir.


LE MATCH

C’est donc fort d’une certaine confiance retrouvée qu’on accueillait le GF38, club sympatoche dont on souhaite généralement le bien, sauf ce soir, d’autant moins qu’ils ont eu l’indélicatesse de nous éliminer préalablement de la Coupe de France (avec notre consentement, cela dit). On se rappelle aussi au passage qu’ils alignent en titulaire un certain Gaëtan Paquiez, un ancien de chez nous bien connu de nos services, et qu’il s’agit là d’une raison suffisante pour éviter de se faire taper. Une confiance retrouvée donc, qu’il s’agirait de confirmer alors que la course au maintien s’annonce âpre face à la série de clubs péquenots prêts à vendre chèrement leur peau (Rodez, Laval, Pau, Niort, etc.), ainsi que face qu’aux petits bourgeois perdus au purgatoire (Dijon et Sainté, pour l’essentiel). Las, pour la confiance, il faut un tantinet de chatte, comme on s’en était rendus compte sur nos dernières victoires. Et de chatte il n’est point question dans cette partie : on domine assez nettement le premier acte sans parvenir à conclure, tandis que de l’autre côté on encaisse un but sur une frappe de vieillard arthritique que Maraval est incapable de sortir. Au retour des vestiaires, délire à peu près similaire, avec frustration garantie : Tchokounté rate un but tout fait à la 50e, et on en prend un deuxième dans la foulée. On est ensuite incapable de renverser le merdier, et le match ronronne jusqu’au coup de sifflet final : c’est communément ce qu’on appelle une belle soirée de merde.

Soirée de merde agrémentée, ne manquons pas de le préciser, de son habituelle touche Assafienne. Alors que le club ne semble toujours pas décidé à se doter d’une stratégie de communication un tantinet professionnelle susceptible, je sais pas moi, de donner envie aux gens de venir au stade, et qu’on continue à passer pour des caves auprès de la France entière avec notre compte Twitter qui bloque les commentaires et se contente de quelques annonces dépressives, notre brillant stratège-promoteur semble décidé à repousser les limites du gaguesque dans la gestion de la billetterie de notre nouvelle enceinte de transition-provisoire (celle que la susnommée France entière nous envie, je le rappelle). Passons sur l’absence de guichet physique alors que son Altesse Ranissime (loué soit son nom) avait juré ses grands Dieux et sa mère qu’il y en aurait un (on n’est plus à un mensonge ou une approximation près), et concentrons-nous sur les tourniquets, puisque ce sont eux les stars. Cela fait maintenant plusieurs matchs que la même situation se répète, tourniquets en rade, file d’attente monstre, panique, bug du système, stadiers débordés qui finissent par scanner à la main. Et bien sûr toujours aucune communication du club sur le sujet, il ne s’agirait pas de bien traiter la clientèle en plus. Et encore, heureusement (!) qu’il n’y avait pas foule hier soir, sinon l’engorgement aurait été autrement plus considérable, comme lors de l’inauguration. Le théorème Rani Assaf peut ainsi se mettre en place avec sa logique imparable : il n’y a plus personne au stade, donc je gère les accès avec un amateurisme total, donc l’accès est catastrophique, donc les rares résistants sont dégoutés, donc plus personne ne viendra au stade, donc on ne va pas s’emmerder à corriger le tir. Change rien, surtout.

Dernière chose : les GN ont craqué, dans tous les sens du terme. Quand on connait le rapport maladif de son Altesse avec les fumis, on peut craindre une fermeture de tribune ou autre sanction. Et on peut craindre surtout qu’elle intervienne contre Saint-Etienne, prochain match chez nous, ce qui voudrait dire un stade encore plus vide et le sentiment de jouer à l’extérieur, si comme on peut s’y attendre le parcage est plein. Ce qui serait complètement débile et contre-productif, soit généralement la caractéristique principale des décisions d’Assaf quand on parle de supportérisme.


LES NOTES

MARAVAL (0/5). J’avais eu envie de le défendre après sa cagade au Havre, j’avais eu (moins) envie de le défendre après sa non-intervention sur le but adverse à Guingamp, ce soir j’ai juste envie de l’humilier, mais finalement il le fait très bien tout seul. Combien coûtait Pekko, déjà ?

LABONNE (1/5). Quand tu reviens de blessure, tu peux 1/avoir la rage et rejouer avec l’envie de niquer des mères, ou 2/y aller à reculons et te faire marcher dessus. Ronny aime trop la politesse.

DJIGA et DURAND DE GEVIGNEY (2/5). Vivement le retour de papa Benoît. On va dire qu’ils apprennent, mais ce serait bien de suivre quelques cours du soir en supplément.

BURNER (2/5). « Burner » : verbe du premier groupe. Synonyme : faire à peu près. Exemple : j’ai burné mon centre. Un match moyennasse après l’autre, il est finalement tout à fait à l’image de cette équipe.

THOMASEN (2+/5). Pas transcendant, et franchement tendre à la perte de balle. Mais si on essaye de voir du positif, notons ses efforts pour se rendre disponible et jouer juste sans trop de fioritures. Remplacé assez tôt par AMBRI, qui va comme les autres nouveaux devoir vitre se mettre à l’endroit.

LOPY (3/5). Des débuts globalement positifs : il apporte une réelle stabilité et une certaine science du placement, et il libère N’Guessan de certaines tâches. Il doit enchaîner pour se stabiliser physiquement.

N’GUESSAN (3/5). Un peu moins monstrueux que face à Guingamp, on ne peut pas lui demander d’enchaîner les gros matchs. Indispensable au milieu pour créer le décalage, surtout quand Benezet n’est pas là.

SAÏD (1/5). On ne va pas se plaindre si on le voit moins systématiquement titulaire… De la bonne volonté mais une inconsistance assez dingue par moments. Remplacé par VARGAS, prometteur devenu dépressif.

PAGIS (2+/5). Comme N’Guessan, il est encore un peu tendre, mais il semble progressivement monter en puissance. Remplacé par FOFANA, qui devrait être intéressant dans l’impact et les distributions de taquets.

TCHOKOUNTE (2/5). Toujours indispensable dans notre organisation de bloc, mais il rate l’immanquable et nous plombe un peu le match ce soir. Remplacé par KONE, dont on retiendra cette semaine son but salvateur à Guingamp, et qui serait bien inspiré de nous ressortir quelques bonnes perfs sur la fin de saison.

Allez, prochain match à Rodez avec la trouille au cul.

PS : Rani Assaf est un (insérez ici l’insulte de votre choix).
La bise, Karoud

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