Nîmes-Le Havre (0-1) : La Crocro Académie est résignée

L’ascenseur émotionnel, collègue, tu vois l’idée ? Le moment où tu penses que tu vas conclure, qu’elle est jolie la petiote, et surtout que tu as l’impression que tu lui plais, que ça va le faire, que cette fois tu vas conclure. Et qu’au moment où tu franchis le seuil symbolique du centimètre-frontière entre une proximité joviale et une proximité d’invitation, la voilà qui recule brusquement en arborant une mimique mi-étonnée, mi-dégoutée, te renvoyant dans les méandres de ta propre finitude. Cette petiote, tu vois, c’est le Nîmes Olympique.
On a pourtant voulu y croire, à la faveur d’une belle entame de championnat, de quelques victoires un peu chatteuses mais victoires quand même, à la faveur aussi d’un mercato où, une fois n’est pas coutume, les Costières n’ont pas fait journées portes-ouvertes. Envie de croire aussi aux vertus du management à la sauce Pascal Plancque, malgré l’inquiétant effondrement de fin de saison dernière. Mais après trois défaites de rang et un projet de jeu aussi étoffé que le programme politique d’Anne Hidalgo, il va probablement falloir se résoudre à la perspective qui nous pendait au nez : rentrer dans le rang. Rani Assaf pourra y trouver une double satisfaction : devant la bouillie proposée, les Costières resteront probablement bien tristounes, ce qui lui permettra de considérer que sa politique tarifaire débile était parfaitement justifiée ; et l’idée d’un maintien-ventre mou était finalement son objectif à demi avoué à l’intersaison. Quand aux joueurs, rassurez-vous : au vu de leur dernière sortie, ils n’en ont déjà visiblement plus rien à foutre. Allons-y dons, et embrassons l’avenir médiocre qui s’offre à nous, après tout c’est notre destin collègue.
Les chèvres
BRATVEIT (3/5) : Bon match de Pierre-Christian. Ce serait sympa de lui offrir une belle ambiance, au moins une fois, histoire qu’il ne reparte pas en Norvège en pensant que Nîmes est (uniquement) une ville où on s’emmerde et où on croise des gros mecs de droite en chemise à fleurs. Pas grand chose à lui reprocher sur le but ni sur son début de saison, si ce n’est sa cagade à Grenoble.
PAQUIEZ (1/5) : Si l’humanité avait son niveau de fébrilité, on aurait pas dépassé Néandertal. Sorti à la mi-temps pour BURNER, à peu près aussi dangereux qu’une gastro en temps de Covid.
MARTINEZ (1+/5) : C’est bien d’être le dernier taulier du vestiaire Pablo, mais s’agirait de leur chier un peu sur la tête à tous ces branquignols là.
GUESSOUM (1+/5) : Intermittent du spectacle.
SAINTE-LUCE (3/5) : Une des rares prestations correctes du soir, il confirme ses bons débuts. Appliqué et plutôt vif, c’est le minimum qu’on puisse demander à un joueur professionnel, mais visiblement ils ne sont pas tous au courant. Remplacé par ARIBI, qui a marqué sur un très joli retourné alors que le jeu était arrêté.
FOMBA (1/5) : Quand le mec censé être ton leader au milieu montre autant d’intensité dans le duel, tu peux à bon droit penser que tu es dans la merde. Un petit stage en Championship peut-être ? Remplacé par CUBAS, dont on sait la qualité et le goût du combat justement, mais il m’a eu l’air de se demander ce qu’il foutait là.
PONCEAU (1/5) : Il a promené ses yeux globuleux et son mal-être tout le match, jusqu’à réussir à obtenir un carton jaune juste avant la mi-temps, qui aurait pu constituer son fait d’arme principal si seulement il avait été mérité. Remplacé à l’heure de jeu par FERHAT, qui n’a même pas fait semblant de s’intéresser au match. La saison risque d’être longue s’il ne se met pas un peu les doigts dans le cul – merci à Kahzri pour cette saillie déjà légendaire.
VALERIO (0/5) : Un plot d’entraînement aurait eu davantage de capacités défensives que l’Antoine sur ce match : au moins, si tu marches dessus, tu risques de te casser la gueule.
BENRAHOU (1/5) : Il marque le pas après des débuts tonitruants. Il reste une de nos menaces offensives principales, mais c’est parfois compliqué de le trouver au cœur du jeu…
ELIASSON (1/5) : Un peu la même chose. Lourdingue et emprunté sur ce match.
OMARSSON (2/5) : On va être indulgent avec lui parce qu’il réussit presque à claquer un but improbable sur une demie-occase, et qu’il n’a surtout quasiment rien eu à exploiter. Remplacé par KONE, dont on aimerait qu’il revienne avec les crocs et l’envie de baiser des mères, même si son comportement de tête de con cet été est un signal négatif.
NOTE D’ENSEMBLE : 1/5, aucune intensité et un néant dans la construction. On va espérer qu’une alchimie renaisse par je ne sais quel miracle, parce que sinon on a pas fini de s’emmerder.
Allez, la bonne nouvelle dans tout ça c’est que la Crocro devrait enfin retrouver son rythme de croisière, désolé pour l’attente même si au fond ça ne vous a pas manqué. La bise, collègue.
Putain le Havre.
Jouer contre Paul Le Guen, ça donne plutôt envie de se les retirer, les doigts. Et de se les caler au fond du gosier – sans même prendre le temps de les nettoyer, d’ailleurs.