OM-Galatasaray (0-0), La Canebière académie tricote
Ça commence à bien faire.
Aïoli les sapiens,
Deux matchs sans victoire en championnat, une dernière sortie européenne conclue sur un nul frustrant : il est plus que temps de se remettre à l’endroit.
Les Longorious Basterds
Lopez
Saliba – Alvaro –Luan Peres
Lirola – Gueye –Guendouzi
Ünder – Harit (De La Fuente, 79e) – Dieng (Milik, 60e)
Payet
L’expérimenté Alvaro reste préféré à Balerdi pour débuter les joutes continentales. Kamara absent pour blessure, Gueye est placé en sentinelle et associé à Guendouzi, Lirola faisant à droite la navette entre les deux lignes de but. Pas d’avant-centre pour débuter ce match, puisque Dieng se retrouve placé à l’aile gauche, Payet jouant en faux 9. Grande nouvelle enfin, Arkadiusz Milik fait son retour dans le groupe après quatre mois d’absence.
Le match
Suivant la tendance aperçue contre Lens, l’OM entame son match en-dedans. Les débats sont équilibrés, même si un défenseur turc trouve sa propre barre transversale suite à un coup-franc de Payet. Galatasaray met même franchement le pied sur le ballon pendant une bonne partie de la première période. Malgré quelques alertes dans la profondeur, notre défense tient plutôt bien le coup, mais offensivement notre impuissance est quasi-totale.
La machine se met enfin en marche autour de la demi-heure. Un quadrillage un peu moins intense des Turcs, des intentions mieux affirmées de notre part, nous permettent d’occuper le camp adverse avec un peu plus de constance. Ünder en profite pour envoyer un amour de frappe enroulée vers la lucarne de Muslera. « Vers » et pas « dans », hélas, puisque c’est ce moment que choisit le gardien uruguayen pour produire une RAIE venue de l’espace et claquer le ballon en corner. À tout prendre, on aurait bien volontiers troqué cette parade contre une bonne vieille bourde de merde comme il avait si bien su en réaliser contre Grizemann en Coupe du monde.
Il est de fait qu’en ce moment, nos adversaires s’y entendent à merveille pour nous casser les couilles, des joueurs aux supporters d’ailleurs. Nous connaissons ainsi une énième interruption de match quand le parcage stambouliote se met à produire un spectacle pyrotechnique d’une ampleur incroyable. Les supporters de Galatasaray ont en effet emporté avec eux – et réussi à faire entrer au stade – une quantité phénoménale d’engins explosifs, à croire qu’ils avaient pris leurs dispositions au cas où il prendrait l’envie à Erdogan de les appeler pour aller annexer le 12e arrondissement après le match. L’interruption reste somme toute modérée, moins de dix minutes, en partie grâce à l’intervention de l’entraîneur Fatih Terim se déplaçant en personne pour leur demander d’arrêter leurs conneries. Comme quoi, Jean-Pierre Rivère devrait essayer ça avec les identitaires niçois plutôt que d’aller faire des selfies avec, ça a l’air efficace.
L’OM achève la mi-temps en accroissant la pression dans la surface adverse, mais c’est Galatasaray qui manque de nous offrir un fis-surprise juste avant la pause : Saliba victime d’un contre défavorable, un attaquant échoue devant Lopez, avant que l’arbitre ne gêne involontairement son coéquipier qui s’apprêtait à reprendre.
À la reprise, Sampaoli ne change pas les hommes mais modifie son dispositif : Dieng se place en pointe tandis qu’Harit se déporte à gauche. Comme face à Lens, la présence ou l’absence d’un réel avant-centre semble bien conditionner la domination olympienne : le match devient en effet à sens unique, sentiment renforcé par la rétractation gonadique de stambouliotes désormais recroquevillés dans leur camp.
C’est ainsi que Lirola adresse une ouverture lointaine et splendide pour Ünder, prenant à revers toute la défense. Cengiz cherche Dieng seul au second poteau mais, passe mal ajustée ou mauvais déplacement du receveur, Dieng manque de justesse un ballon qu’il ne restait plus qu’à pousser au fond. La deuxième grosse occasion survient à l’heure de jeu, quand Saliba est à la réception d’un corner de Payet pour envoyer une tête lobée sur la barre. Dix minutes plus tard, suite à un pressing très haut d’Alvaro, Ünder réceptionne un centre d’Harit et bat enfin Muslera… si ce n’est qu’un défenseur sauve presque par hasard sur sa ligne.
Malgré l’entrée de Milik, l’OM souffre toujours de son satané manque d’efficacité, un cocktail de maladresse, de pure malchance, mais aussi d’hésitations et de tricotages superflus au moment de produire le geste décisif. Reconnaissons également que les Turcs s’appliquent à toujours laisser traîner l’orteil, le cheveu ou la couille nécessaire à toujours intercepter de justesse nos tentatives de passes décisives.
Manque à ce tableau une enculerie arbitrale, et celle qui survient est d’un beau gabarit. Une astucieuse passe d’Ünder trouve Guendouzi à l’intérieur de la surface : Matteo s’excentre et, accroché par van Aanholt, se fait un plaisir de tomber pour obtenir un pénalty. L’arbitre le lui accorde, mais va ensuite utiliser la vidéo de la même manière qu’un Breton utilise le beurre : trop, et pour en tirer un truc dégueulasse. Alors que l’assistance vidéo nous a été vendue comme un moyen de corriger les injustices flagrantes, rien de tel n’a lieu sur l’action puisque l’arbitre doit décortiquer les images de longues minutes avant d’inventer quelque chose qui lui permette de se déjuger.
Les 8 minutes de temps additionnel liées à cette interminable consultation vidéo donnent l’occasion à l’OM de pousser de toutes ses forces, mais trop maladroitement pour venir à bout d’une équipe de Galatasaray pourtant en état de siège. Reste donc ces nouvaux points perdus malgré une nette domination, l’impression inattendue de voir la justice envoyer plus facilement Sarkozy en taule que les arbitres nous accorder des pénaltys, et surtout ce sentiment rageant d’injustice qui nous saisit au souvenir du nombre de matchs de viers marins de Villas-Boas gagnés grâce à un coup de chatte aussi monumental qu’injuste. À croire qu’il suffit que l’on se mette à jouer au football une fois tous les cinq ans pour qu’arbitres, adversaires et Destin décident de liguer leurs forces pour nous donner à chaque rencontre une nouvelle rasade de venin à avaler.
Pour autant, nous avons assez de pain sur la planche pour ne pas perdre du temps à chouiner sur les occasions manquées. L’OM a connu une entame laborieuse, ce qui peut cependant se pardonner sachant l’impossibilité de dominer à bloc 90 minutes (ou plutôt 107 minutes hier). En revanche, la domination absolue de la seconde période aurait dû être mieux concrétisée. Trop de maladresses, trop d’hésitations devant la surface, nous ont privés d’occasions qui auraient pu faire la différence : puisque quatre occasions énormes ne suffisent pas à marquer, il faut donc nous en procurer encore davantage, ce qui aurait pu être possible hier avec plus de spontanéité et d’application. En résumé et comme depuis presque un mois : on joue pas mal, mais mes couilles quand même, un peu, à force.
Les joueurs
Lopez (3/5) : C’est mal de l’avouer, mais je me demande si ce qui nous empêche d’être totalement sereins avec Pau, c’est moins son jeu que sa dégaine de type dont l’on se demande toujours où se trouvent son berger allemand et sa pipe à crack.
Saliba (4/5) : William a remis ses pendules à l’heure après ses fantaisies lensoises. Il postule clairement au prix Rolando du « type toujours là à la réception des corners mais qui mettra huit mois à marquer un but » (après, si c’est en demi-finale de coupe d’Europe ça nous conviendra aussi, hein).
Alvaro (3/5) : Sobre et de bon goût, sans bagarre ni envie intempestive d’aller reprendre Jérusalem aux infidèles.
Luan Peres (3/5) : Défenseur de type napoléonien : tant qu’il avance c’est conquérant et impitoyable, mais dès qu’il faut se replier vers son camp on a toujours peur de la débandade.
Lirola (3-/5) : Un rôle sur le terrain et une entente avec Ünder « en cours d’acquisition », comme dit la maîtresse de Dromadette (non, je déconne, ma fille n’a que des « très bien », c’est ma fille, hé).
Gueye (2-/5) : Maladroit, mais pas maladroit comme d’habitude, quand cet adjectif signifie « il a encore décapité quelqu’un sans le faire exprès ». Non, là il a juste raté des passes et des tirs.
Guendouzi (2+/5) : Alors que dimanche, Saliba a joué comme un défenseur d’Arsenal, hier c’était le tour de Mattéo d’être arbitré comme un joueur d’Arsenal. À part ça il ne démérite pas, mais on sent que les efforts consentis pour ne pas emplâtrer quelqu’unfinissent par nuire à sa lucidité. Faudrait voir si le règlement permet de placer un sac de frappe sur le bord du terrain, ça lui permettrait de lâcher la soupape de temps à autre avant de se reconcentrer sur le ballon. Et en plus ça trouverait une utilité à Jacques-Henri Eyraud.
Ünder (3/5) : Le même manque d’efficacité que les autres m’enfin, c’est pas non plus la faute de Cengiz si le gardien a choisi ce match pour faire l’arrêt de sa vie ou si un défenseur à gros cul se trouve par hasard sur la trajectoire de son tir.
Harit (2+/5) : Le jour où le Maroc remplacera « Allah, Al Watan, Al Malik » par « Lâche ta balle, putain », ils seront mûrs pour remporter une coupe du monde.
De la Fuente (79e) : Parfois on bloque sur un détail pourtant mineur, par exemple ici : « putain mais gaine tes abdos quand tu fais une remise de la tête, bordel ».
Payet (2+/5) : Ne nous y trompons pas, son matché était correct. Sauf qu’en coupe d’Europe, « correct » ne suffit pas.
Dieng (2+/5) : Rien de remis en cause chez ce talentueux jeune homme, dont les déplacements restent remarquablement intelligents et qui ne demande qu’à progresser encore. Mais bon, voilà, en ce moment ya pu’ de buts.
Milik (60e, 2/5) : Remise en jambes, sans miracle immédiat.
L’invité zoologique : Fernando Musaraigne
La musaraigne est à tort assimilée à la souris alors qu’il s’agit au contraire d’un mammifère carnassier. Première analogie avec notre adversaire d’hier : ça ressemble à une victime mais en vrai ça peut faire caguer bien du monde. D’autre part, cet animal présente la particularité de réduire la taille de son cerveau en hiver avant que celui-ci ne retrouve son volume normal, une plasticité remarquable qui évoque ces supporters capables dans la même soirée de passer de la fraternisation et des chants de soutien au supporter décédé à des tentatives de bombardement massif du Virage Nord.
– Les autres : Limités mais courageux, et finalement assez efficaces pour conserver la tête du groupe.
– Le classement : Ces deux matchs nuls nous relèguent à la troisième place, derrière Galatasaray et la Lazio. Au pire, on ira gagner la Conférence Ligue à la place. #AJamaisLesPremiers
– Coming next : Ce mois de septembre dantesque s’achève par un déplacement à Lille, sauf si le préfet du Nord s’aperçoit au dernier moment qu’il y a Paris-Roubaix en même temps et qu’il faut annuler l’un des deux événements à la dernière minute. Ne riez pas, il en est capable, je sais que Luke Seafer tremble depuis des semaines à l’idée d’être privé de ses pavés. Viendra ensuite une trêve internationale qui reposera un peu les corps et les nerfs.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah.
Peut être un Rongieur à la place de Pape qui n’a pas démérité, ou alors Gerson, le gars qui fait ses trucs.
Retour de Milik qui fait bander.
Allez l’OM !!!
Nous sommes les Marseillais !