Paris SGEL / Olympiade de Marseille (4-2) – La Porte de Saint-Cloud Académie note son Grand Soir
Georges sort les chars et roule sur le tiers-monde.
Procès verbal de la réunion du Bureau politique du 21/05/2016. La séance débute à 20 h 07.
Maurice T. – Merci d’être venu si vite, Georges. Si nous t’avons convoqué, les camarades et moi, c’est parce qu’il fallait que nous te parlions.
Georges T. – Mais vite alors, hein ? C’est que j’ai une finale de coupe à académiser, moi !
Maurice T. – Justement, Georges. Nous pensons, les camarades et moi-même, que tu t’investis un peu trop dans ce projet d’infiltration…
Georges T. – Ben, il faut ce qu’il faut, non ? C’est que c’est du boulot, faut pas croire !
Robert H. – Arrête de te foutre de nous, Georges, t’en branles pas une !
Marcel C. – Tu te contentes de regarder les matches en strimingue, n’essaie pas de nous faire croire que tu réussis à infiltrer le club en restant dans ton canapé !
Georges T. – Mais qu’est-ce que vous racontez, bande de trous du cul ! J’ai pris des contacts ! J’ai même le 06 du jardinier ! Le meilleur de France, mon gars ! Et ouais !
Jacques D. – Qu’est-ce qu’il faut pas entendre…
Marcel C. – Tu passes ton temps à parader avec ton écharpe de la finale de la Coupe de la Ligue ! Tu te rends pas compte que t’as l’air con au possible avec ce truc ?
Maurice T. – Du calme, Marcel. Georges, revient t’asseoir, s’il te plaît. Ce que nos camarades essaient de te dire, c’est qu’on s’inquiète pour toi. Tu es très enthousiaste à propos de ce club, ça, je te l’accorde. Mais tu l’es même un peu trop, en fait. Est-ce que tu n’oublierais pas l’objectif premier de cette mission ? Est-ce que tu n’aurais pas un peu perdu de vue notre but ?
Georges T. – Vous ne comprenez pas, ça fait partie du truc… Il faut que je rentre dans l’ambiance, dans le costume du comédien… La réussite de l’opération dépend de ma crédibilité, de mon investissement dans le club…
Benoît F. – Justement, il s’agirait que tu n’oublies pas que ce n’est que de la comédie… Lionel aussi tenait le même discours quand il a commencé à infiltrer le PS. Regarde où ça l’a mené…
Georges T. – Ah, ne commencez pas avec ce gauchiste de mes deux !
Maurice T. – Mais Benoît a raison, Georges… On ne voudrait pas te perdre tout comme on a perdu Lionel… Souviens-toi aussi d’Emmanuel, tout récemment !
Robert H. – Oui enfin, lui, on a jamais vraiment su s’il a été de notre côté un jour…
Georges T. – Ah mais là, on frise l’insulte si vous en arrivez à me comparer à cette ordure de marcheur !
Marcel C. – Si on en arrive à te comparer à ces traîtres, c’est bien qu’il y a une raison !
Georges T. – Vous êtes tous des jaloux, des haters ! Vous m’en voulez tous parce que moi, j’existe encore politiquement ! Je n’ai pas à répondre aux accusations de mecs qui n’ont même plus les moyens de se présenter aux cantonales !
Maurice T. – Du calme, Georges, personne ici ne t’accuse de quoi que ce soit…
Marcel C. – Ben si, moi.
Jacques D. – Oh, la ferme Marcel.
Maurice T. – Ce que nous voulions te dire aujourd’hui, Georges, c’est que tu t’attaques peut-être à quelque chose de trop gros pour toi… Il ne faudrait pas que tu te fasses prendre à ton propre jeu, que tu sois corrompu par l’environnement capitaliste de ce club… Si tu ne te sens pas les épaules, on peut tout arrêter… On peut encore annuler notre abonnement à BeIN, Marie-George l’a souscrit il y a seulement deux jours…
Marcel C. – Ah mais parce qu’en plus on s’est abonné à BeIN ? Première nouvelle ! On aurait peut-être pu en parler en réunion, non ?
Jacques D. – On en a parlé, Marcel. C’était la semaine dernière, mais tu étais au rassemblement des Jeunes communistes de Bretagne.
Robert H. – Et on se doute bien que les petites lycéennes marxistes de Plougastel ne pouvaient pas attendre !
Marcel C. – Et le meeting d’Aubervilliers ? Tu veux qu’on en parle du meeting d’Aubervilliers ?
Maurice T. – On se calme ! Vous réglerez vos différends après !
Georges T. – Je trouve honteux que vous décidiez unilatéralement de m’écarter de ce projet que j’ai porté à bout de bras depuis le début ! C’est une manipulation digne du stalinimse !
Maurice T. – Doucement avec Joseph !
Paul. V.-C. – Oui, bon, Maurice, il faudrait peut-être que tu tournes la page avec Joseph…
Maurice T. – Écoute, il n’a jamais été question de t’en empêcher, Georges. Nous voulions juste te proposer de prendre un peu de recul…
Waldeck R. – Tiens, puisque tu as l’air d’aimer le sport : il y a un poste qui vient de se libérer à la direction de la FSGT… Ça t’a toujours plu la FSGT, non ? Tu as toujours aimé jouer avec les enfants…
Marcel C. – Mais surtout avec les mamans !
Robert H. – Tu ferais mieux de pas la ramener, Marcel.
Marcel C. – Va te faire branler, trotskard !
Georges T. – Je vous ai entendus. Mais je ne reviendrai pas sur ma position. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai rendez-vous avec l’histoire ! Le grand Z n’attend pas !
Marcel C. – Tu n’oublieras pas de nous envoyer votre sextape d’après-match !
Maurice T. – Marcel, je t’en prie… Georges, qu’est-ce que tu fais avec cette écharpe ? Non, attendez ! Mais arrête un peu d’écrire et viens m’aider, toi !
La séance est suspendue à 20h24.
A FINAE
Saut es proétaires,
Vous m’excuserez, j’ai perdu une ettre sur ma machine à écrire dans une expication un peu muscée avec un camarade du Poitburo. I ne partageait pas ma vision du sociaisme rée. J’espère que ça ne gênera pas trop votre ecture.
Ce soir, c’est e Grand Soir ! Paris-Saint-Germain-en-aye affronte ‘Oympiade de Marseie, grand représentant du sport bourgeois depuis sa création dans des temps immémoriaux et un peu ouches par ‘inénarrabe Bertrand Napie, père spitirue de cette petite pute de Macron.
[Les camarades sont heureux de vous annoncer que la lettre « L » a été retrouvée sous le canapé du secrétariat général, et que l’écriture de cet académie peut continuer normalement. Merci de votre compréhension.]
Ce match, c’est celui de David contre Goliath, du petit Poucet contre le grand méchant Loup, de Philippe Poutou contre François Ier de Hollande, c’est le match qui oppose nos maigres 3 années d’existence et notre belle jeunesse aux siècles de domination sans partage de la dynastie des blancs et bleus Phocéens, de Josip le Magnifique à Basile le Milanoctone, en passant par Jean-Pierre le Boulanger et Brandade le Bossu. À ces géants du football français – ils ont même un académicien qui écrit pour tous les matches, c’est vous dire – , où évolue la fine fleur de notre vive jeunesse hexagonale, nous n’avons à opposer qu’un onze d’humbles camarades venus de tous pays défendre la section altoséquanaise de l’Internationale footballistique. Nos joueurs sont certes déterminés à prouver leur valeur, et ont déjà fait montre de capacités collectives dignes de l’idéal qu’ils défendent, mais se dresse face à eux la montagne, le sommet, que dis-je, la cordillère OM, et sa pléthore de stars dopées au franc suisse et à la chicha.
Pour cette affiche de gala, cet affrontement qui oppose le talent facile et l’argent sale à la sueur du travail et à l’esprit de classe, notre pute d’entraîneur n’a pas eu son mot à dire, et les joueurs ont décidé de prendre les choses en main, décidant de se passer de l’aryen, de l’anar et du vieux beau avec les genoux en compote pour conserver une infime chance de bien figurer sans trop se tourner en ridicule.
Le match commence avec une grosse pression exercée par les favoris bucco-rhodaniens, dont la star maghrébine s’essaie à la frappe dès les premiers instants du match. Probablement indignés que l’adversaire n’ait pas daigné aligner de joueurs professionnels en défense, estimant que notre équipe ne les inquiéterait pas dans ce domaine, nos fiers coéquipiers répondent de la meilleure des façons, quelques instants plus tard : profitant de l’analité des joueurs de CFA2 qui composent le back four olympe-de-gougéen, notre petit ange argentin déborde côté droit, et adresse un amour d’extérieur du pied au brave Blaise qui, oublié par tout le monde, et surtout par l’adversaire, n’a plus qu’à pousser le ballon au fond. 1-0, David vient de porter la première estocade au géant qui chancèle (Mbemba) sur ses pieds d’argile.
Mais comme pour toutes les grandes équipes, il suffit d’un exploit individuel à l’OM pour se remettre dans le sens de la marche. La fausse patte du 13, recevant la balle dos au but, rentre intérieur en effaçant Maxouèlle et décoche une demi-molle contrée qui surprend inexplicablement notre camarade-gardien, mon bel Italien. 1-1, on se dit alors que la chance ne nous aura pas souri très longtemps, et que l’implacable logique sportive va finir par tomber comme un couperet sur nos dernières illusions.
Bien que tenant le ballon pendant une bonne partie du reste de la première période, nos Bleus-et-Violets (dont la nouvelle liquette contient bien une nuance de violet, respectant ainsi les couleurs traditionnelles du club, contrairement à ce que j’avais prétendu l’autre fois, mea culpa) se heurtent à une formation sudiste très bien rodée, pratiquant en phase défensive le 4-2-2-2 « Bite », avec les ailiers rentrant intérieur pour verrouiller l’axe et ainsi nous empêcher de développer notre jeu. Tout est fait pour éviter aux quatre hommes de l’arrière d’avoir à faire semblant de défendre. Au sommet de ce schéma turgescent, le Belge virevoltant est prêt à gicler à la moindre opportunité de contre-attaque, pour placer une belle faciale sur le visage de notre défense. Mais heureusement, le capitaine Thiago n’a pas peur d’avaler, et éteint dans l’oeuf les velléités bukkakiennes de Michou, dont le cumshot n’aura pas lieu. Si le système pèche dans l’animation offensive, il brise très efficacement nos attaques placées, et nous contient loin des cages massilianaises. Nous ne parvenons à ne nous montrer dangereux que sur quelques phases arrêtées, dont l’une à la demi-heure de jeu aboutit à une frappe de notre immense commissaire politique repoussée de la main par le buteur d’en face. Mais comme souvent avec les grandes équipes, l’arbitre, à qui l’on a du faire miroiter quelques putes de luxe en classe affaire, ferme les yeux sur cette action litigieuse, et préfère laisser son imagination s’éloigner loin de son sifflet sur un nuage de nibards siliconés. Quand le pouvoir de l’argent et des lèvres épilées l’emporte sur l’esprit sportif, où allons-nous…
L’assemblée générale extraordinaire convoquée à la mi-temps par le collectif des joueurs remotive les troupes, qui partent tambour battant en deuxième période : tirant partie du fait que l’arrière gauche massilien n’était pas revenu des toilettes, Adrien le bonhomme centre pour Cavanini qui remise pour le brave Blaise, lequel est fauché dans la surface par le capitaine de la réserve de l’OM. Le coup de pied de réparation qui suit est transformé sans problème par le grand Z. 2-1, on y croit de nouveau les enfants !
Ce deuxième but en tout début de deuxième mi-temps semble avoir coupé les jambes de Phocéïens habitués à dérouler devant des équipes de notre calibre, et la belle organisation de ces derniers vole en éclat dans les minutes qui suivent. Leur buteur tente bien de refaire le coup de l’égalisation en solo quelques minutes après ce but, effectuant un grand pont qui mystifie et torréfie Maxouèlle, mais sa passe en retrait est vendangée par ses centres-avants. Les attaques désorganisées de l’Olympiade profitent même aux Parisiano-Saint-Germanois qui, récupérant un ballon grâce au pressing du jeune Adrien aux 30 mètres, trouvent le Z en pivot dans la surface, lequel remise dans la course du camarade Eddy qui aligne Mandandat de non-arrêt. 3-1 à l’heure de jeu, on les tient par les couilles !
Nous nous contentons alors de gérer cet avantage, repoussant les quelques attaques sans conviction de Marseillois démoralisés par la perspective de perdre leur prime de match. Quelques minutes avant la fin, en contre-attaque, le Yougo est lancé dans le boulevard qui s’est ouvert entre les fesses des deux défenseurs centraux, et les sodomise d’une grosse frappe à ras de terre. 4-1, c’est plié, on l’a fait ! Le dernier but est anecdotique. 4-2, ce sera le score final. Comme à chacun de ses matches, notre commissaire politique a droit à l’ovation due aux héros de la classe ouvrière. On est champions, on est venus, on a vu, on leur a chié dessus, et on repart avec la plus belle coupe qui soit ! À nous l’Europe !
LE SOVIET VAINQUEUR
Sauveur (1/5) : Il a pas eu grand chose à faire, et il l’a mal fait. C’est d’autant plus dommage que je l’aime bien, moi, mon beau Rital…
Serjorié (2/5) : Je l’aime pas.
Capitão Thiago (5/5) : Rien ne bouge.
Petit Marquis (5/5) : Rien ne dépasse.
Maxouèlle (3/5) : Par deux fois, il s’est fait prendre un peu trop facilement par l’ailier d’en face. Mais lui au moins je l’aime bien.
Benjamin (2/5) : Il n’a pas réussi à prendre le jeu à son compte au milieu, bien pris qu’il était par le phallus tactique olympéen. Remplacé par David Luissette, enfin à sa place.
Adrien Balboa (3/5) : Il est bien gentil à s’échiner à faire le travail défensif pour tous ses coéquipiers, mais faut quand même qu’il se calme un petit peu.
Le brave Blaise (3/5) : Toujours aussi invisible dans le jeu, toujours aussi omniprésent en attaque. Cet homme est un mystère pour moi.
Angelito (3/5) : Il a placé sa passe dé, et il est parti se coucher.
Le camarade Eddy (3/5) : Il a beaucoup voyagé. Remplacé par le petit Lucas, éjaculateur précoce.
Z le terrible (0/5) : Je croyais en lui, j’en faisais mon lieutenant. Et j’apprends que le mec se casse, probablement parce que palper des tunes, c’est plus enrichissant que lutter pour la révolution prolétarienne. Remplacé par Kurt Zama, parce que c’est bien tout ce qu’il méritait. Salaud, on t’aimait bien.
LE SECRÉTAIRE DE SECTION
Il a essayé d’exister en nous faisant une spéciale Élie Baup avec son immonde casquette rouge. Qu’est-ce qu’il ferait pas pour attirer l’attention.
Bilan : ON EST EN COUPE D’EUROPE !
En attendant, l’été nous tend les bras !
Sortez couvert, une infection néo-libérale est si vite arrivée …
Cordianalement,
Votre camarade Georges Trottais
On peut dire après cette défaite de la cordillère OM que la cordillère débande.
Le coude de la blonde a une érection au moment où elle reçoit le fluide. C’est très étrange. Mais ça rend la chose plus intéressante.
Ahah l’alien.
Pour ma part, je crois comprendre qu’il s’agit du bras d’un mec caché derrière, près à sauter sur les courbes de la belle toutes voiles dehors. Mais l’hypothèse de l’alien est en effet plus alléchante.
C’est beau, c’est propre et j’espère que les camarades du parti feront un effort pour approvisionner le club en partisans pour remplacer le Z et les autres collègues sur l’hôtel de la compétitivité
Et merci pour les nichons
Je ne prends toujours pas ma carte de membre au comité mais en tant qu’opposant je ne peux que féliciter la prose du camarade Georges.
Nb : Vive les gros nibards !