PSG-Ajaccio (1-1) : l’Aiacciu Académie livre ses bonnes notes

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Presqu’une victoire, et Brésil de beauté.

(Attention, académie riche en superlatifs.)

Vivre des émotions comme celles-ci pour un supporter d’un petit club comme l’ACA n’est pas commun. Et pourtant, qu’est-ce que c’est bon ! On ne fera pas le parallèle galvaudé entre les puissants, riches et attractifs parisiens contre les pauvres petits ajacciens mis de côté mais réaliser une telle performance est quasi-inédit. Assister à une rencontre aussi déséquilibrée aussi. Pour faire court – parce qu’on a tous regardé ce match -, ce PSG-ACA s’est résumé à un attaque/défense. Même mieux, à une attaque/défense de fer. Face à Ibrahimovic, Cavani, Lucas, Pastore et compagnie s’est dressé un mur de joueurs acéistes solidaires, volontaires et chanceux. Il faut dire que les attaquants du PSG ont bien aidé leurs adversaires en étant maladroits et trop axiaux. On ne fera pas d’analyse tactiques, ce n’est pas notre métier. On va juste prendre notre pied et profiter avant la prochaine défaite.

RIASSUNTU :

Une dizaine de minutes avant le match : « Ravanelli est une salope » est entonné par le Parc des Princes, qui peut m’expliquer s’il vous plaît ?

Cinq minutes avant le match : le speaker parisien annonce la composition des équipes :

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Comme on le sait tous, Fabrizio Ravanelli a succédé à Alex Dupont et Albert Emon sur le banc ajaccien. Avec l’arrivée du technicien italien, basta les compositions défensives, même contre le PSG. Exit donc la défense à 5 qui avait brillé pour le dernier PSG-ACA en janvier pour une défense à 4. Et plus généralement pour un 4-5-1. L’arrière-garde est ainsi composée de Bonnart à gauche, de Zubar et Perozo dans l’axe et de, surprise, Nadeau à droite. Un choix symbolique de la non-confiance accordée à Hengbart de la part de Ravanelli. Joshua Nadeau, 19 ans, fait donc sa première apparition dans le onze-type de l’ ACA en remplacement de Benjamin André, suspendu. Un sacré baptême du feu, un dimanche soir, au Parc des Princes et devant les caméras de Canal +. Devant eux, un milieu chargé et étoffé avec les titularisations de Pedretti, Mostefa, Lasne et Pierazzi, tous milieux défensifs de métier. En attaque, Sigamary Diarra et Adrian Mutu se partageront l’affiche. Ou pas.

21h00 : le match commence. On sert des fesses. Déjà.

6ème minute : Zlatan Ibrahimovic se charge d’un coup-franc des 21 mètres. La frappe est ultra-puissante mais Memo commence son récital en se couchant vite et bien et en repoussant la balle. Pastore, qui traînait, essaye de glisser le ballon dans le but. C’était sans compter sur Memo qui met en corner des genoux. Grande classe.

9ème minute : SCOPUUUUUUUUUUUUUU ! Bonnart récupère le ballon et sert Diarra qui déborde et centre en retrait pour Mostefa. L’algérien voit son coéquipier Benoît Pedretti en bonne position et lui glisse la balle. La frappe enroulée du droit de l’ancien Lillois est sensationnelle et trouve le petit filet de Sirigu. L’ACA mène 1 à 0 au Parc. Incroyable.

13ème minute : Diarra c’est le Brésil ! Le Malien se débarrasse de Christophe Jallet d’une magnifique talonnade qui passe entre les jambes du chauve. Merveilleux.

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OLE !

17ème minute : Nadeau c’est le Brésil ! Joshua se permet un crochet qui met dans le vent Cavani. Excusez du peu.

20ème minute : mauvaise passe de Laurent Bonnart qui permet aux Parisiens de construire une action se terminant par une tête d’Ibrahimovic dans les bras de Memo Ochoa. Très serein.

22ème minute : suite à un tacle appuyé de Pastore, Pedretti se retrouve au sol. Jugeant qu’il n’y a rien, Mr Rainville laisse jouer avant de siffler… une faute de Mostefa. Pendant ce temps-là, les supporters parisiens entonnent un chant en l’honneur de Pedretti. Les paroles sont simples :  « Pedretti, Pedretti, Pedretti est une salope, Pedretti est une salope ».

23ème minute : Maxwell voit sa frappe enroulée être stoppée par un Ochoa on fire. Sublime.

29ème minute : Memo Ochoa capte une tête de Zlatan Ibrahimovic sans aucun souci.

32ème minute : l’homme de terrain de Canal interview Cédric Hengbart sur le banc. Sans aucun doute la plus belle intervention de la soirée pour l’ancien Auxerrois.

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33ème minute : la frappe croisée de Zlatan effleure le poteau droit de Memo Ochoa. On a eu très chaud.

34ème minute : Agacé de ne pas trouver la faille, Ibra s’emporte contre Perozo et le jette au sol. Ca méritait bien un petit carton ça Mr l’arbitre non ? Scandaleux.

36ème minute : Ronald Zubar est tout proche de renaître avec son premier amour nommé « but contre son camp », mais sa reprise du tibia finit en corner. Sur le coup de pied de coin qui suite, Memo Ochoa se déploie et réalise une manchette pour sortir une tête de Cavani. Prodigieux.

41ème minute : Clin d’oeil de Nadeau à ses coéquipiers alors que le jeune vient de malicieusement obtenir une sortie de but. Pastore réclamait un corner.

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52ème minute : Oliech remplace Mutu.

58ème minute : tête de Cavani et envolée de Memo Ochoa qui détourne en corner. Magistral. Sur le corner qui suit, Benoît Pedretti sauve son équipe en dégageant un ballon sur sa ligne au premier poteau.

64ème minute : arrêt réflexe de Memo Ochoa après une tête de Thiago Silva. Sublime.

65ème minute : choc de plein fouet entre Joshua Nadeau et Blaise Matuidi. Les deux joueurs restent au sol. Le Parisien saigne abondamment du crâne. Les deux joueurs sont remplacés par Verratti et Hengbart.

69ème minute : profitant d’un contre favorable, Zlatan Ibrahimovic se présente seul devant Ochoa mais le gardien fait magnifiquement opposition avec son corps et contre le ballon de la hanche. Parfait.

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Ce moment où Ibrahimovic se rend compte qu’il ne pourra JAMAIS marquer un but à Ochoa.

72ème minute : à force de jouer avec le feu, on finit par … prendre un carton jaune. Memo Ochoa, adepte du gain de temps à chaque dégagement se fait sanctionner par l’arbitre.

80ème minute : double occasion de Thiago Silva. Tout d’abord avec une tête surpuissance qui vient heurter la barre transversale avant une reprise de volée qui finit au dessus. Les Dieux du stade sont avec nous. Mais pas Christophe Dominici.

85ème minute : BUUUUUUUT DE JOHAN CAVALLI !!!!!! Ah non merde, c’est un but d’Edinson Cavani pour le PSG. 1-1.

87ème minute : énième arrêt d’Ochoa, à bout portant cette fois-ci après une reprise d’Ibrahimovic. Magique.

91ème minute : mésentente entre Ochoa et Zubar qui profite à Lavezzi qui se glisse entre les deux acéistes et dépose un petit lob. Heureusement pour l’ACA, JB Pierazzi sauve sur sa ligne de la tête.

91ème minute : centre fuyant d’un Parisien qui trouve la tête plongeante de Verratti. Tout est parfait, surtout le geste de la main de Memo qui sauve encore une fois son équipe d’un réflexe. Epoustouflant.

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Dieu a un visage. Dieu est Mexicain.

91ème minute (encore) : Thiago Silva décide d’envoyer sa demie-volée sur la barre d’Ochoa. Ouf !

93ème minute : carton jaune pour Paul Lasne pour une faute sur Ezequiel Lavezzi.

94ème minute : ON EST CHAMPION DU MONDE !! L’ACA tient tête à un Paris-Saint-Germain toujours sans victoire au bout de deux journées. Bon, nous non plus on compte aucune victoire mais ce match risque fort d’être un match fédérateur et surtout un match référence. Après la défaite contre l’ASSE, la saison est définitivement lancée. Et c’est bizarre, dès qu’on ne perd pas, on n’entend plus les journalistes parler de  » la préparation physique ultra-difficile de Fabrizio Ravanelli et de son adjoint Ventrone « .

(RICARDO) FATTI DIVERSI :

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– On a tous vu le tableau des statistiques déséquilibrées de PSG-ACA, mais je vais vous en rajouter une plutôt parlante. Sur les 94 minutes qu’a duré le match, les joueurs de l’AC Ajaccio n’ont porté le ballon dans le camp adverse pendant seulement 173 secondes (133 secondes en première, 40 secondes en deuxième).

– L’ACAjaccio est désormais invaincu face au PSG depuis 3 matchs et plus de 561 jours. Historique.

– Joshua Nadeau, Claude Dielna et Cédric Hengbart ont porté le maillot rossubiancu pour la première fois en match officiel.

ANNUTAZIONI :

Guillermo Ochoa une note qui n’existe pas/5 : obtenir un 9/10 dans le journal L’Equipe pour un gardien est une performance rare et extraordinaire. Mais c’est tellement injuste. Oui, Memo méritait un 10, un 11, un 100, un 3095. Tout mais pas un 9/10. Pour ceux qui ne le connaissaient pas encore ( dénoncez-vous ) ou qui doutaient de son niveau (levez-vous que je vous fusille), la vision de ce match fut une révélation. Impeccable de bout en bout, Memo a encore une fois dégouté les attaquants, les milieux et les défenseurs parisiens grâce à une palette plus complète que Frida Khalo : manchettes, sorties aériennes, claquettes, arrêts réflexes, sorties dans les pieds. Un véritable virtuose, un génie, des baguettes magiques à la place des doigts. Et les sourcils de Frida Khalo en guise de cheveux. Au final, Ochoa aura touché 61 ballons, soit trois fois plus que la plupart de ses coéquipiers. Des arrêts de grande classe qui ont réveillé l’intérêt du Milan AC. Mais sachez, Messieurs les Milanais qu’on ne vendra pas notre star. Jamais.

Joshua Nadeau 4/5 : quelle première ! Titularisé latéral droit, Josh a eu énormément de travail à faire, comme le montre son grand nombre de ballons joués. Au marquage tour à tour de Cavani, Lucas ou Pastore, l’Acéiste a montré une confiance et une assurance hors du commun, en intervenant plusieurs fois en force ou en finesse. Il n’a jamais rien lâché et surtout il n’a pas hésité à parler à l’arbitre et à communiquer avec les adversaires et ses coéquipiers. Une tête bien faite donc mais aussi une tête dure car son premier match avec les pros se termina par un choc frontale avec Blaise Matuidi. Sonnés, les deux joueurs sortiront sur civière, avec en prime, une belle plaie au front pour le Parisien.

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Nadeau et Cavani, une histoire d’amour est née.

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Ronald Zubar 5/5 : pompier de service dans la surface ajaccienne. Ronald éteint mieux les incendies que 1000 canadairs et 5000 sapeurs-pompiers réunis. Dans toutes les positions, n’importe où, la Zub’ a montré que le meilleur défenseur sur la pelouse et en L1 c’était bien lui. Militons désormais pour une cause : Ronald Zubar en équipe de France.

Grenddy Perozo 3/5 : forcément, quand on joue aux côtés de Zubar, on n’a pas grand chose à faire. Le Vénézuelien a donc ramassé les miettes comme le montre ses 6 ballons joués en 45 minutes. Après avoir été au duel avec Brandao lors de la première journée, Perozo a connu cette foi-ci Zlatan Ibrahimovic. Une entrée à la matière difficile mais réussie dans l mesure où il a remporté la moitié de ses duels. La pelouse du parc des Princes permet ainsi de faire une comparaison toute trouvée : Grenddy Perozo > Granddi N’Goyi. Remplacé à la mi-temps par Claude Dielna.

Laurent Bonnart 3.5/5 : l’ACA est une excellente maison de retraite. Ou en tout cas une extraordinaire fontaine de Jouvence tant les vieux indésirables d’autres clubs se ressourcent à merveille dans la Cité Impériale. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder le match de Bonnart, ses tacles et son envie. Par contre on ne pourra pas gommer ses quelques erreurs de relance qui ont failli coûter cher.

Paul Lasne 3/5 : côté droit, il a aussi bien défendu qu’attaquer, aidant Nadeau et partant en dribble dans son couloir. Le moins en vu des milieux acéistes.

Benoît Pedretti 5/5 : c’est officiel, Pedretti est adulé par tous les supporters de l’ACA grâce à son but et son activité de tous les instants dans la récupération et la création. Par contre, c’est officiel, Pedretti est détesté par les supporters parisiens qui l’ont fait savoir avec des « Pedretti, Pedretti, Pedretti est une salope ».

Jean-Baptiste Pierazzi 4/5 : souvent décrié, jamais dépassé. Pas dans cette rencontre en tout cas. Le couteau entre les dents, les crampons acérés, les jambes affutées, JB a été parfait. Le genre de match qui soude encore plus un groupe et qui donne envie à ses coéquipiers de se défoncer pour leur capitaine, le tout en disant :  » à l’ordini, u me capitanu. »

Mehdi Mostefa 4/5 : On parle des excellentes performances défensives de Zubar et d’Ochoa mais n’oublions pas Mehdi Mostefa qui, par son pressing incessant, n’est pas étranger à la difficulté des Parisiens à rentrer dans la surface acéiste. En plus, c’est lui qui fait la passe décisive pour Pedretti.

Sigamary Diarra 4/5 : depuis les tribunes, je me suis dit que Sigamary Diarra s’était réincarné en Samuel Eto’o, le Samuel Eto’o latéral gauche lors de Barcelone-Chelsea en demie-finale retour de Ligue des Champions, puis j’ai re-regardé le match en rentrant et j’ai écouté que Grégoire Margotton avait fait la même réflexion à l’antenne. Du coup je me suis dit que je n’allais pas le dire dans l’académie mais en fait si, je le fais. Tout simplement parce que c’est la meilleure des comparaisons. Véritablement positionné en doublon de Laurent Bonnart, le Malien a été d’une grande aide défensivement alors qu’offensivement, il a apporté toute sa vitesse. Bon, il a souvent poussé son ballon trop loin mais il s’est grandement rattrapé avec son dribble sur Jallet et surtout sur l’action qui amène le but.

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Entouré en rouge, Sigamary Diarra et son positionnement de latéral.

Adrian Mutu 3/5 : un match compliqué. Et c’est le moins que l’on puisse dire car à part regarder passer les ballons au dessus de sa tête et subir des poussettes et des coups de coude des mastodontes Alex et Thiago Silva, il n’a pas pu faire grand chose d’autre. Au final, il sort fatigué d’avoir couru dans le vide pendant 52 minutes.

I RIMPIAZZANTI :

Claude Dielna, 45ème minute, 3/5 : deux cousins germains ensemble sur un terrain de Ligue 1, ça n’arrive jamais. Mais c’est arrivé avec la paire Zubar/Dielna en deuxième période. Une charnière qui a bien fonctionné et qu’on veut revoir même si l’ancien Sedanais se fait éliminer trop facilement par Cavani sur le but.

Dennis Oliech, 52ème minute, NN : sur un match, il fait jeu égal avec Edinson Cavani. Enfin, sur le plan du nombre de hors-jeux (2) parce que sinon le Kényan n’a pas marqué. Il a juste beaucoup couru et pressé les défenseurs adverses, sans succès.

Cédric Hengbart, 66ème minute, NN : premières minutes officielles sous le maillot de l’ACA pour l’ancien Auxerrois et premières minutes où il s’est jeté partout.

Fabrizio Ravanelli : Laurent Blanc est la glace, lui le feu. Encore très agité sur le bord du terrain, il a étalé toute sa classe aux yeux des spectateurs et des téléspectateurs. Un costume parfait, une belle gueule et aucune réaction quand le public du Parc chante à tue-tête des « Ravanelli, Ravanelli, Ravanelli est une salope ». Il s’est même permis, encore une fois, de protester contre l’arbitre pour … une simulation de Thiago Motta. Ciliegina sulla torta, il s’est déplacé pour saluer les supporters ajacciens.

On retrouve l’ACA encore une fois dimanche pour un match déjà important contre Nice. Et n’oublions pas que : « Nizza Merda !« 

Perfettu Erignacci.

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