RB-Freiburg (1-1) : la Schwarzwald Akademie chie sur les taureaux

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Jonathan veut pendre le taureau par les c…ornes

Hallo hallo, c’est la Forêt Noire qui t’appelle.

Après avoir décroché un nul contre Bielefeld pas si évident que ça à dégotter à domicile, Freiburg est allé passer sa semaine en Allemagne de l’Est. Ca n’arrive pas souvent, autant en profiter, surtout dans le néo-Berlin-branchouille-pascher-maisoùPegidafaitdessiennes-saufquenoussommestousBild. Ouais, Freiburg allait à Leipzig, ville franchement sympathique sous certains aspects (la nuit, l’alcool, les parcs et les concerts de Bruce Springsteen au loin, les strip-teasers dans les bars avec de la chantilly sur les fesses à quinze centimètres de toi) et beaucoup moins cool sous d’autres.
Un aspect flippant ? Les quelques mecs du Lokomotiv Leipzig pas nets voire franchement extrêmes.
Un aspect sympa ? Les quelques mecs du BSG Chemie Leipzig qui vivotent difficilement mais défendent leurs couleurs malgré tout en ayant refondé leur club (champion en 64 devant le « gros » nouveau club fondé de toute pièce par le pouvoir, le SC Leipzig, aka – plus ou moins – le Lok Leipzig) pour s’éloigner des mecs chelou du Sachsen-Leipzig.
Un aspect de merde ? Le RB.

Une belle bande de mickeys

Le RB, un club auquel je refuse d’accoler sa ville d’accueil, notamment parce qu’on est typiquement dans une ville d’accueil et rien d’autre. RB se croit aux States et développe sa franchise sans le moindre respect pour l’histoire de la ville, l’histoire compliquée des clubs du coin, ou encore les beaux principes du football allemand.
Parmi les principes qui méritent le détour, et même si ce système de « démocratie participative appliquée au football » (pour faire écho à ce billet accueilli chez Mediapart) est limité et loin d’être parfait, il y a le fameux « 50+1 » (50% + 1 part du club doivent appartenir à des membres du club, il ne peut y avoir un unique actionnaire) et donc le principe du « devenir membre ».

À Freiburg, pour devenir membre, ça coûte 40 € l’année et cela permet notamment d’être invité à l’AG de fin d’année (donc d’avoir un certain droit de regard sur la façon dont le club est géré). Au RB, le montant pour devenir membre de plein droit n’est pas communiqué et le club se réserve le droit d’exclure quand il le souhaite (pour résumer la situation dans les grandes lignes). Dans les faits, c’est donc simple : personne ne peut devenir membre du RB. Avec la montée en 2. Bundesliga, la Ligue a tapé légèrement sur la table d’une main en caressant sa canette de l’autre. Le club a rectifié le tir en substance : désormais, on peut devenir « parrain » des équipes jeunes du RB… sans le moindre droit de regard, de vote sur la direction prise par le club. Par contre, si on est parrain à hauteur de 1000 € l’année, on a le droit à son cours de fitness. Génial.

Maintenant, prenez un grand stade rénové pour la Coupe du monde 2006, revenez sur ces clubs qui se tirent la bourre et s’empêchent mutuellement d’espérer voir plus grand que la D4 avec un foutoir sans nom et des créations-disparitions permanentes depuis quinze ans et vous obtenez un RB bien chiasseux qui se vante de préparer le futur en pillant les centres de formation de tout ce qui est du côté de l’ex-RDA. Connards, va.

 

Autant dire que j’étais bien chaud au moment d’aller se taper ces chiens de la casse dans leur stade aux sièges bleus rempli d’affreuses mascottes de taureaux qui devaient traîner dans des entrepôts de Chicago depuis 1974 parce que personne n’en voulait, et de jeunes bien sous tout rapports qui veulent consommer de la grosse saucisse et photographier la coupe de cheveux de ce petit con d’arriviste pas arrivé de Davie Selke. Au SC Freiburg, on se respecte un minimum, même si on a tendance à se balader cul nu dans la Dreisam et faire des pubs pour des yaourts. On est conscient de qui on est. Petersen vient aussi du Werder, mais on ne l’a pas attiré avec de la thune et des boissons de testostérone pour petites bites qui veulent se faire pousser des ailes sur les fesses pour être mieux enfilés par la même boisson. Petersen, on lui a offert une expérience inoubliable, la Forêt Noire, et il a bandé de lui-même. Ce n’est pas si compliqué que ça.

Alors bon, on se rend à Leipzig un jeudi soir et avec 600 gars dans les tribunes. C’est pas si mal.
Sur le pré, on positionne une équipe qui commence à se dessiner comme l’équipe-type, sans Grifo. Dans le détail, ça donne : Schwolow – Mujdza, Höhn, Kempf, Günter – Frantz, Höfler, Abrashi, Philipp – Guédé – Petersen.

 

Le match

Ca commence dur. Le RB se veut pressant, défend très haut et mon SC Freiburg n’en a plus l’habitude. Ouais, normalement en 2. Bundesliga, face au SCF les autres équipes ont tendance à attendre que le vent tourne dans l’autre sens pour sortir leur petit bout de nez. Mais rapidement, Freiburg ne démord pas de sa tactique de sortie de balle propre et à terre et parvient à mettre en difficulté le RB. Le problème quand on joue haut comme ça, c’est que si la balle passe, derrière y a plus grand monde. Hilsanker fait des siennes et cherche deux fois à taper dans le ballon mais se manque – la balle part en arrière – ce qui permet à Philipp de prendre possession du bout de cuir à côté du poteau de corner. Hilsanker arrive et sèche Max. Bel état d’esprit. Coup-franc intéressant.
Freiburg est d’autant mieux jusque-là que le RB est d’une incroyable passivité sur les coups de pieds arrêtés. Par deux fois, en quelques minutes, Coltorti doit accomplir des miracles pour qu’on en reste à 0-0.
Et puis, enfin, sur une merveille de jeu collectif et avec une ouverture parfaite plein axe de Philipp pour Petersen, le plus grantattaquant de tous les grantattaquantdetouslestemps, qui conclut facilement. 1-0, c’est qui les patrons les bourgeois de mes deux ?

Bon, à partir de là, le RB est monté en régime. Demme a été atrocement fort, Selke a marqué dès la reprise du jeu après la mi-temps, Schwolow a accompli des miracles les uns à la suite des autres. Bref, ça a été compliqué de jouer au football, le RB a définitivement un effectif impressionnant et une justesse dans le jeu qui rend compliqué l’idée de jouer bas et de vouloir tenir défensivement face à eux. Leur petit coup de mou post-75′ ne change rien. Freiburg garde l’essentiel, le petit point qu’il fallait pour garder ses distances et rester invaincu à l’extérieur.

On est pas encore premiers, mais on est beaux même dans des maillots violets et jaune fluo crado.

 

Les garçons

Schwolow (4/5) parfois, Schwolow veut tellement faire le spectacle qu’il se met lui-même en difficulté pour ensuite faire part de sa détente monstrueuse. Je suis de plus en plus impressionné de sa constance à ce niveau. Il n’a aucun problème à s’imposer comme le gardien numéro 1 pour les prochaines années.

Mujdza (1/5) un jaune idiot, un match pas terrible, pas ridicule non plus mais on ne sait pas ce qu’il foutait quand Selke a trouvé le peu d’espace qu’il lui fallait pour marquer.

Höhn (2/5) si seulement il avait eu la lucidité d’un buteur quand il était seul devant Coltorti, cela aurait été un höhneur de le noter avec un 5/5.

Kempf (2/5) : quelques fautes de débile mental qu’on ne voyait pas l’année dernière.

Günter (1/5) le garçon a perdu toutes ses aptitudes défensives en six mois. Problème : être latéral, c’est aussi défendre, pas seulement courir vite. (Streichounet, tu ne veux pas le faire jouer un cran plus haut et mettre quelqu’un d’autre à son poste?)

Abrashi (2/5) le feu follet n’a pas fait long feu, les pompiers d’en face l’ont bien contrôlé pour l’empêcher de se développer plus vers l’avant.

Höfler (2/5) Pas hyper bien dans sa tête, pas hyper bien dans son corps. Chico cherche encore bonheur.

Frantz (1/5) discret.

Philipp (3/5) discret mais décisif.

Guédé (2/5) ça ne peut pas marcher à tous les coups avec Big Karim-Abdul Jabbar.

Petersen (5/5) que tu es fort, que tu es grand mon Petersounet. Ne deviens jamais comme Selke, reste parmi nous à soigner tes stats et à devenir plus légendaire que Joachim Löw. Vas-y, claque encore une soixantaine de buts avec nous et on oubliera cette coupe de cheveux qui n’a pas changé depuis trop longtemps.

Hufnagel a joué 20 minutes sans toucher la balle. Les autres, n’en parlons pas. De toute façon, c’était la fin du match (cf. le résumé plus haut, si vous n’avez pas suivi).
Je reviens sous quelques heures puisque Freiburg joue ce dimanche face au FSV Frankfurt, l’autre club de Frankfurt dont personne ne parle parce qu’en même temps c’est le FSV et c’est pas terrible-terrible quand on compare aux dingos de l’Eintracht.

Jonathan Jägermeister.

3 thoughts on “RB-Freiburg (1-1) : la Schwarzwald Akademie chie sur les taureaux

  1. Mon souvenir de la pinte de Leipzig (je n’y étais pas moi-même cette fois-ci) était un prix correct mais beaucoup plus cher que dans un bar des rues sympas de Leipzig. Aux alentours de 4 ou 5 €.

    Pour la filière française, Jan-Karl, n’oublie pas Christopher Jullien (un ancien de l’AJA) qui végète en réserve ou Charles-Elie Laprevotte qui a disparu depuis son match contre le Bayern il y a deux ans.

    Bart, belle question. À mon avis, l’Union a passé la phase de descente après un petit épisode de hype il y a deux/trois ans. Maintenant, ils sont dans un entre-deux et faut attendre la saison prochaine pour les revoir devenir mainstream (et éventuellement faire un petit tour en Bundesliga). Cette saison, ça ne sera pas très tendance l’Union. Y a Sankt-Pauli qui prend la place.

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