Valenciennes-AC Ajaccio (4-0) : une défaite et un coup de gueule pour I Sanguinari

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« Fais ce que tu aimes, et fais-le souvent ». Cette maxime ne vient pas d’un grand philosophe, mais du compte Instagram de Laury Thilleman. Et c’est fou, car elle me correspond parfaitement (cette maxime, pas Laury Thilleman hein… Quoique…). Récit de notre déplacement à Valenciennes.

Les niveaux d’huile sont bons, la bâche est chargée dans le coffre, la caméra est prête. Nous sommes le vendredi 1er mars 2019, il est 9h du matin et nous voici partis pour Valenciennes. Attachez vos ceintures.

Les huit heures de route se passent bien, la 106 résiste aux embouteillages parisiens, un peu moins à l’odeur de merde de chien dans laquelle mon passager a marché lors d’une pause pipi. Jusqu’ici tout va bien. Mais l’important n’est pas la route, c’est l’arrivée. Il est 18h45 lorsque nous arrivons devant le parking visiteurs du stade du Hainaut (après avoir fait un tour dans le centre-ville de Valenciennes pour y boire un Picon bière quand même). Le portail est fermé. Pas d’inquiétude. Les minutes passent. Le verrou du portail ne bouge pas. Aucun stadier à l’horizon. Entre-temps, un supporter de l’ACA venu de Belgique, Beru, m’a rejoint. Nous nous rendons tous les deux auprès d’un stadier posté un peu plus loin. Le début des emmerdes. Après avoir appelé son chef, il nous explique que ni le parking ni le parcage visiteurs ne seront ouverts ce soir. Pourquoi ? « On ne va pas leur ouvrir, ils ne sont que 5 » selon la voix provenant du talkie-walkie. OK.

On essaye de négocier, on essaye de s’arranger avec Pierre-Nico et Yves venus d’Ajaccio pour le match, on essaye de rallier le président de l’ACA à notre cause mais rien n’y fait : notre parcage ne sera pas ouvert ce soir. Pierre-Nico, Yves et Beru renoncent et décident d’aller voir le match en loges. De notre côté, nous nous disons que nous allons encore tenter notre chance, sur un malentendu, on ne sait jamais. Les stadiers nous envoient vers la billetterie, qui nous envoie ensuite, avec nos tickets, vers la Porte V. Sauf que la Porte V n’existe pas. Nous refaisons un tour de stade, un stadier nous fait attendre, demande des explications à ses supérieurs et nous voici enfin arrivés, à 19h55, devant notre porte d’entrée. La fouille sera assez rapide et nous pouvons enfin entrer dans le stade à 20h pile, quand le coup de sifflet retentit. Nous sommes finalement 5 à envahir le contre-parcage, situé juste à côté du parcage officiel, tout en bas de la tribune. Nous n’avons pas de grillage pour nous gâcher la vue mais nous sommes encerclés par des supporters du VAFC, trois rangs au-dessus de nous. Nous ne pouvons pas aller aux toilettes sans être escortés, ni à la buvette.

Donc COUP DE GUEULE :

Via ma petite expérience de supporter, j’observe une dégradation de l’accueil des supporters visiteurs dans les stades de Ligue 2. Après Lorient, c’est Valenciennes qui n’a pas daigné ouvrir son parcage visiteurs parce que nous ne sommes « pas assez » et parce que la club ne veut pas détacher un ou plusieurs stadiers rien que pour nous. On préfère nous mettre dans de petits contre-parcages où nous ne pouvons pas encourager notre équipe comme nous le voulons, où nous ne pouvons pas aller pisser et nous restaurer comme on le voudrait et quand on le voudrait. Nous, tout ce que qu’on veut, c’est être dans notre coin, tranquilles, et chanter pour nos couleurs, sans être emmerdés par les supporters adverses. Sommes-nous considérés comme des sous-supporters, en sachant que les supporters sont déjà considérés comme des sous-citoyens ? J’ai bien peur que oui. Pourtant, il est vrai que les grands méchants supporters de l’ACA que nous sommes avons mérité ce genre d’accueil. Et cela ne s’arrête pas là. En plus de l’incapacité des clubs de bien nous accueillir (attention, la plupart des clubs de L2 nous ont bien accueilli tout de même), s’ajoute l’ignorance des stadiers, qui ne savent pas où nous mettre et quoi faire nous. Heureusement qu’ils sont quand même sympas.

Passons à un autre coup de gueule : les chiottes de la tribune Sud du stade du Hainaut. Nouveauté cette saison : on va également noter les… toilettes des stades de Ligue 2. Alors faites attention, les photos peuvent choquer les âmes les plus sensibles.

Les toilettes de la tribune Sud du stade du Hainaut ne sont pas les toilettes du parcage visiteurs du stade du Hainaut. Rien que ça, ça vaut un malus de 0,5 point. Ensuite, ces chiottes ne sont même plus des chiottes, c’est un pédiluve. À peine rentré dans les chiottes que tes pieds trempent dans un ou deux centimètres d’eau. Un peu d’entretien n’aurait pas fait de mal. Autre chose qui me saute aux yeux : des bouts de siphons se promènent un peu partout dans les toilettes. On nous fait chier à la fouille pour qu’on ne fasse pas entrer de drapeaux et de rouleau de scotch, et on laisse des projectiles dangereux errer dans les chiottes de son stade. Va trouver la logique. On en finit avec les mauvais points avec un confort presque nul : pas de chauffage, pas de savon, pas de sèche-mains. Dans les bons points, on notera qu’il n’y avait pas de mauvaises odeurs et que les toilettes sont neuves, donc pas abîmées. Note : 2,75/5 – 0,5 de malus = 2,25/5.

Dans notre contre-parcage, nous comptons 5 supporters de l’ACA : Vianney, Matthieu (son priapisme va mieux, merci pour lui), Antoine, mon frère et moi. À la mi-temps, alors que le score était encore de 1-0, nos espoirs n’étaient pas douchés. Nos appétits non plus. Direction la buvette.

Les + :

  • Qui dit ancien club de Ligue 1 dans un passé proche, dit buvette digne de ce nom. Comme à Lorient, on nous propose de la nourriture locale : un hamburger au maroilles.
  • Ça change des sempiternels sandwichs au jambon. Ici, nous avons droit à du pain toasté, une escalope de poulet panée, une sauce au maroilles et des frites
  • On a même une bière et un gobelet collector

Les – :

  • Ce n’est même pas du Coca-Cola qu’ils nous vendent mais du… Steff Cola, à 29 centimes la bouteille d’1,5L au hard-discount du coin. Ils se foutraient pas un peu de notre gueule ?
  • 12 euros pour un burger, des frites et une petite bière, c’est quand même un peu trop cher
  • La sauce au maroilles n’avait pas assez de goût

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 3/5. En repartant de la buvette, un supporter du VAFC qui m’avait reconnu m’a lancé : « Si j’étais toi, je ne mangerais pas ça ». Je m’attendais donc à un burger dégueulasse mais j’ai finalement été agréablement surpris. Un burger au poulet dans un stade de Ligue 2, c’est la première fois que cela m’arrive. Et c’était bon, surtout accompagné de frites chaudes et de sauces à volonté. Malgré tout, le fait que nous n’ayons pas mangé dans la vraie buvette des visiteurs coûte un demi point de malus à Valenciennes. Merci pour ce repas, mais servez de meilleures boissons à vos clients, merde.

On mange, on prend un but, on encourage notre équipe, on souffre, on prend un autre but, on gueule pour soutenir les nôtres, on baille et on encaisse un dernier but. À la 84e minute, on se surprend même à serrer le poing de joie après un sauvetage sur sa ligne de Jérémy Choplin. Quel fossé d’émotions entre ce déplacement et celui au Paris FC. Au coup de sifflet final, la plupart des joueurs de l’ACA viennent nous saluer et nous applaudir de loin. Mention spéciale à Qazim Laçi qui s’est confondu en excuses pendant de longues secondes, comme s’il venait de tuer notre mère sous nos yeux. Nous débâchons et nous revoilà partis pour un nouveau tour de stade. Une fois sorti de l’enceinte, de nombreux supporters valenciennois m’arrêteront pour me serrer la main, me féliciter ou débriefier la rencontre. Des moments agréables. Et la preuve, encore une fois, que les supporters de deux clubs différents peuvent mutuellement se respecter. Merci à vous les gars, c’était sympa.

À la 106, Pierrick et son fils, rencontrés déjà la saison dernière, nous attendent et nous proposent d’aller boire un verre avant de partir. Nous nous dirigeons vers un bar non loin du stade dont nous ne dévoilerons pas le nom, par respect. On met dix minutes à nous servir, on nous dit qu’il n’y a pas de Coca, ni d’Oasis. Presque que de la bière. Le patron, gêné, veut quand même offrir une canette de Tropico au fils de Pierrick. Refus immédiat et catégorique : le mec voulait donner la canette d’exposition de Tropico, qui trônait sur une étagère pleine de poussières depuis plusieurs années sans doute, le métal gonflé et jauni. On a évité une intoxication alimentaire de justesse. On discute, on boit et on se dit à la saison prochaine. En Ligue 2. Le retour sera long et mouvementé. Vous pourrez voir toutes les péripéties de cette folle journée dans ma vidéo, qui sortira très bientôt. À L’OURS !

Perfettu

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