Comme Löw…

…, Cesare Prandelli laisse l’euphorie entamer la stratégie et paie d’apprendre. Avec son dispositif offensif à durée limitée, l’Italie se doit de prendre l’avantage avant la 60ème et le sélectionneur ne peut reconduire la tactique du mois dernier. A la proposition du poulpe, Prandelli préfère le système victorieux des allemands et s’imagine perturber l’autiste ibère. Ambitieux, le projet attaque par la gauche où Cassano s’illustre dès les premières minutes et l’observateur revoit les débuts de clasicos de la saison…2010/2011. Autre stratège à avoir payé d’apprendre, Mourinho avait alors constaté qu’attaquer sur ce côté servait la contre-attaque adverse et, enseignement des clasicos 2011/2012, qu’il était préférable de placer les offensives sous la zone de construction couloir gauche. adverse Las! L’analyse à 10 minutes trahit les failles du projet. Aiguilleur, Pirlo cherche Cassano à gauche (1ère, 3ème.) Entre deux forcing au parfum de pressing (8ème), l’Italie balance (6ème) et des tribunes tombent déjà les « olé » (8ème.) Pas vicieux pour deux sous, Monsieur Morse avait pourtant aligné Fabregas…

Comme Prandelli…

…, Vicente Del Bosque reconduit le système victorieux du Portugal et enseigne au poulpe qu’à ce stade de la compétition, un sélectionneur privilégie l’influx au détriment de la stratégie. Faisant d’habitude tradition, la Roja entame la rencontre en cherchant le couloir droit où Iniesta permute avec Silva. Confrontée au pressing sauce catalane (7ème), la relance italienne cède et bientôt la barkina démarre pour une bonne minute trente de toros qu’interrompent les saillies de Iniesta et Fabregas sur Xavi (entre 8ème et 10ème.) A la 13ème, la barkina sort par l’extérieur et Fabregas centre pour le mètre soixante-douze de Silva: 1-0. Face à la stérilité des choix offensifs adverses (jeu long et progression par la gauche), les espagnols délaissent la possession pour se concentrer sur l’utilisation de la barkina (33ème.) Circulaire, la machine alterne les sens de rotation pour tantôt sortir par l’intérieur vers Fabregas (premier but), tantôt libérer la sphère vers l’extérieur pour Jordi Alba: 2-0, surgit de « là où il faut attaquer », 40ème. Entre-temps, Casillas s’est chargé d’accélérer la sortie d’un Cassano plus « finisseur » que « percuteur. »

Contre-sens et trahisons…

…italiennes tuent ainsi le match après une mi temps et invitent le trio d’experts à la chansonnette. « Le Brésil sera un vrai test pour eux » lâche le maître des poids et mesures, certainement embarrassé de voir le contre-modèle égaler le palmarès français…en quatre ans. Encore tout excité de s’être vu marquer un but, le guerrier du couloir insiste sur la « chance » à l’origine des blessures de Chiellini, Thiago et de ce triplé historique. A dix, l’Italie agonisante excite le fils de Smitters et Burns qui menace: « s’ils reviennent au score, ma tour de Pise va se redresser de quelques centimètres. » Maître de cérémonie, Xavi préserve alors le spectateur en lançant Torres (entré pour Fabregas, 74ème) : 3-0, 83ème. Coup de grâce, l’avant-centre espagnol s’oublie au profit de Mata (entré pour Iniesta, 85ème) et, par ce 4-0 en finale d’un grand championnat, efface France98 des tables des records. De Rome à Paris, bleues sont les larmes des ambitieux tandis que, de  l’Europe du vide, s’ impose une autre idée du jeu.

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