Des entrailles de Gaia, la femelle du Kraken surgit…

En Italie, le système vient des hommes, plus précisément de Pirlo. Afin d’exploiter au mieux les qualités de son meneur, Prandelli utilise le « sapin de Noël » conçu par Ancelotti. Un socle de cinq et deux latéraux soutiennent une triade offensive composée d’un passeur, d’un percuteur et d’un buteur. Selon le choix des hommes, Prandelli renseigne sur ses intentions.

  • Jeu long-jeu court, le tandem De Rossi-Marchisio offre deux renforts techniques à Pirlo et permet la conquête.

  • Jeu long-protection, le duo De Rossi-Thiago se partage la tâche d’épauler et de protéger le Créateur.

Le ballon confisqué, Prandelli pourrait choisir de sortir Montolivo pour Thiago et confier à Marchisio le soin d’épauler De Rossi-Pirlo à la construction. En cas d’ouverture du score, Marchisio pourrait intégrer le socle et De Rossi endosser son autre rôle sans obliger à un changement. Couteau suisse tactique, le rejeton du lupanar peut en effet être utilisé pour contrer l’adversaire. Prandelli ampute alors sa triade du passeur, couple Pirlo avec Marchisio et place Thiago en protecteur et gardien d’un flanc droit exposé à la barkina. Le dispositif tactique utilise ainsi dix joueurs auxquels s’ajoute De Rossi là où l’exige le jeu. Face à la Barkina axiale de l’Espagne, le stratège italien avait placé De Rossi au centre de la défense. Contre l’Allemagne, le cadet de Totti a passé la dernière demi heure dans le couloir gauche afin de contrarier la relance adverse. Souplesse tactique au détriment de l’escouade offensive, ce dispositif apparaît lorsque les italiens souhaitent tenir un résultat obtenu grâce à Cassano.

Prodige au cœur fragile, le rejeton indigne de Totti semble être le seul joueur capable d’occuper la fonction de « percuteur » du trio offensif. Poil à gratter, le milanais s’installe dans le couloir faible adverse (couloir gauche espagnol, « là où il faut jouer », de source madrilène) afin de constituer le relai entre le socle et le finisseur. D’une durée de vie limitée, l’anévrisme place toutefois son équipe dans une logique de compte à rebours. L’Italie ne dispose que de 60 minutes pour prendre l’avantage car passé ce délai, elle est désarmée et condamnée à tenir jusqu’aux tirs au but.

Maître espace-temps, Del Bosque joue avec le sablier et les experts en duels crient à l’ennui. A la tête d’un hybride Barça-Real, le stratège ibère conjugue deux conceptions du jeu différentes à même la pelouse. De conception catalane, la Barkina démontre la supériorité du lien mais nécessite un minimum de cinq enfants de la Masia pour fonctionner. Initialement à droite, Busquets permute alors avec Xabi pour former la manita catalane tandis que le milieu madrilène prend la direction de la patrie « espagnole » (Arbeloa-Silva puis un ailier droit.) Culé par la taille, David Silva se veut le trait d’union ibère. Les espagnols débutent traditionnellement avec des transversales de Xabi (milieu gauche à ce moment) à destination du flanc droit. S’en suit une traversée du terrain qui voit Silva rejoindre une Barkina plus ou moins réticente à accueillir le cousin. Calqué sur le jeu catalan, l’animation espagnole souffre évidemment de l’absence de Messi, à la Barkina ce que le clinamen est à la physique d’Epicure. Ainsi, la difficulté pour l’Espagne consiste à rompre les toros en trouvant une ligne de fuite. Porté disparu en Catalogne, l’avant-centre n’est pas une solution probante. Trop similaire à Xavi-Iniesta, Fabregas recentre le jeu et concentre la barkina dans une zone rouge adverse ainsi surpeuplée.

Fort de la mésaventure de Löw, Del Bosque pourrait innover en titularisant Pedro. Percutant face au Portugal, l’ailier est un « impact player » honorable et s’intègre naturellement à la Barkina. Enterrer un match se fait généralement dans les couloirs et dans la perspective d’une tactique attentiste, l’Espagne débuterait ses actions par une transversale de Xabi vers Silva qui traverse le terrain pendant que le milieu madrilène permute avec Busquets. A l’arrivée du culé, la manita catalane s’ébranle et bénéficie de la verticalité de Pedro pour être plus incisive. A l’heure de jeu, Del Bosque peut alors sortir Silva pour une ailier droit (Navas) et, en fonction de l’état de l’adversaire, entrer Fabregas pour Xavi ou Pedro sans perdre un doigt catalan. Si nécessaire, la carte avant-centre reste disponible sur le banc.

 

Médusé par le médusant, seule une remarque sur la probable titularisation de Fabregas vint troubler la révélation: « Demande à Löw! » ricana l’octocchatte iodée avant de s’invaginer pour de bon.

2 thoughts on “Les pronos du Poulpe…

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