France-Féroé: la fête au village

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Analyse d’un match pendant que des gens perdent leur travail

LA FETE AU VILLAGE + + +

Déferlante annoncée, coulante redoutée, le match entre les bleus et les blonds s’est enfin déroulé, et les pointeuses footballologisantes se félicitent d’être sorties d’une semaine passée à tirer à la ligne. + Du reste, le résultat « infligé » aux féroïens a dû satisfaire tout le monde. +++

Honneur à Noël Le Graët, ancien président de la Ligue, auteur d’un lobbying forcené à l’origine de ce fait du prince : un match officiel à domicile des vice-champions du monde joué dans un stade de…16 000 places. + +Certes, toujours mieux que les sifflets d’un Stade de France à moitié vide, mais  émigrer dans une enceinte aussi modeste sur la simple volonté d’un homme…+manque plus qu’un président de la République nomme son fils de 23 ans à la tête du coeur économique du pays…++ou qu’un maire à peine élu annonce qu’un autre homme, inéligible de surcroît, administrera Corbeil-Essonnes à sa place. + « Cela rappelle les heures les plus sombres de notre histoire »…le jugement de Xavier Bertrand, assureur militant de l’UMP, s’avère sévère, mais il faut avouer que ce 5-0, tel l’assassinat d’une joggeuse par un récidiviste ou les vacances en Thaïlande de Marie-Madeleine Mitterrand, camoufle sous le divers l’inconséquence de fait. +++++

Ephèbes plus très jeunes, ambitieux et bien blonds, les joueurs des Féroé pourraient postuler à une place au gouvernement s’ils n’étaient occupés à se prendre pour des footballeurs. +++ Si la retraite du gardien en fait un candidat désigné à un poste d’ouverture, il ne faudrait tout de même pas que l’ambition ne pousse les féroïens à tous les excès, en témoigne cette tentative de Jacobsen d’en finir avec Domenech, là où l’ensemble du village tient à s’assurer de la qualification avant de se faire plaisir. + Dans l’ensemble, la sélection des Féroé brille plus par la pureté de son ADN (l’insularité et le froid semblant faire barrière au métissage) que par ses qualités footballistiques. +++ Du reste, il faut bien admettre avec Jean-Michel Larqué que, tel un afghan rencontrant Besson dans la jungle, les scandinaves ont passé la totalité de la deuxième mi temps à « s’accrocher aux branches. » +

En effet, l’équipe de France a su trouver un rythme suffisamment élevé pour dépasser l’adversaire tout en parvenant à construire un minimum de jeu. ++ Certes, les attaques systématiques par les ailes peuvent paraître stéréotypées, mais l’essentiel, face à ce genre d’adversaires, reste de l’asphyxier techniquement puis physiquement par l’imposition d’une cadence élevée. +++ Ainsi, Arsène Wenger, érotisant son conscient footballistique, livre quelques positions : « aspirer l’adversaire » pour mieux le contrer, tout en alternant les « pénétrations individuelles » avec des « mouvements coordonnés aux alentours de la surface. » + Cela sonne comme de l’italien, mais à défaut de « Super Pipeuse », Henry, Anelka ont compensé par une extrême activité, relayés en cela par Gignac et Govou, le tout servi par deux ailiers, Evra et Sagna. ++ Les prestations individuelles sont difficilement évaluables du fait de l’opposition, mais l’entente Anelka-Henry mérite d’être soulignée, comme l’abnégation de Gignac et le sérieux offensif de Sagna. ++++ Si l’arbitre a cru bon de se claquer pour mettre un peu d’animation dans la deuxième mi temps, la rentrée de Benzema a rendu possible la fête au Roudourou. ++ Deux passes décisives gâchées par Henry puis Anelka, un face à face perdu, à l’origine du quatrième but, auteur du cinquième : en 20 minutes, le néo-madrilène a dit avec ses pieds ce que sa bouche n’articule que péniblement. +++

Au fest noz d’hier, les connaisseurs ont pu reconnaître Escalettes et les membres de la FFF. + Devant le désastre des rencontres précédentes, les employeurs de Domenech ont revu leur priorité : d’abord la qualification, l’exécution après. +++ La renégociation des droits de l’équipe de France s’annonçant difficile, il est impératif de présenter un produit qualifié et purgé de son parasite. ++ +Les barrages acquis, il reste deux fois 90 minutes à Domenech pour éviter que son nom ne soit synonyme de « désastre économique et sportif », comme Roger Lemerre avant lui. ++ Farce de Ray affichait d’ailleurs un sourire serein, assuré que « son » équipe pouvait battre largement n’importe quelle équipe de CFA, qui plus est lorsqu’elle est portée par « un vrai public. » + Et qu’importe si, dans le même temps, la Serbie étrillait la Roumanie pour empocher sa qualification directe…rendez-vous les 14 et 18 novembre. ++++++

+ : personne licenciée durant le match. (Sur une base de 1 000 par jour ; 50 000 en France depuis septembre 2008)

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