Espagne – Angleterre (2-3) : La Three Lions Academy jubile

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Salut les gueux !

Avant dernier match de cette déjà mythique connerie compétition qu’est la Ligue des Nations, avec un déplacement de l’Angleterre à Séville. Contre l’Espagne donc. Sans vraiment démériter, les Three Lions avaient perdu au match aller . Si les Espagnols gagnent, ils seront d’office qualifiés pour le « Final Four » (*soupir*), alors qu’une victoire de l’Angleterre relancerait le suspens insoutenable du groupe.

Côté Angleterre, il serait de bon ton d’obtenir une victoire contre « un gros », victoire qui nous fuit depuis quelque temps. Des nuls ont été obtenus (Italie, Brésil, Allemagne) avec diverses fortunes. Des défaites ont été subies, contre la Belgique – deux fois – (vous l’avez ?), la Croatie et enfin l’Espagne. Des promesses ont été vues pendant l’été (Colombie, Suède). Le dernier match ayant été une purge absolue, il convient de montrer les crocs du Lion.

L’Angleterre, vue par un observateur neutre.

Avant d’évoquer la composition, la rubrique tant attendue : « le saviez-vous? » 

J’ai envie d’évoquer, avec toi fidèle lecteur (oui je te tutoie), une guerre ayant opposée l’Espagne et l’Angleterre. Il y en a eu certes de nombreuses, mais l’une d’entre elles est particulièrement intéressante : la Guerre de « l’Oreille de Jenkins ».  A l’origine, Rob Jenkins était capitaine d’un navire marchant, appréhendé comme le premier transmigrant en Méditerranée par la marine espagnole. Sauf qu’on lui a coupé l’oreille. Autre temps, autre mœurs. Le Royaume d’Angleterre cherchant un casus belli pour prendre possession des territoires espagnols aux Caraïbes, on utilisa ce prétexte pour une guerre maritime qui fut déclenchée… 7 ans plus tard.

Le rapport avec le match d’hier ? L’Angleterre n’a pas mis aussi longtemps à se déclarer mais bordel qu’est ce qu’on leur a mis…

Les gars

Erratum du match précédent : le même système en 4-3-3 est reproduit. Gomez remplace Stones (suspendu). De l’autre côté, il y a un Jonny histoire de s’emmêler.  Winks replace Henderson (suspendu). Pour le reste, c’est du classique.

La première mi-temps

Les quinze premières minutes sont une attaque-défense, comme on pouvait s’y attendre. Les Espagnols font de la passe à dix et essaient de contourner le bloc anglais, soit en passant par les côtés ; soit en tirant de loin. Les mauvaises relances (Gomez deux fois) et l’incapacité de l’Angleterre à faire deux passes de suite me font craindre une copie du match aller.

Corner à la quatrième minute, un Espagnol dévie au second poteau sur un second attaquant dont le ballon (sortant) est contré assez miraculeusement par Pickford. Arrêt bizarre sur un plongeon en retard et assez guignolesque.

La seule incursion anglaise dans la surface espagnole ? Dier prend une carte jaune pour tacle irrégulier sur Ramos – qu’il ne touche absolument pas. Les Espagnols refont le coup du match aller, à savoir puteries et autres roulades et simulations.

Suite à un tir facilement capté, Pickford relance vite (et bien) au pied sur Kane dans le rond central. Celui-ci décale sur Rashford qui centre sur Sterling qui tire fort dans la lucarne opposée. Orgasmique (0-1, 15e).

Même action dix minutes plus tard : Pickford dégage sur Kane qui mobile trois défenseurs. Il parvient à centrer sur Rashford qui trompe de Gea. Orgasmique (0-2, 27e).

Le troisième but intervient sur une action « plus construite » : temps fort anglais devant la surface espagnole. Barkley envoie une louche côté droit à Kane qui centre fort pour Sterling, doublé pour lui. Orgasmique. (0-3, 37e).

Mi-temps

Les vingt dernières minutes sont à montrer dans n’importe quelle séance vidéo. L’Angleterre a clairement laissé le jeu et la possession à l’Espagne, qui ne sait pas trop quoi faire de la balle. La défense anglaise et les milieux ne laissent pas d’espace, serrent le marquage sur le joueur avec ou sans ballon. Sur les centres, Maguire domine de la tête les frêles (comparés à lui) attaquants espagnols. Et les tirs sont trop souvent contrés ou imprécis pour déranger Pickford. Il y a beaucoup de déchets techniques dans le jeu espagnol, de nombreuses transversales ou passes finissant en touche.

Les Espagnols jouent très haut, avec les deux latéraux souvent à hauteur de nos milieux.  Ce qui laisse un espace monstrueux aux deux flèches que sont Rashford et Sterling. Leur équipe est coupée en deux entre les phases défensives et d’attaque, alors que l’Angleterre avance et recule comme un seul homme.

Deuxième mi-temps

On s’attend clairement à prendre le feu dans cette seconde période et pourtant, à part une frappe d’Asensio (50e), il ne passe rien jusqu’à l’entrée d’Alcacer. Premier ballon, premier but sur corner (1-3, 58e).

Ce but, venu de la première erreur de marquage anglaise, redonne de l’espoir. La pression est soutenue sur les Three Lions, sans être étouffante. C’est le moment que choisit Pickford pour honorer la mémoire des grands gardiens anglais tels James ou Green. Il tente de dribbler un attaquant espagnol, s’emmêle les pieds, retient l’attaquant avant de tacler le ballon en touche.

YAPAPENO dit l’arbitre. Je pense que l’attaquant fait faute le premier en passant le bras sur le corps du gardien anglais. Il y a peut-être une faute de Pickford qui passe aussi son bras sur le corps de l’attaquant; mais c’est léger. Assez d’accord avec l’arbitre polonais sur le coup. Et je suis bien sûr neutre (*wink wink*).

La pression s’intensifie sur les buts anglais, sans vraiment causer trop de danger. Hormis un arrêt savonnette de Pickford, qui rebondit sur Morata, il n’y a pas d’occasions franches pour l’Espagne.

Walker remplace Barkley, touché à l’épaule (75e), on passe à cinq défenseurs avec Dier et Winks derrière le trident offensif. Trippier sort pour Alexander-Arnold (84e). Chalobah, 97 séléctions chez les jeunes et quatre minutes de jeu avec Watford cette saison, remplace Winks (89e).

On casse le rythme, on s’écroule sur chaque faute. Le test « commotion cérébrale » avec un Kane très sérieux et appliqué, alors que Ramos ne lui touche que le dos, est assez burlesque.

On signale sept minutes d’arrêt de jeu pendant lesquelles Ramos réduit le score d’une fort jolie tête plongeante (2-3, 97e).

On gagne ce match à l’extérieur, en étant meilleurs tactiquement et stratégiquement qu’en face. Les Espagnols s’attendaient à avoir la possession, on leur a laissé. Ils s’attendaient à ce que l’Angleterre soit un push-over, l’équipe a été magistrale en défense et efficace devant. Southgate – cet élégant homme – a juste donné une leçon de football à Luis Enrique. P*tain c’est beau, c’est bon, j’en veux encore.

Le résumé 

 

Les gars

Pickford (2/5) : +2 pour les deux relances parfaites qui amènent deux buts. -1 pour la connerie qui aurait pu amener un penalty. -1 pour l’arrêt savonnette. Tu n’es pas à la piscine, arrête de faire des plongeons de Guignol.

Maguire (5/5) : Je t’aime d’amour.

Gomez (4/5) : Deux relances moisies en début de match qui le prive de la note maximale. Impeccable pour le reste.

Chillwell (5/5) : Messieurs Shaw et Young merci d’être venus, la prochaine fois restez à Manchester. Énorme derrière, plusieurs montées où il a pris de vitesse le latéral en face.

Trippier (5/5) : Souvent laissé seul par Barkley, il a annihilé le côté gauche espagnol. Sa course transversale pour pallier l’absence de central en première mi-temps est sensationnelle. Meilleur latéral de la Coupe du Monde (Benjamin qui ? Thomas qui ?), meilleur latéral droit tout court. Remplacé par A-Arnold (N/N).

Dier (4/5) : Ce poste juste devant la défense lui convient bien. +1 pour le jaune qu’il prend sur la non-faute sur Ramos.

Winks (4/5) : Il a joué propre quand il a eu la balle, beaucoup d’abnégation en défense. Remplacé par Chalobah (N/N).

Barkley (3/5) : Il a l’air d’avoir un gros melon, mais beaucoup de technique. Bien défensivement, peu en vue offensivement, hormis la louche qui amène le troisième but.

Sterling (5/5) : Deux buts. Rapide et efficace. C’est bien mais il va falloir confirmer au prochain match maintenant. Sinon je ressors la machine à insultes.

Rashford (5/5) : A retrouvé la finition et l’envie de bien faire en défense. Important dans les rares ballons de relance grâce à sa pointe de vitesse. Même remarque que Sterling.

Kane (5/5) : Deux passes décisives, impliqué sur le troisième but. Il a déclaré être plus à l’aise en meneur de jeu qu’attaquant de pointe. Ce match valide cette déclaration. Même remarque que Sterling et Rashford.

 

Commentaires

Luis Enrique a déclaré « j’ai été génial à la pause ». Quelqu’un peut lui expliquer ?

Ramos a déclaré que l’Espagne méritait la victoire sur le match. Quelqu’un peut lui dire ?

3 tirs cadrés en première mi-temps, 3 buts. 27% de possession de balle sur le match. Première défaite à domicile depuis trente ans, première fois que l’Espagne encaisse trois buts sur un match à domicile.

Gareth – cet élégant homme – a déclaré que « mes joueurs peuvent être fiers de leur performance ». C’est ça la différence entre un entraîneur – meneur d’hommes et un mec qui fait juste les compositions d’équipe.

On se retrouve le 15 novembre pour un match contre les Etats-Unis !

Ken

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