Ce fiscalico marquait le retour de la Nati aux éliminatoires de l’Euro, le dernier carré de la Ligue des Nations n’ayant pas bien tourné pour nous. On passera un voile pudique sur la défaite contre le Portugal, futur vainqueur. On se moquera de la victoire des Anglais aux pénos en leur rappelant qu’on réussit depuis plus de 60 ans à faire ce qu’ils tentent depuis quelques années, à savoir profiter de l’Europe sans en faire partie.

L’adversaire du soir est donc l’Irlande, un concurrent direct au classement, non pas pour la qualification à l’Euro – restons sérieux – mais des paradis fiscaux. Vaste blague, si vous voulez mon avis : je veux bien croire que fiscalement les Irlandais soient dans le game, mais en terme de paradis ? Allons ! Un pays composé à 95% de rouquins, dont l’une des provinces a été glorifiée par Sardou (qui a toujours refusé d’ouvrir un compte chez nous), province dont les ressources principales sont l’élevage de moutons et l’exploitation de la tourbe, ou l’inverse… Non vraiment, ne venez pas comparer cela avec la Suisse.

Tout cela pour dire que ce match ne devait être que l’équivalent de l’ouverture d’un compte courant, soit une simple formalité. Et ce même si Shaqiri a préféré rester à Liverpool, histoire de voir si une semaine à pomper Klopp lui permettrait de passer titulaire.

La compo :

Le match :

Après cinq premières minutes au potentiel slipesque non-négligeable, à l’image de cette passe en retrait trop forte d’Akanji heureusement non cadrée, la Nati se remet à l’endroit. Le pied sur le ballon et une main dans le caleçon, les Helvètes contrôlent la partie mais peinent à accélérer dans le dernier tiers du terrain, peu aidés par une équipe irlandaise bien regroupée. Faut dire que le projet de jeu de nos adversaires est famélique, sûrement une conséquence de la Grande Famine. Bref, rien de bien frissonnant à noter pendant cette première période, même si on a vu un jaune orangé sur le sol irlandais – contredisant ainsi Bourvil – suite à un high-kick sur Mbabu. On notera que le joueur incriminé contestera la sanction, confirmant que les locaux ne manquent pas d’Eire. 0-0 à la mi-temps.

La seconde période ressemble à un bis repetita, la frustration grandissant à mesure que le temps restant diminuait. Entre des attaquants suisses qui courent aussi vite qu’ils parlent et des frappes lointaines sans conviction, cette domination, au moins territoriale, est aussi stérile qu’un débat sur Twitter. Puis vint la lumière : jusqu’ici lassant, le Schär (ou l’inverse) s’infiltre plein axe et initie une superbe combinaison qu’il conclut du point de pénalty. 74e, 1-0.

Cet orgasme footballistique terminé, on assiste à une rétractation gonadique de la Nati qui va se planquer dans son camp. Les Irlandais en profitent pour pousser et après dix minutes de domination et une énorme lourde sur la barre de Sommer c’est finalement McGoldrick qui va souiller Akanji et nos filets. 85e, 1-1. Le comte Vlad se dit qu’il est temps de faire des changements mais bizarrement faire entrer Ajeti, Mehmedi et Fernandes dans le temps additionnel n’influe pas sur le cours du jeu. Étonnant, non ? 1-1, score final.

Le bilan

C’est évidement une contre-performance, une de plus après celle contre le Danemark. C’est d’autant plus rageant qu’elle suit le même scénario. L’absence de Shaqiri pour mener le jeu se fait franchement sentir et si pour le prochain match contre Gibraltar ça ne devrait pas poser de problème, sa présence sera impérative en octobre pour les retours contre le Danemark et l’Eire. La Suisse est derrière ces deux équipes au classement, avec certes des matchs en moins, mais le droit à l’erreur n’existe déjà presque plus.

Les notes :

Sommer (3/5) : Il reste cloué sur sa ligne sur l’égalisation, mais on ne va pas reprocher à Jésus de rester cloué sur sa croix.

Rodriguez (1/5) : D’accord, le championnat italien vient à peine de reprendre mais quand même, tant d’erreurs…

Akanji (1/5) : Sa première passe en retrait aura donné le ton de sa soirée : complètement manquée.

Schär (4/5) : On soulignera ici plus son apport offensif que sa sérénité défensive. Ses percées balle au pied et ses frappes de loin, bien que longtemps frustrantes, ont eu le mérite de créer le danger. Très beau but.

Elvedi (3/5) : Lui aura globalement fait son match malgré quelques approximations occasionnelles.

Mbabu (2/5) : Pas toujours à son aise, il a peiné tant offensivement que défensivement. Double peiné donc.

Freuler (1/5) : Joueur quantique : inexistant jusqu’à ce qu’on le mesure.

Xhaka (2/5) : Oui, il équilibre l’équipe. Non, il ne prend pas suffisamment ses responsabilités.

Zakaria (2/5) : Peu de déchet, mais on ne l’a pas assez cherché. Ou pas assez trouvé ? Pas assez vu en tout cas.

Embolo (1/5) : Festival de glissades, de conduites de balle défaillante et de contrôles approximatifs. Ajoutez des choix hasardeux et vous obtenez un match d’une analité comique.

Seferovic (1/5) : Manquera le prochain match pour cause de paternité. La meilleure nouvelle dans cette phrase n’est pas forcément celle que l’on croit.

Les remplaçants : Ni note ni commentaire, faire ses trois changements à partir de la 86e ne permettant pas de dire quoi que ce soit. A part que le comte Vlad va devoir sérieusement se remettre en question parce que son coaching commence à être problématique.

Allez, arvi’pa, on se retrouve bientôt pour le résumé de la boucherie du match contre Gibraltar.

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