ALERT SPOILER : les résultats de Brésil-Chili et Colombie Uruguay

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Les prévictions de Nostradanus, 2e partie, épisode 1

Chers compagnons d’infortune,
Nostradanus revient vous dire la bonne aventure, après quelques prédictions éclatantes, telles que l’élimination de l’Espagne ou du Portugal. Certes, je n’annonce pas toujours le bon résultat malgré une lecture préliminaire plus convaincante, mais tout le monde fait des erreurs, Sepp Blatter l’a dit. Et puis, pour une méthode ne nécessitant même pas de savoir ce qu’est un match de football, c’est assez efficace, donc merci aux persifleurs de ranger leurs tambours de Santerre pendant les prochains tirages.
Je change un peu de formule pour les matches-couperets, en décrivant leur déroulement avec forces détails ; je ne pouvais pas me le permettre en phases de groupe, c’était un peu l’usine. Voici comment je procède dorénavant : pour chaque match, je tire une carte de « physionomie » pour chaque équipe en jeu, qui représente la tendance globale de leur jeu, leur état d’esprit, etc. C’est flou (floco en français), je sais, je laisse les astres se démerder avec ça pour comprendre ce que je leur demande, ces connards ne sont pas beaucoup plus clairs en retour. Bref, soyons compendieux, compendioso en français. Toujours pour chaque équipe, je tire une carte par quart d’heure de jeu en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, avec éventuellement des cartes supplémentaires pour les prolongations et tirs aux buts, le cas échéant ; l’ordre de lecture des cartes sera légendé sur la première image de tirage, pour l’exemple. Ainsi, je peux donner un résumé approximatif du match, que lequipe.fr pourra tranquillement copier-coller puisqu’ils ont tendance à publier leurs compte-rendus de match avant même que ça se termine. Même si je ne possède pas le style à l’emporte-pièce des Duluc et Degorre.

Les matches :

Brésil–Chili :

Dans ce jet de cartes, ce qui devrait vous sauter aux yeux (ne vous en faites pas, il est sans MST) est la présence de deux cartes numérotées 8, ce nombre d’équilibre matériel et spirituel, parmi tant d’autres choses. On a déjà vu qu’avoir deux numéros 8 en résonance rompt cet équilibre et annonce des développements surprises. Il y a donc un facteur X dans ce match, qui devrait peut-être se trouver dans le dernier quart d’heure de jeu, puisqu’on y voit un troisième 8, qui concerne le Brésil. Notons qu’une telle accumulation de 8 annonce des développements surprises bienvenus : dans un tirage standard, cela signifierait l’heureuse annonce d’un mariage, ou tout du moins d’une alliance. Brésil, alliance, tout ça… C’est bon, vous voyez venir ce qu’il va se passer ? On y reviendra.

En deçà de ce phénomène constaté de résonance, on peut se borner à constater que les locaux (fous en espagnol) seront gouvernés par une carte de la série des Coupes, signifiant ici que beaucoup d’énergie et d’émotion ont été investis par le passé, et qu’il est maintenant temps de passer à autre chose. Je pense que Scolari envisage un changement radical de tactique pour enfin satisfaire les Brésiliens qui ont toutes les raisons de s’inquiéter en voyant que la relève des Garrincha et Ronaldo est un métrosexuel. Socrates boit la ciguë. Les Chiliens se relâcheront dans ce match après une période de réflexion, dépassant tout complexe d’infériorité, en témoigne le 8 d’Épée à l’envers.

Le début de match penche en faveur des Chiliens, sous l’influence du 3 de Deniers, carte de croissance et plus précisément de succès à travers le talent maîtrisé. Pour le plus grand bonheur des haters (dont fait partie votre serviteur sans détour), il s’agit, en toute vraisemblance, d’une ouverture du score de la vraie Roja. Le 9 d’Épée renversé des Brésiliens annonce toutefois, commun symbole du 9 qui est un nombre de fin de cycle si cher aux journaleux sportifs, la lumière au bout d’un tunnel : la carte annonce la fin d’un mauvais moment, donc les Brésiliens vont se reprendre en main, ce qui n’est pas sale. Cela se manifeste rapidement, le second quart d’heure de la mi-temps faisant péter une carte à l’envers pour le Chili : le 3 de Coupe inversé, qui combine donc la croissance propre aux 3 et l’émotion propre aux Coupes mais ici sous ses aspects négatifs, traduit un excès d’extravagance, et la nécessité de calmer ses velléités offensives. En effet, le Brésil s’en fout, il est protégé par le 4 de Deniers, carte de stabilité (lié au 4), et donc de sécurité (matérielle en principe, Deniers obligent). La défense est donc propre, et fera galérer le Chili : la Reine d’Épée renversée, déterminant la fin de mi-temps chilienne, représente abstraitement l’agacement et l’incapacité à réfléchir correctement, puisqu’on rappelle que les Épées sont liées aux questions de l’esprit. Je pense que vous sentez venir l’égalisation, et vous avez raison : le 6 de Bâton, promis à toutes les qualités du 6 (harmonie, amour, paix, beauté…) dans le travail (lié au Bâton), est une carte de victoire et de succès. Ça glisse, 1-1, retour aux vestiaires, le Brésil semble reprendre les choses en main. Je ne veux pas connaître l’identité du connard qui a marqué le dernier but.

À la reprise, le Chili se remontre progressivement de plus en plus conquérant, sans toutefois la mettre au fond d’emblée : le Monde, carte toujours positive et d’accomplissement, est ici à l’envers, et il manque donc quelque chose pour que cette complétion arrive. En attendant qu’ils réussissent, les Brésiliens n’en mènent pas large : le 10 de Deniers, qui englobe toute l’essence du Deniers en tant que 10, est lié aux affaires financières et familiales à la fois. En d’autres termes, cette carte signifie qu’on peut s’attendre à un confort et succès matériels, avec le sens crucial de permanence et de sécurité, qui sont plutôt à comprendre comme des présents que des acquis par soi-même (ça serait plutôt indiqué par le Bâton). Tiens tiens… Par contre, je ne peux pas dire si ce « cadeau » extérieur, dont je n’indiquerai pas la provenance (suivez mon regard), est un but refusé chilien, une expulsion brésilienne oubliée ou chilienne abusive, ou encore un but volé brésilien. Eu égard du Monde renversé, je pense qu’il s’agit plutôt d’un but chilien refusé à tort. Ce sera dur de s’en remettre pour le Chili, qui a déjà tout donné, puisque le 4 d’Épée renversé, carte déjà croisée de repos forcé (stabilité du 4, non désirée car renversé), indique un épuisement des troupes chiliennes qui tenteront de gérer pour récupérer des forces. C’est là qu’en profitera un meneur de troupes brésilien (Oscar ? Neymar ? Thiago Sylvain?) pour dicter le tempo du match, en atteste le Cavalier de Bâton. Et on en arrive au douloureux dernier quart d’heure du match… Comme annoncé dans le premier paragraphe, ces voleurs et ces fils de pute que je n’aime pas trop vont recevoir une offrande, très certainement arbitrale, et empocher le gros lot. En plus, commun symbole, le 8 de Bâton symbolise l’ouverture de nouveaux horizons, le Brésil quittant donc ce Estádio Mineirão improvisé pandémonium pour se diriger vers les quarts de finale. Vous allez voir que mon témoignage, c’est un flash-forward. Je vois toup’arriver. Rosebud !

Tl;dr : 2-1 pour le Brésil, avec au moins deux scandales arbitraux qui vont saturer la presse sportive. Ça m’agace que les analyses arbitrales de bistrot aient raison.

Colombie–Uruguay :

Ce match est également concerné par des développements surprises, même si rien ne semble indiquer qu’ils seront de même nature que ceux de Brésil–Chili. On a déjà tiré le 8 de Coupe, il est cette fois à l’envers, et est la quintessence du spleen : les Colombiens seront, le temps du match, dans une période de confusion émotionnelle, où les fantaisies (victoire finale dans la Coupe du Monde?) se substitueront à la réalité du terrain, et la dépression guette ; cette carte a aussi des implications physiques, nommément un épuisement… On n’a pas assez d’énergie pour résoudre tous les problèmes. Après une phase de groupes du feu de Dieu, c’est assez surprenant, mais la lecture du match peut permettre de lier les effets aux causes. En face, l’Uruguay n’a pas plus la pêche avec le Suarezgate. Ça tombe bien, le 8 de Deniers à l’envers fait écho à ces problèmes « au travail », nous révélant que les Uruguayens ressentent des limitations dans leur exercice, quelle surprise. Là où le tarot de Marseille nous apprend quelque chose, c’est qu’ils en souffriront. Maintenant, place à la vérité du terrain de jeu de cartes.

Le début de match nous fera dire, au bout de quinze minutes, que « ça y est, on la tient la purge du Mondial » ; ne me répondez pas que la vraie purge, c’est Iran-Nigeria, je sais très bien que vous ne l’avez pas regardé. Le Pendu représente l’incapacité à bouger et à prendre des décisions, conseillant l’attitude attentiste ; ce que Lugano ne manquera pas de voir comme un manque de couilles des remarquables substituts de Falcao. Les Uruguayens ne seront pas des foudres de guerre, et ce n’est pas la faute à Voltaire, mais au 7 d’Épée à l’envers : le 7, numéro très pénible à lire par son instabilité et sa mutabilité, se comprend ici dans le sens de superficialité. Il y a quelque chose, dans le jeu uruguayen, qui sonne faux, on constate peut-être un déphasage entre les intentions de jeu et leur réussite réelle. L’analité est de mise, et elle est partie pour rester, comme disent les grands de notre temps : 2 de Coupe renversé d’une part, 6 de Deniers renversé de l’autre, ça ne s’arrange pas. Même moi, en tant que liseur de cartes, je n’ai rien à me mettre sous la dent : les Coupes et les Deniers ont le monopole de la lecture dans le second quart d’heure, mais manque de pot, il s’agit du seul duel de séries qui ne propose pas de résonance ou dissonance entre elles. On aura cependant une perte concrète du côté des Colombiens, c’est du moins ce qu’annonce le 6 de Deniers renversé : une blessure, une expulsion ? Impossible de trancher, mais les Uruguayens participent sans doute à l’évènement, leur 2 de Coupe inversé trahissant des disputes, des relations qui se compliquent et déchirent un équilibre propre au 2 ; la séparation n’est jamais loin avec cette carte. Les Uruguayens sont des habitués.

Heureusement, c’est au moment où on commencera à regarder la montre avec insistance que les équipes se réveilleront ; avec un double 6 dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps, on devrait s’attendre à un peu plus de passion à offrir à nos pauvres petits cœurs : avec le 6 de Coupe de la Colombie, on aurait pu s’attendre à un retour de Falcao puisque c’est une carte de souvenirs heureux qui viennent aider dans le présent. Mais c’est impossible je sais (et ce malgré les surprises promises), calmez-vous bande de pleureuses, de toute façon la Colombie joue très bien sans lui. Disons plutôt, conséquemment, que ce sont des efforts passés, sans doute ceux du début de partie, qui ont fini par payer. Je pense par exemple à un pressing offensif qui finit par tirer parti d’erreurs techniques uruguayennes, pour se conclure par un but. Toutefois, leurs opposants bleu ciel rectifient le tir rapidement, avec un autre tir au fond des filets colombiens. Cette possibilité m’est soufflée par le 6 d’Épée, carte d’harmonie restaurée par le mouvement, que je vois ici comme une réaction au premier but. Notons que c’est une des cartes les plus paisibles de la série chaotique des Épées, donc l’Uruguay devrait enfin lever le pied et le poser sur le ballon, au lieu de viser les tendons adverses. Étant donné que le match prévoit des développements surprises et que ce quart d’heure fait volte-face aux précédents, il est possible que ces surprises soient concentrées dans ces buts. 1-1 au mitan, dans une partie qui a mis du temps à démarrer.

Ce match de merde reprend sur les bases mornes de la première mi-temps, à cause du Mât, le fou en vieux français, qui est à l’envers et représente donc l’absence total de prise de risque de la part des Colombiens. Au lieu d’en profiter, Worstguay (Bestguay étant la patrie de Larissa Riquelme, je pense que ça met tout le monde d’accord) a décidé de s’inventer des problèmes entre partenaires. C’est ce qu’il se passe quand tu prends le 2, nombre d’équilibre, le Bâton, carte souvent liée au travail, et que tu les fous ensemble à l’envers. Rah les cons, du coup ça joue mal… pour se réveiller, une fois de plus, dans l’avant-dernier quart d’heure, sous l’effet bénéfique de l’excellent 4 de Bâton, carte de prospérité et de récoltes :on récupère les fruits du travail croissant suivant le 3, pour atteindre une stabilité digne du 4 via un repos bien mérité. Ils ont réussi à percer la défense colombienne par deux fois, la faute apparemment à la Papesse, arcane majeur qui dicte le comportement de l’équipe sur cette tranche de la partie, carte connectée aux influences mystiques et, plus sobrement, à l’intuition. En d’autres termes, la Colombie a dû abandonner sa discipline tactique épisodiquement, voulant suivre ses tripes plutôt que la logique, et ça les a desservis immédiatement. 1-2 pour l’Uruguay ! Il n’y a pas grand chose à attendre de la fin de ce duel assommant, puisque la Colombie va agir avec inconsistance et utilisera mal son énergie, le 2 de Deniers renversé menaçant l’équilibre matériel du 2 par une vie au-dessus de nos moyens (dettes, fluctuations…). Pendant ce temps, le champion d’Amérique du Sud peine à maintenir son avantage au score, mais y parviendra, peut-être au prix d’une collusion avec l’arbitre, puisqu’on a encore trois 8 qui annoncent une alliance nouvelle. Le 8 d’Épée annonce une période de restriction, donc ils ne viseront pas plus loin que le but d’avance. J’ai beaucoup écrit pour un match où il ne s’est rien passé, comme si Michel Butor avait investi mon âme. Ça reste moins long que quatre-vingt minutes d’ennui au bout de la nuit, mais la prochaine fois j’abrégerai vos souffrances.

Tl;dr : 1-2 dans un match qui s’annonçait comme une purge ponctuée par des tensions, les Uruguayens s’extirpent de ce chiendent (Suarez apprécie).
Nostradanus

6 thoughts on “ALERT SPOILER : les résultats de Brésil-Chili et Colombie Uruguay

  1. C’est la même madame Irma qui avait prédit l’Algérie bonne dernière de son groupe?

  2. Il y a donc des esprits infatigables pour faire remarquer fièrement, avec une rhétorique de basse-cour, que la taromancie se trompe. Fantastique. Détendez-vous du gland, ce n’est pas un outrage de voir l’Algérie à 3 points au lieu de 4 dans la réalité.

  3. La taromancie quand elle a une chance sur 2 d’avoir raison, et qu’elle se trompe une fois sur deux, c’est une excuse qui la crédibilise ?

    Ça me rappelle ma reum’ qui avait tiré les astres pour ma naissance et qui me fait mater ce pavé avec des traits partout à ma majorité pour que je me rende compte que le bouquin était basé sur des ‘il sera gentil mais des fois méchants’, ‘il sera sympa mais des fois un vrai connard’, etc…

    Ah ouais le bouquin avait toujours raison, ou alors est-ce le contraire ?…

  4. Cher Mayoul Vonsalsz,

    Montrer que les astres n’ont pas d’influence sur nos actes est extrêmement ténu, mais par contre montrer que l’astrologie est erronée est d’une simplicité enfantine, vu qu’elle se base sur la position des objets dans la voûte céleste (plutôt que sur la distance à notre planète) par rapport au lieu où on nait (par exemple, pour l’horoscope), et qu’en conséquence c’est une étude extrêmement lacunaire: pourquoi choisir les astres qu’on choisit, genre la Lune ou les planètes du système solaire, et non pas Charon (satellite de Platon) ou n’importe quel astéroïde à la con?

    Vu que la taromancie se base partiellement sur l’astrologie (chaque carte est associée à un signe astrologique, ou un astre; par exemple, les cartes de la série des Bâtons sont associées aux signes astrologiques du Feu, nommément le Bélier, le Lion et le Sagittaire), on en déduit sans peine que l’étude par les cartes est lacunaire également. D’ailleurs, dans mes articles, vous voyez en les lisant que je me moque très largement de mon procédé, même si c’est moins transparent dans celui-ci car j’ai dû l’écrire rapidement et que je n’ai pas pris le temps d’en faire un exercice d’écriture intéressant. C’est bien de savoir que les sciences divinatoires sont des conneries, mais c’est mieux de savoir le justifier autrement que par une méfiance naturelle. C’est là le point de départ de tâtonnements méthodiques auxquels on donne un nom sympa, la dialectique.

    À partir de là, il y a les sceptiques qui donnent une colonne vertébrale à leur argumentation et peuvent l’enrichir selon le débat, et les taromanciens qui se posent la question de l’intérêt réel du tarot de Marseille. Parce que même sans y croire une seule seconde (j’en suis), il a un intérêt ludique (pour tous les acteurs) et psychologique (pour celui qui demande le tirage). Ici, il y a entre autres un plaisir d’écriture pour moi — j’ai la flemme de détailler le propos — et l’envie d’éveiller la curiosité sur un domaine qui évoque au mieux une polie indifférence, à travers un sujet qui nous rallie tous, le football.

  5. Et il y a bien évidemment l’envie de me faire repérer par betclic grâce à mes pronostics, histoire de devenir riche et de pouvoir rencontrer le divin Marcel Desailly, bel homme parmi les bels hommes, à la droite de l’éditeur.

  6. Du coup cela devient crédible. Avec les mêmes méthodes Domenech a bien réussi a être sélectionneur.

    Courage ! Tu as tes chances.

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