Alors sont-ils géniaux ou ont-ils déjà perdu l’énorme crédit que la semaine dernière chaque spécialiste du football lui donnait ? Non parce qu’il faut savoir, je suis perdu.

Les résultats des matchs de préparation, il ne fallait pas y accorder d’attention parce qu’il s’agissait d’équipes non qualifiées. En revanche, un 3-0 contre 10 Honduriens courageux et un 5-2 contre la Suisse et on était champions du monde. Le 0-0 contre l’Equateur a sonné le glas des espoirs, retour au doute, à la méfiance et à la flagellation, pour ceux qui restent fidèles, ou à l’exécution ordinaire, pour ceux qui sont partis après les deux premiers matchs.

Les girouettes ont toujours le vent en poupe, c’est même le principe de fonctionnement, c’est un succès assuré. Un jour on crie aux génies, le suivant, la vindicte populaire doit venger l’espoir déçu.

« Voyer de vous même, 4 ans après malgré les vies
On forme qu´un et ça n´a pas d´prix
C´est nous contre le reste du monde d´Otan et son emprise
Merci aussi à nos mères et tous ceux qui était là dans ces sales moment
Sans vous FF (F) ne serait pas ce que c´est en ce moment
Vos encouragement on tous été reçu. »

Nasri passe pour un blaireau insolent avec son petit doigt contre l’Angleterre en 2012, Dugarry, un génie pour sa langue en 1998 et Jacquet comme le justicier après la finale de 98. Tout est question de moment et d’opportunité. A quel moment exactement, le commentaire moralisateur, le jugement est pertinent, combien de temps peut-on lui donner raison ? L’exemple de Pascal Praud autour des matchs de barrage contre l’Ukraine est assez probant, il a quand même le droit de tourner sa veste alors que l’équipe de France affiche un visage si différent en 15 jours de temps. Il avait peu de chances de se tromper suite au match aller et puis finalement… L’Equipe en 98 avait peu de chances de se tromper sur Jacquet et puis… L’ensemble des commentateurs cette année ont eu raison de s’enflammer après la victoire contre la Suisse, victoire magnifique. Je ne parle pas des gros scores d’avant coupe du monde mais tout de même. La France n’avait plus gagné 8-0 à domicile en amical depuis 1913… L’exploit est notable et le bonheur ne peut être gâché par les pisse-froid, sceptiques et critiques automatiques.

« Si je les avais écoutés, si j´étais, si j´avais été, j´m´en fou
Mentalité d´exciter plus le temps d´douter du tout
Rien eu à faire que luter bien équiper d´un flaire de loup
On paraissait dégoûté, qu´on ai d´quoi être fier de nous. »

Alors que le premier tour est terminé, que faut-il vraiment retenir : 2 victoire et un nul, le bilan comptable est quand même flatteur, la manière a été là quoi qu’on en dise. En 1998, on gagne juste contre le Danemark, après avoir été rejoint au score. En 2000, on perd 2-3 contre les Pays-Bas. On est dans la moyenne. Surtout il faut se souvenir que l’équipe miroir de l’Equateur dans notre préparation était le Paraguay. Nous avons du mal à jouer ce profil d’équipe, à eux de régler la stratégie. Nous n’avions pas nos titulaires. Nous étions qualifiés. Il faut gérer le groupe. Il faut s’économiser pour qui a l’ambition d’aller loin et dans ces premiers matchs deux logiques s’opposent : ceux qui veulent se ménager, ceux qui veulent jouer le match de leur vie. Dès lundi, contre le Nigéria, tout le monde sera à égalité sur ce dernier point : chaque match constituera le dernier.

Ils iront au combat, ils devront prendre des risques, restés concentrés et être solidaire. Autant de qualités que tout le monde a crié, a loué après le match contre la Suisse. Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing à Deschamps, il s’agit de lui faire confiance dans sa manière de gérer un groupe, d’aborder une compétition de ce type, lui qui les a toutes gagnées. Les comptes seront assez vite effectués, la France n’avait qu’une chose à perdre, l’espoir né des résultats possibles d’un groupe sain. Il ne faudra pas oublier les 10 derniers matchs et ce visage qu’on attendait depuis des années, pas de manière sporadique, pas le dos au mur, une équipe capable de se mettre à l’abri plutôt qu’au bord du gouffre. Chacun ses talents, le nôtre n’est pas sur le terrain, ne leur demandons pas de savoir tout faire.

« Je médite et me dit que dans ce monde y a trop de belle chose pour le moment
Et j´pose ma voie et accomplie un rêve de gosse
Si j´avais écouté certain surtout se serai éteint
Et plus pro j´ai cru en mon destin foncé d´aussitôt
Claqué les portes du bahut
Avant que ces profs m´ai eut
Me suis rué vers un art de rue
Que les grandes gueules disaient perdues d´avance
Beaucoup ont eu confiance à ce qu´on faisait
Pour vous j´peux l´dire, on les a baisé »

Oui j’aimerais bien que les Bleus à la fin de leur compétition puisse dire cela.

Frantz-Christophe Van Dustgroski

5 thoughts on “On fait le bilan, calmement

  1. Le 10 – 0 contre l’Azerbaïdjan pour les éliminatoires de l’Euro 96 on se le care dans le fion alors ?

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