Impact – Heredia (2-0) : L’Impact académie livre ses notes

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Chacun sa ligue des champions.

Heredia sans CD

 

Goal-average. L’élimination est quasiment entérinée avant même le dernier match. Il faut dire qu’en prenant 3-0 en Californie, avec l’équipe type tant réclamée par les fans Bleu et Noir, c’est presque un match à 4 points qui fut perdu. L’importance du goal-average est fondamentale dans cette compétition, notamment car les groupes restreints de 3 équipes livrent un verdict rapide. En ne blanchissant que d’un but au Saputo l’équipe bis, voire ter, de San Jose en apéritif, l’Impact s’était déjà presque tiré une balle dans le pied et s’était condamné à faire un résultat à Santa Clara pour le retour.

L’hypothèse d’une qualification était envisageable, d’autant plus que Montréal a gravement sous-considéré la troisième équipe de cette poule : les Guatémaltèques du CD Heredia. En envoyant son équipe C à Guatemala City, coach Schällibaum avait soit pris ce match à la légère, soit il avait d’ores et déjà fait un trait sur la compétition pour se concentrer sur une éventuelle qualification en Séries. L’impact y avait subi son premier revers cuisant d’une série qui, l’espère-t-on, se terminerait avec le match de mardi dernier. L’équipe y avait montré les signes avant-coureurs de ses faiblesses mentales, exposées aux yeux de tous contre San Jose, Columbus et durant la première demie face à Vancouver.

Une histoire de goal-average donc, pour cette dernière sortie en Ligue des Champions CONCACAF. Compte tenu de ses résultats, l’Impact se devait de gagner par un écart minimum de 5 ou 6 buts pour pouvoir encore rêver des quarts. Une performance pas impossible pour l’Impact qui en avait déjà passé 6 à Toronto au printemps. Mais, l’important était ailleurs : il s’agissait de présentement se rassurer après des derniers games affligeants, mais également de faire tourner un effectif fatigué, en laissant notamment au repos sa clique ritale.

 

Matchday

Le Saputo retrouve son ambiance du soir le temps d’une rencontre. Finie pour un temps, la sieste digestive du samedi après-midi. D’autant que les plus pessimistes n’ont pas pris la peine de se déplacer, laissant le champ libre aux Ultras mais également aux nombreux supporters du CD Heredia, disséminés aux 4 coins du stade.

Si votre serviteur fait partie des pessimistes, notamment à cause de l’analité, en terme de finition, des attaquants-remplaçants montréalais, commun symbole de la renaissance de Jimmy Briand, le 6-0 n’est pas complètement utopique avec cette équipe. Il est cependant nécessaire de la mettre au fond à chaque occasion, donc de rentrer sur le terrain comme des morts de faim.

Coach Schällibaum a néanmoins fait tourner une défense qui battait de l’œil, avec Brovsky, Nesta et Ferrari au repos, mais également Bernier. Di Vaio est quant à lui sur la banquette, en observateur de nos vendangeurs professionnels, j’ai nommé Wenger et Paponi. L’occasion pour eux de me faire mentir et de montrer qu’ils ont les qualités pour pouvoir s’imposer dans cette équipe.

 

Alignement

Impact de Montréal : Evan Bush – Karl W. Ouimette, Hassoun Camara, Wandrille Lefèvre, Maxim Tissot – Collen Warner, Felipe (Blake Smith 80’), Sanna Nyassi (Marco Di Vaio 57’), Andrea Pisanu (Justin Mapp 66’) – Andrew Wenger, Daniele Paponi.

Substituts inactifs : Troy Perkins – Jeb Brovsky – Davy Arnaud, Andrés Romero.

 

CD Heredia : José Calderon, Henry Medina, Rodolfo Gonzalez (Hetzon Pereira 90’), Roberth Arias, Henry Medina, Wilmer Garcia, Wilfred Velasquez (Rony Guzman 73’), Hector De Mata, David Espinoza, Osmar Lopez (Anderson Andrade 61’), Enrique Miranda, Charles Cordoba.

Substituts inactifs : Darwin Mendez, Rodrigo De Leon, Sergio Guevara, Victor Hernandez.

 

Faits saillants

Vindemia Nox

« Ô combien de balounes, combien d’occasions

Qui sont partis, fusant, pour des courses lointaines,

Dans ce morne horizon se sont évanouis !

Combien ont disparu dans les bras en mitaines ?

Dans les filets sans fond, très peu ont aboutis !

 

Combien d’attaquants usés de leurs vendanges !

Des balounes en tribune ont pris tout leur courage,

Et les poteaux carrés repoussés leurs présages !

Chaque frappe ressortant, et les quarts ont filé,

L’un a saisi sa chance, l’autre l’a laissée passer ! »

Victor Hugo Montaño

 

Le poète l’a résumé. Ce match, on aurait pu le gagner 6-0 en pantoufles. Mais en s’équipant d’espadrilles, de un tu peux des pieds, de deux t’as l’air d’un con, et de trois tu vendanges tes occaz’ au seau. Et tel saint Vincent de Saragosse torturé sur une maie de pressoir, l’Impact ne put subir que la vision de ses attaquants butant sur le gardien, manquant la cible et frappant violemment les tiges guatémaltèques.

Mais je ne jouerais pas le dégout. Ce match était avant tout une occasion parfaite de voir des joueurs évolués dans un contexte permettant de pleinement se libérer. Montréal n’avait rien à perdre mardi soir, avec malgré tout l’enjeu d’un improbable exploit. On espérait également voir un autre état d’esprit, un embryon d’orgueil étant apparu lors de la deuxième demie face à Vancouver, sans être récompensé sur le papier. Alors mardi, au-delà d’une victoire, on attendait surtout de revoir cette rage de vaincre qui nous a tant fait défaut.

Et puis, il y a eu ce but. Tels des zombies sous Redbull face à la tendre chair de délicates vierges, les Bleu et Noir déferlent sur les cages d’Heredia et dès la 4e minute, Paponi ouvre le score d’une volée acrobatique à la suite d’un centre mal renvoyé. Crisse… Ça y est, j’y crois, comme un bleu Bleu. Le deuxième ne viendra jamais, ou si, mais trop tard. À la 53e minute, Andrew Wenger réussit enfin ce dont on ne le croyait plus capable. Après avoir croqué trois grosses possibilités, manquant de lucidité dans le dernier geste, Andrew, bien servi dans la surface, ajuste Calderon et fait 2-0. Comme un puceau invétéré après son premier coup, Wenger tombe à genoux, soulagé de s’être vidé de ce poids.

Dans ce match, Paponi en ratera également trois, Di Vaio buttera une première fois sur le gardien avant de fracasser le poteau d’une volée du gauche. Mapp venu prêté main-forte ira lui aussi de son shoot sur le bois. En fait, c’est 8-0 qu’on aurait pu gagner. Mais voilà, la réussite fuit l’Impact ces dernières semaines et la multiplication des occasions n’a d’égale que la maladresse dans le dernier geste.

Mais les Bleu et Noir ont réussi leur mission : ils ont remporté ce match, avec la manière et surtout l’envie retrouvée, ravissant nos mirettes d’un game intense. Face à une certes très faible équipe d’Heredia, qui ne se sera procurée que deux actions dangereuses, la très jeune et inexpérimentée ligne défensive a montré une grande maturité et surtout sa véritable valeur. On peut cependant s’étonner des entrées de Di Vaio et Mapp à l’heure de jeu, preuve que Schällibaum croyait dur comme fer à l’exploit, mais qui pourraient être préjudiciables pour le sprint final vers les Séries. Pour ce qui est de la Ligue des Champions, la Coupe des Voyageurs 2014 nous permettra d’y refaire un tour. Présentement, à San Jose ou Heredia la qualif’, avantage Heredia.

 

Le tableau

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Un pack de Montréal

Evan Bush (3/5) : Moins impérial qu’à l’habitude, Evan a parfois eu besoin des retours in extremis de ses défenseurs pour s’en sortir. Ce qui ne l’a pas empêché de faire ses 2, 3 arrêts déterminants.

Karl Ouimette (4/5) : L’orifice de son côté est resté bouché 90 minutes. Pas un débordement n’est pas passé, et il est même venu prêté main-forte dans l’axe dans les situations les plus critiques.

Wandrille Lefèvre (5/5) : Le jour et la nuit. Sa dernière performance, au match aller, avait clairement inquiétée. Ce fut l’inverse complète mardi. Serein comme jamais, il a formé une paire parfaite ou presque avec Camara.

Hassoun Camara (4/5) : Propulsé patron de la défense et grand frère de ses coéquipiers derrière, Hassoun a réalisé une performance de grande qualité, n’hésitant pas à replacer ses partenaires.

Maxim Tissot (4/5) : Comme Wandrille, Maxim a réalisé un gros match après sa performance scandaleuse au Guatemala. Comme quoi, dans un contexte favorable mais dans un match pas forcément facile, il est bien présent.

Collen Warner (2/5) : Collen se bat, Collen défend, mais Collen n’a juste pas le niveau pour tenir le milieu défensif à lui tout seul. Résultat, les seules attaques guatémaltèques sont venues plein axe. Dangereux.

Felipe Martins (3/5) : S’il a parfois rechigné à faire le travail défensif, excusable car le mec bourlingue depuis un moment, il a été de la construction d’un grand nombre d’occasions montréalaises. Il pourra soufflé samedi car suspendu.

Sanna Nyassi (3/5) : Sanna est un superbe tout-droit, mais quand il déborde il fait mal. Ne lui demandons pas non plus de ne pas glisser quand il dribble, mais dans ce genre de match, il peut faire l’affaire.

Andrea Pisanu (2/5) : Occasion magnifiquement manquée par Andrea de se mettre en avant. Souvent titulaire dans les turn-over, il ne pèse jamais vraiment sur les rencontres. En tout cas moins que quand il est utilisé comme joker.

Daniele Paponi et Andrew Wenger (2/5) : La paire d’attaquants de l’Impact s’est créée un nombre d’occasions hallucinant. Mais, à l’arrivée, Montréal n’aura inscrit que deux buts sur la grosse douzaine d’occasions qu’il a obtenue. Bien insuffisant pour Papo et Wenger, étant donné qu’ils se sont partagés la majorité de ces opportunités. À noter le replacement très intéressant de Wenger sur un côté après l’entrée de Di Vaio, plutôt wing-man donc, que cock-blocker comme Daniele.

 

Substituts

Marco Di Vaio (3/5) : Marco avait dit samedi dernier : « Ce soir, le ballon ne voulait pas rentrer ». Pas sûr qu’il ait changé de credo après ce match. N’aurait pas dû rentrer.

Justin Mapp (2/5) : Il n’a pas eu l’influence escomptée à son entrée, mais il faut dire que l’Impact n’avait pas forcément besoin de lui pour se créer des situations. N’aurait pas dû rentrer.

Blake Smith (non noté) : 10 petites minutes, pas assez. Aurait dû rentrer plus tôt.

 

Les faits saillants sont disponibles en vidéo et en musique ici 

http://www.impactmontreal.com/fr/news/2013/09/highlights-montreal-impact-2-0-cd-heredia

 

À tantôt, soit samedi 28, pour un nouveau voyage au superbement anal Toyota Park du Fire de Chicago, qu’ils auront, je l’espère, au cul (le Fire, par le Park ni la Toyota… quoique).

Becs anaux.

Mauricio Vincello.

 

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