Jean Paul Hoth is alive et écrit à Jean-Michel Aulas

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Jean-Paul. Hot.

Salut les p’tits loups.
Rassurez-vous, je vais bien. C’est juste que j’ai des choses importantes à faire pour retrouver la paix intérieure, et je parle pas de mon colon du Christophe, et c’est pour ça que j’ai été libéré tout seul de l’hôpital.
J’ai appris que Jean-Mimi allait pas fort et qui commençait à faire n’importe quoi. Une hache. Donc, ni une ni deux, j’ai décidé de lui écrire pour qu’ils s’arrêtent à temps.
à plus les copains.
Vot’ copain Jean-Paul.

Mon cher Jean-Michel,

ça va peut-être te faire bizarre que je me permette de t’appeler Jean-Michel et même que je te tutoye, mais à force de t’avoir vu à la radio et entendu à la télé, j’ai l’impression qu’on se connait tellement bien, même si t’as jamais répondu à mes protestations ou à mes acquiescements, que ça m’est impossible de vous vouvoyer. Enfin, si, là, j’ai réussi, mais ça fait bizarre dans ma tête et mon médecin m’a toujours dit qu’il fallait pas que je me sente bizarre dans ma tête. Alors je vais arrêter.

Mon petit Jean-Mimi donc, je me permets aussi de t’écrire parce que je sais que tu files un peu un mauvais coton en ce moment, et je pense être pas trop mal placé pour te donner un peu de bâume badaboum dans ton petit coeur qui fait boum. Prends cette lettre que je t’écris comme un grand câlin du Jean-Paul comme à l’époque où tu pouvais serrer fort ton doudou avec tes petits bras maigres.

Mais je manque à tous mes devoirs, comme quand j’allais à l’école, en oubliant de me présenter davantage. Note que ce n’est pas essentiel parce que la cause pour laquelle je t’envoie ce courier est bien plus importante que ma modeste personne. Mais comme je te le disais, je suis bien mieux placé, par exemple que tes avocats, pour te dire clairement que là, Jean-Mimi, tu déconnes.

Je suis suffisamment âgé, et je connais bien plus que suffisamment le football ou le monde de la ligue 1; qui sont deux choses bien distinctes, il faut aussi savoir le reconnaître; pour avoir vu ta belle ascension dans ce monde difficile et, plus que ton admirable travail, ta véritable oeuvre qu’est l’Olympique Lyonnais. Je me souviens avec émotion de ton arrivée à la tête d’un club endetté dont tout le monde se foutait, toi affichant alors une ambition qui semblait démesurée, gravissant peu à peu les échellons, gagnant davantage de confiance et maîtrisant de mieux en mieux la chose médiatique. Et je vois bien que t’as écrit de ta plume de gestionnaire spécialisé dans le domaine de l’informatique une des pages les plus marquantes du football français. Rien que cela impose le respect. Alors les plus taquins peuvent toujours t’attaquer en y évoquant un manque de romantisme des plus idylliques et quoi de plus logique de la part d’un comptable en informatique. Mais moi, c’est sûr, j’ai pas fait des trucs aussi classes. Moi je suis un peu ‘just’.

Je comprends tout de même à quel point la situation t’es plus insupportable maintenant que tu es confronté à tant de difficultés en ces temps de crises, à la fois économiques, mais bon, ça j’y comprends rien, alors, je vais m’abstenir comme quand j’étais à l’hôpital; et sportives, et là, en revanche, je suis bien au courant de la chose, parce qu’à l’hôpital, j’avais rien d’autres à faire que de voir rmc et d’écouter canal sports, foot+ et tout le toutim. Il faut bien comprendre. Vu que c’était prévu que j’y reste un petit moment, c’était pas possible que j’écoute ce qui se passe dans le monde, parce que ça m’aurait donné aucune envie d’en sortir. Le médecin, il m’a dit qu’il était important de me concentrer sur quelque chose de globalement neutre et de chercher à toujours en ressortir le positif. Sans prévenir, comme quand je devenais violent, j’ai pensé à la ligue1. Mais j’ai changé depuis. Le Dr Youri Di Vago est un bon médecin.

Donc c’était pour te dire que je compatis sincèrement à ta souffrance du moment et à tous tes doutes qui te font entendre une petite voix dans ta tête qui te dit : « mais pourquoi viennent-ils à moi pour mourrir ? ». Je comprends qu’avec un recrutement violemment raté ces dernières années, en tous cas niveau rapport qualité/prix, et une absence de titres des plus lourdement pesantes, tu l’aies un peu mauvaise. Surtout que ces enfoirés de média arrêtent pas de se foutre vicieusement de ta gueule alors que c’est quand même à cause d’eux que t’as misé autant sur le fils bourre-cuff, qu’est sûrement pas un mauvais bougre, mais quand je vois que c’est encore son papa qui vole à son secours quand il se fait tacler par le fils Maldini, je me dis clairement qu’Aulas vient pas d’acheter l’as des as. Et, ça, c’est pas les média qui me l’ont soufflé puisque je m’en suis totalement émancipé depuis que je me suis libéré tout seul. Même avant en fait. Je me souviens subitement que pendant la coupe du monde, un peu contrarié par la mauvaise foi de Daniel Riolo, j’avais explosé ma radio contre le mur. Ça avait même fait peur à mon coloc de l’époque en pique, Régis. Mais je m’en foutais, parce que je l’aime pas Régis.

Non, c’est depuis que je me suis libéré tout seul que je cherche à m’ouvrir aux autres et plus seulement à les ouvrir eux-mêmes. Donc, j’ai quand même de tes nouvelles de temps en temps par de nouveaux intermédiaires : les vrais gens. C’est eux qui m’ont appris que t’allais pas fort, que t’avais insulté le Vincent et son « Ray » Duluc, que t’étais même allé jusqu’à gifler un supporter d’Arles-Avignon. Là déjà, Jean-Mimi, tu commences à déconner. Déjà un supporter d’un club double, c’est qu’il doit être saoûl. Et puis crois-en le médecin qui m’a guéri, s’adonner aux pulsions les plus violentes les soulagent dans un premier temps mais les développent au point qu’elles reviennent toujours plus fortes.

Pour ta tirade à l’égard de la plus belle plume du torche-cul sportif, c’est à dire celle qui te titille la rosette quand tu t’essuies; là, je t’avouerai que c’est moins grave en soit. Il y a de quoi en vouloir à un journaliste d’un journal lisse qui cherche à se donner du goût malheureusement en agitant plus de l’excrémentiel qu’un fin et délicat parfum d’un jardin en fleur ou d’une authentique charcuterie. Mais ce qui me gêne un peu, c’est que tu rentres dans leur jeu, non plus en menant la danse mais en t’exposant à de pénibles conséquences. Je croyais y cerner une volonté à les inciter de la sorte à ne plus parler du terrain et de la nullité du jeu produit en 3 ans de puelisme, ce qui me semblait risqué mais bien joué, jusqu’à ce que j’apprenne ta nouvelle connerie. Et là, je me suis dit, c’est sûr, tu déconnes.

Je m’étais mis en route vers Marseille pour voir la tante de mon ex coloc Manolo. Manolo, je t’en ai pas encore parlé, c’est un bon ami. Bon, Manolo, comme sa tante est née à Marseille, bien sûr, il supporte l’om, mais il lui arrive d’avoir d’excellentes idées comme… attends non, pas celle là, tu peux pas comprendre.

Enfin bon, je m’étais mis en route vers Marseille pour voir la tante de mon ex coloc Manolo, avec qui je me suis un peu rouspetté par le passé, dans l’intention de retirer la roupette qui flotte dans le potage de notre amitié et alors que j’arrivais en la capitale de ton empire OL, j’appris en savourant mon café matinal que t’avais porté plainte contre deux gamins dont l’humour t’échappe. Si j’ai bien tout compris, tu leurs reproches d’avoir diffusé une caricature de toi peu flatteuse où on tu endosserais le rôle d’Hitler. Bien entendu, ce n’est pas gentil et pas rigolo. Mais je m’étonne que tu puisses réagir de la sorte.

Et en y réfléchissant, je me suis rendu compte que s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait mieux te conseiller que Bernard Lacombe ou tes avocats sur ce que tu t’apprêtes à faire, c’est bien moi. Nos trajectoires sont assez similaires si on regarde bien. Bon, sauf que moi, j’ai jamais eu d’ascension, ma vie n’était qu’une longue chute avant que je me reprenne en main. Mais comme ta chute est beaucoup plus subite que la mienne, qui d’ailleurs remonte lentement, nos courbes sont amenées à se croiser, et je tiens dès lors à te prévenir mon petit Jean-Mimi.

J’ai vécu longtemps avec le poids des accusations et des calomnies comme quoi, je serai un monstre et tout ça. Alors qu’en fait non, j’ai bon fond, c’est juste la petite voix dans ma tête qui m’a poussé à faire des choses que je regrette. Donc, arrête d’écouter ces petites voix, même quand elles t’insultent.

Il m’est arrivé également de bailloner deux ou trois trentaines de personnes sous prétexte que leurs voix m’empêchaient de dormir après, la nuit quand je voulais dormir et que là à l’instant, je préférais entendre le silence alors que je m’aventurais en des contrées rarement voir jamais explorées. Ben, en fait, ça aussi, je regrette.

Il m’est arrivé de faire du mal moi aussi à des enfants qui ne le méritaient pas. Excusez-moi encore les P’tits loups, je me rendais pas compte. J’aurais jamais dû. Je me suis trompé de cibles et de rôle. Comme toi, maintenant.

En fait seule grosse différence entre nous, moi, j’ai jamais trop cru en la justice de mon pays. Mais bon, ça, c’est secondaire. Tout ce que j’ai à te dire mon petit Jean-Mimi, c’est que je te vois en train de faire une très grosse connerie, que tu t’en prends à des innocents et que t’es en train de gaspiller ton énergie au service du mal. Tu donnes du poids aux arguments de tes ennemis en te comportant en tyran, comme moi je me suis trouvé à faire des choses monstrueuses pour vérifier que j’avais encore une conscience. Tu les rends plus forts, car tu gonfles leur rang, alors que toi-même, tu t’affaiblis dans la colère. Reprends-toi maintenant, il en est encore temps.

Si t’as des questions, écris au Dr Di Vago d’horsjeu.net, il donne d’excellents conseils. En tous cas des biens meilleurs que le Père Michaud à qui je me confessais quand j’étais encore en culotte courte et avant qu’il n’aille en prison.

À plus le p’tit loup.

Ton nouveau copain Jean-Paul.

7 thoughts on “Jean Paul Hoth is alive et écrit à Jean-Michel Aulas

  1. Madame, Monsieur,

    Nous constatons avec regret que cet article bafoue l’honneur de M. Jean-Michel Aulas en insinuant qu’il est atteint, comme M. Jean Paul Hoth, de schizophrénie.

    En conséquence, nous vous mettons en demeure de supprimer cet article dans un délai de trois jours à réception de la présente.

    A défaut, notre service contentieux se chargera d’en obtenir le retrait par voie de justice.

  2. oui!!! enfin de retour Jean-Paul. Quelle joie.
    Bon rétablissement.

    En attendant voilà une lettre fabuleuse, exquise par moments. Juste une chose, mon Jean-Paul, tu ne pourrais pas convaincre ton docteur de se contenter de faire ce qu’il sait le mieux, soigner les gens un pepsico pattes, et de ne pas gaspiller son énergie à vouloir remplacer l’irremplaçable, ta plume mon Jean-popo.

  3. Maître Enfoiros,

    Auteurs de travaux sur la psychiatrie et, plus généralement, le traitement de la maladie mentale par les systèmes de pouvoir, nous nous étonnons que vous puissiez considérer un diagnostic tel que la schizophrénie comme une atteinte à « l’honneur de Jean-Michel Aulas. »

    Si le Droit fixe les lignes de force d’un système disciplinaire, la maladie mentale et ses formes associées sont l’expression de lignes de fuite qu’emprunte le sujet-schizo pour convertir désirs en délires.

    Conscients que l’assimilation par votre client du poing Godwin national-socialiste représente un préjudice non négligeable, nous vous conseillons toutefois d’adopter une ligne de défense plus en adéquation avec la rigueur scientifique, valeur de référence de nos sociétés occidentales.

    A défaut, le service règlement des contentieux s’occupera de vous éduquer à l’honneur, la schizophrénie et la paranoïa.

  4. Bravo M. Hoth quel beau travail! quelle belle copie! Si c’était pas une nouvelle pièce au dossier que Me Jacubowicz va ajouter à charge contre horsjeu.net, je ne saurais qu’applaudir des deux mains. Tous je les ferai enfermer, TOUS!

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