Après avoir cru prendre un rendez-vous avec le soleil dimanche dernier, le Stade Rennais s’en est surtout pris plein la lune sans parfaitement réaliser le pourquoi du comment. Les optimistes mous avaient laissé entendre que le podium ne serait finalement pas pour cette année, provoquant les rires et les « je vous l’avais bien dit » des pessimistes durs alors que les optimistes moyens rappelèrent qu’avec « l’Olympicon-bière » de ce soir, Rennes était loin d’avoir dit son dernier mot dans la lutte pas tout à fait finale.

Refusant les étiquettes, à part celle de son slip, Roazh Takouer ne participa pas trop aux débats, trouvant de toutes façons qu’il faisait trop froid et que si janvier avait pris fin, son hibernation pouvait encore se prolonger.

Le froid justement, il en était question plus que jamais pour le SRFC qui se rendait à Vladivostok, qui n’a rien à voir avec le Woodstock soviétique, y affronter l’AS Nancy Lorraine de Jeannot Fernandez. Ça promettait pas du beau football. D’ailleurs pour rappel, c’est la troisième fois que les deux équipes s’affrontent cette saison, et les deux premières avait montré une large supériorité rennaise dans le jeu les deux fois, et seulement en coupe quant au score.

Les temps changent, l’AS Nancy-Lorraine a moins une tête de relégables qu’avant, et surtout la belle pelouse de la route de Lorient est cette fois-ci remplacée par un horrible terrain synthétique à moitié gelé. Deuxième changement est pas des moindres : l’horaire. Réalisant que jouer à 19h00 en plein hiver en Sibérie n’était pas une très bonne idée, la ligue décala le match à 15h00 du matin. Ce fut bien trop tôt en cette période d’hibernation pour faire autre chose que voir le match avec le café d’abord devant son ordinateur.

 

Konpozision

Première titularisation de Mevlut cette saison en championnat. Toutes nos félicitations. Il sera soutenu par Féret, Pitroipa de retour de CAN et Brahimi, auteur d’un très bon match sur cette pelouse, enfin pardon sur ce machin-là, l’an dernier. Surprise donc, Kembo est sur le banc. Les problèmes de riches qui commencent.

A la récupération, c’est Pajot qui a été aligné aux côtés de M’Vila. L’autre homme en forme de l’équipe, Doumbia, mis sur le banc, c’est sans doute une façon de rappeler que Rennes va jouer mardi et que le turn-over est de mise comme à l’époque où on jouait l’E.L., mais sans qu’on ait la moindre nouvelle de Stéphane Dalmat.

En défense, pas de Captain Kader, qui va devoir s’arracher pour prendre sa place à l’un des deux membres du duo Kapam-Biyik.

 

Ar Matc’h

On va faire dans l’acad’ old school, c’est à dire sans live en retard.

Rennes a la balle, mais Nancy se montre plus conquérant et plus dangereux. Bien qu’une certaine incapacité à cadrer relativise considérablement la notion de danger. Côté breton, on se procure quelques demi-occaz sur des inspirations de Féret. C’est à peu près tout ma petite dame.

La deuxième mi-temps est encore pire que la première, mais quand même moins pire que le terrain en lui-même. Les glissades se multiplient, les occasions rennaises se raréfient et c’est même Nancy qui aurait pu/dû l’emporter si les gants magiques de Billy Costil n’avait pas préservé la virginité de la rondelle rouge et noire, si toutefois le terme virginité peut se limiter à une soirée.

Score final 0/0. Match sans grand intérêt qu’on s’empressera d’oublier mais résultat qui semble confirmer que le podium est loin. Il est toutefois évident que la vraie rencontre qui attend les Rennais est la réception mardi d’evian-Thonon-Ajax-PQ-Soupline. Au bout de ces 90 minutes, deux exploits à réaliser pour les Rennais : la première qualification du SRFC antonettien en ¼ de la belle coupe nationale, et la première défaite de Pablo Correa à Rennes en tant qu’entraîneur.

 

Les gars du stade

Juste Wide ayant dit du mal de l’album « Sea Change », Roazh Takouer a décidé de placer cette académie sous les mélodies et arrangements de Beck.

Costil 6/5 : Impeccap’ durant la première mi-temps, Billy a réalisé un arrêt magistral en 2E, comme pour dire qu’il ferait le même que celui de Banks sur Pelé en claquettes, même sur un terrain gelé. Ecartant du gant la menace, on pourrait même dire qu’il en a profité pour balayer ainsi du revers de la main la très éventuelle concurrence d’Abdoulaye Diallo que personne de sérieux ne pouvait réellement envisager. Bref, en ce dimanche de janvier, Billy est notre soleil.

Danzé 2/5 : D’un point de vue comme un saint bol de cidre de Cornouailles, il a perdu à peu près tous ses duels face à Mollo, signe peut-être que Rennes a manqué de puissance. Et puis pour être sûr que d’autres l’ont aussi mis à l’amende durant la rencontre. D’un point de vue mais alors pas du tout comme un saint bol de cidre, il n’a cessé de proposer des solutions quand il le pouvait. Malheureusement, ses centres ont bien trop rarement abouti à quelque chose d’intéressant. Bref, un match où il a dû se sentir aussi seul que dans un bad trip de muzerfucker.

Apam 2/5 : Il a commencé très fort durant le premier quart d’heure, puis il a ensuite surtout cherché à limiter les dégâts mais le duo Mollo-Niculae lui a posé pas mal de difficultés. Il s’en sort avec les honneurs tout de même, mais on se demande finalement s’il ne valait pas mieux garder Jean-Mamelle à droite pour mieux couvrir Danzé et ses difficultés à contenir les offensives nancéennes sur son côté. La bonne nouvelle, c’est que cette fois-ci, il n’a pas trompé son propre gardien. Pas si perdador le Onyekachi.

Kana-Biyik 3/5 : Les adversaires ayant globalement compris qu’ils ne passeront pas de son côté préfèrent insister ailleurs. Du coup, Jean-Mamelle a passé une après-midi relativement pépère, sans en profiter pour apporter des solutions offensives, qu’il semble réserver à ses fans de plus en plus nombreux RDL. Devenant de plus en plus patron, nous sommes en mesure d’affirmer que l‘âge d’or passera par le règne de Jean-Mamelle.

KTC 3/5 : Pas à l’aise non plus sur ce terrain, surtout qu’il a eu droit d’évoluer en première mi-temps dans le couloir le plus gelé. Ça s’est ressenti sur son rendement offensif, le jeu rennais violemment à droite. Ça s’est aussi ressenti dans son nombre de gamelles et autres glissades, qui n’étaient pas sans rappeler une émission des Jack-Ass. Passé à droite en fin de rencontre, il a tenté deux centres contrés par Bakar, ce qui n’a rien de très glorieux non plus.

M’Vila 2/5 : Le mighty good leader du SRFC a connu quelques belles gamelles aussi et les pires difficultés du monde à prendre le meilleur sur Niculae, probablement le meilleur joueur de champ sur le terrain, et la Breizhou n’aurait jamais cru écrire ça un jour. Il n’a pas pu imposer sa patte durant cette rencontre. Trop beau pour un terrain pareil.

Pajot 3/5 : En étant averti logiquement dès la 13e minute, ça partait mal pour le petit Pajot, titulaire presque surprise au milieu. Mais il est resté concentré, faisant à peu près ce qu’on lui demande, nous gratifiant de bons gestes défensifs. Offensivement pas grand chose. Disons que s’il n’a pas marqué de points dans son duel à distance avec Doumbia, il n’en a pas perdu non plus au point qu’on puisse réenvisager une titularisation de Tettey.

Pitroipa 2/5 : Beaucoup d’activité défensive, plus que d’habitude, beaucoup moins de dribbles réussis que d’habitude, mais on peut encore accuser le terrain. Et on ne vous parlera pas du choc thermique dû à son retour de CAN. Enfin, si, on vient d’en parler en fait. Globalement, une prestation stérile mais encourageante vu la condition. Il fera danser des Hauts-Savoyards sous le soleil des tropiques bretons mardi prochain.

Féret 2/5 : Des beaux gestes en première mi-temps qui auront presque réconcilier le football avec un match à Nancy en plein janvier. Une reprise du plat du pied en première intention cadrée, une louche pour Mevlut histoire qu’il touche un ballon dans le match (Juju est majestueux), un décalage parfait pour Danzé… Mais comme tous les mecs qui ont la classe, il a beau avoir des ailes, il est un peu paresseux sur les bords et a totalement disparu en 2e mi-temps.

Brahimi 1/5 : Enormément d’activité. Surtout derrière, un peu devant, mais jamais dans la zone qu’il était censé occuper au point que Luc Sonor l’a pris pour un milieu relayeur. Deux jambes comme turntables, un sens du dribble pour le mic’, mais n’a vraiment pas compris où la partie devait avoir lieu. Sorti fâché à la 60e, sans doute contre le terrain qui l’a empêché d’exprimer pleinement son potentiel. Néanmoins, il n’y a rien d’inquiétant. Au contraire même, puisqu’il a encore tenu.

Erding Non Noté : Match « ouhou les copains, je suis là!!!! », à peu près impossible à noter. Comme un saint bol de lait de chêvre, le site LFP nous signale qu’il a touché 22 ballons dans la rencontre, plus petit score pour les 22 titulaires, et chiffre quand même qui a la classe (Trégor exclus). Interviewé en fin de rencontre, il a trainé un peu son blues pour avoir bu la tasse durant cette rencontre, où, comme à une soirée club de catholiques, il n’avait pas grand chose à tirer. En plus, les commentateurs s’obstinent à l’appeler Mevloute. Est-ce qu’ils disent Tourquie aussi ?

 

Les entrées en jeu

Kembo -61e pour Brahimi – 3/5 : Entrée intéressante puisque ça a permis d’étirer un peu le jeu devant et de se procurer au moins une occaz. Sera décisif une autre fois en revanche.

Doumbia – 76e pour Féret – 3/5 : Entrée très utile, puisqu’elle a permis de remonter le bloc et d’arrêter de concéder des occasions qui devenaient de plus en plus chaude. Le principal problème restant qu’il avait peu de chances d’être décisif offensivement une 2e fois en 6 jours alors qu’il ne l’avait encore jamais été avant la semaine dernière.

Mavinga – 78e pour Danzé – Non noté : Entré pour que KTC passe côté droit et qu’on ferme les vannes. Les Nancéens n’ayant pas pensé à changer de côté, ça s’est en effet avéré payant.

 

Les autres apparitions

L’horaire 2/5 : 15h du matin, c’est pas une super horaire pour voir le match. Ou alors ça veut dire qu’il faut boire des bières totalement à jeûn, et ça dès 15h, ça nique la journée. Ou alors, ça veut dire qu’il faut manger costaud dès le matin, mais Roazh Takouer aime les réveils en douceur, et donc plutôt crêpe et 4quarts au caramel au beurre salé que galette saucisse. Ou alors, il va falloir aménager l’hygiène de vie. Bref, c’est aussi compliqué que jouer au football selon Moussa Maazou.

Sébastien Puygrenier 2/5 : Autant il avait été sympa en coupe, autant là, il n’a pas laissé grand chose passer, surtout pas les centres de Danzé, et nous a donc grandement compliqué la tache. Bon, ce n’est pas non plus Stéphane M’Bia, hein. Depuis que l’ASNL a abandonné son 5-4-1, y’a quand même du progrès, et l’équipe affiche de moins en moins un visage de relégué. D’ailleurs, sans Costil, on se serait fait sacrément piquer à force de frotter leur synthé.

Le froid 1/5 : Vu la gueule du temps, faudra pas s’étonner que Roro attaque le whisky d’apéro dès 16h.

 

La non-apparition

Le rein de Fabien Lemoine 3/5 : On demeure sans nouvelle. La Breizhou suspecte André Luiz de l’avoir mangé.

 

Roazh Takouer ne vous offre pas les images. » C’est pas la peine » a-t-il écrit.

Il se rend de temps à autres sur twitter pour parler football et alcool avec tout le monde, et raconter des cochoneries avec l’éditeur, ce bel homme.

4 thoughts on “La Breizhou Académie note Nancy-Rennes (0-0)

  1. Bon de toute façon, le football sur synthétique gelée, j’ai essayé, ça ne fonctionne pas alors autant écouter Beck.

  2. Le chardon qui se réveille en hiver, on aura tout vu. Sale match de notre part, tant pis pour les buveurs d’eau, on se vengera contre eux.

  3. pas un temps pour les bretons de l’afrique noire ca, appellés communément SRFC.. Comme un symbole d’un 1/8eme d’Europa League en Europe de l’est contre des tocards, que vous auriez foiré comme des connards, si vous la jouiez encore.
    c’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet mon roro.
    ps : répond à mon mail Fesse bouc stp !

  4. Nancy est immortel. Le chardon renaît de ses cendres comme le phénix dans l’azur, qui, après s’être brûlé les ailes pour avoir voulu monter trop près de l’astre du jour et du beau jeu, comme l’orgueilleux Icare, tombe dans les profondeurs de l’implacable classement pour se relever grâce aux besogneuses vertus d’un football de bourrins, et reprend son vol argenté dans l’aube aux doigts de rose, tel l’agile martinet qui tournoie autour du clocher de nos églises de campagne; et Jean Fernandez a le même ténébreux destin que l’autre, là, qui remonte son caillou qui n’arrête pas de tomber; et nous ne parlerons plus du lâche Pablo, qui a cédé si facilement aux sirènes dorées d’une eau minérale, alors que nous buvions de la bière. C’était la comparaison homérique incomplète du jour.

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