La Coupe du Monde parallèle de Barnabé la plume

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Retour sur la crise et retour sur le déroulement du match de ce soir…

La fin du 1er tour de l’Equipe de France : Requiem for a dream

Jeudi 17 juin, 23h59. Quartier général de l’Equipe à Knysna, Afrique du Sud. Cellule de crise, réunion d’urgence. Dans une pièce faiblement éclairée et une ambiance enfumée, Vincent Duluc, Régis Testelin et Sébastien Tarrago sont assis autour d’une table de travail. Dans un coin de la pièce, Hervé Penot est affalé dans un fauteuil, avec un joint quasi épuisé au coin de la bouche. Il fixe le plafond – dont la totale platitude n’est pas sans rappeler les plus belles pages de Pierre Ménès- tout en réfléchissant à la possibilité de donner un cours « Afrique et globalisation, enjeux et tendances profondes» à Sciences-po.

Cachant difficilement sa satisfaction face à un triomphe qu’il sait inéluctable, Vincent Duluc entame d’un air solennel :

« Messieurs, si je vous ai réunis ce soir un peu à l’improviste, c’est que l’heure est grave. D’après des sources extrêmement fiables, j’ai appris que… (gros soupir et sourire involontaire) et bien j’ai appris, tenez-vous bien – Hervé, tiens-toi un peu mieux- qu’à la mi-temps du match de ce soir contre le Mexique, Anelka a insulté Domenech. Par pudeur, je ne prononcerai pas les mots utilisés, alors je vous les ai préparés par écrit. »

Un à un, les journalistes présents prennent connaissance du billet préparé par Duluc. D’une voix basse, sur un ton très posé, Tarrago articule :

« C’est énorme…Ca y est. Cette fois on le tient. D’un coup, il va payer pour tout ce qu’il nous a fait subir le Raymond. » Et, posément, il entonne sur un air de Brassens :

« Quand je pense à Raymonde / je bande, je bande / quand je pense à Domenech / je bande sec.»

Testelin ne dit mot mais un sourire mi-jouissif mi-carnassier se dessine lentement sur son visage. Il finit par lâcher :

« Cette fois, ce sera direct notre Une. Pas de guillemets, pas de points de suspension. Tel quel. »

Duluc poursuit :

« On lance la une là-dessus, vous êtes d’accord ? »

Unanimité.

Dans un éclair de lucidité qui le frappe une fois toutes les années bissextiles, Hervé Penot lance du fin fond de son fauteuil et de sa décrépitude intellectuelle :

« Dis, Vincent…comment tu l’as su ? Je veux dire, qui est ta source ? »

Bref moment d’hésitation de Duluc :

« Euh… j’ai eu Zahia au téléphone. »

« Ah bon ? Et elle, elle l’a su comment… ? » demande Penot, de plus en plus surpris.

« C’est Ribéry qui lui a raconté. Ils sont toujours en contact.»

Testelin s’interroge encore :

« Oui, et elle a ton numéro et elle a pensé à t’appeler pour balancer ? »

Visiblement embarrassé, Duluc expédie le sujet en marmonnant :

« Non, c’est moi qui l’ai appelée…pour un autre truc, m’enfin c’est pas la question…enfin je veux dire j’avais tablé sur le fait qu’elle aurait toujours des contacts à l’intérieur du groupe, donc je l’ai appelée au cas où elle aurait du lourd…et croyez-moi elle a du lourd. Enfin bon, bref. Il faut appeler Pénélope, la stagiaire, et lui dire de transmettre la une au service impressions. Moi, j’écris l’article maintenant et Régis, tu peux faire un encadré sur le doigt d’honneur de Gallas à Astorga s’il te plaît ? Ca complètera le tableau. »

« Je m’y mets de suite. Ca va saigner maintenant, ils vont payer au centuple ces quatre années d’humiliation. »

Dès le lendemain matin à l’aube, le scandale éclate partout et secoue la France du foot comme jamais auparavant.  Pénélope, la stagiaire, présente avec fierté à Duluc les résultats de l’analyse sismique : puissance 11 sur l’échelle de Touboul, qui pourtant ne compte que 10 unités.

Les réactions fusent. Luis Fernandez déclare sur RMC à propos de l’image du foot français :

« C’est une image au jour d’aujourd’hui qu’elle est relativement pas belle. »

Eugène Saccomano – qui atteint un 9,5 sur l’échelle du vrillage de tympans, dite échelle de Sharapova- interroge Rémy Ngono sur l’image de l’Equipe de France vue d’Afrique. Ce dernier déclare :

« Certes, mais lorsque le sage s’attaque au babouin avec un bambou seul le hibou s’étonne que la cigale surpasse le lièvre pendant que les hyènes hurlent dans la Vallée des Lions Vaillants un soir d’hiver austral pluvieux. »

Il est 10h ce vendredi 18 juin, réunion de crise entre joueurs et Raymond Domenech, dans la forteresse de l’hôtel Pezula de Knysna. Domenech appelle le service de sécurité de l’hôtel :

« Activez les barbelés électriques. »

En bon capitaine, Evra prend la parole :

« Il faut faire quelque chose. C’est pas possible que des trucs comme ça sortent dans les journaux… »

La porte s’ouvre et J.J. Abrams, le producteur et scénariste de la série « Lost » entre dans la pièce avec un dossier sous le bras. Il en tend un exemplaire à Domenech :

« Monsieur Domenech , voici le scénario que vous m’aviez commandé. J’ai déjà donné une copie à Monsieur Escalettes. »

« Thank you, J.J. A bientôt. »

Une fois J.J. hors de la pièce, silence dans la pièce. Jean-Pierre Escalettes arrive l’air hagard, complètement essoufflé, la cravate défaite et il annonce tout de go à Nicolas Anelka :

« Fais tes valises, t’es exclu, tu prends le premier avion ».

Consternation et silence gêné. Anelka sort sans un mot. Ribéry se rappelle soudain avoir appelé Zahia pour lui raconter l’incident. A cran, il se mord la lèvre jusqu’au sang. Domenech observe la scène en silence, assis un peu à l’écart.

Une fois Anelka sorti de la pièce, Gourcuff prend la parole :

« Les gars, et si on essayait… »

A bout, Ribéry lâche :

« Hé, le beau gosse, là ? Tu la vois ma cicatrice, hein ? Tu la vois ? Tu l’ouvres encore une fois et je te fais la même, ok ? Et crois-moi, après, même toi tu seras obligé de les payer, les gonzesses. ».

Toulalan et Lloris échangent un regard affligé. Lloris fixe Ribéry d’un regard rappelant à la fois Anthony Hopkins dans le Silence des Agneaux et Jack Nicholson dans Shining. Tout le désespoir du monde se lit sur le visage d’Evra, qui laisse échapper une larme. Domenech observe en silence. De surprise, la mâchoire d’Escalettes touche par terre.

Gourcuff retente sa chance :

« Non mais, ce que je veux dire c’est que … »

Ribéry explose et se jette sur Gourcuff. Parade de Lloris, qui avait bien anticipé. Avec Toulalan parfaitement placé en couverture, Ribéry est immobilisé par terre.

Scandalisé par cette tentative d’agression, Escalettes prend fébrilement son téléphone pour prendre conseil auprès de ses conseillers. Gérard Houllier, Noël le Graët et Michel Platini lui suggèrent unanimement d’exclure Ribéry de l’équipe. Mortifié par l’ampleur de la sanction, dépassé par la pression, jetant des regards apeurés autour de lui et cherchant sans succès un soutien auprès de Domenech, Escalettes finit par s’approcher de Ribéry à terre. La voix tremblant à la fois de panique et de rage, il lui annonce :

« Fais tes valises, tu prends le premier avion. »

Toulalan offre ses services :

« S’il faut, je le ramène à Brest à la nage, je serai de retour à temps pour le match contre l’Afrique du Sud. »

Domenech demeure silencieux. Gallas, qui n’avait pas dit un mot à quiconque depuis 48h, se lève soudain de sa chaise mais prend appui un peu trop brusquement sur son mollet gauche:

« Aïe ! merde…j’espère que c’est pas…bon mais vous ne croyez pas être un peu trop sévère… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase que le Président de la Fédération, totalement hors contrôle et avec un épais filet de bave au coin de la bouche, lui jette la première valise à portée de main :

« Tiens, prépare la tienne, toi aussi !»

Gallas et Ribéry sortent de la pièce dans un silence plus assourdissant qu’un essaim de vuvuzelas dont le son répercuterait les commentaires de Christian Jeanpierre. Personne n’ose bouger et c’est très pénible pour Mathieu Valbuena, qui a envie très fort de faire pipi.

« Voilà, nous ne sommes plus que 19. Mais ça ne nous empêchera pas de gagner…», tente Domenech sans grande conviction.

En route vers l’aéroport, Ribéry appelle Zahia et lui raconte tout. Vers 14h, le site de l’Equipe fait état de rumeurs sur l’éviction de plusieurs joueurs en plus d’Anelka et propose :

« Votez par SMS pour le joueur que vous souhaitez voir exclu de l’Equipe de France :

Pour exclure Ribéry, tapez 1 ;

Pour exclure Gallas, tapez 2 ;

Pour exclure Evra, tapez 3. »

Vers 14h30, Rességuié annonce que l’information est officielle et que c’est une « exclusivité RMC »: Anelka, Ribéry et Gallas sont exclus de l’Equipe de France et l’entraînement de l’après-midi est annulé, les joueurs ayant prévu une réunion entre eux pour « se dire les choses » pendant que Raymond Domenech tiendra une conférence de presse. La France tout entière est sous le choc. Sur TF1 et en direct de Montpellier, Laurence Ferrari interroge un Laurent Blanc livide et amaigri, pour savoir s’il regrette d’avoir accepté le poste de sélectionneur, vu l’ampleur de la tâche qui l’attend. Il se fend d’un : « Bon je crois qu’à partir de là, on jouera pas le titre. » à peine audible, se lève avec difficulté et part d’un pas chancelant. Une heure plus tard, l’entourage de Laurent Blanc commence à s’inquiéter car personne ne semble avoir des nouvelles de Blanc depuis l’interview.

A 16h, Raymond Domenech s’assoit en face des journalistes et perçoit d’entrée que quelque chose est différent. Un détail dans l’ambiance générale. En effet, en plus de l’habituelle excitation du prédateur qui hume l’odeur du sang, les journalistes semblent dégager une incrédulité mêlée à de la consternation. Ce n’est pas pour déplaire au sélectionneur.

« Raymond Domenech, confirmez-vous l’éviction de Nicolas Anelka, Franck Ribéry et William Gallas ? »

« Oui. »

« Pouvez-vous nous en dire plus ? »

« Non. »

« Raymond, pensez-vous… »

Domenech coupe le journaliste :

« Non, je ne pense pas. Et ça vous l’avez décrété il y a longtemps déjà. »

« Oui, mais avez-vous au moins une idée… »

« Non plus. Question suivante. »

« Vous rendez-vous compte que vous devez absolument battre l’Afrique du Sud pour vous qualifier et que vous n’avez plus que 19 joueurs à votre disposition ? »

« Oui et alors ? Le règlement de la FIFA exige une liste de 23 joueurs maximum, personne n’a jamais parlé d’un minimum. Ce qui m’intéresse c’est la qualité, pas la quantité. Et je sens de la qualité, de l’envie, un état d’esprit dans ce groupe, une joie de vivre et d’être ensemble. »

« Raymond Domenech, avez-vous appelé Anelka depuis son éviction ? »

« Non, c’est lui qui m’a appelé de l’aéroport. »

« Que vous a-t-il dit ? »

« Il m’a dit : « Coach, j’aime beaucoup ce que vous faites. » Je lui ai répondu que moi aussi, j’aimais beaucoup ce que je faisais. »

« Raymond Domenech, pensez-vous que tous ces psychodrames étaient vraiment nécessaires, n’aurait-on pas gagné à avoir un climat plus serein ? »

A ce moment précis, John Cleese et Terry Gilliam déboulent dans la salle et se dirigent tout droit vers Domenech. John Cleese lui tend une épaisse liasse de papiers :

« Salut Raymond, désolé pour le retard, voici le scénario que tu nous a commandé. »

« Thank you, John. A bientôt. »

Les deux hommes quittent la salle. Raymond reprend :

« Pour répondre à votre question sur les psychodrames, j’ai lu sur internet qu’il y avait des gens qui écrivaient des scénarios fictifs d’une coupe du monde parallèle. Je mets un point d’honneur à leur compliquer la tâche en leur montrant que leur fiction ne peut même pas approcher la réalité des Bleus. Vous êtes tous journalistes sportifs alors je rappelle qu’approcher, c’est avec deux p. »

Les indignations et les critiques pleuvent sur Domenech, la Fédération française de Football, les joueurs et sur tout le système. Une vague de chaos et d’indignation s’abat sur la France et dépasse désormais largement le cadre sportif. Nicolas Sarkozy demande à Henri Guaino de lui rédiger un « appel du 22 juin où j’apparaîtrais en sauveur de la Nation ». Eric Zemmour estime que l’origine du drame remonte à la création de la SFIO et que la gauche actuelle devra rendre des comptes. Jacques Attali annonce la publication pour le lendemain matin de son nouveau livre : « L’Equipe de France, miroir de la société française: une analyse socio-économique de l’échec ». Guillaume Durand reçoit Dieudonné et Jean-Marie Bigard lors d’un débat sur « Le football : véhicule universel de valeurs ou véhicule de valeurs universelles ? ».  Il interroge Dieudonné sur le doigt d’honneur adressé par William Gallas à David Astorga. Dieudonné se lance :

« On sait tous, aujourd’hui, comment sont traités les Noirs dans ce beau pays de France, alors quand pour une fois on a un journaliste Noir sur une grande chaîne française comme David Astorga, et bien il est regrettable qu’il soit victime d’un geste raciste odieux de la part d’un joueur de l’Equipe de France, d’un joueur censé représenter la France. Et bien, il la représente bien, dites donc…»

Baissant ses lunettes sur le nez parce que c’est comme ça que faisait Pivot, Guillaume Durand intervient :

« Mais, euh…William Gallas, il est Noir lui aussi… »

Nullement désarçonné, Dieudonné enchaîne :

« Mais voyez comment vous êtes, là ! Vous chipotez sur des détails, des détails qui ne sont même pas prouvés en plus. »

Jean-Marie Bigard s’invite dans la conversation :

« Bon, moi je vais te dire un truc, ok. On parle franchement, on est entre nous. Et ben il se trouve que dans ce pays on veut nous faire croire des choses hallucinantes quand même. D’abord le 11 septembre. Et maintenant, Gallas serait Noir. Alors qu’il n’y a aucune preuve scientifique de ça, tu comprends ? Mais aucune ! Des preuves visuelles ? Depuis quand c’est scientifique, ça ? Attention, je dis pas que Gallas n’est pas Noir. Je dis juste qu’on ne peut pas savoir, c’est tout. Et je note que les autorités compétentes refusent un test ADN qui seul nous permettrait de savoir si oui ou non Gallas est Noir. ‘Y a pas anguille sous roche, là ?»

Pendant ce temps et alors que l’on est toujours sans nouvelles de Laurent Blanc, à l’hôtel Pezula de Knysna, la réunion entre joueurs a bien lieu. Appelé de dernière minute par Alain Boghossian afin d’instiller un peu de bonne humeur et de joie de vivre au sein du groupe, Francis Lalanne se tient au centre de la pièce avec une guitare en forme de coq et un chapeau en forme de vuvuzela pour afficher son respect de la culture locale. Patrice Evra et lui s’isolent dans un coin et parlent à voix basse. Cinq minutes plus tard, ils reviennent vers les joueurs et Evra, le visage comme illuminé par une inspiration soudaine, lance :

« On fait grève contre l’Afrique du Sud. »

L’incrédulité se lit sur les visages de tous les joueurs, sauf Govou qui dort.

Evra explique :

« Vu ce que les médias, la Fédé et tout le monde nous fait subir, je voudrais qu’on fasse un truc radical pour marquer les esprits et pour ouvrir la…pour le chemin, euh…»

Il se tourne vers Lalanne qui lui souffle :

« pour ouvrir la voie vers des lendemains qui chantent. »

« Ah, oui, c’est ça, pour ouvrir la voie vers des lendemains qui chantent. »

« Une grève, mais c’est énorme ça… », ne peut s’empêcher de lâcher Malouda, qui apostrophe ensuite Henry : « Thierry, raccroche enfin ce téléphone et vient entendre ça. »

Henry revient vers les joueurs tandis qu’Evra détaille l’idée qu’il a concoctée avec Francis Lalanne quelques instants plus tôt :

« C’est simple : on nous prend pour des chèvres, on nous critique sur nos revenus et sur notre rendement en comparaison. Et ben désolé la dernière fois que ce genre de critiques était adressé à la SNCF ou à l’Education Nationale, ils ont fait grève et ça a marché. Alors moi je propose qu’on se lève et qu’on se batte pour nos droits ! Halte à l’oppression, mes frères ! »

Galvanisé, Patrice Evra se lève comme un seul homme, le poing en l’air :

« Joueuses, joueurs ! On nous oppresse, on nous ment, on nous spolie ! Alors unissons-nous dans la révolte ! On fait grève pendant la première mi-temps. Et en deuxième, on donne notre maximum et on se qualifie. »

Lloris fait remarquer :

« Patrice, tu es conscient qu’on risque de rentrer au vestiaire avec 12 buts encaissés ? »

Toulalan intervient :

« Non. Pas si on applique la théorie du service minimum. »

« Tu veux dire comme le service minimum en cas de grève dans le service public ? », demande Govou, réveillé un peu plus tôt par le boucan d’Evra.

« Exactement.»

Evra reprend :

« Donc en gros, grève pendant 45 min et Hugo tu assures le service minimum. Les Sud-Africains vont baisser la garde et là, on les enfonce en deuxième période. On va marquer les esprits et on plus c’est pas comme si ça va être une baisse énorme de niveau par rapport à avant.»

Lloris demande confirmation :

« Donc en gros, si j’ai bien compris, vous faites grève, vous ne jouez qu’une mi-temps sur deux et moi je change rien, je fais mon match comme d’hab. en étant abandonné par tout le monde ? »

Evra s’écrie :

« Mais oui, c’est ça ! »

« Ok, ça me va, rien de nouveau. »

Mardi 22 juin, jour du match. Le coup d’envoi est sifflé, les joueurs français prennent place dans le rond central et entament une partie de belote, avec un brassard noir autour du bras, en signe de grève. Au dos de leurs maillots, la phrase suivante est floquée : « Nous sommes des travailleurs comme les autres ». Sur le banc, le regard triste, Henry glisse à Planus :

« Pour une partie de belote, ils auraient pu me mettre titulaire, quand même… »

Arsène Wenger téléphone au département financier d’Arsenal et donne ses directives : « ils sont en grève alors assurez-vous qu’aucun des joueurs d’Arsenal ne reçoive de paye pour cette journée ». Au même moment, Jean-Michel donne les mêmes consignes, sauf pour Lloris.

Lloris est bien sur ses appuis dans les buts. Première attaque des Sud-Africains, Lloris ressent une impression de solitude bien familière. Combinaison à une touche de balle des Bafana Bafana jusqu’à l’attaquant qui se présente seul face à Lloris dans une position idéale. Frappe au-dessus, regard interloqué de Lloris. S’en suivent 47 occasions de but, dont 3 cadrées pour 3 arrêts décisifs de Lloris.

Suite à une énième occasion manquée de l’Afrique du Sud, Evra et Toulalan, délaissant un instant leur partie de belote, se regardent d’un air ahuri. Evra lâche :

« Je crois qu’on a trouvé plus nul que nous, là. Ca va être fastoche en deuxième période. »

Au même moment, Hugo Lloris frappe une sortie de but qui lobe le gardien adverse : 1-0 pour la France, mi-temps.

Xavier Gravelaine analyse la première période des Bleus:

« Ils y sont pas un peu timorés, on va dire.»

Jean-Michel Larqué ne note aucune différence notable par rapport aux matchs précédents.

Alors que Laurent Blanc est officiellement porté disparu depuis plus de 24h, les médias du monde entier relaient cette incroyable et historique première grève des footballeurs – travailleurs oppressés. Tout le monde est indigné, révolté, sauf Olivier Besancenot qui soutient les joueurs dans leur « combat pour l’égalité sociale ». Nicolas Sarkozy promet de retirer le caractère constitutionnel au droit de grève.

En deuxième période, cette fois à 11 contre 11, l’Equipe de France ne parvient malheureusement pas à hisser son niveau de jeu par rapport à la première période. Une seule occasion est à mettre au crédit de Lloris, qui a failli lober de nouveau le gardien adverse, sa relance heurtant la transversale. Score final : 1-0. La France est qualifiée.

Plus tard dans la soirée, la police annonce avoir retrouvé le corps de Laurent Blanc à Montpellier dans les vestiaires du Stade de la Mosson. Il s’est pendu à l’aide d’une corde qu’il a confectionné à l’aide des douze dernières éditions papier de l’Equipe.

La direction de France Telecom publie un communiqué démentant toute responsabilité dans ce suicide.

Barnabé la Plume

8 thoughts on “La Coupe du Monde parallèle de Barnabé la plume

  1. J’suis d’accord Barnabé : Domenech lit Horsjeu et fait d’la merde en conséquence. Ma plus belle coupe du monde assurément …

  2. J’y crois pas trop,enfin un tout petit peu quand même,mais quel kiff intégrale si les bleus se qualifient cet aprém.

    Rien que pour voir tous ces politiques,ces journalistes et même les voisins de bureau qui me tapent sur le systéme,encore plus ridicule que maintenant (si si c’est possible).

    Et halte à la morale,le foot,c’est trop superficiel pour étre moral.

    Allez les bleus!!!

  3. Excellent comme toujours!
    Allez les bleus ce soir avec après le troisième but une célébration de Ribery version Dugarry 98

  4. @George : sauf que Ribery va montrer le devant du maillot,en cherchant son nom et sans comprendre le pourquoi du comment..

  5. Je vous propose une petite perle trouvé sur le site lemonde, histoire de se détendre avant le match de ce soir :

     »
    Liam H.
    11h35
    le match de cet apres midi c est Bafanas Bafanas contre Boufonos Boufonos… »

    Au pire si on ne gagne pas la WC, on ne perd pas le sens de l’humour :-)

    Bon Match ! Allez les bleus !

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