Désormais unique derby du Nord de la France depuis la chute des regrettés Lensois, VAFC-LOSC est l’occasion pour nos brebis de confirmer leur place sur le podium de Ligue Sainte, leur invincibilité à l’extérieur ainsi que leur supériorité sur le tout-puissant Nord-Pas-De-Calais.

Chedjou de nouveau blessé, et certainement préservé en vu du match contre l’Inter mercredi, c’est donc l’ennemi public lillois n°1 qui prend sa place dans le onze titulaire. Payet prend la place de Joe Cole pour confirmer sa résurrection et s’éviter un retour sur la Croix, tandis que Pedretti retrouve une place de titulaire après la réception de Lyon.

La compo : Landreau – Debuchy, Basa, Rozehnal, Béria – Mavuba, Balmont, Pedretti – Hazard, Sow, Payet

L’entame de match, dans un stade comble, est catastrophique pour le LOSC. Sur le premier duel aérien, Basa se blesse à l’épaule et doit céder sa place deux minutes après. Bonnart entre et prend donc la place de Béria à gauche, qui glisse dans l’axe gauche, quand Rozahnal prend celle de Basa. Ce dernier se met rapidement en évidence en se faisant violer par Aboubakar sur le côté gauche de la défense puis par Danic quelques minutes plus tard. Le LOSC est alors en grande difficulté, incapable de se défaire du pressing haut des Valenciennois, bien décidés à prendre à la gorge nos brebis. Malgré tout, la première grosse occasion du match est lilloise, sur un contre supersonique qui voit Balmont lancer Hazard dans la profondeur. Seul devant Penneteau, il envoie une mine en plein sur le gardien adverse alors que Payet est seul sur sa gauche. Le rythme s’emballe, Landreau sauve son camp à la 14ème, Sow trouve le poteau en déviant une frappe de Payet à la 18ème et le même Payet loupe sa frappe à la 26ème après un beau travail en pivot de Sow et une percée côté droit de Hazard. On se dit dès lors que le LOSC est enfin rentré dans son match, s’adaptant au pressing valenciennois en sautant le milieu de terrain pour trouver l’un des trois attaquants lancé. La sublime frappe de Cohade sur la barre à la 32ème nous rappelle très vite que Valenciennes ne compte rien lâcher et que, systématiquement, envoyer des longs ballons, c’est peut-être inadapté. D’ailleurs la fin de la première mi-temps est totalement valenciennoise (Kadir à deux doigts d’ouvrir le score à la 40ème, Aboubakar dépose un subtil lobe sur la barre qui aurait dû connaître un meilleur sort à la 41ème et le même Aboubakar, à la 44ème, oblige Landreau à effectuer une belle parade sur une tête consécutive à un coup franc bêtement offert par Bonnart) et le LOSC est à la rue. La défense est aux abois, Rozehnal jouant constamment sur l’anticipation et laissant Béria avec souvent deux joueurs à gérer dans l’axe quand Bonnart est en souffrance dans son couloir. Seul notre Debuchy national s’en sort avec les honneurs. Le milieu est à la peine : Balmont n’a pas les jambes donc Mavuba doit compenser, mais ne peut pas être partout à la fois, et Pedretti s’investit dans la construction mais ne cherche pas à détruire la relation de passe adverse. En attaque, Sow a bien commencé la mi-temps avant de s’éteindre, Hazard la joue trop solo et Payet manque de précisions même s’il a le mérite de se battre. Le bilan est donc déficitaire et la réaction de Garcia au micro de Canal semble effectivement être celle d’un Prophète (il annonce une défaite si son équipe ne réagit pas) puisque le LOSC est passé tout près du Purgatoire en cette première mi-temps.

Le début de seconde mi-temps n’amorce malheureusement pas une quelconque réaction d’orgueil lilloise mais bien une nouvelle poussée des joueurs valenciennois. Ainsi à la 48ème, au terme d’un joli mouvement, Kadir trouve Dossevi sur le côté droit, qui centre pour Aboubakar, qui se troue lamentablement et frappe le ballon de l’épaule alors qu’il est seul devant Landreau. Sur l’action toute la défense est désorganisée, complètement aspirée par les mouvements des joueurs valenciennois et libérant des espaces monstres pour leurs adversaires. Malgré tout, Lille se procure quelques occasions, notamment par Debuchy, qui a inversé sa position avec celle d’un Balmont trop diminué, ou Payet à la 53ème. Mais comme il était dit que rien ne serait facile pour nous ce dimanche soir, VA trouve le poteau une minute plus tard sur une frappe de Danic complètement seul au second poteau. Balmont finit enfin par céder sa place à De Melo à la 58ème et le LOSC passe en 4-1-1-4 tellement le replacement défensif est inexistant chez nos attaquants. A la 61ème, Landreau capte une belle frappe de Sanchez suite à une relance ratée de Pedretti, transparent depuis le début de seconde mi-temps. A la 63ème, Sow oublie le ballon sur un centre parfait de Debuchy et laisse passer la dernière occasion lilloise du match. Pour vous dire à quel point le jeu lillois est prévisible et inefficace, même Elie Baup a tout compris. De plus, et pour bien noircir le tableau, Samassa se permet de passer en revue notre défense par ses dribbles chaloupés (mon Dieu que j’ai mal au cœur en écrivant ces lignes). La dernière occasion du match intervient à la 81ème suite à une vilaine faute de Debuchy sur Danic, sa seule fausse note du match, mais Landreau est encore là pour nous éviter une défaite qui aurait été plus que méritée.

Le LOSC s’en tire donc avec un point miraculeux qui lui permet de rester sur le podium à la différence de buts mais va devoir réagir s’il veut sauver sa place en Ligue des Champions mercredi face à un Inter pas forcément en meilleure forme. Ajoutons qu’on ne peut que constater que les joueurs lillois ont semblé vraiment limités physiquement et on n’a pas fini de flipper, les blessures de Basa et Balmont n’arrangeant rien. Place aux notes :

Les brebis :

Landreau (5/5) : Impérial, il était dans une telle forme qu’il est parti directement après le coup de sifflet final déloger Zeus de l’Olympe. Il a également eu l’intelligence de faire envoûter les poteaux du stade du Hainaut avant le match, ce qui s’est avéré particulièrement efficace, une leçon pour tous les Régis du monde.

Debuchy (4/5) : Unique défenseur à ne pas avoir laissé une autoroute se construire dans son dos, il a également profité de l’enthousiasme de Bong pour délivrer quelques centres dangereux. Une vraie performance de fier ch’timi pour le natif de Fretin, une ville qui, à l’image de notre arrière droit, est en perpétuel mouvement.

Basa (non noté) : A donné son corps à la science, dès la première minute de jeu, en hommage à son illustre prédécesseur.

Rozehnal (1/5) : A donné son âme au diable pour se réserver un futur job de mannequin dans son pays. En dehors de son incompétence de plus en plus flagrante dans les un-contre-un, de ses relances moyennes, de sa manière insupportable de se coller les mains dans le dos en permanence qui lui fait souvent perdre son équilibre ou de sa propension à vouloir anticiper chaque passe adverse, il a tout de même une capacité étonnante à lire les trajectoires des centres pour les envoyer vers l’infini et au-delà!

Beria (3/5) : Obligé de passer dans l’axe après la blessure de Basa, il s’est souvent retrouvé seul à devoir gérer un ou deux joueurs valenciennois pas vraiment décidés à le laisser en paix, incapables de comprendre sa souffrance de devoir évoluer aux côtés de Rozehnal. Il a donc été régulièrement pris en défaut dans son dos et a été bien incapable de coordonner le replacement de la ligne défensive. +1 parce que je compatis.

Mavuba (4/5) : Il a essayé tant bien que mal de colmater les brèches mais a été rapidement dépassé par leur nombre. Sa débauche d’énergie dans un milieu où il a finalement été bien seul est exemplaire.

Balmont (non noté) : Il a joué blessé et son rendement en a évidemment été terriblement affecté. Il est pardonné car à l’impossible nul n’est tenu. A noter quand même sa superbe ouverture sur l’occasion de Hazard en début de match.

Pedretti (2/5) : Après un début de match encourageant où il aura tenté de bousculer les Valenciennois, il a complètement plongé physiquement et abandonné Mavuba. Gueye devrait certainement prendre sa place mercredi.

Hazard (2/5) : Plutôt en jambes en première mi-temps, il a trop souvent voulu faire la différence tout seul. Il ne retrouvera véritablement son jeu qu’avec la rentrée malheureusement tardive (mais le choix du Prophète est compréhensible) de Cole.

Sow (2/5) : Impliqué et précieux en début de première mi-temps (sa remise en pivot pour Payet est somptueuse), il s’est peu à peu éteint et a fini par montrer son agacement envers Hazard qui ne le servait pas assez à son goût. En même temps, quand il a été bien servi, par Debuchy en l’occurrence, il s’est vautré et a donné raison au Belge.

Payet (3/5) : Parfois un peu brouillon dans ses passes et souvent nul dans ses frappes, il a néanmoins été le plus dangereux de nos attaquants et s’est démené pour apporter des solutions. Un match correct qui aurait dû être époustouflant.

Les remplaçants :

Bonnart (2/5) : Peu à l’aise dans les duels et déficient dans le placement, il a beaucoup subi et ce n’est pas par hasard si nombre d’actions valenciennoises sont venues de son côté.

De Melo (non noté) : Une bonne rentrée pour notre sujet de thèse de médecine ambulant. Intéressant pour son jeu de tête de déviation, il aurait pu par deux fois inscrire le but salvateur. Son retour en forme est attendu pour mettre un peu de pression sur Sow.

Cole (non noté) : Il n’a pas assez touché de ballons pour se faire une opinion mais a bonifié les rares qu’il a eu la chance d’honorer de son royal pied.

Le Prophète : Confronté aux blessures et à la fatigue de ses joueurs, il n’a pas eu de marge de manœuvre pour changer le visage de son équipe. Ses changements prouvent qu’il n’a en revanche pas abdiquer pour obtenir le gain du match.

Les infidèles : Kadir et Aboubakar ont surclassé notre défense mais il n’y a pas de hasard et quand on joue à VA c’est bien qu’il manque quelque chose pour viser plus haut, encore qu’Aboubakar est très jeune. Leur inefficacité a donc coûté cher à leur équipe mais ils ont pu compter sur Cohade et Sanchez pour qu’elle ne porte pas plus préjudice à leur équipe. Les deux ont à eux seuls étouffé le milieu lillois, performance rare donc notable. En défense la paire Isimat-Angoua est très solide, et les latéraux, en particulier Bong, très remuants. En règle générale, cette équipe est plutôt bonne mais il n’y a rien d’étonnant à les voir si bas au classement s’il se montrent à chaque fois incapables de concrétiser d’aussi nombreuses occasions.

3 thoughts on “La Losc Académie note VAFC-LOSC (0-0)

  1. Je te trouve un peu dur sur Rozenhal. Au contrair je l’ai trouvé assez solide (par rapport à d’habitude en tout cas).
    En ce qui concerne VA, heureusement surtout que Pujol n’était pas là, sinon on se serait pris une belle branlée…

  2. « Samassa se permet de passer en revue notre défense par ses dribbles chaloupés (mon Dieu que j’ai mal au cœur en écrivant ces lignes) »
    Et moi j’ai vomi.

    Je pense sincèrement qu’avec Balmont, Basa et Chedjou en forme, on aurait pas était autant dominé.
    Et c’est vraiment dommage, j’aurais bien aimé voir une confrontation entre cette équipe de Valenciennes « exceptionnelle » et un LOSC au complet.
    On l’a pas mal de fois entendu, mais le VAFC n’a clairement rien à faire à cette place, les matchs que j’ai pu voir de cette équipe contre le PSG et l’OM m’avait déjà donné une belle image, malheureusement entachée d’erreurs des arbitres à chaque fois, ou d’interprétations (la main qui donne le penalty à Paris) douteuses de ces derniers.
    Aboubakadir c’est du lourd quand même, sans compter que Pujol était absent.
    Bref un grand Bravo à Valenciennes et merci d’avoir visé les barres et les poteaux, ça fait toujours chaud au coeur cette solidarité régionale, en plus j’ai pas entendu de chants haineux de la part des supporters valenciennois, contrairement à l’année dernière. Vivement le match retour !

    Et que la force soit avec nous demain, sachant que la dernière fois à San Siro on s’en était plutôt bien sorti. Je sais que c’est Giuseppe Mezzanine là mais bon.

  3. En tout cas, force est de constater qu’au milieu de tous ces maillots third dégueulasses, votre maillot blanc est sobre et super classe.

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