L’académie des ninjas, première

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Deux nouveaux venus sur horsjeu.net mais y en a un, on le montre pas il est moche.

15 Mai 1993 : lancement de la première saison de J-league. On aurait aimé s’y mettre plus tôt, histoire d’offrir un beau commun symbole pour le lancement de cette académie, mais cela n’a pas été possible pour cause de fainéantise. Il n’y a pas que le baseball, le golf ou le sumo au Japon. Et plutôt que de laisser le monopole des conneries sur le football japonais aux éminents penseurs que sont Daniel San, Pierre Ménès et sa mémorable tirade sur le niveau CFA 2 de la J-league, ou encore l’ami Xavier Gravelaine qui nous a régalé pendant la Coupe du Monde avec ses analyses tactiques sur l’équipe nationale (Ils sont vifs quand même, ces japonais. Ils sont techniques aussi.), nous avons décidé d’y ajouter les nôtres, qui au moins sont documentées.

Pourquoi suivons-nous la J-league ? Peut-être parce que c’est un condensé de ce que nous aimons dans le football. Matchs agréables, ambiance bon enfant, peu de tentatives de meurtre contre l’arbitre. Et puis aussi, des mascottes un peu ridicules, des gardiens à la ramasse, le côté champêtre, les résultats donnant l’impression d’avoir été tirés à la loterie. Qui a dit exotisme ?
Horsjeu et l’éditeur, ce bel homme, nous donnent l’occasion de faire découvrir ce championnat, qui commence à approvisionner les clubs européens en joueurs de qualité. La bonne prestation du Japon à la Coupe du Monde, l’éclosion des Kagawa, Honda, et autres Okazaki, ont sans doute éveillé votre curiosité, chers lecteurs, ou alors pas du tout. En tout cas, on tentera de vous faire partager notre passion en revenant sur chaque journée de championnat.

Focus : Jubilo Iwata – Avispa Fukuoka.

Ce Jubilo Iwata – Avispa Fukuoka, c’est un peu comme si le club de Yamaha affrontait son passé. Makoto Tanaka, Sho Naruoka et Takuya Matsuura, tous vestiges d’une époque noire, ont été priés de faire leurs bagages et de dégager de la place pour Yuki Kobayashi, Hiroki Yamada, Kosuke Yamamoto ou encore Ryohei Yamazaki, membres d’une équipe japonaise U22 en laquelle on n’avait pas fondé autant d’espoirs depuis la génération Nakata. Pour retrouver des sommets occupés entre 1997 et 2003, période qui a vu les légendaires Fukunishi, Nakayama, Nanami et Fujita accrocher trois titres et une Ligue des Champions asiatique, le club a décidé de miser sur une campagne de rajeunissement. Ce match est donc l’occasion de montrer qu’ils ont fait un bon choix en misant sur des jeunes inexpérimentés plutôt que sur des vétérans usés par les saisons laborieuses.

Avispa Fukuoka, l’adversaire du jour, n’a toujours pas gagné un match depuis le début du championnat, pire il n’a pas obtenu le moindre match nul. Par contre, interdiction de les comparer à Arles-Avignon car ils ont toujours rivalisé avec leurs adversaires. Ce jour-là en tout cas, il n’y aura pas photo. Dès la quatrième minute, le Jubilo concrétise sa domination par un premier but signé Ryohei Yamazaki. Fukuoka est prise à la gorge, touche peu le ballon et lorsqu’elle l’a, le rend rapidement sous la pression adverse. Les joueurs d’Iwata sont partout, se battent sur tous les ballons et leurs efforts sont concrétisés à la trentième minute quand Maeda crucifie Rokutan d’une tête décroisée.. A 2-0 les joueurs de Fukuoka sacrifient leur équilibre pour réduire le score et sont immédiatement punis par une contre-attaque conclue par Kosuke Yamamoto après un magnifique raid solitaire de Yuki Kobayashi. Peu après la pause, Shinoda l’entraineur de Fukuoka, lance deux nouveaux joueurs qui ne peuvent toutefois pas empêcher Iwata d’inscrire un quatrième but signé Maeda. Cette réalisation marque la fin des efforts des bleus ciel qui se contenteront d’attendre des adversaires qui saisiront cette occasion en sauvant l’honneur grâce à une belle frappe d’Okamoto. 4-1, score final.

8 années passées dans l’anonymat font que personne n’aurait parié sur la possibilité que le Jubilo puisse réaliser une telle performance. Le progrès était notable l’an dernier et certains joueurs commençaient à prendre une autre envergure, notamment Kosuke Yamamoto et Yamazaki, mais c’est réellement l’arrivée de Yuki Kobayashi et Hiroki Yamada, tous deux draftés à la sortie de l’université, qui donne un autre visage à cette équipe. Kobayashi est un joueur très fin et intelligent qui dicte le tempo et soulage le capitaine Daisuke Nasu, autrefois obligé de défendre et mener le jeu en l’absence d’un relayeur consistent à ses côtés. Yamada s’est vu offrir le numéro 10 dès sa première saison ce qui est une preuve que son entraineur fonde beaucoup d’espoirs sur lui. Déjà auteur de deux buts, son sens du placement, son activité libère des espaces pour les deux cracks de devant Yamazaki et Maeda.
Bref il ne manque plus qu’un défenseur central de grand talent à cette formation pour viser le podium et c’est un besoin qu’ils ont parfaitement identifié puisque le forcing est fait pour engager le capitaine du Japon U22, Kazuya Yamamura. Ce grand espoir de 22 ans, emmené à la Coupe du Monde 2010 en tant que membre de soutien, n’a toujours pas choisi de club pour entrer dans le monde du professionnalisme. Presque toutes les formations de J1 lui ont fait des propositions mais il a rapidement signifié qu’il ne signerait que dans l’un des trois clubs suivants : Kawasaki Frontale, Kashima Antlers et Jubilo Iwata. A Iwata, on espère que la présence de deux de ses coéquipiers en équipe nationale le convaincra d’intégrer l’effectif et d’aider à la formation d’une équipe aussi forte que celle de l’ère Nanami.
Autres matchs :

Nagoya Grampus – Kashiwa Reysol

Vissel Kobe – Hiroshima Sanfrecce

Urawa Red Diamonds – Kashima Antlers

Yokohama F.Marinos – Ventforet Kofu

Gamba Osaka – Albirex Niigata

Montedio Yamagata – Vegalta Sendai

Omiya Ardija – Shimizu S-Pulse

Tous les buts de J1 et J2 :

Et pour tous les buteurs, compositions d’équipes et statistiques, visitez la page officielle de la journée.

Résultats :

 

 

 

 

 

 

 

Classement :


Classement des buteurs


 

 

 

 

Faits marquants :

– Mis à part Gamba Osaka, les qualifiés pour la Champions League Asiatique démarrent atrocement la nouvelle saison. Handicapé par de nombreuses blessures, Nagoya ne peut faire mieux qu’un match nul, sous les sifflets de ses supporters, face à Kashiwa Reysol.

Kashima pensait avoir fait le plus dur en menant de deux buts sur le terrain des Reds d’Urawa mais craque en l’espace de cinq minutes et laisse échapper la victoire. Ils restent scotchés à la quinzième place.
Du côté du Cerezo Osaka, c’était opération portes-ouvertes. 3 buts concédés, 90 minutes à courir derrière le score mais un match nul arraché, toujours mieux que rien.

– Quand les attaquants prennent feu. Doublés pour Adriano, Maeda et Takahara. Oguro inscrit aussi deux buts , tous deux offerts par son coéquipier Kazuma Watanabe qui n’oublie pas d’en scorer un au passage. Ce duo porte Yokohama jusqu’au podium et l’équipe semble assez armée pour y rester.

– Privé du nouvel attaquant vedette de la J.league, le coréen-japonais Tadanari Lee suspendu pour trois cartons jaunes, Hiroshima Sanfrecce est tout de suite plus vulnérable comme le montre sa défaite devant la modeste équipe de Kobe. Après une saison dernière ultra-compliquée où le club se sauve miraculeusement à la dernière journée, le Vissel semble renaître dans le sillage de sa star Yoshito Okubo. La mayonnaise n’a jamais pris malgré de bons joueurs mais cette année, grâce à l’arrivée de jeunes talents tels que Morioka ou Ogawa, l’équipe semble galvanisée et bien partie pour tenir une place dans les 10 premiers.

– Après avoir encaissé 5 buts à domicile la semaine dernière, Shimizu se venge sur Omiya pour une victoire 4-1 notamment grâce Naohiro Takahara, notre homme du week-end. Le S-Pulse est toujours en période de rodage après plus de 10 départs cet hiver et bien malin sera celui qui pourra prédire leur position en fin de championnat. Si Sho Ito, l’ancienne star grenobloise, commence à scorer, le ciel sera leur seule limite.

Le MVP : Naohiro Takahara

Ce nom vous évoque obligatoirement quelque chose. Takahara, c’est déjà l’attaquant de l’équipe nationale entre 2000 et 2008. Un joueur qui a passé plusieurs saisons en Bundesliga, Hambourg puis Francfort, après avoir empilé les buts en J-league. Profil de véritable finisseur, comme il n’en existe que peu au Japon, il fait un retour mitigé à Urawa en 2008. Direction Suwon en 2010, histoire de rappeler que beaucoup de joueurs japonais sont passés maîtres dans l’art des choix de carrière absolument désastreux, jurisprudence Matsui.
Finalement, Takahara prend la direction de Shimizu pour cette nouvelle saison de J-league, et ce choix suscite un certain scepticisme. En effet, côté Shimizu, l’intersaison a pris des allures de pillage en règle puisque 10 cadres ont quitté l’équipe, les dirigeants ayant jugé que bon, prolonger des contrats, c’est compliqué : autant laisser partir tout le monde. A l’arrivée, peu de recrues, une équipe très jeune qui commence le championnat de fort belle manière en encaissant un 3-0 à Kashiwa. Le tout se poursuit tranquillement, l’apothéose survenant lors du 5-1 encaissé à domicile face à Kobe. Seulement en J-league, le mot « logique » n’existe pas. On aurait pu légitimement attendre que Shimizu, en déplacement chez un Omiya très intéressant cette saison, explose complètement. Naohiro Takahara en a décidé autrement : une jolie reprise de volée pour commencer, une frappe croisée sur une magnifique passe décisive d’un joueur d’Omiya pour finir, et un match pour rappeler ses qualités. Avec un Takahara en forme, les espoirs Takagi et Omae passent d’inexpérimentés à prometteurs. Et la saison de Shimizu ne sera peut-être pas aussi catastrophique que prévu.

Bonus track :

Apoula Edel et Lionel Messi jouent dans la même équipe au Japon (à partir de 0’50).

 

Hakuo & Jôsuke

19 thoughts on “L’académie des ninjas, première

  1. J’ai rien capté mais utiliser le mot « ninja » pour parler foot ça ne peut être que l’oeuvre d’un génie.

  2. la J-league, un championnat mésestimé . . . C’est vrai que depuis un ptit moment on est passé de la CFA2 a la nationale en terme de niveau ^^ . . .

    Mais moi j’aime bien, un gros +1 pour cette initiative :)

  3. J’aime cet exotisme.

    Yamamoto, Kobayashi, Yamazaki, Yamada…pour davantage de crédibilité, vous pourriez inventer des noms de joueurs plus originaux messieurs.

  4. On voit tout de suite la pointe de la technologie japonaise grâce à ces infographies largement supérieures à celle des autres académies.

  5. Bravo !

    On comprend pas toujours tout, comme qui sont les joueurs de quelle équipe située dans quelle ville ???! Mais bravo, ça fait plaisir un peu de Japon !!

    C’est un championnat assez compliqué à suivre. Dur de trouver des infos ou de comprendre comment marche le championnat.
    Du travail en vue pour la nouvelle académie.

    PS: hésitez pas à coller des liens pour des recherches persos !

  6. Merci pour les commentaires les gars ! Le défi c’est de vulgariser un peu tout cela et d’ouvrir les portes vers une parfaite compréhension du championnat.
    Donc merci pour les remarques, on tâchera de s’améliorer (et de faire un peu plus drôle).

  7. J’ai une question de la part de moké. Mascotte exotique, c’est Katsuni ou c’est des animaux en peluche comme à l’anniversaire des gros membres ?

  8. Battle Royale : L’Académie des Ninjas, Vol. 1.
    Oxianor like this.

    Très bon, très complet, un vide est comblé, longue vie à la J-Acad’.

    Y a moyen d’avoir du Kawaï dans Volume 2 ?
    N’oubliez pas que l’Editeur, ce bel homme de droite (un peu pédé) veut du fun, du sexy, « Clic-Politik » oblige.

    Merci et BANZAAAÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏ !!!!!!!!!!!!!!!! :)

  9. Ne t’inquiète pas Oxianor, on sait que l’éditeur, ce bel homme de droite attend sûrement de cette académie des débouchés commerciaux en Asie de l’Est. Il y aura par conséquent du clinquant, du sexe et des sushis dans la prochaine académie.

  10. Du sexe, du clinquant, des collégiennes en jupe cour…ouh la, ok cool, ça c’est très bon, mais les sushis radioactifs, euh…non merci, hein, ça ira bien comme ça les gars..

  11. Y a rien à faire, même en me concentrant, je suis obligé d’associer les joueurs à la version manga d’Olive et Tom. Tous ces noms tellement compliqués qu’on en arrive à confondre ville et joueur, et pas un seul homonyme de personnage de la plus culte des séries. Proprement scandaleux. Bonne initiative par contre, mais il va falloir mettre quelques images pour associer un club à un maillot ce qui les rendra rapidement mémorisables.

  12. La J-League est un championnat extrêmement passionnant.
    Grande qualité technique, abnégation, stade pleins…C’est un vrai régale, qui regorge de gradns talents et ou le catenaccio (dans le sens pejoratif) n’a pas sa place. On entendra bientôt parler d’Inui(la merveille du Cerezo Osaka et pote de Kagawa), Usami(Gamba.O), Sakai (Reysol, étonnant leader, mais aussi le Sakai d’albirex), Otsu (Reysol), Kyotake et j’en passe…

    En tout cas, courage a Josuke, qui fait deja du bon boulot sur Nippon-G !!!!!

  13. Ca ne va toujours pas mieux pour Kyoto en J2.
    Bon, on prend toujours du bon temps au stade. Mais j’ai l’impression que nous sommes de moins en moins nombreux.

  14. Je suis un fan du foot nippon de longue date et je me balade de temps en temps sur le forum et le site oui, mais je n’y ai jamais participé a cause d un pb d’identifiant. J’ai moi même crée un site de ballon, et j ai une rubrique jap’. Je suis de tt coeur avec vous dans cette académie !
    (Je kiff pas trop le nom d’ailleur !)

  15. Comme je te l’ai déjà dis (écris) Manu: Excellent article.
    Bonne continuation et n’hésite pas à me prévenir par facebook quand vous sortez un article avec Jôsuke.
    Schattenmann, t’es un fan du Kyoto Sanga ? Et tu vas au stade ..? Bon dieu je suis jaloux.

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