Le Onze Anal Historique du R.C. Lens

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Un Onze Anal du Pas-de-Calais, forcément, ça fait mal.

Luisette sait bien que dans son club les belles pages ont leur verso, c’est ce qu’il vous livre ici avec ce superbe Onze Anal.

Comme le Racing doit être l’un des plus petits clubs représentés par les académies, celles-ci doivent forcément détonner pour faire le poids face aux autres.
Heureusement, il est des moments comme celui-ci, où tous les tocards du club, les pieds carrés au déchoullage de frappe intégré, les gardiens aux gants beurrés peuvent se rattraper et donner sa place au club au panthéon du foot.

Ce Onze Anal est pour eux.


Gardien :

Jean-Claude Nadon : Début d’année 97, Warmuz se flingue les croisés. Les remplaçants lensois sont trop jeunes pour assurer l’intérim, d’autant que Lens joue l’Europe. Le staff a alors l’idée de génie d’aller chercher le gardien du rival voisin, un peu en bout de course, J.C. Nadon. En 15 matches, Nadon explose tous les records, prenant 35 buts en championnat avec 3 matches successifs à 4 pions encaissés.
Gâteau sur la cerise, il laisse au Marseillais Hamada Jambay la joie de marquer son seul but en L1. Une frappe de plus de 35m qui met 3 minutes à arriver jusque la cage. Heureusement pour Hamada, JC est resté les pieds bien plantés dans le gazon. Une détente de grabataire, une prise de balle foireuse, des air-sorties et un placement des plus aléatoire font de Jean-Claude un titulaire en puissance.

Elu sans aucune contestation possible.

Défenseurs centraux :

David Régis : Débarqué en Artois après quelques bonnes saisons à Valenciennes puis à Strasbourg, le franco-américain ne passera qu’un an à Lens. Le temps de prouver qu’on peut être un footballeur professionnel en ayant ses propres idées : ne pas marquer son vis-à-vis, mettre à la mode les relances dans l’axe, tacler comme un boucher dans la surface, ne pas se replacer.
Grâce à David, Lens devient le 1e club à prendre un but inscrit par un gardien : Nancy-Lens, 93e, Lens mène 1-0. Dernier corner, Wimbée monte, et prend le dessus de la tête sur Régis, sans même avoir à sauter…
Sa fin de carrière sera forcément un long chemin de croix, Metz (où il perdra la finale de CdL face à Lens), Troyes, puis la D2 belge (Bleid). Et dire que ce mec a joué 2 coupes du monde.

Fabien Laurenti : La tête de Shrek posé sur le corps de Quasimodo. Emmené dans les bagages de Courbis lors de son passage au Racing, Laurenti, c’est un peu la revanche des lents à une époque où tout va plus vite. Une vitesse de pointe insignifiante, au service des pieds les plus carrés de l’hexagone. Nul de la tête, nul dans les duels, il avait cette qualité unique : faire trembler tout un stade dès qu’il s’apprêtait à toucher un ballon. A noter qu’il a été ensuite replacé sur le côté droit, histoire de montrer qu’il n’était pas à son max dans l’axe.

Latéraux :

Lucien Aubey : Payés à prix d’or à Toulouse, Lucien et son embonpoint déboulent à Lens en 2007, l’année noire. Il passe une demi-saison à traîner ses kilos sur le côté gauche, et régale les attaquants adverses par les espaces béants qu’il laisse à chaque montée de terrain. Son arrivée est le début d’une vague d’arrière gauche hors-du-commun venus pour le remplacer. Mais ni Vignal, ni Tixier ni Démont n’auront son aura.

Marco Ramos : Saison 2006-2007, 2e journée, Lens se déplace à Lille. Quelques mois avant, le Racing avait fessé les Lillois 4-2. Lille attend les lensois de pied ferme. 90 minutes et 4 buts encaissés plus tard, Lens rentre à la maison la tête dans le sac. Marco aura pris le bouillon tout le match, mangé, dézingué, humilié, enterré par Kader Keita, 3 des 4 buts étant pour lui.
Débute alors une période de trois saisons où Marco fait la loi sur le flan droit de la défense. Lent, mauvais des deux pieds, un marquage lâche, aucun jeu de tête et une faculté à jouer inutilement dur le place au panthéon des mauvais. Sympa, Martel a décidé de le prolonger pour deux ans de plus, une semaine avant que Wallemme ne le mette définitivement sur le banc.

Perdus au milieu de terrain :

Lens a connu quelques succès en recrutant des joueurs en devenir et en les faisant exploser au Racing. Dans un passé pas si lointain, la cellule recrutement tournait autour d’un homme, Jean-Luc Lamarche. Smicer ou Foé, c’est grâce à Lamarche. Malheureusement, Collado (collabo) a réussi à sortir Jean-Luc qui est parti vendre ses services au PSG. Résultat, un recrutement foufou pendant une dizaine de saison, principalement dans les pays de l’Est. La France du foot en rit encore…

Nenad Grozdic : Acheté au Vitesse Arnhem pour une belle poignée de millions, Nenad déboule en 2000 avec Courbis au Racing. Titulaire en équipe de Yougoslavie, il sera le meneur de jeu du Racing. Mais …
D’entrée, ça sent le sapin : c’est le fils Courbis qui s’est chargé du transfert (bien rincé au passage…), et celui qu’on annonce comme le meilleur 10 de l’histoire du club, comme le successeur de Smicer, se révèle être un petit gros, lent et hors de forme. Rolland dégagé, il ira cirer le banc de l’équipe réserve et coûtera un bras au club en salaire.
Suivront des prêts en D2 espagnole, en Turquie avant de commencer une belle carrière en D2 autrichienne.

Dejan Milovanovic : Seul joueur parmi cette équipe qui aurait pu avoir une belle carrière, le Serbe est LE gâchis de ce Onze.
Sept saisons à l’Etoile Rouge, international serbe, le 10 attise les convoitises de quelques grosses écuries en 2007 mais préfère jouer la campagne européenne avec le club serbe. En 2008, il bénéficie d’un bon de sortie et signe à Lens, alors en L2, suite à un gros coup de pub de son pote Kovacevic. S’il marque d’emblée, il s’avère rapidement être le joueur le plus friable mentalement qu’on ait pu voir au Racing. Après une saison néanmoins correcte en L2, il garde la confiance de Wallemme en L1 mais sa transparence doublée d’une nonchalance et d’une imprécision dans les transmissions de balle hors-norme fera le reste. Lens le refourgue péniblement à son ancien club. Côté positif, ça aura permis de relancer Roudet…

Sacha Rychkov : Arrivé en 96 en package avec l’entraîneur croate Slavo Muslin, les 2 réussissent à faire de Lens la plus triste équipe du championnat. Si Muslin ne finira pas la saison, il laisse Lens reléguable avec un joueur de niveau CFA sur le pré. Milieu offensif, le Russe n’apporte strictement rien au Racing, liquéfie l’attaque et fragilise la défense à lui tout seul. D’une rare apathie dans son replacement et ses courses, le beau russe détonne par sa capacité à ne jamais donner le ballon quand et où il le faudrait. A quelques matches de la fin du championnat, le nouveau duo d’entraîneur, Roger Lemerre – Daniel Leclercq place logiquement Sacha sur le banc et sauve le Racing de la relégation. Rychkov est transféré à Cologne et Ziani signe à Lens. Avec la même équipe (plus Drobjnak devant), Lens sera champion.

Les attaquants :

L’attaque de ce Onze Anal pèse lourd. Au moins 350 kilos à eux 3. Dans l’ordre, un Golgoth aux pieds carrés, un petit gros en pleine déliquescence et une bonne blague belge.

Dagui Bakari : Sans doute un des footballeurs les plus faibles jamais vus en L1. Il débarque à Lens avec une double tare : en plus d’être nul, il sort d’une saison consistante avec l’ennemi lillois. Il était même l’auteur du 0-1 à Lens à la 93e sur sa spécialité : le but du nez.
Mais si « Coach Vahid » avait su utiliser son physique de boxeur poids lourds, il traîne sa carcasse à Lens comme un Hollandais tire une caravane. Lent comme personne, Dagui est surtout doué de la frappe la moins efficace qu’on ait pu voir. Entre ratés aux 6m, balles dans les tribunes et frappes du tibia, il donne ses lettres de gloire à la science de la vendange. Aligné en LdC, il est l’auteur d’un doublé à Munich mais prive Lens de la qualification avec un match monumental de nullité. S’il marque sur deux balles qui trainaient sur la ligne, il rate trois immanquables alors que le Bayern était complètement aux fraises (3-3 à l’Olympia Stadion). Seul satisfecit : il donne la victoire à Lens lors du derby … sur une frappe du tibia.

Last but not least, il quitte le Racing après qu’on ait détecté une malformation cardiaque. Ce mec n’aurait donc jamais dû jouer au foot.

Bruno Rodriguez : Fin d’année 99, Nouma et Sakho, les 2 titulaires en attaque se blessent. Il faut un remplaçant et fissa. Bruno débarque donc en tant que joker pour 6 mois de folie.
Avec ses dix kilos de trop, il fait fi des railleries et impose le foot à papa sur les terrains de L1. Maillot trop serré, baballe dans les pieds et canette à la mi-temps.
Si son surpoids permet au club d’écouler les invendus XXL, il ne permettra pas à Lens de rattraper les points perdus en route et sera rapidement écarté du groupe pro. Dix matches (un but sur coup-franc face à son ancien club, Paris), puis trois saisons de prêt auront eu raison du Racing. Sans doute le pire investissement du club après Nenad Grozdic.

Luigi Pieroni : Chaque mauvais entraîneur traîne un joueur fétiche, qui le suit au gré des vents. Courbis a eu Grozdic et Laurenti, Muslin était venu avec Rytchkov, Guy Roux débarque avec Pieroni.
Attaquant belge, ce qui vous pose un pedigree, Luigi paiera très vite le départ de Guy Roux. Papin arrivé, il préfère aligner Monnet-Paquet, 12 ans, 25 kilos, 3km/h de vitesse de pointe plutôt que Luigi. Il dégage lors du mercato hivernal les joueurs ramené par le vieil Auxerrois. Akalé, Kalou, Aubey et donc Pieroni. Le brave Luigi sera donc exempt de toute responsabilité dans la descente du Racing. Néanmoins, si on s’était sauvé, il n’aurait pu en tirer aucune gloire…

Coach de ce 11 anal :

Slavo Muslin : En 97, Lens a failli descendre parce que Martel ne voulait pas remercier Muslin, pourtant relégable à 9 matches de la fin. Il cède enfin et le remplace par Roger Lemerre. L’année suivante, Lens garde le même effectif, à 2 joueurs près, et fini champion. Merci Slavo.

Bien d’autres boulets auraient pu avoir leur place ici, en citer quelques uns, c’est aussi les remercier pour leur contribution active dans la quête de la nullité.

Les autres nominés étaient :

Daniel Cousin, quelques buts à son actif mais une maladresse sans nom, Grégory Vignal, ce mec a joué à Liverpool, aux Rangers et … à Lens. Doit avoir un sacré bon agent. Charles Itandje, annoncé comme un futur grand, il s’est surtout révélé être un sacré gland, Mustapha El-Haddaoui, sorte de chevelu Marocain, nul, c’est sans dire, Esteban Fuertes, acheté sur une vidéo, reparti dans une brocante, Dalibor Veselinovic, le Milovanovic du pauvre, …

Le Onze Mondial Historique du R.C. Lens est magistral. Ici.

13 thoughts on “Le Onze Anal Historique du R.C. Lens

  1. http://www.imagup.com/data/1108219807.html

    Bien que le joueur soit placé sur la droite du terrain, il s’avère en réalité, par un incroyable procédé, qu’il joue à gauche.

    Cela explique peut-être pourquoi, la légende du club, Eric Sikora, que vous connaissez apparemment sur le bout des doigts, n’est pas un latéral gauche mais un latéral droit.

    Pareil pour Assou-Ekotto, Belhadj & Ramos.

    Et Veselinovic a joué en tout et pour tout 10 minutes et a marqué 1 but. Ce qui n’est pas suffisant pour conserver une place dans l’armada offensive du RC Lens, et nous l’avons donc vendu à un obscur club belge qui vient de le refourguer à… Anderlecht.
    Je ne comprends donc pas pourquoi vous le placez dans les nominés de la pire équipe.
    A moins que vous désiriez également y mettre Nolan Roux ?

    Ps : j’adore votre comité de vigilance médiatique, mais sur ce coup là, vous auriez pu faire quelques efforts…

  2. Bien sûr que Veselinovic a joué 10 minutes, la preuve : la seule fois de ma vie où j’ai vu un match de Lens à Bollaert il a joué un bon quart d’heure, et tout le stade se foutait de lui.

  3. Désolé pour les « gauche – droite » , gros problème de latéralité sur ce coup là, mais j’assume. Ma femme est d’ailleurs très contente quand je lui donne les indications routières…

    Veselinovic a droit à 3 mots dans ce 11… pas un scandale vu qu’il était censé être LA relève du club.

    Bakayoko n’a jamais joué à Lens… mais why not…

    Maoulida ne mérite pas sa place ici. Même s’il est mauvais, un tripotée sont bien pires que lui.

  4. Merde, mon argumentation tombe à l’eau, il aura en tout et pour tout joué 60 minutes… Ça change tout…

  5. Oui ça change absolument tout. D’un côté tu nous présente un type qui a marqué pour le seul bout de match qu’il a disputé, de l’autre on a un joueur qui a eu à nouveau sa chance mais qui était tellement nul que tout le stade était mort de rire quand on annonçait son entrée en jeu.

  6. Je me suis tapé quelques barres en me rémomérant certaines performances de ces joueurs. Y en a qui ont vraiment eu du cul de passer pro en jouant comme des brêles….

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