Le Onze Mondial Historique du Liverpool F.C.

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Un Merry Xmas les doigts levés de la part de Gérard Mouillée.

Dans la série des Onze de Légende d’Horsjeu.net, c’est aujourd’hui Gerrard Mouillée qui est allé cherché dans sa mémoire brumeuse un Onze fantastique de derrière les cartons de bières éventrés. Autant vous dire que son travail magnifique mérite toute l’attention et la considération de chaque lecteur. Merci Gerrard pour cette belle partition.

Le Liverpool FC, a connu sa plus grande époque de gloire dans les années 70-80. Un club qui écrasait tout sur son passage à l’échelle nationale et européenne, jusqu’aux tragiques drames du Heysel (1985) et Hillsborough (1989). Cette époque, les Reds ne la retrouveront jamais véritablement, malgré quelques belles soirées en coupe d’Europe, le titre leur échappe inexorablement, tel un totem maudit.
En effet, si la période 2000-2010 a vu un retour au premier plan du LFC, avec une coupe de l’UEFA, une Ligue des Champions, et une finale face aux éternels milanais, le club n’a pu faire mieux que second quand passaient à tour de rôles les périodes fastes des trois autres membres de ce qu’était devenu le « Big Four ». L’Arsenal d’Henry dans un premier temps, les mercenaires Blues d’Abramovich ensuite et enfin le rouleau-compresseur de l’ennemi mancunien, qui portera l’affront d’égaliser le nombre record de titres (18), jusque là détenu par les Reds.
Durant ces périodes, des joueurs et coachs ont écrit cette histoire mythique, à coups de cris, larmes, sang et sueur. La Reds Academy leur rend hommage…


Le Onze titulaire :


Le gardien du temple (GB):

Or : Bruce Grobbelaar :

Arrivé en 1980, il bouscule la hiérarchie en poussant Clemence vers la sortie. Brucie sera tout aussi légendaire, mais par un style totalement différent, plus « football champagne ». Tantôt acrobate sur mains, roi de la déconne avec le public, précurseur de la sortie à la Coupet et capable de bonds de trois mètres à vous faire demander pourquoi c’était Lama qui était surnommé « le chat ». Bruce ne laissait personne indifférent : qu’il vous fasse sourire ou vous coupe le souffle, il se passait toujours quelque chose lorsqu’il était sur le terrain. Il fut aussi le meilleur ami de McManaman avec une magnifique prise de bec en plein match. Mais le fait le plus glorieux de Brucie sera d’avoir permis à Liverpool de remporter une Coupe d’Europe des Clubs Champions ET une Ligue des champions : 1984, Liverpool et l’AS Roma ne peuvent se départager en finale et doivent s’affronter aux tirs au buts, c’est alors que Brucie la déconne eu l’idée d’aller se placer devant son but en titubant comme Gerrard à la sortie du Albert. Résultat : Conti et Graziani expédient la gonfle au-dessus des cageots. 2005, même contexte, Jamie Carragher glisse l’idée à Jerzy Dudek, qui la jouera plus dans le style « autiste-bondissant », même résultat. Le plus connu des porteurs de « gay moustache » (Freddie who?) passera 14 années à Anfield gagnant en plus 6 titres de champion d’Angleterre, et le souvenir du gardien le plus Liverpool Way of Life…

Argent : Ray Clemence :

Gerrard vous en parlait dans une ancienne Academy, Ray à Liverpool c’est 335 « clean sheets » en 665 matchs (3e joueur le plus capé). Niveau palmarès, c’est encore plus impressionnant avec 5 Championnats, 1 Fa Cup, 1 League Cup, 3 Coupes d’Europe des Clubs Champions et 2 Coupes de l’UEFA. Amené par Bill Shankly de Scunthorpe pour 20.000£ (vraiment une autre époque) en 1967, il gardera les buts jusqu’en 1981 et la montée en puissance de Brucie. Il partira chez les Spurs où il jouera encore 240 matchs. Clemence fut l’un des précurseurs du « gardien-libéro » : non pas qu’il s’aventurait dangereusement en dehors de sa surface, mais il était constamment en train de replacer, interpeller, faisait sortir sa défense. Toujours concentré, le Kop s’amusait parfois a essayer de distraire sa légendaire concentration, en lui lançant des petites blagues (oui le scouse est joueur, surtout quand il gagne tout le temps). Rien à faire, Ray l’inébranlable restera de marbre…

Bronze : Pepe Reina :

Pepe est le mélange des deux autres portiers légendaire : tantôt sérieux, appliqué, patron de défense à la Clemence, tantôt déconneur (mais uniquement en dehors du terrain, petit joueur), capable de bondir à 3m en dégoutant les meilleurs attaquants et de vous faire LA bourde de l’année à la Brucie. A son arrivée, il s’illustre en tant que héros de la finale de FA Cup 2006 en sortant 3 tirs lors de la séance de pénos face à West Ham (enfin avec avec Stevie qui plante 2 buts de Jésus). Depuis Pepe a grandi et assumé sa calvitie. Dans le football moderne, il pensait sans doute échapper aux jeux de maillots affreux des gardiens comme l’a connu Grobbelaar, Jammes ou Dudek. Manqué ! Entre le jaune poussin de l’an dernier ou le vert forêt de 2006, le pauvre doit attendre la fin du match pour revêtir une tenue qui ne lui crame pas la rétine…

La muraille de Chine Ouest (DG):

Or : JohnArne Riise :

« Jooooooohn-Arne Riise! Hoo! Haa! I wanna knooooooow, how d’you scored that goal ? » Le norvégien le plus célèbre du football actuel aura permit à toute une génération de roux de s’assumer enfin. Ses frappes surpuissantes du gauche ont nettoyé les lucarnes anglaises et européennes durant 7 ans. Il signe en 2001 pour le Liverpool de Gérard Houllier qui venait de remporter son « Treble » et fera vite son trou dans un côté gauche qui en contenait déjà assez. Il entrera définitivement dans la légende le 18 février 2006 lors d’un match de FA Cup entre Liverpool et l’ennemi Manchester United, lorsque le pauvre Alan Smith, à la 89e minute, cru bon de contrer le coup franc de Big John. Le tibia ne tiendra pas (en même temps il était sur les terres de Djibril), et la blessure retourna l’estomac de Fergie qui déclara ne jamais avoir vu de blessure plus dégueulasse. S’il est bien une chose que Riise avait plus de mal à maîtriser que ses coups-francs, c’est sa vie privée : entre le divorce d’avec son mannequin de femme, son agent qui le ruina et le « scandale » d’un tabloïd norvégien qui dévoila un nombre incalculable de message de drague envoyés en même temps à plusieurs « putes à footeux », le John eut une vie bien difficile, comme quoi fallait bien qu’il paye sa rousseur…

Argent : Emlyn Hughes :

Ramené de Blackpool par Bill Shankly, qui vient lui-même le chercher en voiture, le jeune Emlyn débarque à Anfiled en 1967. Il gagna le surnom de « Crazyhorse » après un magnifique plaquage à retardement sur Albert Bennett, le milieu de Newcastle, dans un style que n’aurait pas renié Trevor Brennan. Joueur polyvalent, il jouera aussi bien en latéral gauche qu’en milieu gauche ainsi que milieu défensif et même défenseur central. Il est de toutes les moissons glorieuses des 70’s et aura porté la tunique rouge à 665 reprises en 12 ans (seul Callaghan a fait mieux). Devenu commentateur, il assiste à l’horreur du Heysel de 1985 et déclara « Le football est mort et les hooligans ont gagné… »

Bronze : Alan Kennedy :

Venu des Magpies de St James Park en 1978, Bob Paisley voit en lui la solution idéale pour le côté gauche après avoir essayé avec Neal et Hansen, tous deux droitiers. Son premier match est digne d’un Traoré en force avec un magnifique own-goal et un bel accueil de Paisley dans les vestiaires « Ils ont tiré sur le mauvais Kennedy ! » Et comme si des Kennedy, il n’y en avait pas assez, Ray arrive l’année suivante (aucun lien, fils unique) d’Arsenal en milieu gauche, ce qui aura pour conséquences d’innombrables embrouilles du corps arbitral, journalistes et supporters. Mais Alan est un grand joueur s’impose sur son côté et s’offre même le luxe de quelques buts, dont le plus important en 1981 à Paris : il plante l’unique but de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs champions face au Real, d’une percée aussi vicieuse que le regard d’un Trappatoni entourées de deux belles plantes irlandaises…

Le colosse de Rhodes (DC):

Or : Jamie Carragher & Sami Hyypia :

Le petit Jamie a grandi avec la passion du bleu Evertonian, comme beaucoup d’autres (Owen, McManaman, Fowler, Rush, …), ce qui ne l’a pas empêché de rejoindre l’Academy (la vrai, hein, pas celle du tonton Mouillée) des Reds. Jamie chargeait même un stadier de le tenir au courant du score des Toffees lorsque ceux-ci jouaient à la même horaire que les Reds. Les débuts sont difficiles pour Jamie : un doublé tout en CSC lors d’une défaite 3-2 face à Manchester ! Aïe, ça pique ! Mais c’est sans compter sur celui qui deviendra l’une des plus grandes légendes du Kop ! De latéral droit à défenseur et patron de la défense sous Benitez, sa hargne, ses tacles, ses duels, ses chandelles rugbystique pour sortir un ballon compenseront largement sa faiblesse technique. Probablement l’un des meilleurs joueurs de la finale d’Istanbul, il ira jusqu’à la limite de la souffrance physique, avec les 10 dernières minutes passées avec un mollet paralysé par les crampes. Mais ce qui amuse le plus les fans, c’est que pour les Anglais, il y a la langue Scouse, et que pour les Scouses, il y a le dialecte Carragher : un langage parlé uniquement par Jamie et Philly, le papa. Il finira probablement sa carrière à Liverpool, où il entrainera certainement un jour. Ca ne peut pas en être autrement, il a trop de Bill Shankly en lui…

Lorsque Hyypia arrive en 1999, Gérard Houllier ne sait pas encore qu’il vient de réaliser le transfert le plus important des Reds de la décennie (Quoi, vous pensiez que ce serait Cissé ou Baros ?). Immédiatement dans son élément, Big Sami est impressionnant de régularité et de technique. Aussi à l’aise dans les airs que dans la couverture, il devient le nouveau chouchou d’Anfield. Seulement une saison après son arrivé, Houllier lui confie le brassard de capitaine, qu’il honorera jusqu’à ce que Stevie lui pique. Dans un style plus calme que Jamie, il ne prendra qu’un seul carton rouge dans toute sa carrière, contre United pour un tirage de maillot sur Van Nistelrooy, ce qui couta également un pénalty.  Putain de double sanction. Mais Hyypia était également une arme redoutable des Reds sur corner : 35 buts, la plupart avec sa cabine magique. En may 2009, Sami annonce qu’il vient de signer un contrat de 2 ans au Bayer Leverkusen, ce qui eut pour conséquence le plus grand hommage du Kop pour un joueur : la tribune entière arbore un tifo aux couleurs de sa Finlande natale. Lettre à Konchesky : « Lui, c’était Sami Hyypia. Et toi tu es qui putain ? »

Argent : Alan Hansen & Jan Mølby :

Probablement le meilleur défenseur de l’histoire de Liverpool, Alan Hansen est également l’un des plus titré : 8 Championnats, 3 Coupes d’Europe, 2 Fa Cup, 3 League Cup. Ça en jette! Meilleur ami de Dalglish, celui-ci lui donna le brassard en 1986 lorsqu’il tint le rôle d’entraîneur-joueur, voyant en Hansen un remarquable meneur d’hommes. Il n’est donc pas surprenant que celui-ci quitta le club également en 1991, un mois après King Kenny, après 14 années de bons et loyaux services. Passé commentateur, il sera l’auteur d’une bourde vocale, imitée des années plus tard par Gravelaine et « la solution finale trouvée par les Allemands » : Coupe du Monde 1994, suite à une bourde du défenseur Argentin, il s’exclama « Il mériterait d’être exécuté pour une erreur pareille », rien d’extraordinaire pourtant. Oui mais voilà, la veille, Escobar était abattu à son retour au pays suite à son tristement célèbre CSC qui élimina la Colombie de l’épreuve. Forcement, Hansen dû présenter ses excuses. Gravelaine, non…

Dans l’autoroute de joueurs Liverpool-Scandinavie, Jan Mølby eu la bonne idée de la prendre, un jour d’août 1984. Excellent dans l’épreuve des pénaltys, il réalise même l’exploit d’un triplé de pénos lors d’un match de League Cup face à Coventry. Dans les tribunes, un petit garçon de 7 ans qui vit son premier match à Anfield, sera marqué à vie par la performance de Mølby et rééditera l’exploit une vingtaine d’années plus tard. Ce petit garçon, c’est Steven Gerrard. Jouant plus souvent au milieu d’où il délivrait des caviars de 40m bien avant Alonso, il ne reculait que pour les éphémères blessures du captain Hansen. Après 12 ans, 218 matchs, 53 buts, 1 retrait de permis pour état d’ivresse et d’innombrables blessures, Jan quitte Liverpool pour Swansea, en pré-retraite…

Bronze : Ronnie Whelan & Mark Lawrenson:

Pur produit de la verdure Irlandaise, Whelan est ramené par Paisley pour remplacer Kennedy (Ray, pas Alan si vous suivez bien…) en 1979. Recalé en défense centrale (tout était possible à l’époque) à l’arrivée de John Barnes, il s’adapte très vite au poste, se basant sur sa relance et ses origines viriles. En effet comme tout Irlandais qui se respecte, il avait un excellent levé de coupe pour la Guinness, ce qui entraînait parfois un levé de poing dans le nez de mecs dont la tête lui revenait pas. Comme ce pauvre fans des Toffees qui eut le malheur de lui rappeler le score d’un Merseyside Derby, ironiquement. Note à lui-même: ne jamais jouer l’ironie avec Irlandais, jamais…

Toujours dans les 80′, toujours un Irlandais, Lawrenson rejoint les Reds en 1981 où il évolua 7 saisons. Lui aussi peu tendre et aussi dur sur l’homme que la matraque du gendarme, il fut vite surnommé « le hachoir », De Jong l’aurait surement apprécié. Une célèbre chanson des fans compte les 4 buts inscrit par Rush lors d’un 5-0 à Goodison Park, mais aucune ne mentionne que le « forgotten fifth », c’est Lawrenson qui l’a marqué. Avant l’indien des Black Eyed Peas, il y avait donc Mark Lawrenson…

La muraille de Chine Est (DD):

Or : Phil Neal :

Phil Neal est le premier joueur signé par Bob Paisley, fraîchement instauré du poste de manager du LFC. Son premier match en Red fut un compliqué derby face à Everton. En voyant le jeu se dérouler à 200 à l’heure, le jeune Neal compris qu’il lui faudrait travailler très dur son physique pour garder sa place. Ce qu’il fit. Il devient un titulaire indiscutable, infranchissable et auteur de belles montées en rush sur son côté droit et parfois gauche pour assurer l’intérim. Mais à l’instar de Mølby, Neal était un tireur de pénalty chirurgical. Il le prouva notamment en 1977, lorsqu’au bout de son pied, à 8 minutes de la fin du match, la balle du 3-1 assurait une première victoire de Liverpool en Coupe d’Europe des Clubs Champions. Neal réussit l’exploit de ne louper aucun match de Championnat entre 1975 et 1983, soit 365 matchs consécutifs (en apprenant cela, Aurélio a pleuré et s’est cassé 3 doigts en s’essuyant les yeux). Promu capitaine en 1984 par Fagan, il ne fut toutefois pas maintenu en place par Dalglish l’année suivante. Il partit donc en 1985. Allez hop, Phil dans ta chambre…

Argent : Steve Finnan :

Comme Riise, un seul latéral laissera un souvenir aux fans de Liverpool dans la période 2000-2010. A croire qu’un bon petit latéral ne se trouve plus de nos jours. Un parcours à la Ribéry (mais sans le bus ou Zahia) en gravissant petit à petit tout les échelons de la Ligue Anglaise. Il est d’ailleurs l’un des deux seuls joueurs à avoir marqué au moins un but dans les 5 premières divisions. Arrivé de Fulham (comme Konchieski, simple hasard), Danny remplace Carragher replacé dans l’axe. Il sera le titulaire au poste durant 4 saisons, avant que Arbeloa ne pointe le bout de son nez. Le « unsong hero » tentera ensuite sa chance à l’Espanyol, où tel un Bodmer, il ne jouera que 4 matchs dans la saison…

Bronze : Chris Lawler :

Fer de lance du LFC dans les années 60, Chris est un scouser pur produit. Surnommé le « Silent Knight » pour sa capacité à poignarder les adversaire par un but crucial en se trouvant là où il fallait (mais c’était quand même pas Cavani), il sera des premières campagnes victorieuses de Shankly en Championnat. Il est l’un des 4 rescapé de la purge de Bill Shankly en 1970, ce qui lui permit de décrocher son unique succès européen en 1973 en UEFA Cup. Après 425 matchs et 15 années au club, il s’en ira rejoindre son ancien coéquipier St John devenu coach de Portsmouth…

Le râtisseur de Jardiland (MDC):

Or : Dietmar Hamman :

« But what is Hamman ? What has he got ? He drinks, he smokes and he uses pot ! » Le Rafa de « 15 min that shook the world », le film préféré de Gerrard Mouillé, avait raison. Qu’avait Didi pour se retrouver titulaire dans ce onze de légende ? Une certaine classe balle au pied, et le sentiment qu’à tout instant un boulet de canon pouvait partir de celui-ci que ce soit pour nettoyer la lunette ou tuer les quelques mouettes que Djibril avait loupé. Pièce maîtresse du triplé de 2001 il restera le titulaire (sans problème puisque son remplaçant s’appelait Salif Diao) jusqu’à l’arrivé de Benitez avec Alonso dans ses bagages. Véritable amoureux du club, il a récemment déclaré que son rêve serait de revenir entraîner le club. Lors de la finale d’Istanbul, il entra à la mi-temps à la place d’un Finnan blessé pour cadenasser le milieu. Il se cassa un orteil durant le match, ce qui ne l’empêcha d’expédier son pénalty au fond, pas comme Shevchenko qui avait ses dix, lui…

Argent : Xabi Alonso :

A peine arrivé en Merseyside, Benitez savait ce qu’il voulait : Alonso. Et le technicien espagnol eu du flair en recrutant ce jeune basque de la Sociedad. Durant ses 5 saisons, Xabi a régalé le public d’Anfield par de lumineuses passes de 40m. Il a même imposé son style avec sa « spéciale », qui consistait en un lob du gardien d’au moins 40m. Au mieux, il y avait but (avec les gardiens britons, ça valait le coup d’essayer quelques fois), au pire corner. Artisan du plus beau jeu de Liverpool depuis au moins une vingtaine d’années, en 2008-2009, il ne résista pas aux sirènes d’un retour au pays avec les galactiques 2.0 de Tonton Florentino. Anfield attend toujours un retour d’Alonso sur son pré pour lui rendre l’hommage qu’il mérite. Pour cela, il faudrait que le Real soit reversé en Europa League, autant dire que le scouse peut-être patient…

Bronze : Graeme Sounness :

Unique joueur à partager le Onze Anal et le Onze Mondial de la Reds Academy, il montre ainsi le contraste humain qu’il était, un véritable Dark Vador. On peut dire qu’Anakin Skywalker était le joueur : loyal, exemplaire, talentueux et qu’après son interview dans le Sun deux ans seulement après le Hillsborough, il est devenu Vador. En 1977, le club met la main au portefeuille en signant trois Ecossais pour un total d’environ 1.5M£ (une paille aujourd’hui, un bras + peau des fesses à l’époque) : Dalglish, Hansen et Sounness. Ce dernier éblouit par sa fraîcheur et son assurance sur le terrain. Capable de courir 90 minutes durant,tel un mort de faim, il fit vite oublier le vétéran et légendaire Callaghan. Propulsé capitaine en 1982, il aura l’honneur de soulever en premier la Coupe des Clubs Champions à Rome en 1984, sa troisième en tout…

Le challenge Forrest Gump (MG):

Or : Steve Heighway :

Connu pour ses rushs interminable sur son aile gauche, à vous rendre chèvre un Sagna, Heighway a tardivement attaqué le football pour pouvoir achever ses étude et obtenir une licence d’économie. Shankly le fait ainsi signer à 23 ans en 1970, et arrive dans une équipe fraîchement remaniée, où chacun à sa chance. Heighway la saisit rapidement en démontrant toutes ses qualité de vitesses. Il apprendra à centrer plus tard. Onze ans et 444 matchs à arracher les pelouses anglaises, il restera dans la mémoire et les chants des fans même jusqu’à aujourd’hui. Il faut dire que depuis, il n’a pas chaumé : entré cadre de l’Academy en 1989, il y restera jusqu’en 2007, en sortant des jeunes premiers comme Gerrard, Owen, Carragher, McManaman, Fowler…

Argent : Ian Callaghan :

A seulement 17 ans, le jeune Ian prend un bus un matin de mars 1960. Visiblement nerveux, impatient et surtout en retard. Dans ses mains, une paire de crampons encore emballées dans le plastique. Ce jour-là fut son premier match à Anfield, et quel match. S’il ne mit pas de but, il participa largement à la victoire 4-0 contre les Bristol Rovers et tout ses coéquipiers vinrent le féliciter à la fin du match. Ce fut le début de l’histoire d’amour entre Liverpool et Callaghan, une histoire qui dura 18 années, comptabilisant 857 matchs, record qui ne sera probablement jamais battu. Mes que un jugador ! De tous les joueurs présents dans le Onze de légende, il est le seul avec St John à avoir jouer pour Liverpool en Championship. Si le ballon d’eau fraîche avait existé à l’époque, nul doute qu’il aurait eu de quoi remplir une cuve…

Bronze : Ray Kennedy

Ramené d’Arsenal où il excellait en attaque, il dut affronter la concurrence au poste d’avant-centre. Mais celle-ci était trop dure quand elle se nommait Toshack et Keegan. Lorsqu’il arriva, Paisley eu l’idée de le repositionner en milieu gauche, ce qui lui permit enfin de briller et même d’exceller avec le maillot rouge. Greaves dira même de lui qu’il était le joueur des seventies. Huit années passées à Anfield au cours desquelles il remporta 3 Coupes d’Europe des clubs Champions, 1 coupe de l’UEFA, 5 Championnats, 1 Super Coupe d’Europe, 1 League Cup et 4 Charity Shields, soit 1,875 titres par saison. Qui dit mieux ?

Le Maestro (MO):

Or : Steven Gerrard :

Gégé Houllier l’aura assez rappelé dans sa carrière : « C’est moi qui ait lancé Steven Gerrard ! ». Inutile de ressasser une fois de plus la brillante carrière de Stevie G. Les sites footix.fr s’en chargent chaque année, ventant les mérites de celui qui est pour eux un joueur de classe mondiale dans un club de merde. Ceux qui se paluchent devant les vidéos de ses buts extraordinaires et pleurent à la simple idée de ne jamais le voir évoluer au Barça-Real-Chelsea selon les goûts, ne savent pas qu’un jour Stevie a failli partir. Et oui, cet épisode ternit un peu sa réputation de « joueur à vie au club ». En 2005, après le miracle d’Istanbul, où il avait été le flamboyant capitaine qui sonne la révolte (digne d’un film US), il se laissait bercer par les sirènes des Blues car la soif de titres (et surtout LE titre pour lui, à savoir la Premier) était grande. Or, les scouses se sentant trahis par celui qui déclarait vouloir rester à vie au club, sortirent dans la rue pour brûler leurs maillots du célèbre n°8. Stevie repris conscience et le deal n’eut jamais lieu. Gerrard s’était fait méchamment chambré par les fans de MU à l’époque. Cet été, il y a eu Rooney, et pan, in your face ! Quand il ne casse pas les dents d’un DJ qui ne veut pas passer du Phil Collins, ou qu’il n’écrase pas les gamins qui viennent lui demander un autographe avec son Aston Martin, Stevie sort sa WAG Alex Curran, histoire de couper court aux rumeurs de divorce suite à un petit dérapage avec sa petite soeur âgée de 16 ans. D’autant qu’Alex n’a pas de petite soeur. Quoi qu’il en soit Steven restera dans l’histoire comme le meilleur joueur des Reds, celui qui a amené le plus de beauté au jeu ces 10 dernières années, celui qui a porté le LFC sur ces épaules, celui qui va probablement n’avoir porté que la tunique rouge dans sa vie, mais putain sa mentalité de diva restera une fucking disgrace…

Argent : John Barnes :

Signé par Dalglish en 1987, il s’intègre parfaitement et très rapidement dans l’effectif des Reds. Tant et si bien que la saison suivante (1988-1989), il est élu joueur de Premier League de l’année, une première pour un joueur noir. Si aujourd’hui on peut dire que le racisme est à 95% aboli en Angleterre (il restera toujours des petits cons rouquins), cela n’a pas été toujours pour Barnes. Notamment, lors d’un Merseyside Derby où les fans des Toffees ont montré toute leur grâce et intelligence en lui balançant des bananes. Barnes répondra par une performance exceptionnelle avec un but et une passe décisive sur l’un des buts de Rush. « Working class hero is something to be » comme le disait Lennon. En aout 1997 après 407 matchs et 108 buts, il décida de quitter Anfield, avec l’émergence de la génération de minots pour Newcastle. Sa participation au Anfield Rap restera également un moment mémorable, et une source d’inspiration pour Ryan Babel…

Bronze : David Fairclough :

Encore un petit Shankly Boy 100% scouse. Faut dire qu’à l’époque, pas d’arrêt Bosman, pas de salaire faramineux, pas de … (Et gnagnagna, c’était mieux avant, tout ça). Ok, mode vieux con, off. La folle tignasse rousse n’était cependant pas titulaire à Anfield, mais ses entrées en jeu étaient souvent décisives. C’est ainsi qu’il gagna le surnom de Supersub (Ben quoi, vous croyez que c’est Manchester qui l’a inventé avec Solkjaer ?). La meilleure illustration eu lieu le 16 mars 1977, un jour noir pour la Forez Academie : alors qu’il reste 15 minutes à jouer et que les Reds doivent s’impose par deux buts d’écarts à Anfield pour se qualifier, Paisley fait rentre son joker Fairclough à la place d’un Toshack épuisé par son combat face à Merchadier. A peine 10 minutes plus tard, le jeune rouquin se rue vers le but stéphanois et porte le score à  3-1. Anfield exulte et les dernières minutes ne seront que chants passionnés à la gloire des Reds. Petit bonus: pour ceux qui iront voir la vidéo, notamment celle sur les dernières minutes du match, elle vaut le coup d’oeil ! Non pas pour les chants ou l’ambiance, mais pour l’ultime chance stéphanoise bâclée par un ancien commentateur de TF1, qui se serait auto-commenté ainsi : « Trop de précipitation…(répété x 6), il n’a pas traversé le ballon de part en part, mais de bas en haut. Louper une frappe comme cela alors qu’il s’agit de la dernière chance de son équipe, ce type est une pipe! » Gerrard vous laisse le soin de trouver de qui il s’agit…

Le retour du Jedi (MD):

Or : Steve McManaman :

Si il n’avait pas exercé le merveilleux métier de footballeur, Steve aurait probablement pu faire mannequin pour Head-and-Shoulders avec sa magnifique tignasse bouclée. Oui mais le jeune McManaman est un jeune bourré de talent et accessoirement fan d’Everton, ce qui comme beaucoup d’autres, ne l’empêcha pas de rejoindre l’Academy en 1988 et de signe pro en février 1990. Le petit ailier prend vite ses repères et apparait vite comme l’alter-ego de Ryan Giggs. Véritable cauchemar des défenses adverses, il doit souvent faire face à un marquage individuel d’un voire deux joueurs constamment sur lui. Il prendra des coups, mais les rendra. Son but le plus remarquable est sans doute celui inscrit dans la prolongation d’un quart de finale face au Celtic en UEFA Cup, où il passe en revue toute la défense dans une course de 70m et s’en va crucifier le gardien. Un feu-follet qui l’est aussi dans le privé, puisqu’il passe son temps à dépenser son pognon dans des fringues, bagnoles luxueuses, call girls, avec ses potes Redknapp, Fowler, James, bref les Spices Boys quoi. Son attrait du pognon le conduisit à porter un jour une paire de Reebok, en signe de protestation contre Umbro son équipementier, qu’il considérait comme radin. Résultat : rupture de contrat. Il rejoint en 1999 le Real de Madrid car Houllier en avait marre de cette starlette, et pour une fois Macca eu du nez : la saison 1999/2000 et une réussite pour lui et il remporte un titre à la hauteur de son talent : la Ligue des Champions…

Argent : Dirk Kuyt :

Arrivé de Feyenoord avec des stats de buteur confirmé (71 buts en 107 matchs), il confirme dès ses débuts à Liverpool avec vingt pions la première année, aux coté de cette grande tige de Crouch. La saison est joliment clôturée par un but en finale de Ligue des Champions, mais qui n’empêchera pas les Rossoneri d’obtenir leur revanche deux ans après Istanbul. L’année suivante, il est replacé en milieu droit par Benitez, car Fernando Torres faisait des miracles seul en pointe. Qu’à cela ne tienne ! Le dutchman est combattif, endurant, rageur, et n’aura aucun mal à se reconvertir. Au contraire, ce poste d’ailier infatigable lui amènera la renommée mondiale et une place de titulaire au sein des Oranjes pour l’euro 2008 et la Coupe du monde 2010. Mais Dirk est également apprécié en tant que personne à Liverpool. Toujours une minute pour une photo, un autographe, il multipliera également les déclarations d’amour à son club et prolongera de cinq ans en 2009. Quitte à partir à la guerre, Gerrard prendrait Dirk à ses coté, comme ça il est sur de revenir vivant…

Bronze : Matt Busby :

Matt Busby, ce n’était pas que les Busby boys cette équipe de jeunes joueurs talentueux qui écrasaient tout sur leur passage, jusqu’à ce tragique 6 février 1958 à Munich. RIP. Non, avant de devenir la légende mancunienne, Busby était un formidable ailier venu passer les trois dernières années de sa carrière de joueur entre 1936 et 1939 (117 matchs). Loupant seulement trois matchs sur ses trois saisons, il en devint même le capitaine pour sa dernière saison. Saison qui verra également l’arrivée du jeune Paisley, une grande amitié grandit entre ceux qui deviendront les coachs britanniques les plus titrés de l’histoire du football anglais. Dans l’histoire de MU, Busby aura dirigé les Red Devils durant 25 ans, un record qui n’aura été battu que tout récemment, le 17 décembre 2010, par l’autre là…

Les enfileurs de pions (BU):

Or : Robbie Fowler & Kenny Dalglish :

Peu de joueurs ont l’honneur de se faire surnommer « God » par leurs supporters. Il y eu Shearer à Newcastle, Le Tissier à Southampton, et à Liverpool, c’est Robbie. Même si ses premières amours footballistique étaient teintées du bleu Toffee, Fowler a fait parti de la Golden Gen de l’Academy avec Owen, Carragher, Gerrard et McManaman. Il signe son premier contrat pro le jour de ses 17 ans. Son premier but, il le marque en décembre 1993 en League Cup contre Fulham. Deux semaines à peine plus tard, il leur plante un quintuplé pour le match retour. En championnat, il marque son premier triplé lors de son cinquième match. Voilà pour les chiffres, et nul besoin d’être Bac+8 pour comprendre que le talent précoce de Fowler est immense. Oui mais voilà, précoce. Il se laisse ainsi attirer par le côté Bling-Bling de son métier avec les Spice Boys. Le mot lui colle parfaitement à la peau puisqu’il va par la suite chevaucher la petite Emma des Spice Girls. Comme Maradona et ses narines en or, Fowler avait également un petit penchant pour la blanche. Chose que les supporters Evertonian adoraenit lui rappeler. Ainsi, lorsqu’il marqua un pénalty lors du Derby, il alla immédiatement sniffer la ligne blanche des 6 mètres juste devant les fans adverses. Ca lui valu 66.000£ d’amende par le club, malgré Gérard Houllier qui avait tout compris en déclarant qu’il s’agissait en fait d’une célébration de but camerounaise que lui aurait apprit Song, et qui consiste à brouter la pelouse. Bien joué Gégé, change rien ! Mais Fowler ne devint pas God ainsi. Il le doit plus à des gestes d’une classe venue d’ailleurs, comme ce pénalty face à Arsenal où il tente d’expliquer à l’arbitre qu’il n’y avait pas faute sur lui et réalise une passe parfaite pour Seaman, ou bien ce tee-shirt en soutien au 500 dockers grévistes lors d’une célébration de buts.
Il planta ainsi 183 buts en 369 matchs. Oui, Dieu est bien grand…

Après le Dieu, c’est au tour du Roi. Flambant avec le Celtic, Paisley fait signer celui qui deviendra King Kenny, en 1977 pour compenser le départ Keegan à Hambourg. Associé à Rush dans les années 80, le duo fait des miracles. Le jeune Dalglish est insaisissable, il est capable de tout : dribbles, vitesse de course, frappes de loin, centres chirurgicaux, il est l’investigateur d’un jeu qui fera la renommée mondiale de Liverpool. Après que Fagan n’eut pas la force de coacher après le Heysel, Kenny se lança dans le rôle d’entraineur-joueur, poste qu’il occupa jusqu’en avril 1990 où entré en cours de jeu, il disputa son dernier match. Aussi glorieux en tant que joueur que manager, Kenny possède l’un des palmarès les plus garnis du Royaume-Uni avec 9 championnats dont 4 entant que manager (3 avec les Reds et un avec Blackburn en 1995. Oui, oui, les mêmes Blackburn Rovers), 3 Coupes d’Europe des clubs Champions, 2 FA Cup, ainsi que de nombreux titres perso. Kenny occupe un poste au club, que même lui je pense, ne saurait trop expliquer. Heureusement le nouveau proprio qui fait tout bien pour se mettre les fans dans la poche a récemment déclaré qu’il devait avoir plus de responsabilités dans le club. Ouf, sauvés…

Argent : Ian Rush et Kevin Keegan :

« Ian Rush : 660 appareances, 346 goals, 1 mustache. » Tout est dit ou presque pour celui est le plus grand buteur de l’histoire du club et qui le restera sans doute. 15 ans à Liverpool en deux périodes de 7 et 8 ans séparées par une pige loupée à la Juve. Acheté 300.000£ à Chester City, ce qui constituait un record pour un jeune de 18 ans,  il ne tardera pas à rentabiliser cette somme. S’il ne joue presque pas la première saison, il terminera les trois saisons suivantes à au moins trente buts. Buteur opportuniste, son style est loin d’être impressionnant, mais ô combien efficace ! Son fait d’arme le plus notoire restera un quadruplé inscrit sur la pelouse du rival Toffees, club qu’il supportait quand il était petit et qu’il n’avait pas de moustache. Aujourd’hui encore, les fans chantent à la gloire de cet infernal buteur. Son dernier match restera malgré tout un triste souvenir avec une passe décisive de l’épaule pour Cantona en finale de FA Cup à 4 minutes de la fin. Il aura ainsi également participé à la gloire de United avec un chant qui rappelle ce malheureux geste. En gros avec tous les chants qu’il a inspiré en Angleterre, ne vous étonnez pas qu’il y pleuve tout le temps…

Kevin fut la première « Superstar » de Liverpool. Arrivé de Scunthorpe, Keegan devait être milieu de terrain. Mais Shankly le replace en attaque, aux côtés du grand Toshack. Le duo fera des émules dans l’Europe entière, tant la complémentarité des deux joueurs est fracassante pour les défenses adverses. Les deux attaquants vont même faire une démonstration de leurs pouvoirs surnaturels lors d’une émission de télévision, où l’un devait deviner ce que pense l’autre. C’était l’une des premières paires composée d’un attaquant en déviation avec un petit attaquant rapide qui lui tournait autour de lui. A cet époque-là, Leeds avait une équipe pas trop dégueulasse aussi et les matchs contre eux étaient aussi tendus que les caleçons du comité. Lors d’un Charity Schield, Brenmer égal à lui-même expédia un sanglant tacle au petit Keegan. Les supporters apeurés s’écrièrent « Oh mon Dieu, ils ont tué Kenny ». Mais non Kenny n’est pas mort et va même se relever en balançant son poing dans la figure de la légende de Leeds. Double carton rouge. « Shoot the Red-head, Kenny »…

Bronze : Ian St John & Michael Owen :

St John était l’un des hommes de mains de Shankly dans sa reconstruction du club. Transféré de Motherwell en 1961, il forme le duo d’attaque avec Hunt le chasseur de buts. Surnommé « The Saint » (ils ont pas été le chercher bien loin celui-là), il inscrira 118 buts en 424 matchs. La petite histoire avec St John, c’est qu’avec son statut de légende du club, il avait un certain regard sur les performances du club. Lorsqu’il se montra un peu trop critique envers Gérard Houllier et ses multiples transferts-casseroles de Ligue 1, Gégé le melon, le fit purement et simplement interdire d’Anfield. Faut pas déconner avec Gégé…

Owen aurait tout aussi bien pu être dans le Onze Anal. Mais à l’écriture de cet article avec toutes ces légendes et gloires des Reds, Gerrard a faibli, il est devenu nostalgique et a décidé de rayer le nom de Roger Hunt de sa liste pour rajouter celui qui a fait en sorte que son histoire d’amour avec le club du Merseyside eu lieu. Gamin surdoué, il épate le monde entier lors de son mondialement célèbre rush en quart de finale d’un Angleterre-Argentine en 1998, alors qu’il n’avait que 17 ans. Sa progression sous Houllier est épatante et il est l’un des plus grands acteurs de l’année 2001, année où il remporte le Ballon d’Or, le seul de l’histoire pour un joueur évoluant à Liverpool (Keegan était à Hambourg, Dalglish a terminé deuxième et Gerrard troisième). Et là, c’est le drame ! Il ne résiste pas au pont d’or proposé par Florentino et file à Madrid, ce qui est vécu comme une trahison par les fans. Mais ses pauvres performances n’inspireront au final que de la pitié pour celui qui revient à Anfield deux ans plus tard sous les couleurs de Newcastle. Le chambrage est de mise pour les fans qui l’accueilleront par un « Where were you in Istanbul ? » Mais le 3 Juillet 2009, il enfonce le poignard encore plus profond en signant pour Manchester, l’ennemi juré, et le 25 octobre de la même année, plus question de chambrage, Anfield l’accueille par une impressionnante bronca et des « Judas, Judas… » Il faudra attendre septembre 2010 et le match de Carragher pour son association, pour le voir revêtir la tunique rouge. Après quelques sifflets, le Kop applaudit et chante à la gloire de celui qui fut leur petit prodige…

Les « fuckings legends » (Coach):

Or : Bill Shankly :

« Bill Shankly. He made the people happy » peut-on lire sur la statue de celui qui restera à jamais la plus grande légende à Liverpool. Tout raconter sur cet homme, anecdotes, citations, exploits sportifs, prendrait tout l’article. Arrivé à Liverpool en 1959 dans un club en plein déclin après des années 50 calamiteuses et une descente en division inférieure, Shankly va tout changer de A à Z, à commencer par les joueurs : 24 à la trappe. Shankly instaure plus qu’une tactique, il met en place une nouvelle vision du football avec des joueurs combatifs, solidaires et amoureux du club. Il eut alors quelques idées pour impressionner les adversaires : faire jouer toute l’équipe en rouge, une porte de vestiaire plus petite pour qu’à la sortie les joueurs paraissent plus grand et une place avec l’inscription « This is Anfield » pour prévenir les adversaires du danger. Au bout de deux ans, il s’assure la remontée. Deux ans après, il remporte son premier championnat et encore deux ans après, il amène les Reds jusqu’à leur première finale de Coupe d’Europe des clubs Champions. Le rouleau compresseur est en marche. Il n’hésite pas à effectuer une seconde purge en 70-71 trouvant ses cadres vieillissant. Seuls quatre survivront. Shankly avait compris une chose, sans public son équipe n’est rien : »Il existe une sainte Trinité dans le football : les joueurs, les fans et l’entraîneur ». Il parviendra finalement à gagner la coupe de l’UEFA en 1973. Après 25 années à la tête du club, il se retira, laissant les rênes à son fidèle assistant Paisley. S’il est bien une phrase qui résume sa philosophie, en Scottish sans le texte : « “Some people think football is a matter of life and death. I assure you, it’s much more serious than that. »

Argent : Bob Paisley :

Élève attentif de Shankly, il arrive au pouvoir en 1974. Pur produit du cru avec 15 années en tant que joueur, il prendra les rênes d’une équipe conquérante, morte de faim à l’idée de remporter enfin une Coupe d’Europe des Clubs champions. Chose qu’il réussit, à trois reprises, et ajouté à cela 6 Championnats, 1 coupe de l’UEFA, 2 League Cup, 1 Super coupe d’Europe et 4 Charity en 9 années passées à la tête du club. Entre son statut de joueur, d’entraîneur-adjoint et d’entraîneur, Paisley aura passé 44 années consécutives au service du club. Une histoire d’amour unique. Ses petits rituels simples comme d’aller boire tout les matins son petit café dans le garage du coin ou sa tasse à café dans le Boot room, pièce de rangement que Shankly avait l’habitude d’utiliser pour parler tactique. Ces petites habitudes permettaient à Paisley de garder les pieds sur terre et de rechercher encore et toujours un moyen d’améliorer son équipe. Autant le Onze Anal est bourré de joueurs signés par Houllier et Benitez, autant le Onze de légende est rempli de joueur signé par Paisley comme Dalglish, Rush, Souness, Hansen, Whelan ou les Kennedy. L’élève a bien appris sa leçon et même dépassé le maître en laissant à Fagan en 1983 probablement la meilleure équipe Européenne…

Bronze : Rafael Benitez :

Malgré ses quelques transferts pourris et sa dernière saison laissant entrevoir un jeu fade et trop sur la défensive, Benitez mérite de figurer dans ce Onze de légende. Au même poste, Dalglish méritait également cet honneur, mais déjà cité comme joueur, et surtout parce que Gerrard a mouillé quelques fois son pantalon de plaisir devant des matchs du tacticien espagnol que bon. Parti de Valence en 2004 pour tenter l’aventure Red, il ramènera une flopée de joueurs issu de la Liga, à l’instar d’Houllier et sa Ligue 1. Ainsi des perles comme Alonso, Garcia, Torres et Reina viendront faire les beaux jours du LFC. Son plus beau fait d’arme est bien sûr le miracle d’Istanbul, auquel les supporters dont Gerrard fait parti se raccrochent inlassablement pour avoir l’illusion que les Reds sont encore au top niveau Européen. Grave erreur. Inutile de vous ressasser une fois de plus l’histoire épique de la « remontée du siècle », elle fut tellement ressassée à tort et à travers que Gerrard ne veut pas se retourner le couteau dans la plaie. Gerrard n’est pas de la fibre maso des gros membres. Mais les matchs les plus marquants de Beni furent sans doute les deux matchs d’affilés à United et à domicile contre le Real en 2009. Victoire 1-4 et 4-0, maitrisés d’une telle manière que Liverpool apparaissait comme la meilleure équipe du monde, au moins 25 ans après. C’est probablement ce qui a engendré la terrible saison 2009-2010 et le départ de Benitez à l’Inter, un tel niveau de jeu en finissant sans trophées et pire : obtenir le record de point de meilleur second derrière l’ennemi United qui égalise un record de titres détenu depuis 40 ans, ça ne peut pas ne pas blesser un dirigeant et ses joueurs, si près du but et finalement cocus. Six mois et deux trophées à l’Inter, Benitez vient passer ses vacances dans la ville qu’il aime depuis 2004 et inscrit ses filles dans un collège du coin. Dans le même temps, Moratti vire Rafa du banc Nerazzuro et Hodgson a sa cote de popularité digne d’un Sarkozy. Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre…

Gerrard a malheureusement pour lui connu les bas-fonds du football dans son équipe. Les traces de pneu de ses joueurs ayant pu porter malgré tout la tunique rouge sont ici, dans son Onze Anal Historique.

15 thoughts on “Le Onze Mondial Historique du Liverpool F.C.

  1. Et Gérard houlliee qui a presque tous gagner a son arriver et qui a relancer le club ???? Ton classement est bidon

  2. Beau (et gros) boulot, merci Gégé !! J’ai rien à redir. J’attend impatiemment le Onze Anal, je suis sur qu’on retrouvera pas mal de joueurs emmené par Houiller

  3. Une remarque qui comporte quasiment une faute par mot ne peut vraiment pas être prise en compte.

  4. Putain de beau boulot!

    Effectivement, houllier a presque tout gagné, mis à part ldc et championnat, des broutilles… Et quel putain de recruteur! Vivement le onze anal du cuL!

    PS: je finis l’année 2010 de manière fort grossière. Putain d’année de merde en même temps.

  5. Un Onze Mondial qu’il est bien !

    Je repense à Owen qui joue aujourd’hui chez l’ennemi juré et je me demande si cela est déjà arrivé dans l’histoire de la PL qu’un joueur de Liverpool atterrisse à Manchester, ou l’inverse.

    Quelqu’un peut m’éclairer ?

    C’est d’ailleurs particulier à ce championnat quand on voit tous ces transferts Barça-Real, Psg-Om, Juve-Milan, et j’en passe.

  6. Houiller c est juste le mr qui a remis le club sur de bons rails ,je persiste ce classement est super bidon.

  7. diao, diomède, titi camara, ziege, abel xavier, le cheyrou maléfique, jm ferri, le tallec et sinama pongolle, diouf… Oui, les meilleurs rails du monde, assurément.

  8. Et les titres ?? Mon grand écouté chaque entraineurs laisse des déchets derrière lui ,de toute façon c est pas ton classement bidon qui compte tonton il suffit de voir le retour de houiller a Liverpool avec villa et sa c est une vrai reconnaissance des supporter qui EUX savent ce que houiller a fait pour le club.

  9. @reggaemattic : Miller, Chilton, Savage, Reid, Chorlton, Sheldon, Ince, Owen, Busby, Chisnall, Beardsley, Hopkin… c’est vrai que c’est rare. Tu veux les transferts Arsenal- Tottenham et Everton- Liverpool?

  10. Fantastique travail Monsieur Gérard Mouillé. Même les médailles d’argent je prends.

    Après, dieu sait que j’aime Riise, mais y’a quelques anciens scousers qui t’écorcheraient vif pour l’avoir mis devant Captain Emlyn Hughes. Crazy horse, what a legend !

    Enfin McManaman… arf. Une légende certes, mais il a laissé un goût amer dans la bouche de beaucoup de fans. Pour beaucoup, il était sur-côté. Reste que son amour pour le club reste quelque chose de vrai.

    Sinon la paire d’attaquant… God et le King (le vrai, pas le français économiste/acteur/peintre). Comme le dit un de mes potes : « Ca pue le football ». Tellement forts qu’ils laissent Rush sur le banc, c’est dire !

    Quant aux remarques sur Gérard Houiller, s’il n’a pas été, et de loin, le pire des managers, il n’arrive pas au début de l’orteil des 2 premiers managers cités. Que ce soit question palmarès, charisme, ou évolution du club.

    Enfin oui, il y a eu des transferts entre le LFC et Everton, mais relativement peu. Et ça a fait scandale à chaque fois.

  11. Fowler titulaire à la place de Keagan ou Owen, il fallait oser !
    C’est le coeur qui a du parler… ou les narines blanchies !!

  12. Hyypia et Kuyt, deux joueurs que j’aurais absolument voulu dans mon équipe si j’avais été entraineur, ou joueur…
    et puis même pour partir à la guerre, boire une bière, faire un tarot…
    Le genre de joueur qui m’aurait fait m’intéresser au cfr cluj si ils y avaient joué !

  13. Quelques précisions donc :

    @Marco : Fowler en titu, bien sûr que c’est le coeur qui parle. Keegan, Rush ou Owen remplissent tous les critères pour être titulaires avec ce Onze.

    @Justwide : je te reconnais bien là! Mon jeune âge ne m’ayant pas permis de voir évoluer Crazyhorse, c’est Riise le titulaire surtout en faisant le bilan et en se rendant compte à quel il manque. Mais de ce que j’ai lu sur Crazyhorse, sa fougue, son charisme en font un joueur exeptionnel.

    @Ali Baba: Il y a eu 2 Houllier à Liverpool, celui de 1998-2001 qui a effectivement remis le club sur les rails, et celui de 2001-2004 qui s’est mis de sacrées casseroles sur le dos.
    Chaque supporter a un sentiment mitigé sur Houllier, et pour ma part, son égo surdimmensionné était la goutte de trop. Maintenant que tu parles de « véritables supporters », va leur demander si il placeraient Houllier devant Shanks ou Paisley, ils vont te rire à la gueule…

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