Le stagiaire live a regardé Lyon-Bordeaux

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Il fait désormais peur à notre éditeur…

J’allume ma télé, et là je me dis : Larqué, Lizarazu et Jeanpierre : merde, trois mecs du sud-ouest réunis… ils vont encore me gonfler avec les vagues, le soleil, les férias, la grande époque du Biarritz Olympique, et se faire des blagues sur leur première cuite à Saint-Jean-de-Luz, tout ça à une heure de grande écoute.

La musique Ligue des Champions remplace le « I love Rock’n’Roll » de Gerland. Et ça donne du cachet à cette affiche trop Ligue 1. Tout de suite, on vibre. La musique ça fait beaucoup. En fait ce qui manque à la Ligue 1, c’est pas des grands joueurs, c’est des grands DJ.

Et c’est parti pour la première expertise à la con de Lizarazu : « Bodmer je trouve qu’il manque d’agressivité, par rapport à Toulalan ». Merci Liza.

Réveillère, Chalmé, Fernando et compagnie, ils ont des tatouages sur les avant-bras. C’est de plus en plus dur de trouver des joueurs qui n’en ont pas… Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien avoir d’intéressant à raconter, de si important à écrire là, ces footeux ? Ah je sais, c’est des antisèches en langage codé (chiffres romains, enluminures, chinoiseries) pour répondre aux interviews! Le plus important c’est l’équipe… prendre les 3 points… bien en place… les matches les uns après les autres… Ouais, ça se tient.

Yoann appelle Chalmé « Matt ». Qui lui doit l’appeler Yo.

Ouverture pour Gouffran, pris en sandwich et pas fautif, qui avait réussi à remettre sur Chamakh.

Toulalan et Gourcuff se tirent la bourre, question d’orgueil. Le premier harcèle le second qui vient de lui piquer un ballon. Contre de volleyeur de Trémoulinas sur un centre de Delgado.

Gourcuff multiplie les ouvertures. Son secret ? « Il garde la tête sur le ballon » selon Larqué. On y pensera.

Fernando, habituellement chamailleur, s’écrase quand le taureau Lisandro se débat furieusement dans le mêli-mêlo de ses grandes jambes.

10e min : But pour Lyon ! suite à un coup-franc, Cissokho distille une merveille de saucisse en cloche que Ciani ne parvient qu’à effleurer piteusement du crane. Les premiers appuis et les premières interventions du néo-international sont dignes d’un Ronald Zubar qui jouerait au foot en rollers. « Oh mon dieu ! Oh Lala ! » Jean-Michel Larqué tente de manifester on ne sait quoi, certainement plus de désolation pour la bourde de Ciani que d’enthousiasme pour un but marqué.

Jeanpierre, qui reprend aisément son parler méridional en présence de ses deux accolytes, attribue d’abord le but  à « Bodeumer ». En réalité, sur un centre fort du Vieira Blanc (Luis Fernandez) Lisandro, l’enfant sauvage, se souvient qu’il a été élevé par des ours dans la pampa et griffe le ballon du pointu dans un réflexe animal, pour le dévier dans le but.

Ce Lisandro là, l’énervé de service, il tacle mieux que beaucoup de défenseurs de Ligue 1.

12e min : Jean II Makoun, qui rappelle par son sourire permanent plus que par son influence le ghanéen Mikaël Essien, fait une course de 20 m pour venir mettre un coup de boule à Carrasso. Big Mac a beau manger au Mc Do, il n’a pas les doigts gras et ne relâche pas le ballon sous la pression du camerounais.

13e min : Egalisation bordelaise ! Gourcuff s’avance sur le côté droit de la surface lyonnaise, suivi péniblement par Toulalan, qui semble faire un grand écart à chaque foulée. C’est bizarre, il court au ras du sol, ce mec. Bref, Gourcuff crochète brusquement Toulalan qui part tacler une publicité et les 3 photographes planqués derrière. Pendant ce temps, Gourcuff donne une merveille de centre du gauche à « his Airness », Marouane Chamakh, qui décroise avec beaucoup de science son coup de tête. « Il est où Yoann » lit-on sur les lèvres (épaisses) du bordelais, couvert par la mêlée. Superlatifs sur le marocain. Et deuxième expertise à la con, piquée à on ne sait quel journaliste par Lizarazu, bientôt docteur ès banalités : « Il fait partie des meilleurs joueurs européens, de la tête. Je le dis sans aucune euh… sans aucune contestation (sic) ». On a presque envie de vous contester juste pour vous donner tort, Bixente.

Fernando retrouve ses talents d’acteur quand il a affaire à Bodmer. Nous voilà rassurés.

Appel de Lisandro plein axe, pas suivi par Sané/Ciani. « Ohlalalalalala » (Larqué). On commence à faire passer Sané-Ciani, certes peu inspirés ce soir, pour une défense de Ligue 2. Le même Lisandro réussit un contrôle orienté de la poitrine. Jeanpierre s’exclame, curieusement, « Quel client ! ». Non Christian : « Quel joueur ! » ou « C’est un client ! », là d’accord, mais « Quel client ! ». Réfléchissez avant de parler.

Sur un contre, Jean-Mimi conseille Jaroslav Plasil et nous ressert son célèbre  « A gauche ! Woh à gauche ! Oh, il a voulu aller trop vite ! ». Bah oui mais il fallait pas le stresser Jean-Michel.

Michel Bastos, strappé aux deux poignets et donc surnommé Michel Elastos frappe à l’angle de la surface mais son tir n’est pas assez brossé.

Toulalan se dégage de la pression de Gourcuff d’une jolie toulalo… taloulo… tannalou…tannola bref d’une passe du talon quoi. Je fatigue.

Ciani le bouc-émissaire de ces messieurs, « a les jambes totalement nouées » selon Lizarazu. Peut-être qu’il est assis en tailleur ? Ca expliquerait ses difficultés.

En tout cas, l’expertise à la con de Lizarazu se teinte d’un acharnement larquéïen. Il n’y a a aucun mal à relever les faiblesses d’un joueur surtout quand elles sont criantes, mais en parler à outrance relève bien de la faute de goût. Des années difficiles s’annoncent sur TF1. Larqué a désormais un interlocuteur, un témoin à charge dans son procès hebdomadaire.

Les cheveux de Cris ont fui vers ses sourcils.

Passe aveugle de Wendel, « un peu trop aveugle » selon Lizarazu. Ca se peut ? Il aurait dû faire une passe mal-voyante alors ?

Lisandro contre un dégagement de Sané à bout-portant et pense récupérer le ballon. Jeanpierre, jamais avare en trouvailles savoureuses, dit et répète qu’il y avait « épaule de protection ». Epaulette, quoi. L’animal fait signe à l’arbitre qu’il est fou mais il préfère en sourire. C’est assez rare pour être souligné.

Expertise à la con de Lizarazu : « Trémoulinas, on n’en parle pas beaucoup (sic) mais je le vois en 2 derrière Evra. » ; « Qualité de centre euh… classe mondiale, et il a progressé défensivement ». Une expertise pareille, il faut bien avoir joué 15 ans au poste d’arrière gauche au plus haut niveau pour la sortir. Merci Liza de nous en faire profiter.

Lisandro, totalement incontrôlable, tente d’enfoncer ses canines dans le ballon.

25e min : Si je vous dis « Oh Lalalalala », vous comprenez ? Oui, vous comprenez : Delgado part dans le dos de la charnière centrale bordelaise mais gâche son duel en frappant sur Carrasso. La défense centrale est guillotinée en place publique. « C’est de la concentration pure et dure ! » (sic) (Jeanpierre) ; « Oh Lalalala » (bis, vous savez qui.)

Dans la foulée, occasion bordelaise : centre de Wendel et madjer de Gouffran ; l’enthousiasme enfantin de Christian Jeanpierre  (« Wouhou, c’est le Brésileuh ! ») est décidément proportionnel à mon agacement. Jeanpierre, c’est une ceinture de chasteté ce mec. A chaque moment chaud dans le match, il me gâche mon plaisir avec ses phrases à la mord-moi-le-nœud. Les joueurs sont « tendus comme des peaux de tambour ». (Jeanpierre, tendu comme un string).

Bastos amuse Ciani le long de la ligne de corner d’un crochet en se retournant. « Il lui a fait un petit bijou brésilien ». Un bracelet de couleur quoi ?

Lloris a deux métros de retard sur un centre de Trémoulinas. Chamakh ne cadre pas sa tête et a une sale tronche quand il pleurniche.

Delgado qui aime venir dans l’axe, est pris en position de hors-jeu, du sourcil.

On tente d’expliquer le faible niveau de Ludovic Sané, tout juste arrivé en première division, par des arguments irréfutables. « La DH, c’est la DH quoi » (Jeanpierre).

34e min : But de Bastausse ! (Jeanpierre). Sur un belle combinaison lyonnaise dans l’axe entre Lisandro et Pjanic, le petit bosniaque s’engouffre dans la surface d’une course oblique (« Surtout ne pas le toucher » (Larqué, toujours préoccupé par la défense bordelaise, il est mignon.)) et délivre un centre en cloche du gauche qui lobe Taiwolinas, au placement étrange et au timing aérien coupable… Michel Elastos récupère le ballon et a le temps de se dire : « Du droit ? Non, attends, j’ai le temps de mettre une praline du gauche, je préfère assurer. »

L’expertise à la con de Lizarazu : « On va voir des buts ce soir. » Merci Bixente, mais à 2-1 c’est pas prendre un risque que de dire ça.

« Chak’attak de Lyon c’est une occasion » (Jeanpierre). Delgado, hors-jeu, frappe la transversale sur une belle remise de la tête de Pjanic.

Lisandro démarre mais il est signalé hors-jeu. OMG ! se dit l’argentin, les mains sur la bouche. Jeanpierre décide qu’il y avait hors-jeu, pourtant le « révélateur » n’est jamais catégorique, surtout sur cette action précise.

Ciani tente de crocheter un lyonnais mais son ballon sort en touche. « Oh Lalalala » (Larqué). Lizarazu réinterprète une expression du foot : « Ils ont les pieds qui brûlent, les bordelais ». Il voulait dire que le ballon leur brûlait les pieds, pas qu’ils avaient des champignons entre les orteils. Puis il enchaîne avec une nouvelle expertise à la con d’ancien défenseur : « Faut faire des choses simples, jouer à une touche de balle (sic) : contrôle-passe ». Alors déjà, jouer à une touche de balle, qui a dit que c’était simple ? Et contrôle-passe, ça fait 2 touches, Einstein.

Sané en difficulté face à Lisandro, « est tétanisé par l’Argentin » (Jeanpierre). Ca se dit, tétaniser quelqu’un ? Si je veux, je peux te tétaniser, Christian ?

Jeanpierre nous conseille de regarder « My Téléfoot, le petit frère de Téléfoot ». On a vu mieux comme slogan… « Les petits frères, ils suivent souvent l’exemple des grands, en plus de nos jours, ils fument des joints, font des fautes d’orthographe et sèchent les cours… » se dit Larqué. Tout se perd. Mi-temps. Les buteurs sont étrangers, dans un quart franco-français ou gaugau-gaulois. Tout se perd là aussi, pense Jean-Mimi.

Retour des vestiaire, Gourcuff se met en évidence mais décale Wendel au lieu de frapper. Il a beau avoir une gueule d’ange, sur coup-franc c’est le pire des vicelards.

Au fait, Jeanpierre a toujours pas compris que quand le chrono indique 47 :50, c’est la 48ème et non la 47ème minute…

Chamakh retire sa bague, qu’il porte depuis plusieurs matches en dépit du règlement.

Plasil intervient sur une remise de Delgado pour Pjanic qui s’avançait pour frapper. « Quand t’es défenseur et que t’as (sic) ton milieu défensif qui vient intervenir devant toi, ça fait du bien ». L’expertise à la con, un way of life.

51e min : dribbles de Delgado qui délivre un centre à ras-de-terre, mais Ciani s’interpose. « Delgado-hoho. C’était chaud. » Jeanpierre fait des rimes, on passe tout près d’ « il est beau le lavabo ».

Bastos est pris en tenaille. « C’est la version sécateur » pour Larqué. Et la version pince-monseigneur ça donne quoi ? « Michel Bastos, on le sent plein de gaz. » dit Jeanpierre naïvement, sans réaliser qu’il vient de faire une blague qui sent le prout.

Chamakh a une queue de corbeau, ou un balai de sorcière sur la nuque. Un truc gothique en tout cas.

60e min : corner pour Bordeaux, le ballon survole la surface mais Ciani et Fernando pensant la toucher, nous offrent un joli coup de tête virtuel, façon natation synchronisée. La « deuxième chance » de Plasil, file devant le but.

61e min : Parade d’Hugo Lloris. “Incroyable, incroyable!” “Hallucinant!” Jeanpierre ne cache pas sa sympathie pour le garçon et même son adhésion au fan club de Lloris comme, il y a peu, à celui de Thierry Henry. Il faut attendre quelques minutes pour que Lizarazu, enfin utile, relève l’habile « tacle aérien » de Chamakh. Ce Jeanpierre, il est où quand il faut relever que chaque dégagement au pied de Lloris est un parpaing sans nom, quasiment jamais récupéré par un joueur de son équipe ? Hein ?

Nouvelle tête de Chamakh, Lloris est encore là.

Quand Larqué dit « Les équipes sont coupées en deux, coupées en deux », ça veut dire qu’elles sont coupées en 4 ? Et si Jean-Michel, à propos de la charnière bordelaise, coupe les cheveux « en deux, en deux », vous me suivez ?

Lisandro n’est jamais vraiment hors-jeu. « Rhalala, ils font des trucs derrière là. » (Lizarazu, l’expert, essaye de dire un truc.)

68e min : coup-franc de Gourcuff repoussé des poings par Lloris. « Quand je vois Lloris… » (Jeanpierre). « Quand je vois Gourcuff tirer les coups-francs, je me demande pourquoi c’est pas lui qui les tire en Equipe de France » (Lizarazu). Minute démago : piques à Domenech et Henry, ça mange pas de pain. « Et puis au rugby, au moins, on laisse tirer les spécialistes… »

69e min : Larqué avoue souffrir pour Ciani. Vraiment Jean-Michel ?

70e min : Wendel en demi-volée, fracasse la barre transversale.

74e min : Govou tacle sévèrement Chalmé.  « Ola ola ola, ça a claqué sur le péroné » nous dit-on.

76e min : Cissokho s’avance et frappe fort. On voit Cissokho le poing rageur. Etonnant pour un corner gagné… Le ralenti révèle que Chalmé dévie le ballon du bras. C’est donc un pénalty. On revisite les croyances populaires de la main volontaire ou involontaire, tandis que l’arbitre, sûr de son fait et dans son bon droit, siffle une main arrêtant un tir qui prenait la direction du but. Lisandro prend Carrasso à contre-pied. Sur le ralenti, on voit Sané donner l’indication à son gardien. « Pars à droite, à droite, à droite… » pour au dernier moment lui montrer le côté gauche, où Lisandro tirera… « J’te l’avais dit ! » pourra dire Sané. Facile à dire.

Cissokho, qui survole son côté comme un boeing, mais qui n’arrache pas à l’expert en arrières-gauches le moindre compliment, dépose un centre sur le pied droit de Govou, qui n’est pas Jean-Pierre Papin mais dont la reprise ne passe pas loin du cadre.

Larqué remarque qu’un bordelais traîne la jambe et le dit : « Aïe Gouffran » (répété six fois). « Il est mort ». Imagé et elliptique, le Larqué.

Chalmé se prend les pieds dans le tapis et Lisandro est averti à tort. Il sera absent au retour et ça, ça le fait vraiment ronchonner même si personne voit de différence.

Jeanpierre nous promet « Beaucoup de suspense pour le match retour ». « Ouais » répond Larqué dans un rire pudique.

Makoun, dont le jeu de tête mériterait peut-être plus d’éloges en raison de sa taille qu’un Marouane Chamakh, place une tête sur un corner, sortie par Trémoulinas sur sa ligne.

Fin du match. Lisandro est inconsolable. Toulalan, poils su’l’torse, et Gourcuff, épilation laser, deux écoles, échangent leurs maillots. Govou a les tétons qui pointent, tout excité de voir la porte des demies-finales enfin s’entrouvrir. La Coupe aux grandes oreilles, que Lyon appelle de ses vœux depuis des années, a beau être dure de la feuille, il semble qu’elle les ait enfin entendus.

10 thoughts on “Le stagiaire live a regardé Lyon-Bordeaux

  1. « Passe aveugle de Wendel, « un peu trop aveugle » selon Lizarazu. Ca se peut ? Il aurait dû faire une passe mal-voyante alors ? »

    J’aime beaucoup celle-là, une très belle analyse le sale gosse. Ceci étant, pour moi, les hors-jeux y sont, de peu, mais ils y sont.

  2. « Les cheveux de Cris ont fui vers ses sourcils. » Elle est bonne celle là !

    Du bon boulot tout ça, faut dire qu’avec la fusée à 3 etages t’avais de quoi faire.

    Sinon je trouve que Jussie ressemble à Larsson et Henrique c’est un peu Joachim Noah sans cheveux..

  3. T’es pas mal en sosies Mokaké.
    Je pensais les avoir tous faits sur ces deux équipes mais j’ai eu tort.

  4. « Faut faire des choses simples, jouer à une touche de balle (sic) : contrôle-passe ». Alors déjà, jouer à une touche de balle, qui a dit que c’était simple ? Et contrôle-passe, ça fait 2 touches, Einstein.

    J’me suis dit exactement la même phrase, en direct ! (j’ai juste remplacé ‘Einstein’ par ‘Blaireau’)

  5. je te les donne pour le match retour,c’est cadeau.

    En tt cas, ce fût un beau match, massacré malheureusement par le bebete show

  6. Le stagiaire n’était pas dans la loge des 3 mecs du sud ouest pour nous dire lequel des 3 nous a lâché un rot qui sentait si bon le cassoulet?

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