La Lens Académie note Lyon-Lens, 0-1
Trois ans plus tard…
20 mars 2011, soit 3 ans, 5 mois et 4 jours de patience pour pouvoir, enfin, à nouveau noter et académiser une victoire en L1. (ici, pour les gens que ça intéresse).
Depuis, 3 ans de purgatoire (votre serviteur avait en réalité raté la dernière victoire lensoise en L1 (vs Bordeaux), Junior ayant décidé de naître ce jour-là), 3 ans de purge, de Lens-Istres, de Laval-Lens, de branlées en coupe ou de matches nuls moisis.
3 ans bordel.
Et pourtant, si j’ai déjà eu à académiser des matches au résultat improbable, celui-là est dans le top 3 des victoires inattendues. Après 2 défaites 1-0 contre Nantes et Guingamp, au contenu divers et (a)varié, ce déplacement à Lyon ressemblait à tout sauf à une sinécure :
– On est toujours à la ramasse au niveau financier, Martel attendant toujours les 4 plaques promises par notre moustachu Azerbaïdjanais préféré.
– On a losé comme des glands contre cette saloperie de bête noire de l’EAG lors de notre 1e réception à Amiens.
– Lyon, également bien parti pour faire une saison de merde a perdu en coupe d’Europe contre un club Roumain, et avait donc tout intérêt à vite éteindre le début d’incendie. Et comme on est toujours là pour relancer un club à la ramasse…
– Conséquence du premier point, on est toujours interdit de recrutement, et on se présente donc à Gerland avec une équipe sur le papier plus faible que l’an dernier.
– Accessoirement, on reste sur 11 défaites en 12 déplacements en L1 à Gerland. Pire, notre victoire en CdL l’an dernier devrait rendre les lyonnais plus méfiants qu’au printemps.
Au final, on sort de là avec une victoire, un gros match des S&O, une ambiance de dingo en parcage, et la gueule déconfite du duo Aulas-Lacombe, toujours aussi priceless en pareille situation.
Pourtant, vu notre effectif, c’était pas gagné. AK nous sort en effet tout ce qui ressemble de près ou de loin à un joueur valide : Yahia toujours sur le flanc, c’est notre duo Kantari – Landre qui occupe l’axe, devant un Riou reconduit dans les bois. GBamin et Baal sur les côtés, Lemoigne-Valdivia dans l’axe, les 2 mauvais chevelus Nomenjanahary et Cyprien sur les ailes et devant un combo »vitesse-puissance » Touzghar-Coulibaly.
A noter que Chavarria cire le banc, c’est dire si le gars doit être transcendant à l’entraînement pour ne pas être alignée dans cette équipe. Vraie bonne nouvelle : El Jadeyaoui s’est blessé. Toujours ça de pris.
En face, Fournier nous sort également de son chapeau 2 ou 3 vedettes : Lindsay Rose et son blase d’actrice porno, Yattara dans le rôle de Benny Hill et Lacazette dans celui de Brian Joubert. Pas mal d’absent côté lyonnais, notamment les 2 anciens lensois Bisevac et Bédimo.
Sur le pré, ça donne plus ou moins ça, sachant que Nomenjanahary & Cyprien se sont plus souvent retrouvés alignés avec Lemoigne-Valdivia en position défensive et que l’essentiel des déboulés offensifs furent du côté du Malgache.
Le môtch :
A priori il doit y avoir plein de trucs sympas à faire à 14h un dimanche à Lyon. Si l’on en croit l’affluence en tout cas, il y a plus de fans de Drucker que de l’OL et on est du coup assez ravi que le club se soit mis dans le rouge pour se construire un stade qui risque de sonner bien creux. (coucou les Lillois, oui, on pense à vous quand on parle de stade mort).
On note néanmoins un bien beau parcage lensois, le plus gros à l’extérieur sur cette journée, qui donne de la voix et reste (encore et toujours) derrière ses joueurs malgré le marasme ambiant. La banderole « Fiers de nos joueurs » ne laisse d’ailleurs pas de doute sur l’avis général : Si nos joueurs n’y sont pour rien, nos dirigeants sont vraiment une sacrée bande de tocards.
En face, les Bads Gones sont toujours aussi tristes dès que le match ne tourne pas en leur faveur et la ferveur lyonnaise époque Juninho-Govou laisse désormais place à l’aigreur du supporter vivant la décrépitude de son club. (je parle en connaisseur).
Le début de match est globalement lyonnais, avec un Lacazette dur à tenir. Après une 1e frappe ratée de Dabo, la 1e occasion est blanche : Yattara échappe au marquage de Kantari pour frapper en pivot, Riou détourne.
Lens ne joue pas mal le coup et surtout, l’alignement complètement pourri de la défense lyonnaise (Jallet quasiment ailier, Koné et Rose ne sachant comment prendre Touzghar) laisse présager de vraies possibilités. La 1e sera la bonne.
13e : Jallet est pris dans son dos par un bel appel de Touzghar, lancé idéalement par Coulibaly. Lopes est sorti mais ne peut rien contre la passe de Touzghar au point de péno pour Nomenjanahary, Koné ne troue totalement, le Malgache conclut dans le but vide, 0-1.
1 minute plus tard, Lopes évite le break en sortant aux devants de Touzghar, trop rapide pour les 2 brêles de la défense centrale lyonnaise. Il devient quoi Lovren sinon?
La suite est simple : Lyon tient le ballon mais ne parvient pas à se montrer dangereux. On a bien une frappe par-ci par-là de Yattara ou de Lacazette mais ça n’emmerde que les pigeons installés sur le toit de la tribune. De notre côté, on ne se jette pas et on attend le moindre de ballon de contre comme des crève-la-dalle. D’ailleurs, chaque possibilité laisse entrevoir une vraie occasion tant Coulibaly fait mal aux lyonnais. Le mec les bouffe physiquement et réussit de belles choses balle au pied, en jouant une partition prévisible mais limpide : contrôle-protection de balle – élimination. Ça finit soit par une balle en profondeur vers nos dragsters, soit par une faute lyonnaise.
Cris doit bien rire quand il voit le trio Rose – Koné – Dabo se faire amender par un Malgache et un ex joueur de Poissy…
Pas de grosse occasion lensoise néanmoins et M Jafredo renvoie ce beau monde au vestiaire.
« Hubert, si tu pouvais choisir un truc chez Carlo Ancelotti, tu prendrais quoi?
– Sa mèche de cheveux.
– … «
L’entame de la 2nde période est lyonnaise, avec une incursion de Dabo et une possession largement à l’avantage des rhodanien.
La 53e minute marque le début de la série : « et si on ne tuait pas le match » , jouée à la perfection par un duo Nomenjanahary-Touzghar, qui n’a pas été pas sans rappeler les plus belles heures de Shirley et Dino.
53e minute donc : contre ultra rapide menée par Lemoigne et Coulibaly, Nomenjanahary est lancé plein axe dans la surface, seul face à Lopes, il préfère se jeter comme une merde après un effleurement du gardien plutôt que de finir son action. Le but était grand ouvert… Jafredo sanctionne la simulation d’un jaune. Sur le ralenti, on voit que Lopes le touche mais dans l’esprit, l’arbitre a raison : finit ton action connard, plutôt que de simuler comme un vulgaire lyonnais.
Encore à la rue sur ce coup, Rose sort, remplacé par NJié.
57e : Coulibaly viole Gonalons d’un rateau-petit pont et lance un contre terrible. Touzghar, idéalement servi perd son duel dans la surface face à Lopes.
59e : Coup-franc à 25m, excentré sur la gauche. Cyprien l’enroule sur la barre de Lopes, assez bizarrement placé sur ce coup.
62e : Nomenjanahary déboule dans le dos de Jallet, centre dans les 6m pour Touzghar qui réussit à la mettre 3m au-dessus d’une magique reprise tibiatale.
A ce moment du match, tous les lensois qui suivent le match ont soit un slip pulvérisé, soit attaqué la 2e phalange de chaque doigt. De mon côté, j’enchaîne 3 minutes d’apnée et un hurlement de dépit. Être supporter lensois, c’est un vrai métier. Tu fais ça sans formation et sans entraînement, tu cannes comme une merde d’une crise cardiaque au 1e match. Pas pour rien qu’on est tous alcooliques. C’est pas par amour des joues rouges ou de la 8-6, c’est juste que tu peux pas tenir à jeun.
Évidemment, le légendaire « faudrait pas regretter toutes ces occasions » nous vient à l’esprit, d’autant que Fournier lance des hommes frais sur le terrain. De son côté, AK nous prouve la profondeur du banc lensois en lançant 3 lensois de formation : Bourigeaud, Cavaré et Guillaume. Pendant ce temps, Touzghar s’installe sur le banc pour digérer sa feuille de match.
Si Njié mettait la misère à GBamin, Cavaré est un soutien plus solide que Cyprien. On note quand même une frappe de Lacazette à la 75e.
80e : Lacazette et Malbranque mettent la défense lensoise aux fraises, ce dernier est servi pleine surface, Riou anticipe le centre et est battu, ça finit sur le poteau.
Pendant que j’attaque sereinement le 15e centimètre de mon radius droit (je suis gaucher, rassurez-vous), Njié remet une cartouche à GBamin et réussit à frapper, Riou repousse.
Les 10 dernières minutes sont un supplice. Guillaume nous flingue une énième balle de break, les lyonnais campent dans notre camp et les occasions de voir Kantari se trouer sont nombreuses tant les lyonnais balancent. Ce bon vieil Ahmed tient néanmoins le choc et le massacre lyonnais sur coup-franc fera le reste. Victoire lensoise, ô combien méritée mais ô combien stressante. Les joueurs n’ont rien lâché et ont joué le coup à fond. AK confirme qu’il est un bien meilleur coach face aux équipes supposées plus fortes que face aux équipes de notre calibre.
En l’attente de fonds qui n’arriveront sans doute pas, le Racing lance enfin sa saison et jouera un 1e tournant la semaine prochaine avec la réception de Reims. Le genre de matches à gagner… et dans lesquels on est diaboliquement habitués à faire match nul… Affaire à suivre.
Les gôrs :
Riou : 4.
Le coup de bluff de notre début de saison, tant il est surprenant qu’il soit si solide. On parle quand même d’un mec qui en prenait 3 en moyenne l’an dernier… Du coup, la question est posée : Et si on lui laissait les clés de la maison cette saison?
Baal : 3.
Il a bien maitrisé Malbranque mais les montées de Jallet l’ont souvent cantonné à un rôle défensif. Plutôt pas mal dans le rôle de la rampe de lacement vers Nomenjanahary.
Landre : 4.
Costaud et fiable, ce qui est plutôt une bonne chose quand tu joues stoppeur.
Kantari : 3.
A causé la mort par épuisement de 20 personnes qui visionnaient le match depuis le service réanimation CHR de Béthune, tant chaque ballon joué respirait le stress. Heureusement, Yattara est nul.
GBamin : 2.
Après Ntep l’an dernier, nouvelle soirée souffrance pour celui qui, rappelons-le, n’est pas censé jouer à ce poste. Cette fois-ci, ce sont Dabo, Tolisso et surtout NJié qui ont mis le bouillon à un JP qui s’en sort au final de manière bien honorable. (c’est à dire en finissant le match et en concédant un minimum d’occasions de buts).
Lemoigne : 3.
Dur dur pour notre capitaine. De gros ballons grattés derrière mais de nombreuses transmissions faciles ratées pour autant d’occasions de contre croquées. Il reste un danger constant sur chaque corner en notre faveur.
Valdivia : 2.
Ne sert toujours à rien en 6.
Cyprien : 3.
En mode « homme de l’ombre », il a mis son quota de coups, commis les fautes qu’il fallait et tenté de boucher les trous devant GBamin, avec plus ou moins de réussite. Un coup-franc sur la barre qui va sans doute lui permettre de massacrer les 5 prochains CPA intéressants qu’on aura à jouer.
Nomenjahanary : 4.
A bien profité des largesses laissées par la défense lyonnaise en faisant parler sa vitesse. Une ouverture du score néanmoins ternie par son manque de lucidité au moment de crocheter Lopes en début de seconde période. Arrête de simuler mec, on n’est pas à Lille…
Coulibaly : 5.
Il avait déjà été énorme face aux lyonnais l’an dernier, il a remis le couvert sur ce match. Physiquement au-dessus, techniquement très juste : le meilleur lensois sur le pré.
Touzghar : 3.
Quand tu fracasses autant d’occasions franches après t’être échiné à te les créer, ce n’est pas de la mauvaise volonté, c’est de l’art.
Les remplaçants : Si Cavaré, Bourigeaud ont réussi leur entrée, Guillaume non.
En face, les lyonnais ont tout pour réussir une saison de merde, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Bonus :
Bisou à la LFP, from Lens to Pyrénées.
En attente du proochain match, je t’invite, supporter lensois à lire ça : Collectif Marek, tu dors ?
Luissette – @R_Direktor.
Bande de petits polissons, vous ne l’emporterez pas au paradis.
On verra au retour, si (bon ok c’est pas gagné) on arrive a aligner l’équipe titulaire, vous risquez de manger bien cher (oui je me console comme je peux)
Merci. Bises minières.
J’ai jeté un coup d’oeil sur l’acad de mars 2011 et je suis tombé sur :
« Varane : 5/5. On en reparle dans 2 ans, quand il sera en équipe de France. »
ça fait bizarre…
Que veux-tu, je suis visionnaire…
Les Lillois aimeraient bien te répondre suite à ta reflexion sur leur stade mort, mais là ils peuvent pas, c’est le show de la mi-temps