« Vaï les gars, faut encore aller repêcher Surcouf » rigolait le commandant du Crossmed en envoyant ses hommes récupérer le 38e naufragé breton de l’année. Bah oui mon couillon, c’est pas parce que chez toi tu as un temps de merde et des marées qu’il faut prendre la Méditerranée pour une pataugeoire.

 

Aioli les sapiens,

Outre ses marins prétentieux, la Bretagne confie également à nos rivages quelques-uns de ses manieurs de ballon. Morel, Romao puis récemment Lemina sont ainsi arrivés chez nous, au grand désespoir de l’entraîneur local (en ce qui concerne Lemina en tout cas ; pour Morel, cela reste à vérifier).

De mon côté, pas d’aventure zoologico-érotique à te narrer cette fois-ci, le match occupant le créneau horaire que tout animal normalement constitué devrait consacrer aux siestes crapuleuses. Encore que : à bien y regarder, le président du FC Lorient me paraît bel homme et séduisant, jusqu’à rendre tentante une escapade hors de mes préférences érotiques habituelles. Pourquoi ces confessions impudiques, me demanderas-tu ? Uniquement pour te prévenir, ami Lorientais : ne t’étonne pas si Loïc Féry boîte, ce sera juste un souvenir de Marseille.

 

L’équipe

« On ne change pas une équipe qui gagne. De toute façon, on ne change pas une équipe », disait le sage à casquette. Morel et Gignac toujours blessés, l’équipe reste :

Mandanda – Fanni-Nkoulou-Mendes-Mendy – Romao-Imbula – A. Ayew-Valbuena-Payet – Jo le Sconse.

 

Le match

Si l’OM tente d’installer son jeu en tout début de match, ces premières minutes voient rapidement s’exercer une nette pression lorientaise. Face à des Olympiens plutôt amorphes, les Bretons satisfont leur génie d’entraîneur à coups de jeu entre les lignes, dédoublements sur les ailes, pénétrations dans l’axe. De notre côté bien que disposant de la possession, notre manque de mobilité nous empêche de franchir le premier rideau défensif, d’autant qu’Imbula est rigoureusement surveillé. Notre production oscille donc entre tentatives de passes immédiates mais imprécises, et séquences de conservation stériles. Lorient récupère souvent des ballons émis par nos premiers relanceurs, ce qui leur permet de contrer en évitant le replacement de nos joueurs offensifs, trop loin de l’action.

Seul point positif, Mandanda n’est finalement guère inquiété, grâce à des interventions défensives réalisées in extremis, voire de manière litigieuse. Manquant de qualité dans leur finition (plusieurs coups de pieds arrêtés gâchés), les Lorientais semblent se contenter de « l’art pour l’art. » Je leur emboîte d’ailleurs le pas, en produisant au fond de mon slip une composition qui ne déparerait pas musée du Louvre.

ContreFCL

L’action-type de la première demi-heure :

1°) Pas de solution, initiative risquée dès notre moitié de terrain

2°) Passe mal ajustée, perte de balle dès le 1er rideau

3°) Duel gagné et contre-attaque rapide, avec arrivée de soutiens

4°) Jeu entre les lignes : Romao/Payet dépassés, Fanni/Nkoulou écartelés entre le porteur du ballon et l’attaquant dans leur dos. Cela permet à un troisième de déborder et centrer (voir capture d’écran ci-dessous). L’action est rattrapée par une interception dans la surface.

FCLentrelignes

Passée la 35e minute, les Lorientais commencent à se placer plus bas, facilitant notre liaison milieu-attaque. Les Marseillais se montrent alors plus présents et enchaînent quelques mouvements hélas mal conclus (mention spéciale au plat du pied dégueulasse de Valbuena à moins de 10m du but). A la mi-temps, le score est de 0-0 : Marseille a tenu par miracle mais les dernières minutes semblent prometteuses.

La reprise nous voit monopoliser le ballon, tout en nous exposant de temps à autre à des pertes de balle critiques dans notre camp. Particulièrement anal jusqu’ici, Imbula se signale alors par une percée plein axe aboutissant à une faute de Lautoa. Le mur et le gardien lorientais rédigent alors une pancarte indiquant « C’est par là », complétée d’une flèche pointant vers le soupirail gauche d’Audard. Poli, Mathieu s’exécute (0-1, 58e).

CF ValbuenaNotre astuce Goalanal : le petit pas de côté avant l’exécution du coup-franc, votre meilleur atout pour être certain de ne pas toucher le ballon.

 

A la remise en jeu, qui voit Khalifa entrer à la place d’un Jo le Sconse en perdition, l’OM garde le ballon sans tout à fait maîtriser la rencontre. Lorient multiplie les approches de notre surface mais, le soutien arrivant moins vite qu’en début de match, doit tenter des frappes dans des situations difficiles et donc peu menaçantes. Peu à peu, l’OM s’assagit : les offensifs redescendent, ce qui aide les récupérateurs à bloquer le jeu entre nos lignes. Fatigués et se voyant opposer un bloc plus dense, qui plus est avec l’arrivée de Cheyrou, les Lorientais ne trouvent quasiment plus de de solutions.

Densification2Tout génial génie que tu es, tu vas finir au Kick’n’rush, comme tout le monde.

 

En fin de match, Khalifa est à la réception d’un dégagement d’Imbula et dévie de la tête pour André Ayew. Pas de capture d’écran de la sortie d’Audard : je l’ai offerte à Wikipédia pour illustrer leur article « Résignation » (0-2, 91e).

C’est ainsi que, malgré un slipomètre au taquet pendant une bonne partie du match, l’on se retrouve paradoxalement avec une victoire par plus d’un but d’écart. Nettement malmené en début de partie, l’OM a profité du manque d’efficacité adverse puis, un peu tardivement à mon goût, a trouvé les solutions pour s’imposer davantage. Si nous sommes un peu heureux de prendre l’avantage au score, c’est plutôt sereinement que nous avons géré cette avance.

 

Les notes

S. Mandanda (3/5) : Peu de tirs dangereux à parer mais toujours une présence importante sur les sorties aériennes. A gagné un souillage de slip surprise au moment du presque-CSC de Mendes.

N. Nkoulou (3+/5) : Un match-hommage au bassin de Noémie Lenoir pendant ses années de couple avec Makelele : ça craque mais ça tient, et ça sait même garder une certaine élégance.

L. Mendes (1+/5) : Concède un coup-franc qui aurait pu entraîner un but, commet une intervention qui aurait pu donner un pénalty, couvre de 15 mètres un attaquant qui aurait pu assurer un centre décisif, dévie un ballon qui aurait pu finir en CSC. Finalement : rien. A croire que Jérémy Morel concentre la poisse de toute l’équipe sur ses seules épaules.

R. Fanni (2-/5) : Pour une fois, les adversaires ont de préférence attaqué de son côté. Peu aidé par les milieux, Rod a vu passer un certain nombre de trains orange cet après-midi, et montré la même fiabilité qu’un boulon de 12 sur la ligne Paris-Limoges.

B. Mendy (2/5) : Fade offensivement, parfois en difficulté en défense. Pour une fois, l’un de nos arrière gauche ne se met en valeur ni en bien ni en mal.

A. Romao (2/5) : A la rue en première mi-temps. Et quand je dis à la rue, c’est pas celle du Roucas-Blanc, hein ; plutôt Rodolphe-Pollak, avec ses drogués et ses rigoles de pisse. Il retrouve son niveau en 2e mi-temps.

G. Imbula (2+/5) : Largué lui aussi, à croire qu’il a passé trois jours à se séguer sur les articles qui lui ont été consacrés après Saint-Etienne. Il réussit une seule de ses fameuses percées, qui a cependant le mérite de provoquer le coup-franc décisif. Plus facile par la suite.

A. Ayew (4/5) : Le jour où il sera embauché à la mairie, ses collègues demanderont une prime de fatigue rien qu’à le regarder bosser. Ne s’est pas laissé déconcentrer par le vacarme du biniou, qui aurait pourtant pu lui rappeler les cris de Yohan Mollo.

D. Payet (2/5) : Volontaire et appliqué, il tente des trucs en attaque, abat du boulot en défense, mais globalement tout ceci reste plus bridé qu’un car entier de Japonais à la Sainte-Victoire.

M. Valbuena (3+/5) : Peu présent pendant la bonne période bretonne mais essentiel dans nos temps forts. Il rate une énorme occasion en fin de première mi-temps mais se rattrape par un coup-franc astucieux. Finalement, Valbuena, c’est comme le sexe ou les brochettes d’agneau : même quand c’est pas terrible, c’est déjà super.

Jo le Sconse (1/5) : Jouer à la pointe de l’attaque olympienne, c’est endosser l’héritage prestigieux d’Andersson, Skoblar, Papin et Drogba. Et de Christian Gimenez, en l’occurrence.

 

Les remplaçants

S. Khalifa pour Jo le Sconse (59e, 3/5) : Pour une fois entré avant l’heure de jeu, s’est montré actif, proposant des déplacements intelligents (en appui plutôt que par des appels en profondeur). Dans ce contexte, un match correct ponctué d’une belle déviation pour André Ayew.

B. Cheyrou pour Valbuena (75e) : Entré pour ajouter une bonne couche de ciment au milieu marseillais (Romao et lui en stricts récupérateurs, Imbula passant en « relayeur-percuteur »), il s’est acquitté de sa tâche avec le sérieux qu’on lui connaît.

 

L’invité zoologique : Fabien Grodard

L’an dernier, c’est Fabien Homard qui nous avait accompagnés au Moustoir. Aujourd’hui c’est son cousin, Fabien Grodard, qui nous rejoint. Raie pastenague de son état, Fabien consacre principalement son énergie à aiguillonner ses partenaires, sans doute pour pallier une maladresse congénitale bien excusable du fait de son absence de mains. Voici les observations diverses sélectionnées par notre face de raie :

Les autres : Le beau jeu de Lorient : une très jolie fille, aussi vive et séduisante, qu’évanescente et peu endurante. Attention, gente demoiselle : à se complaire dans les caresses sans suite, on se fait parfois surprendre un peu salement par ses arrières.

Vu d’en face : Tristan Bourrepif te fait voir la vie côté merlu.

Le classement : Alors que le rythme de deux matches par semaine se poursuit, les points continuent à s’engranger. Acquise en début de journée, la victoire acquiert une saveur particulière lorsqu’elle permet de savourer les performances anales des lyonnais, bordelais et stéphanois. Reste à concrétiser ces bonnes dispositions à l’occasion des deux grosses affiches de la semaine, mardi à Dortmund et dimanche pour la réception des Qarisiens qui n’ont donc plus qu’une semaine pour savourer leur première place.

Ailleurs : Morgan Amalfitano a la gentillesse de faire monter les enchères pour son transfert définitif. On n’avait pas vu ça depuis Bernard Madoff.

La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et Twitter.

 

AppuisAudardDétermination, rigueur des appuis, vivacité : Fabien Audard nous détaille sa technique pour réussir la raie décisive.

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Lorient-OM (0-2), la Canebière Académie contrôle

  1. Faudrait que je revois le match car Payet je l’ai pas vu défendre…Mais je te fais confiance, mon jugement sur lui est clairement avec un apriori négatif…
    Sinon il y avait peut être un grand chelem avec Loic/Karine/Ferry/Boite…Kamouloxxxx

  2. merci de placer, pour le prochain match, le fait que Zubar a marqué…ZUBAR!!!!il fait passer ce que Morgan est entrain de faire à WBA pour banal (même son superbe but contre ManU)
    bravo pour cette offrande… revient Gimenez, revient…parce que l’OM a besoin de toi hahahaha

  3. Toujours très drôle. Et ce qui est bien, c’est que ça le sera encore plus après la défaite contre les Parisiens.

  4. comme d’hab tres bonne acad !
    et tu est en train de devenir un vrai maitre jedi dans le gif game!!
    gagner se genre de match ou l’equipe est pas top c quand meme cool !
    les 2 match a venir sa va etre chaud cacao ! j’espere o moins une victoire sur 2 … contre paris quite a choisir !

  5. Du GIF et de la punchline, cette académie sait élever son niveau de jeu. Vivement Dortmund

  6. très grand fan de l’Om et de plus en plus de tes acads (merci jacky et michel pour ton explication de note de Nkoulou) j’te trouve quand même un peu dur avec le beau Jo le sconse qui s’il n’est pas brillant-brilalnt apporte quand même pas mal dans le jeu et coincide par ses titularisations avec une bonne période pour l’OM non?

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