Aioli les sapiens,

 

Faute d’Europe, c’était le genre de match au sommet, le genre de match où la victoire peut nourrir l’histoire du club pendant quelques années, le genre de match où l’on peut se dire : « oui, cette équipe peut faire quelque chose de beau ». Le genre de match où, comme d’habitude, nos joueurs si étincelants contre les équipes accessoires égarent leur cerveau et leurs gonades, au moment d’exécuter les quelques gestes cruciaux qui pourraient transformer en chef d’œuvre ce qui ne restera finalement qu’une soupe à la pisse cent fois bue.

Olympiens, vous avez été vaillants et je vous aime, mais vous me cassez quand même les burnes, à force.

 

L’équipe

Morel, Romao et Ayew sont suspendus. Fanni prolonge donc son bail en défense centrale tandis que Lemina s’installe au milieu. Devant, Alessandrini est titulaire à droite, Thauvin passant à gauche (avec des permutations ponctuelles).

 

Le match

Un début de rencontre qui nous fait croire que « cette fois, c’est la bonne ». Gignac place une tête sur la barre dès la 5e minute, suivi d’un tir d’Alessandrini au ras du poteau deux minutes plus tard. Pressing et remontées de balle rapides nous permettent de bousculer les Parisiens. Ceux-ci élèvent alors leur niveau et la partie devient indécise, vive et engagée. Si Mandanda doit réaliser un arrêt-réflexe sur corner, nos occasions sont les plus nombreuses, gâchées hélas par un manque de précision dans les tirs. De leur côté, les Parisiens parviennent à se procurer quelques surnombres aux abords de notre surface mais manquent de qualité dans les dernières passes.

L’an dernier en Ligue des Champions, c’était typiquement le genre de match où l’on pouvait y croire, tout en sachant pertinemment que l’un d’entre nous allait réaliser LA connerie qui ferait basculer la rencontre. Jérémy Morel ayant abandonné cette fâcheuse habitude et étant de toute façon absent, c’est à un autre latéral gauche qu’échoit cette tâche. Sur un long ballon de Thiago Silva, Cavani et Lavezzi réalisent une très belle combinaison qui élimine Dja Djédjé et Fanni ; sur le centre de l’Argentin, Mendy a trois bons mètres d’avance sur le premier attaquant et se permet donc le temps de la réflexion :

Réalité augmentée : mets-toi dans la tête d’un Olympien le temps d’une action (1-0, 38e).

 

Encaisser un but tout à fait évitable alors que notre prestation d’ensemble est très satisfaisante : un grand classique. Heureusement pour nous, la défense parisienne fait preuve d’une fébrilité certaine et, notre qualité technique aidant, continue à nous offrir des occasions. C’est ainsi que Dimitri Payet se trouve seul à dix mètres du but, l’occasion pour nous d’une nouvelle plongée dans la tête de nos joueurs (pour les deux animations suivantes, clique pour voir l’action).

 

Grâce aux dernières techniques d’imagerie, cette vue inédite du cerveau de Dimitri Payet au moment d’exécuter une action décisive dans un match au sommet.

 

La première mi-temps se conclut donc sur l’air déjà entonné à Lyon du « on joue bien mais on perd quand même ». Faute de concrétiser nos temps forts, le plus dur est-il à venir ? Pas tout de suite, les Olympiens continuant à gêner leurs adversaires en début de seconde période. Gros pressing des deux côtés, largesses défensives de part et d’autre, le match est tout près de basculer dans le n’importe quoi. Une monstrueuse erreur de relance de Sirigu offre d’ailleurs le ballon à Gignac à l’entrée de la surface, l’occasion pour nous d’une nouvelle plongée dans le système nerveux de nos joueurs.

Vue au microscope à fort grossissement, cette transmission d’influx nerveux au moment de conclure une action décisive.

Logiquement, l’OM baisse de pied et parvient de moins en moins à inquiéter le PSG. Au détour d’une action, Laurent Blanc confirme avec toute l’inélégance dont il est capable que sa boîte crânienne est aussi pourvue en neurones qu’un poil pubien de Jordan Ayew. De notre côté, les hommages à Jo le Sconse sont également légion, avec une belle démonstration de frappes aussi égoïstes que foireuses de la part de Thauvin et Imbula.

Ce dernier persiste dans les solutions individuelles qui, pour avoir été de rares fois couronnées de succès, n’en finissent pas moins par se payer cher. Perdant le ballon après avoir tenté le un-contre-trois, Gianelli est emporté par son élan et percute Cabaye. Très bon jusqu’ici, Clément Turpin se dit qu’il n’y a pas de raison pour qu’il soit le seul à ne pas fondre un fusible ce soir, et sort un carton rouge incompréhensible. Une injustice, certes, mais qui nous donne quand même envie de gratifier Imbula d’un « bien fait pour ta gueule, la prochaine fois tu feras une passe ».

L’OM se procure néanmoins un beau surnombre, que Dimitri Payet se charge une nouvelle fois de saloper consciencieusement. Le dernier sursaut d’une équipe ayant trop gâché pour espérer mieux, et qui rend les armes une minute plus tard lorsque Aurier dépose la balle sur la tête de Cavani (2-0, 85e).

Démobilisée, l’OM cesse de lutter et passe tout près d’un troisième but, empêché par les sauvetages de Nkoulou et la suffisance d’Ibrahimonvier (entré quelques minutes plus tôt).

 

Locoscopie

Dans la production d’ensemble, il n’est guère de choses que nous puissions collectivement nous reprocher. Le jeu et les occasions ont été présents et, si le PSG a plusieurs fois dépassé notre défense, ce ne fut pas dans des proportions infamantes pour nous. Face à un milieu de terrain présumé monstrueux, nous avons plutôt bien tenu le choc, et rassuré sur notre capacité à maintenir un engagement physique important sur la durée. Dja Djédjé a semblé trouver un bon équilibre entre le marquage de son adversaire jusqu’au rond central s’il le faut, et l’aération du jeu sur l’aile en phase offensive : un progrès qui, s’il se confirme, aura son importance lorsque nous repasserons en 3331.

La défaite fait donc d’autant plus mal qu’elle place nos joueurs face à leur niveau, qui, ce soir-ci, était tout simplement trop limité pour une affiche de cette importance. La bourde de Mendy, la performance moyenne d’Imbula et celle médiocre de Thauvin, nous rappellent que ces joueurs ont à peine vingt ans : pour peu qu’ils ne se croient pas arrivés et continuent à travailler avec humilité, il sera permis d’espérer. De la part de joueurs plus confirmés en revanche, les actions gâchées de manière spectaculaire par Payet et Gignac mesurent avec cruauté l’écart qui existe entre un bon joueur et un grand joueur. Une leçon pour nous, supporters, qui mériterions d’être condamnés à écrire cent fois sur nos cahiers d’écoliers : « Je ne réclamerai plus mes joueurs titulaires en équipe de France juste parce qu’ils ont explosé Reims ou Évian. »

Mais que notre équipe, en montrant ce jeu, continue d’engranger les points contre des adversaires plus faibles, et nous pourrons au moins viser sinon le titre, du moins la deuxième place.

 

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Il avait fini par oublier de surveiller les conneries de son latéral gauche.

Nkoulou (4-/5) : On ne lui en voudra pas d’être dépassé sur le deuxième but, vu ce qu’il a sauvé par ailleurs. L’a-t-il passé, lui, ce putain de palier ?

Fanni (3/5) : Il a pris quelques vents, mais face à ces adversaires-là ce n’était pas scandaleux : dans un contexte à haut potentiel gaguesque pour lui, il a produit un match sérieux.

Dja Djédjé (3+/5) : Fais gaffe, maintenant qu’on a vu ce que tu sais faire quand tu es concentré, on te loupera encore moins si tu recommences à faire le con.

Mendy (1+/5) : Le PSG lui fait découvrir le haut niveau comme Frédéric Mitterrand a fait découvrir la culture française aux jeunes marocains. Il va falloir quelque temps pour voir si l’expérience sera traumatisante ou enrichissante pour sa vie d’adulte.

Lemina (3+/5): Face aux milieux parisiens, on lui prédisait le destin de Blandine dans la fosse aux lions (ou d’une stagiaire dans la douche aux bikers, pour les moins croyants d’entre nous). Finalement, Mario a su préserver son intégrité, en ne se privant pas de mettre de temps en temps un ou deux coups de pieds dans les couilles de fauves trop sûrs d’eux.

Barrada (76e) : actif mais pas toujours lucide : au niveau de ses collègues, en somme.

Imbula (2-/5) : Alors pour info, Moustache, terribeul arbitrèdje, en russe, ça se dit uzhasno arbitrazh. Maintenant que vous avez la traduction qui vous manque, vous pouvez aller vous excuser auprès de Margarita. Et toi, Gianelli, tes charges de gnou, c’est très bien, mais il faudrait aussi songer à lâcher la balle au bon moment. Pas seulement pour éviter ces mésaventures, mais aussi et surtout pour faire quelque chose de bien de tes actions.

Thauvin (1/5) : Futur ex-futur grand joueur.

Batshuayi (65e, 1/5) : n’a pas pu faire grand-chose, et l’a d’ailleurs mal fait.

Alessandrini (2+/5) : Le manque de réussite qui empêche de passer du très correct au très bon, puis une évaporation progressive. Il mériterait d’avoir davantage sa chance, ne serait-ce que pour enrayer la dégringolade de Thauvin.

Payet (1/5) : Le très haut niveau a sur lui l’effet d’un non-lieu sur les parois vaginales d’Isabelle Balkany : une immédiate, totale et insupportable liquéfaction.

Gignac (2-/5) : Il va falloir beaucoup de buts contre des sous-fifres, pour que sa pitoyable tentative de lob s’efface de ma mémoire.

 

L’invité zoologique : Marco Verratique

Pompant les ressources des exploités pour assurer son propre engraissement, la tique est, n’ayons pas peur des mots, une belle saloperie. Cependant, il nous faut bien reconnaître qu’elle est particulièrement adaptée au monde moderne. Elle était donc bien l’invitée appropriée pour évoquer avec nous ce match contre la capitale de la patrie-des-droits-de-l’homme-mais-qui-ne-regarde-quand-même-pas-trop-d’où-vient-la-thune. Voici les observations de notre parasite :

  • Les autres : Parfois fébriles en défense, sans que l’on n’en profite. Quelques beaux mouvements, et surtout (malgré quelques analités offensives eux aussi) le réalisme qui nous a fait défaut et qui nous sépare encore des puissants. A part ça, Verratti est une salope, mais du genre de celles qu’on aimerait bien avoir dans son camp.
  • Vu d’en face : ils ont gagné, donc on aura certainement une académie.
  • Le classement : Paris, fait chier, Lyon fait chier, Bordeaux fait chier, allez tous vous faire mettre, tiens.
  • Bonus Dimitri Payet : Déjà l’an dernier…
  • Le rachat : Clément Turpin a admis son erreur : Gianelli pourrait donc échapper à la suspension si la commission de discipline n’est pas trop imbécile.
  • La page abonnement: à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Le vainqueur du concours zoologique est JDS, qui ne doit même plus se souvenir qu’il a participé.

 

A défaut de se poignarder avec une saucisse, on s’habille comme telle.

 

Bises massilianales,

Blaah

20 thoughts on “PSG-OM (0-2), La Canebière Académie plafonne

  1. Grosse première demi-heure, qui méritait au moins d’arriver à la mi-temps avec un 1/1. L’arbitrage a été bon, jusqu’au pétage de câble sur Imbula (avec Romao et Djadjédjé vous êtes abonnés en ce moment).

    Maintenant, on peut pas avoir des gars qui courent comme des chevreuils à droite, à gauche, en avant, en arrière, et demander dans le même temps qu’ils soient réalistes. A force de cavaler comme des cons, ils sont carbos et ils vendangent. C’est le prix du pressing Bielsa ma pauv lucette.

    J’espère quand même que vous allez maintenir le niveau pendant encore dix matchs, histoire qu’on soit pas champion avec 10 points d’avance et surtout que Monaco, Bordeaux et Lille soient pas sur le podium à la fin.

    PS : Nous, on a quand même été assez terribles dans les erreurs d’inattention et les fautes techniques. Du coup, je suis pas trop d’accord avec l’histoire des « grands joueurs ».

  2. Je ne suis pas d’accord pour l’arbitrage, avant Imbula il aurait pu mettre des cartons jaunes à droite à gauche. Notamment Dja Djédjé, qui, quand il n’étrangle pas les autres joueurs, s’étrangle tout seul.

  3. Qu’est ce que ce doit être bien d’être Sarkosiste ou Nadine Morano, de ne pas se rappeler de la veille et parler sans se rendre compte de la bêtise annoncé…
    Oui Blaah malheureusement c’est comme l’an dernier, quand l’équipe avait un semblant de cohésion contre les gros comme en champions league et qu’on finissait toujours au fistfuck playa club….
    Mais, là on a un fond de jeu, un système et un coach, ce qui est pour nous un exploit!

    Alessandrini doit avoir sa chance pour que Thauvin prenne une vrai gifle, car là c’est de la belle merde.

    Allez on a la trêve pour passer la préparation H et espérer des jours meilleurs…C’est fou…

  4. C’est dingue la capacité de Payet a faire nimporte quoi lors des grands rendez-vous, je me rappelle de sa simulation à Dortmund …

    Imbula, si le carton rouge peut lui faire comprendre qu’il peut lâcher la balle après un joli crochet, c’est finalement une bonne chose.

    Bizarrement, le seul joueur offensif qui n’a pas tremblé du slip avec le ballon, c’est Alessandrini.

  5. Francis Llacer-Pierre, je sais que vous êtes atteint de ce mal comme beaucoup de vos congénères et vous voir trouver une issue heureuse ne vous autorise pas à en faire étalage sur la voie publique. Nous sommes compatissants face aux peine-à-jouir de votre espèce mais ayez l’obligeance de ranger au plus vite votre petit outil afin que votre démonstration de joie cesse de tourner au ridicule. Il est vrai qu’il est probable que vous n’aurez sûrement pas moult occasion de fanfaronner durant cette saison et le résultat de dimanche sera je l’espère l’ultime occasion de vous voir défiler dans les parages.
    Oui nous avons perdu, dois-je me mettre un doigt dans le cul?
    Et bien non, j’attendrai la fin de saison.

  6. B.Mendy, latéral, Parc des Princes, ça me parle tout ça, ça me parle… Un hommage sûrement.

  7. En tout cas, ça fait plaisir de voir qu’on a pu jouer un match, et discuter sur cette page, sans se pourrir la gueule. Quand je vois comment d’autres acad sont polluées par ces gros cons de fafs de Strasbourgeois, je suis heureux d’être ici.

  8. L’animation sur Mendy remporte l’oscar des effets spéciaux ET le pulitzer ET le nobel de physique tellement tu transcris parfaitement le fonctionnement du cerveau chez les jeunes hommes.

  9. Monsieur Spado,

    Concernant la question posée et à la réponse immédiatement apportée, je vous laisse mettre de votre emploi du temps. Dans tous les cas, vous finirez avec au moins une phalange dans le fondement.

    Quant au reste du texte, à l’instar de mes « congénères » (en 2 syllabes pour nous, pour vous, seule la première est utile à votre description), je suis surtout très heureux de cette victoire car elle va calmer votre enflammade et faire taire un certain nombre de prétentieux bavards, à l’accent très (trop) prononcé.

    Je vous salue, Spado, avec la douceur d’un légionnaire retrouvant sa promise, Biquette, après 6 mois d’Opex!

  10. C’est quoi un faf ?? Si on peut même plus partager nos opinions… on se fait cracher dessus et on peut rien dire ? Okok

    Faites des vannes sur la choucroute, sur robert wurth jsais pas moi, mais nazi facho allemand pendant 50 lignes aux dernieres news c pas folichon niveau humour

    Polimer curvea

  11. On va pas jeter le bébé avec l’eau du bain, si après il faut progresser dans la tronche contre les gros, on verra les 2 prochains, si tu tapes pas Bordeaux et Monaco alors on a un soucis, même si on joue bien, car il faut marquer le coup, et sa passe par des victoire sur les gros, même si c’est moche, mais les sacro-nichons 3 points!

  12. @FLP: « enflammade », « un certain nombre de prétentieux bavards »…c’est ce qu’on appelle une projection, à force de t’écouter parler tu finis par reprocher aux autres ce que tu devrais te reprocher à toi-même. Tu as aussi quelques difficultés en calcul élémentaire: con-ge-nè-res, soit 4 syllabes. Ton orthographe te trahit également: tu parles de maître mais tu écris mettre, cela traduit chez toi une volonté refoulée de se faire enfiler, patience cela devrait finir par arriver, légionnaire ou bouc c’est toi qui choisis, profites-en.

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