Aioli les sapiens,

Avant ce match et pour parler comme le maire de Champignac, l’OM se trouve au fond d’un trou qui le place en équilibre incertain sur la crête séparant la conquête de l’Europe de la lutte pour le maintien.

Après ce match et pour parler comme Spirou, sortons nos bites pour faire le Fantacoptère. De l’engagement, du jeu, des buts, la victoire : après des semaines et de semaines de purges, nous gagnons le droit à un peu d’espoir.

De l’avant-match à l’après-match, l’après-midi du supporter marseillais.

L’équipe

Face à l’avalanche de blessés, Vincent Labrune a tenté le tout pour le tout : recruter une infirmière moche. Maintenant que les retours se succèdent, notre équipe recommence à ressembler à quelque chose.

Le match

Une certaine tension règne d’entrée, entre une équipe caennaise en perte de vitesse et des Olympiens prêts, en cas de défaite, à voir défiler tout Marseille à leur domicile pour des étrennes de dockers – celles où la barre de fer remplace le calendrier avec des chatons. Les joueurs se rendent ainsi des duels tout en virilité crasseuse, ce qui n’empêche pas quelques beaux gestes. Les litiges arbitraux émaillent ces premières minutes, avec un pénalty refusé à Dja Djédjé, dont la chute est si peu crédible qu’elle occulte une faute bien réelle, et un but refusé derechef à Bazile, jugé hors-jeu à un poil de nageur olympique près.

Alors que les longues balles normandes semblent devoir nous poser problème, l’OM frappe vite et bien. Nkoudou répond d’une passe magnifique à l’appel non moins subtil de Barrada, qui s’arrache pour prendre le contrôle du ballon dans la surface. Abdelaziz tombe à genoux, se relève et parvient à centrer, dans le temps nécessaire à un influx nerveux pour parcourir le trajet séparant l’œil du sphincter anal chez Rémy Viercoutre. Alors qu’il avait dix fois le temps de sortir, le gardien caennais laisse notre joueur passer à Michy, dont la reprise écrasée heurte le poteau puis le bas-ventre d’Emmanuel Imorou. La Goal Line Technology est formelle : la bite du Béninois est trop courte pour avoir empêché le ballon de rentrer (0-1, 11e).

Nous mentirions si nous qualifiions le spectacle de sommet technique, toujours est-il que l’OM multiplie les efforts au pressing et à la récupération, empêchant les Normands de venir trop nous chatouiller la base arrière. De plus, n’ayons pas peur des mots, le jeu se montre parfois séduisant, notamment par l’entremise de Bouna Sarr.

Tiens, on sait faire ça, nous ?

 

L’OM semble décidé à quitter définitivement sa peau de Maryse Joissains pour enfiler Scarlett… pour enfiler celle de Scarlett Johansson, pardon, puisque les actions percutantes se succèdent. Sarr dépossède Imorou du ballon, fixe Viercoutre et centre en retrait pour Michy, dont le raté monumental fait passer les pénis phocéens de Supercopter à Daniel Balavoine en deux dixièmes de seconde.

L’on craint alors que cette occasion ne se paie cher, nos joueurs connaissant en fin de période un certain ralentissement. Une nouvelle fois, l’abnégation défensive de tous, milieux et attaquant compris, nous évite bien des ruptures de slips.

La seconde période est à l’image du début de match : engagée mais indécise. Retombant un temps dans ses travers égoïstes, Michy obtient un corner sur lequel Rolando permet à Viercoutre de montrer ce qu’il sait faire le mieux : s’envoler comme Goldorak pour repousser un ballon qui lui arrivait droit dessus et passer ainsi pour un bon gardien aux yeux des imbéciles. Sur la contre-attaque, Rodelin s’échappe pour aller défier Mandanda et lui permettre de montrer ce qu’il sait faire le mieux : un arrêt sobre, serein et sans esbroufe en face-à-face, passant ainsi pour un esthète aux yeux des gens de goût.

Puisque l’on parle d’esthétisme, Sarr est touché par la grâce à mille lieues de sa triste entrée toulousaine. Peut-être Van Gogh n’a-t-il jamais produit ses chefs d’œuvre qu’après une bonne diarrhée, après tout. Le centre du roi Bouna, méritant ici le surnom de ses années messines, est repris par Nkoudou d’un enroulé juste à côté. Ce n’est que partie remise, puisque dans les deux minutes suivantes, Barrada sert parfaitement Batshuayi. Le Belge, dont l’angle de vision équivalait jusqu’ici à celui de Jean-Marie Le Pen dans une partouze nègre, aperçoit pour une fois un coéquipier démarqué en la personne de Nkoudou. Cette fois-ci George-Kévin – que les séraphins chantent son prénom au plus haut des cieux – ne rate pas l’occasion (0-2, 60e).

Un léger relâchement olympien à la relance nous maintient alors trop souvent dans notre camp. Suite à une faute dispensable de Nkoulou, un coup-franc est envoyé plein axe dans notre surface, où Mauricio Isla signifie assez clairement à ses partenaires sa flemme d’aller au marquage. Mandanda accuse réception du message et sort, trop tard pour ne pas être devancé par la tête de l’ancien Lillois (1-2, 67e).

Si le slipomètre des supporters vire à l’écarlate à l’idée du gâchis qui s’annonce, notre équipe se montre d’une sérénité à faire passer le Pape François pour Jürgen Klopp. Le jeu, et même les occasions, se développent et n’échouent que par manque de précision (Dja Djédjé), de chance (Sarr, de 35m sur l’équerre) et de lucidité (devine qui).

Non mais sans déconner. Depuis quand on sait faire ça ?

Romao entre alors en compagnie de Cabella, non pour densifier le milieu de terrain, comme le croient les vulgaires, mais pour illuminer la rencontre de son aisance technique. Au terme d’une action collective nous voyant faire plus de passes que dans tous les matches de janvier réunis, Alaixys touche son premier ballon à l’entrée de la surface. Le Togolais pivote alors, et adresse une merveille de centre en rupture pour la reprise de volée décontractée du gland du roi Bouna (1-3, 83e).

Ceci étant dit posément et sans exagération. Aucune.

L’OM continue sur sa lancée en fin de match, et se procure de nombreuses occasions de venger Bielsa (j’aime autant vous prévenir amis Normands : à part les antisémites qui croient venger Jésus depuis 2000 ans, vous ne trouverez pas plus rancuniers que nous). Quelques tirs modérément difficiles font briller Viercoutre afin que celui-ci se prenne pour un Dieu et se vautre lamentablement au prochain match, avant que Michy ne conclue en rappelant tout le monde au bon souvenir de Lucas Ocampos.

 

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Parfait au pied malgré un terrain parsemé de taupinières, décisif à 0-1. Sa sortie ratée sera donc rangée au rayon des incidents regrettables, un peu comme tirer dans le dos d’un Arabe pour un policier.

Nkoulou (3+/5) : A part sa faute amenant indirectement le but caennais, Nicolas a livré un beau et rude combat contre le Massey-Fergusson qui tient lieu d’avant-centre à Malherbe.

Rolando (4-/5) : Rarement pris en défaut. De plus, sa performance dans le jeu de tête incite Barrada à tirer les corners normalement au lieu de tenter des combinaisons à la con, et rien que pour cela il mérite nos remerciements émus.

Dja Djédjé (3+/5) : De retour de blessure, Brice a dû gérer son état de forme et son manque de repères comme il sait si bien le faire : en s’en battant les couilles et en courant comme un taré pendant 90 minutes. C’était parfois rock’n’roll, mais ça reste positif.

Manquillo (3/5) : Apporte sa part à la fête, mais sans folie. En fait, il garde les affaires de ses copines.

Diarra (4-/5) : Comme à Toulouse, il a semblé éprouver un peu de mal à démarrer. Il a finalement monté en puissance. L’inquiétude nous gagnant après le but normand, chacun s’est tourné vers lui, à l’image d’un groupe de mandrills trouvant le réconfort dans la contemplation des couilles du patriarche.

Isla (3/5) : Rouage efficace, si ce n’est quelques passes en retrait frileuses mettant parfois ses camarades défenseurs dans la mouise. Son refus de marquage sur Rodelin tombe à point nommé pour nous rappeler qu’Alou Diarra joue toujours au football.

Sarr (5/5) : Tout ça pour faire chier Dromadette, qui était toute contente de l’appeler « Bounanar ». Manque de bol, si le sobriquet était indiqué lors du match précédent, ce soir marquait bien le retour du Roi Bouna et de son gros sceptre à châtier les défenses.

Silva (88e) : Traîne-misère.

Barrada (4-/5) : Inconstant dans le jeu, mais décisif sur les deux premiers buts. Ajoutons-y quelques retours défensifs de chacal en manque, et l’on peut s’autoriser à féliciter.

Romao (82e) : Fais pas le con. Pose doucement ce contrat avec Sunderland et reste avec nous. Ils n’ont pas le même sens de l’humour, là-bas.

Nkoudou (4/5) : Comment s’appelait-il, déjà, cet obscur attaquant d’Arsenal qui mettait des plats du pied à la George-Kévin ?

Cabella (82e) : Attendu au tournant après s’être fait photographier derrière Jul dans une soirée-bédo au lendemain de la défaite en coupe Moustache. Mais au vu de son excellente entrée, peut-être a-t-il simplement besoin d’une préparation à la Souley Diawara ?

Batshuayi (3+/5) : Et c’est de manière tout à fait exceptionnelle que cette académie se conclut en n’insultant aucun de nos joueurs. Jusqu’au dernier moment, Michy a pourtant mis du sien pour que sa mère subisse nos derniers outrages verbaux, mais rien n’y a fait : avec un but, une passe décisive et une implication défensive irréprochable, impossible de trop lui en vouloir de ses ratages de porc sodomite.

 

L’invité zoologique : Julien Furet

Star des animaleries, le furet se la raconte en oubliant un peu trop facilement ses origines de putois embourgeoisé. A l’image des Normands, jamais aussi pertinents que lorsqu’ils s’abstiennent de toute prétention à l’élégance, le furet mériterait de se terrer à sa vraie place plutôt que d’exposer inconsidérément ses glandes anales en haut des podiums. Aussi est-il bien l’invité approprié pour recevoir de notre part une leçon d’humilité dont il avait bien besoin. Car l’humilité, chez nous, c’est important.

  • Les autres : C’est bon, c’est la deuxième fois qu’on les joue en une semaine, j’estime qu’on les a assez vus.
  • Les transferts : Que de la rumeur, passons vite en attendant les confirmations.
  • Le classement : Nous voici huitièmes à cinq points du podium, puisque ce match nous donne le droit de continuer à regarder vers le haut. Nous aurons très vite l’occasion d’éprouver nos bonnes dispositions du moment puisqu’après l’intermède en coupe de France contre Montpellier, nous nous déplacerons à Lyon dans un contexte que nous espérerons apaisé après les incidents du match aller. Mais connaissant les supporters lyonnais nous ne pouvons qu’être confiants dans l’absence de tout dérapage, insulte ou jets de projectiles : le nouveau stade ne sera que cris, chants, croix gammées, tifos, encouragements, Horst Wessel Lied… bref, uniquement des choses qui ne fâcheront pas la Ligue de Football Professionnel.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Padls n’a pas dit son dernier mot dans le concours zoologique.

 La mobilité si particulière de Rémy Viercoutre s’explique enfin : pendant l’hiver, il héberge des animaux dans son anus.

Bises massilianales,

Blaah.

10 thoughts on “Caen-OM (1-3), La Canebière académie se régale

  1. Bravo ! Contrairement à nos chers Olympiens, tu restes constant dans le retourné verbal.

  2. Excellent « la mobilité de vercourtre ».. belle et bonne akad merci. Et putting on a gagné on a gagné on a gagné on a gagné

  3. Faut se méfier du retour des Olympiques. Ils ont 1 point d’avance sur le PSG à eux deux!

  4. Je pense que la ligue des champions, c’est notre destin. Impossible de la rater. Il y a personne cette saison.

  5. Ça fait du bieng. Je trouve même des excuses au déchet technique, vu la qualité paysanne du terrain.

  6. L’acad vaut bien le détour, ne serait-ce pour la confirmation que Caen ne jouait pas en Ciel et Blanc…

  7. 1 bonne prestation, suivront 3 matchs pourris et 2 autres à chier pour respecter le cycle en cours.

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