Canet-en-Roussillon-OM (2-1), La Canebière académie est écœurée

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Ras-le-cul.

Aïoli les sapiens,

Là, nous sommes pris de (Mc)court. On a déjà ici noté les joueurs sur du papier-cul, on pris en photo les fonds de couches des enfants, on a convoqué le sergent Hartmann, on a insulté des mères et des grand-mères, on a adressé des bites, des étrons et des lapins à foison, et ici, rien ne nous reste qui puisse, hors propos pénalement répréhensibles, exprimer le dégoût que nous inspire la vomissure servie hier soir par le ramassis de résidus de brosses à chiottes censés représenter notre ville.

C’est que, à la différence des humiliations précédentes, dont l’OM ne s’est pourtant pas montré avare ces dernières années, l’élimination subie contre l’Association sportive forézienne Canet-en-Roussillon intervient au lendemain d’événements particuliers. La Bataille des Cyprès et ses conséquences ont révélé l’attachement des supporters, par-delà les frontières de la ville, à l’identité du club : un OM combatif, conquérant, porté par la ferveur d’un public multicolore. Les hommes et femmes politiques de Marseille ont rappelé l’importance de ce patrimoine. Des universitaires ont rédigé des tribunes pour le défendre. Au risque de frôler la démagogie, on rappellera que leur attachement au club a valu à certains de passer un mois en prison, tout ça pour que des abrutis assis sur un salaire à cinq ou six chiffres répondent « ok, message reçu » ! en sabotant la seule chance d’émotion sportive qui demeurait cette saison.

Élevés par Villas-Boas dans la peur permanente de tenter quoi que ce soit, nos joueurs se sont vus éliminés sans combattre contre des Manchester City. Leur comportement de serpillère a ensuite infusé jusque dans des purges contre des Dijon, Strasbourg ou Nîmes, pour finalement se parachever dans cette prestation contre un club d’amateurs n’ayant joué que trois matchs depuis octobre dernier.

Si Nasser Larguet parvient à conserver la tête haute en affrontant les regards narquois des ados du centre de formation, grand bien lui fasse. Si nos pitres se complaisent, dans la dépression pour les plus concernés, dans le je-m-en-foutisme pour les sans-fierté qui sont déjà passés à autre chose, on aurait envie de dire que cela ne regarde qu’eux mais c’est faux. Leur comportement infâme, c’est un doigt d’honneur adressé à la mobilisation de ces derniers jours : si encore ils l’avaient assumé, en disant clairement qu’ils nous chient à la tête et que leur seule hâte est de partir loin de Marseille, peut-être auraient-ils mérité une parcelle de compréhension, à défaut de respect. Mais non, ces gens méprisent à la fois tous ceux qui sacrifient du temps et de l’argent à suivre leur parcours et pire, encore, ils méprisent les efforts accomplis dans leur propre jeunesse pour parvenir au statut de sportif de haut niveau.

Le bout du tunnel ne semble pas pour demain : si encore nous avions la perspective de passer les vestiaires à l’ammoniaque pour en dégager toute trace de ces souillures et repartir sur des bases saines… mais nos dirigeants, propriétaire en tête, ne nous ont pas encore démontré qu’ils n’étaient pas du même tonneau, arrivés à Marseille bardés de grands discours pour se laisser finalement balloter par les éléments avec leur seule incompétence en guise de gouvernail cassé.

Qu’attendre de la fin de saison ? Qu’ils en chient, tout simplement. On rêverait pour un temps de troquer notre civilisation contre un retour à une franche dictature, prêts à acclamer n’importe quel autocrate qui convoquerait dès le lendemain ces enclumes au palais présidentiel, pour une séance d’humiliation collective retransmise par des écrans géants installés sur le parvis de la mairie. Oubliez le droit du travail et foutez-moi ces moins-que-rien au service militaire, ou en camp de travail, organisez une parade sur la Canebière en prenant soin de munir la population d’œufs, de tomates blettes ou d’excréments à leur jeter tout au long du parcours. On serait prêt à abandonner le football pour recruter en tant qu’entraîneur le premier tortionnaire venu, une sorte de Vahid Halilodzic sous amphétamines, dont les objectifs consisteraient moins à leur faire gagner des matchs qu’à les essorer, sans le moindre égard pour leur intégrité physique et mentale, un marche-ou-crève prêts à les jeter au compost à la moindre défaillance, avec la bénédiction du peuple pour qui une seule chose compte : laver l’affront, dans la sueur et les larmes. Au lieu de cela, Jorge Sampaoli arrive dès ce lundi pour essayer de les faire rejouer au football : pour eux, c’est peut-être déjà trop d’honneur.


L’équipe

Pelé
Lirola (Sakai, 45e) – Alvaro – Caleta-Car (Perrin, 85e) – Nagatomo
Kamara
Ntcham (Khaoui, 45e) – Gueye
Payet (Benedetto, 80e)
Germain (Luis Henrique, 68e) – Milik

Pelé reprend sa place en coupe. Thauvin est absent, pour une vrai blessure ou parce qu’il n’a pas envie de se faire chier, je n’en sais rien et je n’en ai plus rien à foutre. En bon formateur, Nasser Larguet profite de l’opposition modeste pour donner sa chance à Luis Henrique, non je déconne, on va mettre Germain, et dans un 442 losange qu’on n’a jamais bossé à l’entraînement (dixit Valère lui-même), juste pour la déconne.


Le match

Rien à dire sur les premières minutes, on est en blocquéquipe bas bien compact, bien solide, Canet-en-Roussillon ne parvient pas à nous mettre en danger. Le fait de dominer un club (promu) de National 2 ne semble pas faire partie de nos plans, en témoigne l’absence totale d’initiative offensive. Notre premier tir survient à la 17e minute, sur un modèle d’action à faire pleurer Sampaoli dans sa chambre d’hôtel : longue tartine vers l’avant, Germain remet de la tête comme il peut, Milik reprend deux mètres au-dessus.

Si encore ces longues passes étaient destinées à mettre la défense catalane sous pression, on pourrait y voir un semblant de début de tactique, mais notre absence absolue sur les seconds ballons (seule exception : l’action sus-citée) montre que ce n’est pas le cas. Pire, nous ne disputons même pas les seconds ballons défensifs. C’est ainsi que sur un centre renvoyé par Nagatomo, Gueye réalise une faute de benêt qui offre un coup-franc bien placé. C’est le moment que choisit Jérémy Posteraro, vendeurs de piscines de son état, pour expédier une merveille de tir : le coup-franc canetois la lucarne de Pelé (1-0, 20e).

Trop habituée à ce genre de rencontre, la Canebière Académie décerne à ce moment et sans trembler le Monsieur Lapin le plus précoce de son histoire.


L’albatros éprouve toujours autant de difficultés à lever son gros derche pour empêcher un centre de finir sur la transversale, le ballon manquant de peu d’être repris par un attaquant. Lents, peureux, maladroits, pas imaginatifs pour un rond, nos joueurs se traînent sans se procurer la moindre occasion. Le gardien adverse a cependant le tort de rater un dégagement, qui atterrit sur Kamara seul dans le rond central, créant ainsi le décalage que nous n’avons pas été foutus de trouver pendant plus d’une demi-heure. Le ballon est transmis à Payet, qui lance Germain sur le côté droit. Valère adresse un centre parfait pour une tête imparable de Milik au premier poteau (1-1, 38e).

Juste après, une énorme erreur défensive des Canetois ne profite pas à Arkadiusz, lui-même coupable d’un mauvais contrôle. Le losange à la qualité tout à fait anale se mue en 433, et l’OM reprend un tout petit peu de couleurs. Lancé après une interception de Gueye, Payet se lance dans une série de dribbles mal embarquée, avant de se voir descendu en pleine surface. Pourtant les yeux sur l’action, l’arbitre ne siffle pas la faute évidente et, premiers tours de coupe obligent, aucune vidéo ne vient corriger son erreur. Pour autant, à la pause, le pire semble évité.


Sakai remplace alors un Lirola bourré au Rivesaltes, et Khaoui un Ntcham dont la prestation aura sans doute suscité un sourire en coin à Villas-Boas devant sa télé (c’est une image, AVB a sans doute mieux à faire de sa vie que de regarder l’OM sur Eurosport 2 un dimanche soir). C’est alors que l’OM sombre dans les tréfonds de la honte. Notre faiblesse technique n’a d’égale que notre manque de combativité ; quant à la tactique collective, elle consiste pour le porteur du ballon, à chaque lancement d’action, à lancer un regard perdu alentour en se demandant à qui il pourrait bien transmettre la balle, avant de passer icelle en retrait. Plus honteux encore que la victoire à un tir contre Strasbourg, l’OM aura conclu la seconde période contre des amateurs sur le bilan de deux tirs, dont un cadré.

L’inévitable survient à 20 minutes de la fin : se baladant dans un milieu totalement désorganisé, les Canetois combinent et lancent leur attaquant dans le dos de Caleta-Car. Les sprints de Duje comme de Yohann Pelé pourraient valoir un licenciement pour faute grave au préparateur physique olympien. Yohan Baï, lui, s’entraîne quand le couvre-feu lui en laisse l’occasion, ce qui ne l’empêche pas de devancer les deux pachydermes et de conclure l’action d’un joli piqué (2-1, 71e).


La fin de rencontre n’est qu’un long calvaire, ne servant qu’à distinguer ceux qui n’ont pas totalement démissionné. On retiendra ainsi Alvaro, sauvant le troisième but et qui aurait pu soulager tout le monde en frappant l’un de ses coéquipiers au hasard, et Milik, tellement désespéré par les viers marins qui l’entourent qu’il descend lui-même d’un cran pour essayer d’organiser ce qui pourrait ressembler à des échanges de passes. Hormis ces quelques éclairs de dignité, le reste de l’équipe se roule dans sa fange : à l’image de la déchéance sportive et humaine de Benoît Paire, on pourrait presque éprouver de la compassion pour ces caricatures, ayant depuis longtemps dépassé le stade de l’agacement et de la moquerie. Presque, car il ne faudrait pas oublier que dans leur chute, ces abrutis entraînent aussi d’honnêtes gens qui ne demandaient rien d’autre qu’à partager leur passion.

C’est elle que je veux, comme entraîneur.


Les joueurs

Pelé (1/5) : Tellement concentré sur la séance de tirs au but à venir qu’il est resté tanqué sur sa ligne en attendant que ça commence.

Lirola (1-/5) : Visiblement très handicapé par ce 442 tout en impréparation, ce qui n’est certes pas une excuse pour rater ses passes. C’est que, quand on demande à un chirurgien esthétique de faire de la médecine de guerre, il ne va pas se mettre à chier dans les plaies des patients au prétexte que ce n’est pas sa spécialité.

Sakai (45e, 1+/5) : Quelques interventions autoritaires qui rappellent qu’Hiroki conserve suffisamment d’honneur pour ne pas s’accommoder de la situation. Après, il reste certes la question du paramètre « talent ».

Alvaro (2/5) : Des coéquipiers qui lui feraient presque trouver la compagnie de Neymar agréable.

Caleta-Car (1-/5) : Pilier de l’OM Champions Project et battu au sprint par des pâtissiers-fraiseurs comptant moins de dix matchs dans les jambes.

Perrin (85e) : Remplaçant Duje blessé, il a l’honneur de clore la soirée par une belle passe de merde.

Nagatomo (1/5) : Les seules fois où il arrive le premier sur le ballon, c’est quand il faut le récupérer dans les filets.

Kamara (1+/5) : Si c’était pour perdre autant de ballons autant mettre Michaël Cuisance sur le terrain, au moins lui il aime ça.

Ntcham (1/5) : « Bonjour Olivier. Moi je suis André Villas-Boas, je t’aime pas et je voulais pas que tu viennes mais de toute façon je me casse. Bienvenue. – Bonjour Olivier. Je suis Nasser Larguet, je remplace André, j’ai entendu dire que t’étais milieu donc tu te mets au milieu et tu fais le milieu. Mais non, t’as pas besoin de consignes, t’es milieu, tu fais ton métier de milieu, c’est tout. »

Khaoui (45e, 1/5) : Le pire c’est qu’on va le retrouver en coupe de France quand il finira sa carrière en National et qu’il nous plantera un doublé à ce moment-là.

Gueye (1-/5) : Plus de fautes que de passes réussies. À un moment, la mauvaise réputation, il faudrait essayer de faire quelque chose pour lutter contre, aussi.

Payet (1+/5) : Plus que jamais « Marseillais à vie », pour avoir été de tous ces moments qui ont marqué l’histoire moderne du club : OM – Leipzig. Grenoble – OM. Association sportive forézienne Andrézieux-Bouthéon – OM. Canet-en-Roussillon – OM.

Benedetto (80e) : À voir tellement de dépressifs autour de lui, il a dû croire qu’il était enfin hospitalisé.

Germain (2-/5) : « M. Larguet, je fais quoi, là ?
– Oui oui, c’est ça Valère, on joue bien comme ça.
– Comme ça quoi ? un 442 losange, c’est ça ? je fais quoi, là ?
– Oui oui, c’est ça, on joue en jefaisquoilà, c’est le nom du système de jeu.
– D’accord coach, mais je fais q… non, c’est bon, laissez tomber. »

Luis Henrique (68e, 1/5) : Voilà, son adaptation au club commence à se faire sentir, il rate autant de passes que les autres.

Milik (2/5) : S’il réussit à porter cette équipe-là, ce n’est pas sa place à l’Euro qu’il va mériter, c’est une place sur le mont Olympe. Même Hercule l’aurait refusé, ce travail-là.


L’invité zoologique : Pascal Vié.

Oui oui, c’est son nom. Pas besoin de chercher plus loin l’invité approprié pour commenter notre match d’holothuries. 

– Les autres : Pas facile à juger, on leur souhaite bien évidemment le meilleur contre une opposition qui sera plus relevée, Châteaubriant ou Le Puy-en-Velay par exemple.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Rémi M. est le plus prompt pour décrocher le concours zoologique.

Cette académie est dédiée à la mémoire de Gianluigi, mascotte de la Canebière Académie depuis 2012. Que le paradis des batraciens lui soit suave.


Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “Canet-en-Roussillon-OM (2-1), La Canebière académie est écœurée

  1. Reste en paix Gianluigi. Tu es parti es parti au ciel. Là-haut si tu le peux et si tu nous entends : salue pour nous la dignité de notre équipe. Dis lui qu’elle nous manque.

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