Groningue-OM (0-3), La Canebière académie fait le travail

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Torché en une heure, douche comprise.

Aioli les sapiens,

Avec ce déplacement chez le FC Groningue un jeudi à 19 heures, force est de constater que sur le plan du romantisme, nos retrouvailles avec l’Europe ont la saveur d’un coup tiré dans les toilettes du Formule 1 Plan-de-Campagne. Les belles émotions du printemps, pour peu que l’on veuille les vivre, n’en sont pas moins à ce prix.

Double enjeu donc ce soir : essorer les Bataves sans trembler pour aborder Lyon en toute sérénité, reposer quelques titulaires pour aborder Lyon avec une certaine fraîcheur.

L’équipe

Michel installe donc une équipe très remaniée. Seuls Mandanda, Rekik, Mendy et Alessandrini sont privés d’un peu de repos et nous empêchent de qualifier cette composition « d’équipe B ». Une chose est certaine, tout autre résultat qu’une victoire vaudrait à Michel la certitude de voir défiler un torrent de fange à base de « nous n’avons pas d’ambition européenne ».

 

Le match

Malgré une entame volontaire et sérieuse des Néerlandais, leurs limites apparaissent rapidement. Ce qui n’apporte cependant aucune garantie, à l’image de ces matches de coupe que la différence de niveau n’empêche pas de parfois se transformer en véritable piège à cons, pour varier du « traquenard » cher à nos commentateurs.

L’OM a le bon goût de régler rapidement l’affaire, après quelques escarmouches ainsi que de regrettables flottements défensifs de notre côté. Se relevant après une glissade aux 20 mètres à gauche, Nkoudou se promène entre trois défenseurs si révulsés à l’idée même de commettre une faute qu’ils ne prennent pas la peine d’intervenir. George-Kevin finit son slalom par un tir placé au fond d’une cage aussi bien gardée que la frontière irako-syrienne (0-1, 25e).

L’OM domine la première période sans y mettre trop d’intensité. Notre côté gauche assure un minimum de spectacle, entre un Mendy curieusement nerveux et la performance inattendue (en tout cas par nous) du duo George-Kevin Nkoudou/André-Franck Zambo Anguissa – que nous renommerons pour plus de simplicité GKNKAFZA, à l’image du « BBC » madrilène.

Notre jeune milieu de terrain provoque d’ailleurs par son excellent pressing un dégagement à chier de la défense, facilement renvoyé par Rekik sur Mendy. Celui-ci envoie immédiatement à Zambo qui lance Ocampos en profondeur. En deux passes, la défense de Groningue est transformée en congrès écologiste : il y en a partout, ça court n’importe comment et dans tous les sens, et c’est tout sauf efficace. Lucas finit d’uriner sur les Néerlandais en infligeant un grand pont au gardien (0-2, 40e).

La première partie du contrat étant remplie, reste à boucler la rencontre sans stress ni effort superflus. Lucas Ocampos croit achever le match dès la 47e minute, quand sa tête est stoppée par ce que les amateurs de sports de merde appelleraient un beau contre du pivot adverse. L’arbitre ne siffle pourtant pas le pénalty qui s’impose, non par méchanceté ou incompétence, mais plus sûrement à titre de dilatation préventive avant l’éventuelle sodomie arbitrale de dimanche soir.

S’ensuit une baisse de rythme voyant l’OM s’accommoder des attaques adverses sans trop chercher à construire. Groningue en profite pour s’approcher de notre surface et exploiter quelques interventions ou relances un peu trop désinvoltes. Après un quart d’heure à ce régime, l’OM évite que les choses tournent au vinaigre par une action limpide : une longue relance de Sparagna trouve le décrochage d’Ocampos, qui remet en retrait à Alessandrini. Romain passe un grand pont au milieu de terrain et ouvre pour Nkoudou, lequel répond immédiatement au dédoublement de Mendy. Centre en retrait pour retrouver Romain, plat du pied d’icelui au premier poteau, plongeon de morse du gardien, merci, au revoir (0-3, 61e).

Entre découragement adverse et gestion pépère de notre part, la dernière demi-heure s’avère aussi dispensable qu’une exégèse du troisième maillot de la Lazio de Rome – on notera à ce sujet tout le talent de notre pays pour enculer les mouches deux jours durant à propos du fascisme d’autrui, pendant que certains de nos compatriotes se mettent à 40 pour dégager une famille rom sans que ça n’émeuve personne.

 

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Dans ce genre de match qui ne réclame pas forcément d’exploit mais une vigilance constante, y compris sur les conneries de ses camarades, Steve a été parfait.

Sparagna (4/5) : La Hollande rubiconde a eu Vermeer, ce match de rustauds a eu Stéphane Sparagna. La touche d’élégance, le supplément d’âme.

Rekik (2/5) : Sans être franchement mauvais depuis le début de saison, Karim nous offre une nouvelle fois un match assez approximatif. Sans que ce soit forcément alarmant sur le long terme, je crains qu’une vraie bonne cagade des familles ne finisse par lui arriver un jour.

Isla (2+/5) : Il était prévenu par Manquillo : Alessandrini ne couche jamais le premier soir. Mauricio n’a donc pas été énormément servi offensivement et, malgré un match sérieux dans l’ensemble, a commis une ou deux relances aléatoires.

Mendy (3-/5) : Nerveux aux limites de l’expulsion, Benjamin n’en conserve pas moins l’habitude de ponctuer ses rencontres d’une passe décisive, à l’image du braqueur en cavale qui trouve quand même le moyen d’envoyer des photos de sa bite pour narguer les condés.

De Ceglie (65e) : Entré pour assurer la dernière demi-heure sans casse, Paolo s’est bien acquitté de sa tâche, ni plus ni moins.

Romao (3/5) : Rien à redire sur la performance défensive d’Alaixys, avorteur d’attaques plus qu’à son tour. Ses passes supérieures à 10 mètres sont elles-mêmes une ode à la fausse-couche.

Silva (3-/5) : Un peu de déchet et un volume de jeu modéré, mais l’enjeu ne lui en demandait guère davantage. On le reverra quand les défenses auront vraiment besoin de lui pour être souillées.

Rolando (81e) : Première tranquille pour le colosse du Cap-Vert. On aurait fait rentrer Cesaria Evora, cela n’aurait pas changé grand-chose au score.

Zambo Anguissa (4/5) : Pressenti comme lauréat de « l’école Charley Fomen du type dont on se demande ce qu’il fout là », André-Franck a montré de belles, très belles choses, notamment dans l’intelligence du placement et l’ardeur au pressing. Comme le disait un lecteur, il reste à espérer que cette bonne performance ne lui cause pas une kaborite du cerveau et qu’il continue à rendre aussi bien service dans ce genre de matches.

Alessandrini (3/5) : La facilité aidant, Romain est retombé dans certains de ses travers (erreurs, omission des partenaires). Mais avec son niveau de forme actuel, même l’Alessandrini seconde main sans options était suffisant pour ce soir, avec à la clé un nouveau but initié et conclu par lui.

Sarr (75e) : Son drame en ce moment, c’est d’entrer en jeu à un moment où personne n’en a plus rien à foutre.

Nkoudou (4/5) : Non ce n’était pas parfait, oui il n’a dominé que les représentants d’un un pays dont les archétypes se mettent une plume orange dans le cul en tapant des mains dans l’Alpe d’Huez. Cependant voyez-vous, on n’a pas recruté George-Kévin pour foutre des petits ponts à Cristiano Ronaldo mais pour assurer le boulot dans ces rencontres obscures. Et ceci, George-Kévin – vous ai-je seulement dit que j’aimais beaucoup ce prénom ? – l’a parfaitement accompli.

Ocampos (3+/5) : Un but coté 9/10 à l’argus de l’urophilie, un pénalty presque obtenu, une contribution au 3e but. Il fallait bien ça pour occulter pas mal de défauts dans ses choix ou son placement.

 

L’invité zoologique : Abel Tamanoir

Rigolo, ne ressemblant pas à grand-chose et incapable de croquer quoi que ce soit de plus de 5 cm, le tamanoir est l’invité approprié pour te narrer cette rencontre. Communsymbole de visite au zoo, on aura passé un bon moment avec les gosses.

  • Les autres : Bolo Zenden avait raison, on n’avait pas grand-chose à craindre des Groningulés.
  • Le classement : Nous prenons logiquement la tête de la poule grâce à une meilleure différence de but que Braga, vainqueur 0-1 à Liberec
  • Les images : Le match n’était pas spécialement beau, mais les 3 buts valent la vision.
  • Les génies du mobilier : belle image de la ville donnée par cette vidéo de nos supporters en plein fight avec des tables de bar (après une courageuse résistance, celle-ci ont dû déclarer leur défaite). Pas assez de cerveau pour faire la fête sans rien péter, pas assez de couilles pour s’engatser avec des vrais hooligans, ne changez rien les gars, vous avez fait le grand chelem. On se consolera en constatant, malgré tout, que ces trisomiques ont montré plus de dignité que les basketix tricolores au moment de chouiner contre l’arbitrage après s’être chiés dessus contre l’Espagne.
  • Le sens du timing : Ca, c’est pas chic de sa part, nous qui comptions lui réserver le meilleur accueil dimanche.
  • L’irritation : On a pu encore voir ce vendredi sur France3 un reportage à la gloire d’Euroméditerranée, n’omettant aucun élément de langage sur la « nouvelle identité de Marseille », l’hôtel 4 étoiles, le passé-glorieux-du-port-mais-qui-regarde-vers-l’avenir, patin couffin. Sans dire qu’il suffit d’avancer de 600 mètres derrière votre putain de Skyline de mes couilles pour voir des minots obligés de faire classe dans des Algecos qui fuient. Si ça continue les gosses trouveront plus d’eau dans les écoles publiques que dans les piscines municipales, mais on s’en bat les couilles, on a un beau front de mer. Tocards.
  • Le documentaire : Sur France3, il va y avoir aussi ceci, nous signale-t-on. Encore du honteux Marseille-bashing, à n’en pas douter.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Johny Kreuz remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “Groningue-OM (0-3), La Canebière académie fait le travail

  1. Pour être servi offensivement, il faut faire des appels. Or il me semble qu’Isla a attendu la fin du match pour faire quelques montées timides. Je me trompe ou alors notre jeu était si déséquilibré (et Alessandrini si avare) que ses montées étaient invisibles ?

    C’est bien pour Sparagna qui progresse de match en match. J’ai toutefois l’impression qu’il a encore un peu de mal à tenir 90 minutes ou alors que le poste de milieu ne lui convient pas tant que ça car le pressing adverse (pourtant faible) l’a contraint a parfois faire des relances moyennes (mais sans grand danger) une fois monté d’un cran.

  2. Lindgren en défenseur central, Maduro titulaire au milieu, à partir de là, je crois que bon, la volonté de Groningen d’être anal cette saison est trop forte.

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