« L’ouverture, je ne raterais ça pour rien au monde, même si ça un peu perdu de son charme depuis qu’on ne peut plus tirer sur les Arabes et sur les flamants roses », déclarait Tartarin de Tarascon en préambule du banquet annuel de l’amicale des chasseurs humanistes des Saintes-Maries-de-la-Mer.

 

Aioli les sapiens,

Le championnat au mois d’août, période bénie où tu dois te frayer un passage à coups de latte entre les Hollandais en sandales pour avoir le droit de gagner ta place sous l’écran de la pizzeria. Apport essentiel de cette année capitale, (en plus des jolies lumières dans le métro), le quai de Rive-Neuve voit également un déferlement d’Asiatiques en short compléter sa population bigarrée. Pas de quoi dépayser ton dromadaire qui, prévoyant, s’était astreint à une intense préparation printanière auprès des pandas de la Ménagerie.

« Viens voir le Roudourou, je te ferai goûter ma pousse de bambou », telle fut donc mon accroche imparable pour voir le match en bonne compagnie. Trois coups en un quart d’heure et puis dodo, tel fut le bilan de cette douce soirée olympienne.

 

Point mercatanal

Chargé de nourrir le chat et d’arroser les plantes vertes en l’absence de Vincent Labrune, José Anigo a découvert la clé de l’armoire cachée sous un ficus. Ni une ni deux, José n’a pas pu s’empêcher de faire un transfert. Entre donc ici Saber Khlifa, dont notre académicien Franck Ripoux nous dit le plus grand bien. Modou Sougou fait le trajet inverse pour un an : bonne chance à lui, qui a montré un excellent état d’esprit et nous a parfois sorti l’anus de gros tas de ronces, par exemple contre Troyes. On pourra toujours s’intégrer sur la cohérence de ces mouvements, mais on se dit que si ça reste le seul truc tordu que José nous a pondu pendant l’été, le bilan ne sera pas si mauvais, un peu comme quand tu finis la saison des incendies avec seulement 10 hectares cramés.

 

L’équipe

Morel suspendu, Mendes toujours en train d’achever son repli défensif de la semaine dernière à Gênes, la composition est sans surprise : Mandanda – Fanni-Nkoulou-Diawara-Mendy – Romao-Imbula – A. Ayew-Valbuena-Payet – Gignac.

GianelliDjango

Loin d’être perturbé par son transfert, Gianelli Imbula retrouve ses ex-coéquipiers en toute simplicité

 

Le match

Le slipomètre explose dès la première journée : côté pile, cette première mi-temps où la défense bretonne est sévèrement souillée par le pressing et les permutations incessants. Côté face, la deuxième période où, sans être franchement dominés, notre défense centrale en pleine descente de LSD assure le quota anal de la soirée.

Jamais je n’aurais cru avoir l’occasion d’écrire au moins une fois dans ma vie « Mamadou Samassa » et « trois buts » dans la même phrase :

–          2: récupération d’Imbula dans le camp guingampais. Valbuena en profite pour lancer Ayew, dont le tir est repoussé par Samassa dans les pieds de Gignac : 0-1.

–          4e : les nouveaux à l’œuvre : Imbula perfore et écarte (ce n’est pas sale) pour Mendy, dont le centre est repoussé par Kerzubar dans les pieds de Payet : 0-2.

–          16e : Mendy toujours, dont le long centre trouve Valbuena oublié au marquage par Kermorel. La frappe de Mathieu trouve Samassa, mais Kerkaboré dévie dans les pieds de Payet. Qu’on ne vienne plus nous dire que les Bretons ne sont pas hospitaliers : 0-3.

Par la suite, Valbuena manque de peu de mettre le but de l’année, avant de rater une occasion plus facile. L’OM domine largement mais notre défense laisse déjà à penser que les trois buts d’avance ne sont pas un luxe.

La deuxième mi-temps s’équilibre. Vu l’intensité des efforts fournis en première mi-temps, l’OM gère plus tranquillement, en se reposant sur la qualité des défenseurs pour tenir le score. En d’autres termes, on comprend vite qu’on va devoir serrer les fesses :

–          52: les machines agricoles Souley-Ferguson ont le plaisir de nous présenter leur nouveau modèle de moissonneuse-batteuse. Diawara n’avait pas encore commencé son tacle que Mandanda s’apprêtait déjà à devoir arrêter un pénalty. Ce qu’il fit brillamment.

–          74e : Toujours classe, Nkoulou tente de dribbler deux joueurs dans sa propre surface, afin de montrer que certains joueurs savent accumuler les cagades défensives sans que cela porte à conséquence pour l’équipe. Mandanda semble moyennement convaincu : 1-3.

Pas grand-chose à signaler côté olympien, à part une belle situation gâchée par Payet et plusieurs coups-francs bien placés mais qui ne donnent rien. En face, les guingampais se procurent des occasions de réduire le score, mais se montrent maladroits. Alors que tout le monde, s’attendait à un deuxième but et dix dernières minutes à serrer les fesses, dans la lignée de la saison dernière, nous finissons plutôt tranquillement. Victoire plutôt facile, donc, mais difficile d’en tirer des enseignements compte tenu de la médiocrité des adversaires.

Les notes

S. Mandanda (4/5) : Bonne performance, si l’on excepte quelques sorties un peu limite. +1 pour le pénalty arrêté, et surtout pour avoir réussi à tenir le match sans frapper Nkoulou.

N. Nkoulou (1/5) : L’opération « dégoûtons les recruteurs pendant le mercato » est une brillante réussite. On attend cependant le 31 août avec impatience.

S. Diawara (2/5) : Toujours cette désagréable sensation d’entendre hurler « TOP A LA VACHETTE » à chacune de ses interventions défensives.

Diawaravachette

Pas de souci si on perd des points, il y aura toujours José Anigo pour nous rattraper à l’épreuve intellectuelle.

R. Fanni (2/5) : Il a laissé à d’autres le soin de jouer le fifre de service. Prestation plutôt sobre, donc, reste que plusieurs actions dangereuses sont venues de son côté.

B. Mendy (4/5) : Cette fois, on a pensé à souscrire à l’option « centres » en recrutant un latéral. Nous progressons. En défense, c’est plus irrégulier, mais pas de quoi ternir cette bonne prestation.

A. Romao (3/5) : Le positionnement très offensif d’Imbula l’a contraint à une sobriété extrême, communsymbole de capitaine de soirée : il a beau être indispensable, il doit quand même bien se faire caguer par moments.

G. Imbula (4/5) : Contrepoint du précédent : Gianelli, c’est celui qui confie les clés au collègue avant d’aller sur la piste emballer comme un porc toutes les gadjis qui passent à portée. Offensif et efficace sur les temps forts, mais sa contribution défensive doit être plus soutenue lorsque l’on est dominés.

A. Ayew (4/5) : Impossible de lui mettre une note inférieure compte tenu de sa contribution à la bonne période olympienne. On l’a cependant beaucoup moins vu en 2e mi-temps, à part pour prendre un carton après le désossage d’un Guingampais.

D. Payet (5/5) : Puisque l’Éditeur ce bel homme nous interdit les notes décimales, j’arrondis à 5, ce qui récompense son excellent début et ses deux buts. Mais à l’avenir, il faudra se montrer décisif également dans les temps plus faibles de l’équipe.

M. Valbuena (5/5) : Mêmes remarques que pour Dimitri. L’arrivée du Réunionnais semble avoir libéré Mathieu, en empêchant la surveillance des défenseurs de se concentrer sur lui. Une grande performance, à laquelle il n’a manqué qu’un but.

AP Gignac (3/5) : Adepte du fini-parti, il fait son boulot en 2 minutes avant de rentrer prendre l’apéro. Comme les éboueurs marseillais, il laisse parfois tomber quelques déchets (dans les passes longues notamment). A la différence des éboueurs marseillais, son travail suffit à nous sortir de la merde.

 

Les remplaçants

Jo le Sconse pour AP Gignac (70e) : Il a surtout pris des coups, ce qui a permis à l’OM de se procurer quelques coups-francs dans le camp adverse.

M. Amalfitano pour D. Payet (80e) : Voyant que sa stratégie marchait avec J. Ayew, Elie Baup a fait entrer notre deuxième tête à claques préférée pour tenter d’attirer les fautes. Morgan n’a cependant suscité que l’indifférence.

 

L’invité zoologique : Younousse Sankhlier

Invité récurrent du folklore armoricain, le sanglier du Trégor n’a d’autre utilité que de se faire bouffer par Obélix, asphyxier dans les algues vertes ou servir de chicane mobile au retour des boîtes de nuit (les automobilistes rentrent de boîte, pas le sanglier ; suis un peu, bordel). Laid, inintéressant et promis à un destin funeste, le sanglier garde néanmoins un côté attachant sans doute dû à sa permanence dans le paysage. Il était donc l’invité approprié pour te raconter avec moi ce match contre l’En-Navrant-Guingamp. Voici les observations diverses relevées par notre suidé :

–          Les autres : à côté de leur défense centrale, Nkoulou c’était Beckenbauer. Dépassés à la moindre accélération marseillaise, les Bretons se sont repris lors que nous avons relâché nos efforts, mais ça reste toutefois bien faible.

–          Le nouveau : Alangui sur son lit de pommes de terre, Gwen Tagrenmer te sert une Paysan Breton Académie pur beurre salé.

–          Le classement : tout comme Lyon et Monaco, entre autres, nous évitons le faux-pas. Un début réussi et deux points d’avance sur les Qarisiens, ça ne durera peut-être pas mais on en profite.

–          La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

–          Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère aussi sur Facebook et Twitter

 

Bises massilianales,

Blaah.

9 thoughts on “Guingamp-OM (1-3), la Canebière Académie ouvre en grand

  1. Moi j’aurai mis 5+5/5 a S. Mandanda pour comme tu dis avoir fini le match sans le défoncer.
    Sinon asser bon match asser plaisant a regarder…En attendant de voir face a plus fort.

  2. Toujours un plaisir de lire tes acad, le dromadaire. En vous souhaitant de finir à une honnête sixième place, juste devant Monaco.

  3. A moins toutefois que vous vous débarrassiez de Grognac pour le remplacer par Gomis, et là je dis 3ème place avec les félicitations du jury

  4. meilleur debut de match de tt les temps!! 3 zero a 15 min je crois j’avais jamais vu l’om faire sa !
    koulou j’espere il va en prendre pleins la guele tt la semaine!, faut qu’il arrete ses conneries c surement son pires match depuis qu’il est la
    avec une vrai attaque en face sa aurait pu etre bcp moins drole !

  5. Ce n’est pas parce que l’Editeur Bel Homme montre sa bite qu’il faut s’en laisser compter hein. Les décimales c’est comme la liberté de la presse, c’est un des fondements de notre société démocratique.

  6. Voilà, je savais que j’écrivais une connerie au moment où je cliquais. C’est conter, pas compter hein.

  7. Putain un central serait pas du luxe pour bouger N’Koulou…Je suis d’accord comme souvent, même si j’aurais laissé à 4 maxi les offensif, car ils ont pas tuer le match avec le 4eme en étant trop facile en seconde…
    Des belles promesses pour la saison.

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