Liberec-OM (2-4), La Canebière académie a failli douter

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On a eu un trou, là.

Aioli les sapiens,

Au terme d’une phase de poules aussi enthousiasmante que le remake de Machete avec Maryse et Sophie Joissains dans la scène de la piscine, et avant les vrais matches à élimination directe, ce déplacement à Liberec nous offrait les premiers vrais frissons de l’Europe dans un match couperet. Victoire ou nul : on continue ; défaite, on rentre sous les jets de tomates.

Mission accomplie, même si notre bande de pieds nickelés n’a pas pu s’empêcher de nous causer une souillure slipale d’autant plus violente qu’elle était inattendue, même de leur part.

 

L’équipe

Hormis le turne-ovaire Rolando-Rekik, les changements dans l’équipe-type sont dictés par l’impératif de préserver les blessés. Michy, lui, n’est pas blessé, donc il continue quitte à se crever à la tâche ; un choix dont le match démontre la pertinence, au moins à très court terme.

 

Le match

Malgré les craintes causées par le fist de l’aller autant que par notre propension au ridicule, le début nous remémore une évidence : le Slovan Liberec est une équipe de viers, que ce soit dans la manière de défendre ou de conduire le ballon. Les Tchèques la jouent « contexte corse », avec tribunes bouillantes et joueurs brutaux. L’OM ne se laisse pas intimider, et répond aux duels, en s’efforçant de presser le plus haut possible.

Malgré des approches intéressantes de notre part, c’est Liberec qui enflamme notre surface lorsqu’un duel mal négocié par Mendy s’achève par un cafouillage géant à deux mètres de la ligne. Notre équipe a le mérite de calmer tout le monde dans la minute qui suit, quand notre pressing amène un Tchèque à rendre le ballon à Barrada au milieu. Abdelaziz profite du cadeau pour lancer immédiatement Batshuayi, lequel se débarrasse en deux touches de balles du plot bleu qui le gênait pour tirer au but (0-1, 14e).

L’OM maîtrise son sujet, à l’exception d’une dizaine de minutes où nos adversaires profitent d’une visite dans notre camp pour pourrir le match. A part une regrettable série de cartons jaunes et une incapacité temporaire à conquérir les seconds ballons, nous nous en tirons sans dommage. L’OM se remet en ordre en fin de mi-temps et menace de nouveau le but adverse. Sur une récupération de Nkoulou, le Camerounais transmet rapidement à Barrada, qui lance Batshuayi dans la profondeur. Trop occupés à descendre Michy, les défenseurs ne voient pas Nkoudou partir dans leur dos et récupérer cette passe. George-Kévin dribble facilement le gardien et nous met un peu plus à l’abri (0-2, 43e).

 

Les combinaisons de Liberec sur corner sont au moins aussi inventives que les nôtres. Bilan de celle-ci : un carton de chaque côté et, bien sûr, un coup franc sifflé en faveur du gardien sitôt le ballon joué.

 

Sans se laisser aller à l’euphorie, on peut cependant avancer que la probabilité pour que ces peintres nous marquent trois buts en une mi-temps reste modérée. Nous pouvons même nous avouer franchement détendus quand, peu après la reprise, Manquillo surprend la défense sur une longue ouverture. A la réception, Barrada raffûte la bouche de vieille qui lui servait d’opposant et lobe tranquillement un gardien parti aux champignons (0-3, 48e).

Pour une fois que Michel peut préserver quelques joueurs, l’entraîneur ne s’en prive pas – comment lui en vouloir ? Cabella, Nkoudou puis Michy sortent, pour une équipe à teneur plus défensive chargée de laisser passer les 40 dernières minutes sans casse.

Le plan se déroule sans anicroche, quand soudain, Liberec se met en tête de tenter une action construite pour titiller mollement notre arrière garde. Bien que d’une génération n’ayant pas connu le Club Dorothée, nos défenseurs rendent alors hommage aux méchants de Ken Le Survivant. Oui, ceux-là même à qui un doigt dans l’anus suffisait à faire exploser la tête. A l’issue d’une action initiée par un mauvais placement de Mendy, Manquillo et Nkoulou sont menacés plein axe, ce à quoi Nicolas répond par une cisaille toute en subtilité et à-propos : pénalty, but (1-3, 75e).

Le temps d’engager et l’on repart dans la panique la plus totale : dégagement de Mendy contré, Rolando éloigne le danger, qui revient illico sous la forme d’une chandelle. Sans avoir à gérer un surnombre offensif, nos joueurs laissent pourtant un Tchèque être servi sur le côté gauche et centrer au second poteau : Manquillo est battu, Mandanda est spectateur, et nous venons tout en sérénité de dilapider la moitié de notre avantage en 44 secondes (2-3, 76e).

Partagés entre l’envie de voir cesser-là les conneries et la conscience d’assister peut-être en direct à un nouveau moment fondateur dans l’histoire du ridicule marseillais, c’est fébriles que nous regardons ce dernier quart d’heure que nous nous apprêtions pourtant à passer une main dans le slip. Cependant, cette remontée inattendue n’a pas pour autant transformé les Tchèques en dieux du football, et à l’exception de quelques coups de pieds arrêtés glanés par leur jeu de bourrins, Mandanda n’est que peu inquiété.

Déjà aux choux avec une défense complète, nos adversaires nous offrent en fin de match des boulevards en contre-attaque, ce qui nous offre 5 dernières minutes de Showcampos. Dribbles imbéciles, passes à contre-pied, positions de tir anéanties, sans oublier la fameuse Majder d’abruti, Lucas nous sort toute sa panoplie d’artiste pour éviter de mettre un terme au suspense. Par accident, l’Argentin échoue à saloper un ultime caviar offert par la défense sur un long dégagement de Mendy : deux jongles d’otarie lobotomisée et un petit lob face à un gardien encore placé comme un cul dans un champ de bites, et l’affaire est entendue (2-4, 94e).

Finalement, l’essentiel est acquis et l’on peut se dire que nous avons seulement craint d’avoir peur, ce qui est un moindre mal et a le mérite d’autoriser quelques insultes à nos joueurs pour ne pas perdre la main.

Gniiiiiii, talonnade. Gniiiiiiiii, dribble. Greu, perdu.

Les joueurs

Mandanda (2/5) : Après de bonnes performances où il paraissait de nouveau dominer les événements au lieu de les subir, il nous ressort sa blague préférée : celle de la blonde qui aperçoit une peau de banane et qui dit « zut, je vais encore tomber ».

Nkoulou (2+/5) : Non mais le capitaine du Titanic aussi, à une erreur près son voyage était parfait. Est-ce qu’on lui a envoyé des fleurs pour autant ? Non ? Bon.

Rolando (3/5) : Du moment que les attaquants n’ont pas leur vitesse à lui opposer, Rolando fait parler son sens du placement et du duel. Sauf pendant cette fameuse minute où, sans être directement en cause, il est aussi largué que tout le monde.

Manquillo (2/5) : De la bonne volonté et de l’application. Ce qui serait un compliment si l’on avait joué un adversaire autre que le 4e du championnat tchèque.

Mendy (1+/5) : Les autres n’ont attaqué que de son côté. Je ne nie pas les efforts de Benjamin, mais à un moment, quand on vient systématiquement chier dans tes géraniums plutôt que dans ceux du voisin, t’as des questions à te poser sur la manière de défendre ton chez-toi.

Isla (4-/5) : De belles interventions, notamment en première mi-temps. C’est sans esbroufe, c’est le plus souvent propre, et ça aurait même pu être décisif en fin de match si Ocampos avait joué sobre.

Romao (4-/5) : Dans ce match qui sentait la sueur et le mollard, Alaixys s’est trouvé dans son élément non seulement pour calmer tous ceux qui essayaient de jouer au football à moins d’un mètre de ses crampons, et pour une fois en n’oubliant pas de quitter sa zone pour aller poser quelques beignes ailleurs quand le besoin s’en faisait sentir. On lui pardonnera bien d’avoir un peu lâché en fin de match, par exemple en emplâtrant un Tchèque de manière d’autant plus savoureuse que le geste était totalement gratuit.

Nkoudou (4/5) : Une nouvelle fois, George-Kevin n’a pas allumé le triple feu d’artifice longue-durée avec vibromasseur intégré. Il n’en reste pas moins que la feuille de statistiques signée de son délicieux prénom finit encore remplie de plusieurs tirs, dont l’un victorieux.

Sparagna (65e, 2/5) : Son entrée coïncide avec la perte d’autorité olympienne. Gauchiste.

Cabella (3-/5) : Un peu en dessous de ses camarades offensifs, malgré une pleine contribution au pressing collectif.

Silva (54e, 2/5) : Parfois, dans ses nombreux moments de lassitude, le sous-chef adjoint en charge du reporting à la direction du contrôle de gestion se rêve footballeur. Puis il voit jouer Lucas Silva, et se dit que ce métier ne préserve pas forcément de l’insignifiance, de l’inutilité et de la résignation. Alors, le sous-chef retourne à sa morne vie en regrettant vaguement de ne pas avoir fait allégeance à l’Etat islamique, comme son fils. On sous-estime trop l’influence de Lucas Silva dans le désespoir de nos sociétés, je trouve.

Barrada (5/5) : De la passe décisive, de la repasse décisive, du but, et en bonus une belle implication dans les tâches défensives. C’est le moment idéal pour vérifier si la confiance en soi peut être transfusée, ses coéquipiers ne pourraient qu’en bénéficier.

Batshuayi (4-/5) : Non seulement il marque rapidement sans avoir gâché trop d’occasions, mais en plus il lui est arrivé de faire des passes intelligentes au lieu de dribbler ou frapper comme un âne. Je ne sais pas si c’est le contraste avec les neuneus d’en face qui fait passer nos joueurs pour des Prix Nobel, mais l’on a fait preuve d’une lucidité offensive assez inhabituelle.

L’idéal, Michy, ce serait que tu réalises ce genre de passes assez souvent pour qu’on ne se sente plus obligé de les immortaliser par une capture d’écran.

Ocampos (72e, 1+/5) : Ah, merde, c’est vrai qu’il y a Lucas, aussi. Oublie ce que je viens d’écrire sur la lucidité. Et ne me parle pas de son but, je ne suis toujours pas convaincu qu’ils ne l’aient pas laissé marquer par pitié.

 

L’invité zoologique : Marek Bakochon

Seule créature capable de se vautrer dans la fange en poussant des grognements incompréhensibles (académiciens Horsjeu exceptés), le cochon était l’invité approprié pour narrer cette rencontre contre le Slovan Liberec et son jeu plus proche de la charcuterie en gros que de toute autre activité.

  • Les autres : N’en parlons plus, c’était affreux.
  • Le classement : Braga ayant préservé un point contre les Groningulés, nous finissons deuxièmes d’un groupe pourtant aussi relevé qu’une tarte au tofu sans sel ni gluten. S’ensuivent les adversaires potentiels suivants : Porto, Olympiakos, Manchester United, Leverkusen (3e de groupes LdC), Molde, Liverpool, Krasnodar, Naples, Rapid Vienne, Lazio, Bâle, Athletic Bilbao, Lokomotiv Moscou, Tottenham ou Schalke 04 (1ers de groupe EL).
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter.

 

Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “Liberec-OM (2-4), La Canebière académie a failli douter

  1. Une bien belle académie. L’analyse est pointue comme au temps jadis, l’oeil est vif, tout va bien (mieux?) du côté Canebière. Je plaiderai quand même la cause d’Isla, qui était là, et là et encore là pour y aller de son petit but si les collègues (et je pèse mes mots car je pense surtout à Ocampresque) avaient (imparfait du subjonctif conditionnel) vu la sueur couler de son front. On en est pas encore à ce stade, mais un petit tour en CFA pour Ocampos et Silva serait à mon sens bénéfique, histoire de se rendre compte de la différence de niveau. Un certain fou a renvoyé Doria à ses gammes, pourquoi pas le mec qui s’obstine à madjerer ou papinader toutes ses occasions, avec en soutien le crack qui fait la gueule et qui n’a toujours rien montré? Pour le reste, on dira merci à ces salopes de Liberec pour l’expérience acquise, et je m’excuse auprès des salopes. Et Mendy, quand tu veux tu t’y remets.

  2. L’OM ou l’art de se faire peur inutilement. Ce côté « on aime bien foutre en l’air 75 minutes de travail bien fait en 2 actions et en à peine une minute » finira par me causer un ulcère voire pire. Celà dit, pour le plaisir des yeux, et face à une équipe dont le seul plaisir était visiblement de planter des crampons alu dans du cuir tanné au soleil méditerranéen, le rhinotacle anal de Nico, et la traditionnelle faute de pute de Romao (qui a attendu longtemps, très longtemps, et surtout de ne pas être pris dans la cohue d’un corner joué par des abrutis, juste histoire de dire « je n’ai besoin d’aucune aide pour mériter mon jaune ») m’ont redonné le sourire en faisant remonter à ma mémoire, les grandes heures d’un hybride de Carlos Mozer et de Gabi Heinze.

  3. Aioli ! Le moment souvenir Nicolas le survivant m’a bien fait marrer. D’où la conséquence suivante : lire ces résumés dans le bus, c’est mettre de la gaieté dans le coeur morne des concitoyens qui le prennent également.

  4. Oui, ceux-là même à qui un doigt dans l’anus suffisait à faire exploser la tête. Comme un symbole d’habitant de Paca un dimanche d’élection.

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