OM-PSG (1-2), La Canebière académie fait comme tout le monde

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C’était beau. C’était grand. C’est perdu.

Aioli les sapiens,

« L’OM perd face à un PSG paresseux, tout en se montrant suffisamment valeureux pour éviter la branlée redoutée. » Ces OM-PSG deviennent si prévisibles, répétitifs et déprimants qu’ils vont finir par se faire subventionner par le Centre national de la cinématographie.

L’équipe

Le patron est de retour au milieu de terrain, et Barrada est préféré à Sarr. Non fixé comme ailier, le Marocain a la possibilité de largement dézoner et permuter. Pas de gros changements pour le reste, notre recrue Fletcher prenant place sur le banc.

 

Le match

Rappel de l’épisode précédent.

 

Comme on pouvait le redouter, nos joueurs ouvrent grand les hangars dès le coup d’envoi. Pressé par dégun, Matuidi envoie Maxwell dans le dos d’un Dja Djédjé sans doute en train de se refaire le lacet du short. Le centre tendu du Brésilien trouve Ibrahimonvier derrière une défense dépassée (0-1, 2e).

L’OM nous concocte sa spécialité anale : suprême de repli abusif sur son coulis de duels refusés, auxquels il joint son astuce Top Chef du soir en revisitant l’alignement défensif sur la base d’un nappage de hors-jeu tout en émulsion déstructurée. Les Parisiens savourent et ajoutent même une étoile pour le service : un peu gourmand, Di Maria croise trop sa frappe et rate ainsi l’occasion de lancer la soirée Fistinière dès la 11e minute.

A croire que ce quart d’heure de lavement à la Javel leur était nécessaire pour se mettre en condition, les Olympiens semblent enfin démarrer leur match, et c’est peu dire que le changement est spectaculaire. Le bloc remonte, les avants pressent les premières relances, Diarra et Isla se mettent à violer le milieu adverse. Surpris voire franchement déstabilisés par cette résurrection, les Parisiens concèdent une grosse occasion par Barrada, puis se mettent vraiment à pleurer leur mère quand Cabella les dépose un à un depuis le milieu de terrain. Après avoir uriné sur Thiago Motta au début de l’action, Rémy perfore, dépasse deux autres joueurs et, de l’entrée de la surface, adresse un tir puissant et légèrement dévié. Trapp tente de parer l’essai en envoyant la main à côté du ballon : succès mitigé (1-1, 26e).

Continuant à broyer ses adversaires, l’OM manque cependant de précision dans les centres – manque de présence ? Maladresse ? – pour inquiéter réellement leur arrière-garde. Seule une très jolie percée de Manquillo alerte la défense : celle-ci concède un corner, sur lequel Batshuayi voit sa reprise sauvée sur la ligne par Maxwell.

Une fois n’est pas coutume, nous parvenons à encore accentuer notre effort à la reprise. Récupérations agressives dans le camp adverse, permutations de joueurs, constructions en triangle, l’OM nous offre ce qu’il s’est rarement montré capable de produire face à des équipes plus regroupées. Une séquence de près de deux minutes vers la 47e illustre cette domination : l’OM détient le ballon de manière quasi-ininterrompue… sans cependant parvenir à se procurer autre chose que des centres peu dangereux.

Dix minutes plus tard, l’enjeu de la rencontre change, logiquement : l’OM paie ses efforts et, pressant moins intensément, doit désormais s’attendre à devoir contenir un PSG plus haut et plus libre. Une première occasion énorme d’Aurier, gâchée par son mauvais choix, nous rappelle à plus de concentration. Un nouveau ballon en profondeur plus tard, c’est Ibrahimonvier qui se transforme inexplicablement en Bakayoko des grands soirs au moment de conclure. Un tel afflux de maladresse chez les Parisiens n’est pas sans évoquer une crise de nymphomanie de Scarlett Johansson : si l’on n’en profite pas sur le coup, on risque de le regretter tant il est improbable que l’événement se reproduise de sitôt.

Las ! le PSG maîtrise sans trop de dommages nos offensives puis, sans génie, finit par exploiter un instant de déconcentration. Une touche rapidement jouée aboutit à un ballon en profondeur pour Ibrahimonvier. Sortant très tardivement, Mandanda ne peut que faire opposition à Nasole, qui donne en retrait à Zoreilles. A la hideuse proéminence des appendices parisiens, Dja Djédjé oppose la minceur élégante de son cortex cérébral en se jetant comme un neuneu devant Di Maria : Brice s’éliminant tout seul, l’Argentin n’a qu’à esquisser un crochet pour se placer sur son bon pied et achever l’action (1-2, 71e).

OK, Di Maria réalise une belle feinte, mais il faut dire qu’il voyait venir Brice de loin.

 

L’OM a beau tenter d’accélérer, la défense adverse annihile tous nos centres. Batshuayi est remplacé par Fletcher, sous les grognements d’un public dont l’on ne sait s’il conspue la prestation indigente du Belge ou le refus frileux de Michel d’associer les deux attaquants. Excellent jusque-là, Thiago Silva nous offre un joker royal en fin de match, lorsqu’il glisse devant Cabella. Trop entamé pour partir seul au but, Rémy transmet à Nkoudou qui, excentré, voit son tir croisé passer à quelques centimètres du poteau. Une nouvelle imprécision d’Alessandrini, sur une tentative aussi esthétique qu’hors-cadre, constitue notre chant du cygne.

Finalement, tout le monde semble content : le PSG a gagné sans forcer, l’OM a évité la déroute et a même montré une qualité de jeu retrouvée, et le match s’est déroulé dans un excellent esprit, marqué par le nombre ridicule de 17 fautes et un seul carton. En résumé, le PSG a gagné un match amical.

9e défaite de rang contre le rival, fin de série d’invincibilité pour nous mais 10e match de suite sans victoire au Vélodrome, dixième place au classement à cinq points du podium et onze de la qualification directe en Ligue des Champions : vous me permettrez de demeurer mesuré dans l’autocongratulation. Si la différence de niveau à l’avantage des Parisiens a sans aucun doute tué le championnat de France, ce n’est en revanche pas au Qatar qu’il faudra rechercher l’assassin de nos propres ambitions.

Mission accomplie.

 

Les joueurs

Mandanda (2/5) : Gaudin a réagi plus vite à la crise des écoles que lui à la passe en profondeur pour Ibrahimovic.

Nkoulou (2+/5) : Rien de flagrant individuellement, même s’il a sa part dans les errements collectifs de notre défense.

Rolando (1+/5) : Les matches précédents mettaient en évidences ses qualités au duel. Les balles en profondeur parisiennes ont surtout mis en évidence une science dans l’alignement que l’on n’avait jusqu’ici aperçue qu’en jouant à « Arbitre de touche simulator » dans sa configuration « moins de 5 ans – déficient mental ».

Dja Djédjé (1+/5) : C’est certain, il a fait des efforts et même amené du danger. Mais quand on tire le bilan d’un tel niveau d’hyperactivité désordonnée, au bout d’un moment même Françoise Dolto lâcherait l’affaire et préconiserait la thérapie « Ritaline + tarte dans la gueule ».

Sarr (85e) : Pas de miracle. De toute façon, en ce moment c’est plutôt De Ceglie notre saint-patron des causes désespérées.

Manquillo (3-/5) : Non seulement il s’est montré sérieux, à part une inattention sur le 2e but, mais en outre il s’est enfin lâché offensivement. De quoi oublier l’attitude « je garde le sac de ma copine » et faire péter le string pailleté au prochain match, je l’espère.

Diarra (4-/5) : Du mal à démarrer, du mal à terminer, mais entre les deux c’était une performance de concasseur industriel modèle « Amin Dada -XB5000 Terminator » : celui qui broie, stérilise, nettoie, et te fait le café en plus.

Isla (3+/5) : Le Chilien poursuit sa montée en puissance, malgré un rôle plus discret dans la deuxième partie du match. Avec un peu plus de constance, il aurait déjà envoyé plus d’un milieu de terrain de Ligain en dépression nerveuse.

Barrada (2/5) : Placé à droite, mais dans un rôle très différent de nos ailiers habituels. Une solution à retenir pour la suite, même si au final elle s’est avérée ici aussi utile que de mettre sa bite dans un pot d’aïoli en espérant qu’il chantera l’Ave Maria.

Alessandrini (72e) : Une entrée tout à fait louable, n’était ce satané manque de réalisme dont il a souffert comme toute l’équipe.

Cabella (3+/5) : Grande première mi-temps au titre de ses capacités de percussion. C’est seulement dommage qu’une fois un adversaire éliminé, il soit incapable de repérer une solution de passe à plus de 35 cm de sa narine gauche.

Nkoudou (3-/5) : Si l’on n’a pas grand-chose à lui reprocher en termes de déplacements, d’activité et de percussion, il a peiné à convertir ces bonnes dispositions en situations vraiment dangereuses. Il incarne cet OM honnête, mais vraiment pas fondé à verser dans l’autosatisfaction.

Batshuayi (1+/5) : OK, la disposition tactique ne le sert pas. OK, il n’a pas ménagé ses efforts. Mais parvenir à se trouver pile à l’endroit de la surface où chaque centre n’arrive pas, cela tient de l’exploit.

Fletcher (80e) : Rien.

 

L’invité zoologique : Kevin Trappdigrade

Mutant capable de résister à tout – températures extrêmes, privations, rayons gamma, tacle de Romao, etc. – le tardigrade est sans conteste une belle saloperie qui, quoi que l’on tente, nous enterrera tous. Il s’agit donc de l’invité approprié pour narrer ce match contre la terreur du football national.

  • Les autres : Thiago Silva s’est affairé à parer quasiment toutes nos tentatives : il a suffi que ses camarades se sortent les mains du slip de temps en temps pour faire leur affaire.
  • Le classement : Soyons clairs : si nous perdons à Nice, la seule musique de Ligue des Champions que l’on entendra l’an prochain, c’est jouée au kazoo avec une plume dans le fion devant un poster de Vincent Labrune.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Dans un concours zoologique atteignant des sommets, c’est Babas qui grille tout le monde avec sa participation déposée pendant l’apéro.
  • La publicité gratuite : Tiens, ça faisait longtemps que l’on ne t’avait pas proposé de claquer ton fric. Ici la cause est forcément noble, puisqu’il s’agit de réaliser un documentaire… pardon, LE documentaire sur le Massilia Sound System. Le tout élaboré par Christian Philibert (Les 4 saisons d’Espigoule, Afrik’Aïoli), particulièrement bienvenu dans ces pages zoologiques pour sa contribution à la connaissance du phacomochère. Pour en savoir plus, clique ci-dessous.

 

Si l’objectif est dépassé, le surplus sera utilisé pour racheter l’OM.

 

 

Bises massilianales,

Blaah.

12 thoughts on “OM-PSG (1-2), La Canebière académie fait comme tout le monde

  1. 2 à Barrada et 1+ à Rolando ??? Au moins Rolando a eu la décence de ne pas s’essayer à la vendange format XXL !

  2. Barrada, cet être particulier que l’on ne peut toujours pas classer dans la catégorie « joueurs de foot », mais qu’on a pas vraiment d’autre option. Mi-ninja, mi-fantôme. Jamais vu un milieu offensif se planquer autant, je comprends ni la démarche, ni comment il fait pour vivre de ce « talent ». Le 2/5 c’est largement surpayé.
    Merci pour l’académie, c’est vite fait bien fait!
    La bise,

  3. aussi utile que de mettre sa bite dans un pot d’aïoli en espérant qu’il chantera l’Ave Maria.
    J’aime

  4. Bordel, Lass a mangé tout le milieu Parigo, c’était jouissif de voir ça, et triste quand on pense (encore et toujours) à la potentielle doublette avec Diaby.
    Merci Lass, j’ai presque envie de dire, merci Labr…euh non rien.

  5. « Lass a mangé le milieu Parigot »
    Mouais, n’empêche que Lass, sur le premier but de Barbra Streisand, il doit être en train de refixer sa prothèse de hanche parce qu’il y a pas beaucoup de blancs (de maillot, hein) à l’arrivée du centre.
    Après, j’ai peur du jour où on jouera contre une équipe avec des attaquants.

  6. « Un tel afflux de maladresse chez les Parisiens n’est pas sans évoquer une crise de nymphomanie de Scarlett Johansson : si l’on n’en profite pas sur le coup, on risque de le regretter tant il est improbable que l’événement se reproduise de sitôt. »

    Sublime

  7. Et rien pour ceux qui n’ont pas vu le match? Pas de GIF, pas de compilation pour se délecter des perf de notre Lass?

  8. En même temps, si avec 2 centraux (ok 1 central et un gars pour lui tenir compagnie) t’es pas capable de marquer le seul joueur qui arrive lancé dans la surface…
    Il peut pas être partout, et son début de match a été d’un niveau anal pour ensuite chier sur Motta/Matuidi/Rabiot

  9. @Jean-Moulouf Hélas. Des contraintes logistiques m’obligent en ce moment à mettre le frein sur les gif. Mais c’est clair qu’il y avait largement de quoi faire une belle Diarrathèque.

  10. J’aurais aimé voir le gif de l’habituel combinaison sur CF que tu fustiges tant : passe de Barrada, frappe de Lass et contré par la forêt de joueurs dans la surface (en l’occurrence Batshuayi)

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