Dans quel monde vit-on pour que le portail du jardin des Tuileries cède plus vite que celui de la Commanderie ?

Aïoli les sapiens,

On se souvient qu’à son arrivée notre président avait insufflé une communication décontractée et décalée qui, si elle pouvait choquer les puristes, était quoi qu’on en pense bien en phase avec notre époque. Filmer les salariés du club – et lui-même – en train de se livrer à des danses ridicules en hideux pull de Noël montrait une salutaire autodérision, en même temps qu’une adaptation (regrettables à nos avis de vieux cons) aux codes culturels « pop » de notre époque. On se demandait alors quelle innovation le camarade Jacques-Henri nous dégoterait pour la Noël suivante.

Et nous découvrons ainsi que, ces jours-ci, Jacques-Henri Eyraud semble s’être mis en tête de nous proposer un calendrier de l’Avent spécial OM Champions Project®, dans laquelle chaque fenêtre nous proposerait une nouvelle enculade.

Après le silence total du club concernant les supporters abusivement bloqués dans leur déplacement vers Francfort, voici désormais un nouveau pas franchi dans l’ignominie : le tarif « punitif ». C’est ainsi qu’en vue du match de Coupe de la Ligue contre Strasbourg, les Ultras se sont vu proposer un billet à 15 euros, tandis que les autres abonnés en virage bénéficiaient du tarif classique à 5 €. Les raisons de cette mesure de rétorsion sont avancées dans ce communiqué, auquel nous souscrivons sans réserve.

Mais camarade Jacques-Henri, si les virages se meurent, avec quoi crois-tu attirer les foules au stade ? Avec le spectacle proposé par ce Rudi Garcia que tu as très généreusement prolongé ? Avec les stars que ta capacité de recrutement, largement démontrée lors du dernier mercato, aura convaincues de jouer chez nous ?

Des clampins à la motivation aléatoire alternant victoires contre des équipes de seconde zone et déculottées récurrentes contre les plus forts : je te le demande, qui serait assez taré pour payer et regarder ce genre de spectacle ? A part justement les supporters ?

 

L’équipe

Mandanda

Rami – Rolando – Sakai

Sarr – Lopez (Sanson, 71e) – Luiz Gustavo – Ocampos (Strootman, 87e)

Payet

Thauvin – Germain (Mitroglou,69e)

Son sort de titularisation éternelle réinstalle Rolando au centre d’une défense à trois, et tant pis pour Caleta-Car qui était pourtant l’un des seuls à n’avoir pas démérité jeudi. Lopez est préféré à Strootman au milieu, et Germain occupe la pointe de l’attaque.

 

Le match

Promis, juré, craché, si on s’est laissé abondamment compisser jeudi, c’était pour économiser les forces nécessaires en championnat. On va voir ce qu’on va voir, non mais.C’est qui, qui vient, là, hein ? Reims ? C’est quoi ça Reims ? T’es qui ? C’est à moi que tu parles ? YOU’RE TALKING TO ME ?

Allez, viens, Reims, chuis chaud, t’as pas idée, wola, parce que ouais, quand je suis énervé je dis wola, je vais te faire pleurer ta mère. Allez hop, les cinq premières minutes, t’en a déjà vu des comme ça ? Hop hop hop, mate le jeu de jambes. Et hop la combinaison qui finit par un tir d’Ocampos sur le gardien. T’as vu le but-gag de Luiz Gustavo jeudi ? C’était une ruse, haha, et paf la lourde du Brésilien, que ton gardien il en chie comme pas possible à arrêter, alors, hein, alors ?

Alors Reims, t’as vu ? Tu vas faire quoi, maintenant ? Tu vas faire quoi, hein ? Hé oui mon gars, les seconds ballons c’est pour nous, tu vois pas le jour, hein, t’as les boules, t’as les glandes, t’as les crottes de nez qui pendent, hein ? Et encore ça c’est rien, tu vas voir quand Thauvin se mettra à réussir quelque chose, ce soir, ça va être dantesque, putain de ta race.

En attendant, pif, la tête de Rami sur corner au premier poteau, que ton gardien il sait même pas comment il la sort. Et poum, poum, poum, Germain qui essaie de longue de battre son défenseur, t’as vu , hein ? hein ? Bon, pour l’instant il y arrive pas, mais tu va voir comme il va finir par te le faire craquer, ça te fera penser à l’hymen de ta sœur au dernier bal des pompiers. Z’avez bien des bals des pompiers dans vos pays de zoulous au moins ?

ET CE COUP-FRANC DE PAYET, NOM D’UNE ÉNORME BITE, TU L’AS VU VENIR CELUI-CI ? Ouais, ouais, ouais, ton gardien il le sort, je sais, mais ho, Reims, crois pas qu’il va te sauver les miches à chaque fois, non plus, hein. T’es cuit, Reims, t’es fini, t’es frit confit, tu vois pas le jour. Corner sur corner on te met, ta surface c’est plus une surface, c’est la ZAD de Notre-Dame des Landes tellement on y campe. T’inquiète pas si on te cloue pas encore à la porte, c’est juste qu’on attend le bon moment pour te mettre ta race. Paf, droite, droite, jab, jab hop, hop, esquive, hop, corner sur corner dans ta face, blitzkrieg de centres, tu vois plus rien, là, hein, T’ES OÙ REIMS ? T’ES OÙ

Rhâââ, et ce connard d’arbitre qui siffle la mi-temps juste quand je commençais à être chaud, là, ma parole t’as de la chance. Ouais, ouais, ouais, tu as beau te la ramener avec ta bouche en cul de poule, là, avec tes – « ouiiheu, zéro zéro, on tient bien le coup », « on a des défenseurs difficiles à bouger », ma parole, t’es qu’une bouche. La preuve, hé, c’est qu’à la mi-temps, Maxime Lopez il a dit « ils ne tiendront jamais 90 minutes comme ça ». Alors, Reims, tu crois que tu vas nous la faire à l’envers ? Attends, je rentre aux vestiaires, je reviens et je te fume.

***

Quoi, faut y retourner ? Déjà ? Rhôôô, chier, il fait froid dehors. Métier de con, tiens… bon, on en était où, déjà ? T’es qui, toi, rappelle-moi ? Reims ? Ah ouais, c’est ça, Reims. Bon, allez, je te fume… tu fais chier quand même, t’aurais pas pu le prendre plus tôt ce but ? Bon, alors, heu… des centres, c’est bien ça, des centres. Oui, on les envoie au hasard, et alors ? Fais pas le malin Reims, il y en a forcément un qui va passer, c’est statistique. De quoi ? Quoi, « faudrait déjà que notre avant-centre soit revenu des vestiaires » ? Non mais mon vier, tu provoques ? MAIS LA PUTAIN DE TOI, TU ME METS DES CONTRE-ATTAQUES EN PLUS ? TU VEUX PAS QUE JE COURE, NON PLUS, LA CON DE TA RACE ?

Tiens, tu vas comprendre ta douleur ça t’apprendra : percée individuelle de Thauvin dans ta mouille ! Merde, raté, attends, je recommence. Percée individuelle de Thauv… merde, non attends. PERCÉE INDIVIDUELLE DE TH… mais merde, comment on fait déjà ? Je refais. P-e-r-c-é-e-i-n-d-i-v-i-d… oh et puis merde, on va trouver autre chose. Attends-moi là un instant, Reims, je vais réviser deux-trois trucs et je reviens. Tu perds rien pour attendre… ET TU ME TENTE PAS DES ATTAQUES PENDANT QUE J’AI LE DOS TOURNÉ, HEIN !?

Mgngngngn, attends voir, qu’est-ce que j’ai pour te faire fermer la bouche ? Courir, non, c’est bon, j’ai donné… faire des passes… pfff, flemme de réfléchir. AH VOILÀ ! Kostas Mitroglou dans ta gueule ! Ah ahhhhhh, tu l’avais pas vu venir, celle-ci, hein ? Hooooo, fais pas le mastre, Reims, on le voit à des kilomètres que tu fais de l’huile, là, hein ? Bon, j’ai été gentil, te faire croire que tu tenais le coup, mais hop, là, fini la rigolade, je me suis économisé tout jeudi je te rappelle.

ET ROLOLOLOLOLOOOOOOOOOO, LA COMBINAISON AVEC TALONNADE DE KOSTAS POUR PAYET, YA RIEN, LÀ ? YA RIEN, LA PUTAIN DE TOI ? Ouais ouais, ouais, c’était pas très précis, mais c’est parce qu’il vient de rentrer, il s’échauffe. C’est comme Ken le survivant, tu le sais pas Reims, mais t’es déjà mort.

Hoputain, on cause, on cause, mais c’est qu’il reste plus qu’un quart d’heure dans tout ça. Tu vas voir, une main dans le slip, que je vais te finir, tu vas pleurer de rage tellement t’auras cru que tu pourrais t’en sortir. Pfff, attends, mouais, courir, non, des passes, non, attends… allez, je vais faire des centres et des percées individuelles pour gagner des corners, c’est bien ça les corners, on en a eu plein en première mi-temps. T’as cru que c’était fini les corners ? Haha, pas de chance, mon pote, ça revient et ça va te faire mal par où tu les prends HO MAIS HO, TU ARRÊTES DE PARTIR EN CONTRE QUAND JE TE PARLE ?

Hoputain, t’as fait quoi, là, Reims ? Non mais je rêve ? T’as vraiment cru que t’allais le mettre, ce coup-franc excentré ? T’as quand même pas cru que Steve il allait le laisser passer, si ? Ouais, ouais, ouais, je sais, il avait passé la ligne à moitié. Ben ouais, mais à moitié c’est pas en entier, alors reste à ta place s’il te plaît. Quoi « ton slip » ? Mais non, c’est pas mon slip qui sent ça, c’est l’émissaire de Cortiou qui refoule, rien à voir.

Bon, en tout cas, tu veux que je te dise, Reims ? T’as fait une grave erreur à croire que t’allais marquer ? Grave, grave erreur, là je vais être obligé de plus avoir de pitié Reims, c’est pas cinq minutes qu’il te reste, c’est un enfer. Tu vas morflHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

J’ai crié, moi ? Mais non j’ai pas crié, j’ai bâillé. Peur, moi ? Peur de quoi ? De ton tir d’Ojo qui est passé au ras de la cage alors que Mandanda n’avait pas bougé ? Mais tu dis n’importe quoi, mon pauvre. Quoi encore, « ton slip » ? Je t’ai déjà dit que c’était Cort… pardon ? « Si si, c’est ton slip qui fume » ? Allez, arrête, arrête ou je vais vraiment finir par me mettre en colère.

Allez, bam, je vais te refaire une rafale de centres et de corners, je te dis que ça. Bam, bam, bam, allez, c’est fini la rigolade, là, tu t’es cru beau, Reims, t’as tenu tête et tout, comme la chèvre de Monsieur Seguin, mais moi je suis le loup et je vais te bouffer, j’ai mis 150 millions dans un recrutement moi, j’ai des joueurs champions du monde, moi, et JE VAIS TE FOUTRE CE BUT ET RAMENER LES TROIS POINTS PARCE QUE JE SUIS L’OM CHAMPIONS PROJ

Ho ben merde, ce con d’arbitre qui siffle la fin juste maintenant, alors que je commençais à peine à trouver le rythme. Tu veux que je te dise, Reims ? T’as eu du bol.

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Un arrêt décisif quasiment derrière la ligne, et une parade du regard sur un tir au ras du poteau. Pour une fois, les centimètres étaient de son côté.

Rami (3/5) : Le système à trois centraux l’a autorisé à participer à quelques tâches offensives tout en s’acquittant de sa part de défense une main dans le slip. Souligne avec un grand à-propos nos trois [sic] clineushites consécutives en championnat. Je veux bien, Adil, mais tu oublies de préciser que ces trois matchs sans but encaissés ont été disputés contre Dijon, Amiens (dont le score de 1-3 révèle une curieuse conception de la clean-sheet) et Reims. C’est un peu comme si en pleines émeutes des gilets jaunes, le Préfet de police de Paris se félicitait d’avoir réussi à sécuriser le défilé du Téléthon.

Rolando (3/5) : Pilier de la défense, chargé de dissuader les velléités champenoises d’un froncement de sourcil en disant « grunt ». Un jeu d’enfant.

Sakai (3/5) : A la différence d’un ancien dirigeant de ce club, les adversaires de Reims n’ont guère d’utilité à associer ceinture et bretelles. Ainsi, troisième défenseur superflu en première mi-temps, Hiroki a donc davantage exploré le couloir gauche en seconde avec un résultat mitigé.

Sarr (2-/5) : À force de lui avoir seriné qu’il méritait l’équipe de France, Bouna se met à avoir des coups de mou post-trêve internationale alors qu’il n’est pas sélectionné.

Ocampos (2-/5) : Condamné à des raids solitaires et improductifs sur une aile gauche complètement désertée par ses camarades. Notre Benoît Hamon en quelque sorte, ce qui le rend sympathique mais ne va pas pour autant lui éviter une note de merde.

Strootman (87e) : Il va commencer à se demander ce qu’il est venu faire là, lui.

Lopez (2-/5) : De bonne volonté, mais aussi efficace à la cause qu’une manifestation non-violente.

Sanson (71e, 1/5) : Aussi efficace à la cause qu’un tweet d’indignation.

Luiz Gustavo (3/5) : Le retour sur nos terres du légendaire Alaixys Romao exigeait de son homologue qu’il se montrât à la hauteur. Cela tombe bien, Luiz Gustavo semblait rassasié de son intense séquence maso-urophile de jeudi et se trouvait donc mieux disposé à couvrir le terrain comme il sait le faire.

Payet (1+/5) : Capitaine exemplaire, au sens où son attitude en seconde période a nettement montré à ses coéquipiers l’exemple de quelqu’un qui n’en avait plus rien à foutre.

Thauvin (1-/5) : Bête, maladroit et mesquin : moins d’une semaine après son flamboyant triplé, on a retrouvé le Florian qui échoue, s’énerve d’échouer et en devient détestable au point de contribuer largement à l’ambiance de merde que l’équipe semble exhaler ces jours-ci.

Comme contre Amiens, le chargé de communication de l’OM n’a pas manqué de revenir sur la performance de Florian, toujours sous la forme d’une bande dessinée.

 

Germain (1+/5) : Attention, nous allons nuancer : ce soir, Valère fut loin d’être invisible, se démultipliant pour participer aux actions ou les conclure. Loin des critiques habituelles, Valère s’est montré disponible : il a tout simplement été bouffé par son défenseur sur la quasi-totalité des duels. Avant de redevenir invisible en seconde période, on ne se refait pas.

Mitroglou (69e, 1-/5) : Je l’ai vu entrer et rater une remise pour Payet, j’ai baissé la tête pour prendre des notes, et quand je l’ai relevée il avait disparu. Je ne l’ai d’ailleurs pas revu jusqu’à la fin de la rencontre et reste à cette heure sans nouvelle de lui. Je ne sais pas si le speaker a pensé à faire une annonce au micro, pour moi en tout cas ça avait marché le jour j’avais perdu un gosse à la buvette.

 

L’invité zoologique : Alaixys Ramereau

Le pigeon ramereau, dit aussi ramier, est un pigeon obèse dont la principale occupation est de roucouler comme un con sur sa branche en attendant qu’on le bouffe. Le prédateur affûté ne lui laisse d’ordinaire aucune chance, pour peu bien évidemment qu’il consente à se bouger le cul. Car bien sûr, il y a toujours des chats plus malins que les autres qui pensent pouvoir le tuer d’un simple coup de patte sans se lever le cul. Devant ceux-là, le pigeon n’a aucun mal à s’envoler à temps, se permettant même le luxe de leur chier sur la tête pour leur apprendre à chasser correctement. Le ramereau était donc bien l’invité approprié pour évoquer ce match contre des proies peu subtiles mais à l’instinct de survie bien aiguisé.

– Les autres : Blocuquéquipe IGP Ligain ®, élevé au grain, dense, rigoureux, empli de sang-froid et complété d’un gardien très sûr. Chiant à mourir, mais efficace voire agréable pour qui aime l’effort collectif ingrat.

– Le classement : L’OM stagne à la 5e place, à une portée étonnamment courte de Lyon et Lille.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Cladie T. remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

5 thoughts on “OM-Reims (0-0), La Canebière académie rumine

  1. y a quand même un truc que je comprends pas sur le sujet des fumis.

    Les fumigènes sont interdits dans tout les stades d’europe.

    La ligue a prévenu que les sanctions seraient graves si des fumigènes étaient utilisés (on peut aller à l’interdiction de coupe d’europe).

    Les ultras utilisent quand même les fumigènes

    Ils se font sanctionner par le club et la ligue

    Ils viennent raler dans un communiquer en disant que c’est pas normal qu’ils se fassent sanctionner

    Ils disent que de toute façon, ils continueront.

    Du coup, c’est moi qui ait un problème ? parce que l’om fait qu’appliquer la loi et le règlement de la ligue, c’est les Ultras en tord pour moi non ?
    Je ne vois pas comment on peut les soutenir ni les cautionner, au vu de leur seul argument qui est : « les fumis c’est notre histoire, on continuera »

    C’est comme si les allemands te disaient : même si c’est interdit, on va continuer le nazisme parce que c’est notre hostoire !! (j’voulais faire un ptit point godwin pour finir).

    1. L’UEFA ne veut pas qu’on les critiques dans les stades, donc c’est bon les supporters ils paient bouffent le popcorn et ferme leur gueule et puis c’est tout…Combien de blessé et de mort pour fumigène depuis les années 80?
      je veux dire rapport au Heyzel?

      1. A la décharge de l’UEFA, les fumigènes irritent les Stéphane Guy et autres Pierre Menes.
        L’invisibilité créée, les empêche de nous éclairer au travers d’analyses pointues.

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