« Les sifflets contre André-Pierre Gignac ne sont pas anti-gitans mais anti-système ; j’ai d’ailleurs un très bon ami qui possède une caravane. » Nicolas Anelka.

« Les sifflets contre Gignac nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire ». Laurent Joffrin.

« Dans Orange mécanique, on voit clairement Alex tenter un intérieur du pied droit. Arrêtez donc de nous faire croire qu’il ne s’agit pas d’un geste nazi. » Les Cahiers du cinéma.

« Je compte étudier tous les recours pour interdire à André-Pierre Gignac de frapper de l’intérieur du pied droit. » Manuel Vallskozy

« Une photo honteuse de Michel Drucker faisant le geste sinistre de ‘l’intérieur pied droit‘ devant un CD des Gipsy Kings. » LeMonde.fr

« Comme le disait Aimé Césaire, il est hors de question de commencer l’année ‘en livrant le stade aux assassins d’actions de but’. ‘Surtout si c’est pour que ce con de Valls en profite pour refaire le pitre’, aimait d’ailleurs à ajouter Aimé Césaire. Sur ces mots, je vous souhaite ‘une bonne année’, pour reprendre les sages paroles du grand Aimé Césaire. » Christiane Taubira

« Dénoncer les sifflets de Gignac, c’est leur donner trop d’exposition médiatique. Nous allons d’ailleurs faire une douzaine de tribunes dans les grands médias pour défendre ce point de vue. » A peu près tous les intellectuels.

« Moi, la seule tribune de presse que je connaisse, c’est celle où j’envoie mes centres. » Jérémy Morel.

« Gignac est quand même le meilleur humoriste de sa génération.
–  Moi il ne me fait pas rire. Parle-moi plutôt de Cheick Diabaté.
–  Tu n’es qu’un bobo de merde. Ta gueule. » Conversation radio entre Daniel Riolo et Claude Pèze.

« Tenter un intérieur pied droit sur la terre de Skoblar, Papin et Drogba n’est rien d’autre qu’un crime mémoriel. » le président du MRAP, Mouvement pour la Radiation d’André-Pierre.

« Nous dénonçons avant tout contre la colonisation de la Ligain par les attaquants maladroits. Ou voyez-vous du racisme là-dedans ? Allez, bonne année 1934 à tous. » Alain Soral

« Nous sommes pour l’interdiction des représentations d’André-Pierre dans la commune de Marseille. » Jean-Claude Gaudin et Patrick Mennucci, humoristes attachés à leur monopole.

« Toute cette affaire Gignac n’est qu’une mise en scène pour détourner l’attention du manque d’inspiration de l’auteur pour commencer cette première académie de l’année. Au boulot, feignasse. ». L’éditeur, bel homme perspicace.

 

JKSimmonsC’est vrai que ça commence à devenir fatigant, ces conneries.

Aioli les sapiens,

Or donc, on reprenait l’année avec ce 32e de finale de la Coupe de France, que notre situation en championnat nous amène à considérer comme un objectif prioritaire.

 

L’équipe

Mandanda absent pour raisons personnelles, Morel forfait, voilà qui donne l’occasion de voir la première titularisation d’un Brice Samba prometteur. Devant, le 442 losange s’institue, Payet étant confirmé en meneur de jeu. Cela donne :

Samba – Abdallah-Nkoulou-Diawara-Mendy – Romao-Imbula-Lemina-Payet – Gignac-Thauvin

 

Le match

On attaque très fort avec une tête plongeante de Gignac sortie par Placide, suivie d’un extérieur du pied de 25m signé Payet, sur la barre. L’équipe rémoise est en difficulté, mais nous rappelle rapidement à notre fragilité défensive, que les Champenois avaient déjà sérieusement éprouvée en championnat. Seul face à Samba, de Préville parvient à placer la balle deux mètres à côté. Après ces 10 premières minutes et quelques offensives de notre côté, nous commençons à subir le jeu, notamment sur le côté gauche où Mendy semble peu aidé par les milieux de terrain. Brice Samba doit ainsi multiplier les sorties au pied, l’alignement de notre défense étant une fois encore calamiteux. En fin de période, Thauvin se procure une bonne occasion mais lance le concours olympien de frappes écrasées.

Ce concours bat son plein en seconde période, où Gignac se met en tête de placer son intérieur du pied à tout prix, avec autant de ténacité et de maladresse que le minot essaye la trottinette reçue au pied du sapin. De leur côté et malgré la domination olympienne, le Rémois ratent eux aussi une belle occasion en début de seconde période, avec un tir de près bien sorti par Samba. Malgré (ou à cause de) notre qualité de jeu médiocre, avec un bloc-équipe trop bas et un peu désordonné, les occasions se multiplient : à nous le nombre de tirs, dont la quasi-totalité finit dans le museau de Placide ; aux autres le gros danger avec un tir sur le poteau et une passe en retrait slipométrale de Payet somptueusement gâchée par Ayité.

Ainsi, seule la maladresse des attaquants permet aux 90 premières minutes de ne connaître aucun but. La prolongation repart sur les mêmes bases, avec un gros caca défensif de Nkoulou une nouvelle fois converti en gros caca offensif par Oniangue. Juste après, Mendy déborde et centre pour Cheyrou, placé dans la surface adverse (!) et qui domine de la tête son défenseur (!!) pour servir Gignac, enfin en réussite (1-0, 92e). L’OM passe les minutes suivantes de manière plutôt tranquille, jusqu’à de nouvelles alertes autour de la 110e. La défense rémoise se montre cependant inattentive sur un long coup-franc de Cheyrou, que Payet peut remiser vers Gignac à l’entrée de la surface. Celui-ci parvient enfin à retrouver le mode d’emploi du tir en finesse qu’il avait commandé chez Jouéclub, et glisse le ballon du fond (2-0, 115e).

En résumé, un « vrai match de coupe », c’est-à-dire un jeu d’une qualité technique discutable sur une pelouse dégueulasse, mais avec de multiples occasions. Et une qualification qui a surtout le mérite de ne pas nous faire commencer l’année dans la morosité.

Les notes

B. Samba (4/5) : Pour son bizutage, les collègues l’ont laissé se démerder pour sortir intercepter les passes en profondeur adverses. A part une sortie douteuse (qui aboutit à un arrêt superbe d’ailleurs), une performance sûre, rehaussée par la chance de voir les Rémois faire n’importe quoi face à lui.

La défense, préambule anal : faute de coupable désigné pour assumer des erreurs défensives avant tout collectives, la Canebière Académie décide de sacquer collectivement les quatre de derrière. Zob, à force.

S. Diawara (2/5) : Moyen, mais sacqué.

B. Mendy (2+/5) : Sacqué, mais un centre décisif.

K. Abdallah (2+/5) : Sacqué, mais quelques actions offensives.

N. Nkoulou (1/5) : Merte-sacqué.

A. Romao (3/5) : Des interventions très volontaires, mais aussi parfois un peu trop de liberté laissée aux joueurs adverses.

M. Lemina (3+/5) : Un très bon début, mais il n’a pas su maintenir cette intensité, comme un symbole de ta première fois rue Curiol.

G. Imbula (2+/5) : Lui, c’est l’inverse : il a cuvé les fêtes pendant 20 bonnes minutes avant de vraiment démarrer. De belles percées mais aussi des enfermements individuels qui ne sont pas sans rappeler les plus belles actions de Jo le Sconse.

D. Payet (3-/5) : Il a cessé d’acheter les piles à Mouloud place des Halles Delacroix pour passer aux vraies Duracell. Bilan mitigé : il passe désormais 45 minutes à fond au lieu de 30. Le reste du match, il se signale par deux coups d’éclat : une passe en retrait qui donne un argument supplémentaire aux partisans du retour à la peine de mort, et une déviation intelligente pour donner le 2e but.

F. Thauvin (2/5) : Je profite de la tribune qui m’est donnée pour m’insurger contre sa nomination au ballon de plomb, qui n’est rien d’autre est un complot du gouvernement destiné à l’assassiner, ce qui nous rappelle les heures les plus sombres de l’occupation. [extrait de Mes plaidoiries les plus crédibles par Maryse Joissains, aux éditions de Luynes].

AP Gignac (4/5) : Une incessante dépense d’énergie qui le conduit à provoquer de nombreuses actions, qu’il gâche avec une constance tout aussi remarquable avant d’être enfin efficace en prolongations. Assurément de quoi mériter les sifflets des cons qui pensent sans doute que pourrir un joueur maladroit est le meilleur moyen de le remettre en confiance. Ou alors pensent-ils qu’on a les moyens de le remplacer par Falcao, Drogba ou Mario Jardel ? Peut-être même regrettent-ils qu’on ne l’ait pas prêté à Sochaux en gardant Jo le Sconse ? Bandes de mastres, va ; pour la peine je mets 4/5.

Les remplaçants

S. Khalifa pour F. Thauvin (66e, 2/5) : En remplaçant un Thauvin cramé, il apporte un peu plus de dynamisme à l’attaque. C’est un peu faible.

B. Cheyrou pour M. Lemina (78e, 4/5) : Dans une position plus avancée qu’à son habitude, Benoît va jusqu’à donner une passe décisive en remportant un duel aérien dans la surface adverse. Champagne.

L. Abergel pour K. Abdallah (105e) : bienvenue, minot.

 

L’invité zoologique : Mickaël Chacalfred

Canidé discret, peu avenant au-delà du raisonnable, le chacal occupe une niche écologique équivalent à celle du SDF le plus proche. Tu sais, celui auquel tu as refilé les reliefs de tes orgies natividiales à titre de bonne action annuelle. L’invité idéal donc pour commenter avec moi ce match de reprise, bonne illustration de la gueule de bois footballistique.

Les images du match : pour l’instant, je n’ai que ça.

Les autres : De la difficulté à maintenir une grande intensité physique pendant tout le match. Le jeu est cependant de qualité, mais la conclusion dégueulasse de leurs actions fait passer nos attaquants pour des ballons d’or.

Vu d’en face : Raymond Kropack te donnera peut-être son avis.

Good bye le Sconse : Après nous avoir donné cette saison de multiples occasions de regretter la faible qualité des préservatifs ghanéens, Jordan va tenter de se relancer en prêt à Sochaux. L’occasion à court terme de faire ses preuves pour intégrer la sélection nationale à la coupe du monde, et à moyen terme de gagner un peu de plus de régularité dans ses performances en apprenant notamment à faire des passes. En cas d’échec, on risquera fort de perdre sa crête de vue cet été du côté de West Ham…

Les Bouches-du-Rhône : Week-end de coupe peu glorieux pour nos clubs, avec Istres (L2) victime d’une belle claque en perdant aux tirs au but contre Chasselay (CFA), Aubagne (CFA2) plus valeureux mais tout de même sorti après un match de taré face à Djion (L2), et enfin La Cayolle (DHR) qui tombe 0-2 face à l’Île-Rousse (CFA2). Heureusement, les féminines de l’OM nous ont offert un bel exploit.

Le point langue française : « natividial » n’existe absolument pas, c’est juste que je manquais d’adjectif relatif à Noël. C’est comme pour Gignac : je fais ce que je veux et je vous emmerde.

La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Bravo à Didier A. qui remporte le concours zoologique de ce week-end.

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Reims (2-0 a.p.), la Canebière Académie chope la fève

  1. Salut Blaah, bonne année.

    Pour une fois que je mate un match de l’OM en entier, je commente.

    Sur le gros Gignac, ouais il a manqué 3-4 occases mais putain quel match ! Seul devant, il a martyrisé Fofana (bon là facile) et aussi Chacalfred mais en plus il a essayé de faire jouer Thauvin et Payet. Désolé mais avec ce terrain et le peu d’aide des 8 autres joueurs c’est déjà pas mal.

    J’aurais inversé les notes de Thauvin et Payet, ce dernier n’ayant existé que 8 minutes.

    Et putain Gravelaine qui compare Abdallah et Jambay. Je sais pas qui est le plus à plaindre des deux…

    Fournier a perdu le match en faisant sortir Charbonnier et De Préville. Mais bon je m’interroge quand même sur les qualités tactiques de papa Nigo.

  2. « Après nous avoir donné cette saison de multiples occasions de regretter la faible qualité des préservatifs ghanéens, Jordan… »
    best sentence ever

    bonne année Blaah

    Gignac mérite vraiment son BO, d’ailleurs il a marqué infiniment plus de buts que Messi en 2014
    sinon, je suis un peu plus mitigé sur les notes des milieux qui ont -encore une fois- laissé trop de liberté à des reimois heureusement bien trop mauvais dans la finition

    au final, c’est assez (dit la baleine) mérité sur l’ensemble des 120 minutes, donc on prend la qualif et on compte sur Alain Bernard pour pas nous tirer le PSG ou Monax ce soir en 16eme

    et j’ai les mêmes doutes que toi sur les qualités de coaching d’Anigo

  3. Arrivé à la 60ème, j’ai raté la moitié du match. Plutôt que de faire une demi-académie, je préfère ne pas en faire. Merci pour votre compréhension, pardon aux familles machin tout ça…

  4. Je te trouve aussi un peu rude avec Romao, car merde, il sait qu’à chaque ballon jeté loin devant il doit couvrir comme un con…
    Gignac tu peux pas lui reprocher de pas être Trezeguet, care contrairement à sa mauvaise passe d’octobre, il se bat, va au contact, ne se planque plus sur un côté…Jo le Sconse vient de gagner mon votre au ballon de plomb…
    Bonne année, meilleurs voeux, bise anal toussa toussa…

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