Panathinaïkos-OM (1-0) : La Canebière Académie n’est pas prête

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On n’a pas le temps d’avoir le temps.

Aïoli les sapiens,

Hors coupe du monde, le football estival devrait être soumis à des régulations drastiques, que nous vous proposons d’ébaucher dans le manifeste qui suit. Aussi, nous l’affirmons bien haut, la saison footballistique ne devrait pas débuter tant que l’estivant est encore en mesure de profiter de la soupe au pistou, des pastèques et des mycoses scrotales.

Comment attendre un football léché de la part de joueurs qui il y a une semaine encore ne savaient pas dire à leur femme si elle devait acheter pour l’année à venir un bikini pour la Méditerranée, un imperméable pour l’Angleterre ou un voile intégral pour l’Arabie Saoudite. Quand aux restants, difficile de réclamer un engagement sans faille en pleine foire au bestiaux quand une bête torsion de gros orteil risque à tout moment d’empêcher leur maquignon de conclure une vente à sept zéros.

Et enfin, comment attendre de l’académicien qu’il échafaude à l’avance les mille-et-unes facéties et innovations dignes de nourrir son apostolat tout au long de la saison à venir, dans l’objectif de fidéliser et d’élargir un lectorat toujours plus réceptif et enthousiaste, ce qui comme chacun le sait représente la voie pavée d’or vers la monétisation et les partenariats lucratifs, à l’image des plus meilleurs sites Parions Sport satiriques qui ont su avec brio Parions Sport capitaliser sur leur succès mérité Parions Sport pour se donner les moyens de porter encore plus haut leur expression Parions Sport, le tout sans jamais rien renier Parions Sport de leurs valeurs Parions Sport.

De toute façon c’est toujours pareil ici, en juin on est plein d’envie et d’idées, on dit à Madame « ça y est, cette saison la Canebière Académie va passer un cap, j’en suis sûr », et puis paf, en juillet t’as beau-papa qui passe la première lame au Saint-Joseph, en août c’est Môman qui passe la seconde à la Heineken, et à l’approche de la rentrée on dit à Madame : « Boarf, ça recommence déjà, bon ben on va faire comme d’habitude, on va dire bite, couille et Darmanin et ça fera le boulot ».

Nous y voici.


Les Longorious Basterds 

Lopez
Clauss – Gigot– Balerdi – Renan Lodi
Sarr (Harit, 71e) – Kondogbia (expulsé, 65e) – Veretout (Guendouzi, 85e) – Ounahi (Rongier, 67e)
Ndiaye (Mughe, 71e) – Aubameyang (Mbemba, 85e)

C’est à la fin du marché qu’on compte les bouses, et ce sera donc à la fin du mercato que nous tirerons les bilans des transferts. En attendant nous te prions, ami lecteur, de considérer déjà les cinq noms inédits couchés ci-avant pour constater qu’avec la moitié du 11 de départ plus l’entraîneur renouvelés, il nous faudra peut-être un certain temps avant de trouver repères et automatismes. Saluons cependant le retour d’Harit après sa grave blessure de l’hiver dernier.


Le match

L’arbitre, tenant sans doute à montrer au Pays des Lumières que lui aussi aimerait bien se faire racheter par Bolloré, entame la rencontre en collant un carton jaune absolument gratuit au premier Noir qui passait devant lui, en l’occurrence Kondogbia. Soupçon que, certes, rien ne permet d’étayer, à part peut-être le second avertissement tout aussi gratuit infligé à Ndiaye quelques minutes plus tard. On notera par honnêteté que l’arbitrage s’équilibre après la pause, sans doute après que Longoria s’est rendu dans le vestiaire des arbitres muni des résultats du RN à Marseille, afin de les amadouer.

Hors de ces considérations bien dans l’air du temps, il reste peu à raconter de la rencontre. En rodage, nous n’arrivons pas à enchaîner trois passes et valsons au premier coup d’épaule, ce dont nos adversaires ne profitent pas si ce n’est pour exhiber leur nullité. Notre unique occasion part d’une transversale de Kondogbia pour Lodi, dont le centre trouve Aubameyang démarqué et auteur d’une tête authentiquement dégueulasse. Point positif, notre défense se montre dominatrice, à l’exception de la traditionnelle balerdise qui n’occasionne pas davantage qu’un coup-franc raté.


Les intentions du début de seconde période, louables, se heurtent rapidement à nos limites du moment. Si une belle conservation de Ndiaye aboutit à deux tirs d’Ounahi, contré, puis de Claus, hors cadre, la domination grecque se fait rapidement sentir.

Alors que le slipomètre s’élève avec régularité au bord de notre surface, Kondogbia se rend coupable d’une vilaine semelle au milieu de terrain, pour le plus grand plaisir de l’arbitre qui dégaine le second carton jaune ainsi qu’une tribune dans le Figaro sur la nécessaire restauration de l’autorité face à une jeunesse française en plein ensauvagement. Nous jouons la 65e minute, et l’affaire se corse. Les changements s’enchaînent de part et d’autre, les centres nous menacent mais notre défense tient bon. Cela amène les commentateurs à commettre l’erreur fatale qui consiste à dire du bien de Leo Balerdi. Evidemment, sur la combinaison suivante, l’intervention défensive de l’Argentin tient davantage du grand jeté sur la scène du Bolchoï que du gros tampon dans les gencives qui s’imposait ici. Ioannidis peut tranquillement remettre de la tête à Bernard, laissé seul par Gigot qui était parti en vain tenter un premier pressing : l’attaquant conclut une main dans le slip (1-0, 83e).

Les décisions de Marcelino semblent traduire le souci d’avant tout ne pas encaisser d’autre but en prévision du match retour. Préoccupation légitime en soi, mais qui ne fait rien pour atténuer le procès en hypogonadisme que nous serions enclins d’intenter à cette tronche à jouer un père de famille de la classe moyenne US dans une sitcom des années 1960. Le blocquéquipe bien en place, l’allant offensif d’une moule de Bouzigues, c’est sans doute un passage obligé pour une équipe en rodage, mais ça peut être aussi la norme sur une saison entière à la Villas-Boas : la méfiance s’impose. On se rassurera en se disant que cette purge ressemblait par de nombreux aspects à l’affreux amical OM-Milan d’août dernier, qui avec le recul ne présumait en rien du reste de la saison.

Puisque l’on en parle, concluons d’ailleurs par la traditionnelle revue des objectifs, ceux de la saison passée et ceux de l’année à venir :

En fait à la lecture de ce tableau on n’a pas réussi grand chose l’an dernier, quand on y pense. Comme quoi, le seul objectif coché en vert y est peut-être pour beaucoup dans la sympathie que peut recevoir une équipe…



Les joueurs

Lopez (3/5) : Rien à signaler, si ce n’est la lucidité d’avoir préféré pour faire le pitre un match amical et non une qualification à 35 millions d’enjeu. 

Clauss (3-/5) : Pas pris en défaut, auteur de quelques offensives, bref une mayonnaise Hyper U : c’est pas bon,mais au moins ça se tient.

Gigot (3/5) : S’impose magistralement face à des grecs peut-être intimidé de rencontrer en vrai et en short ce type qu’ils n’avaient toujours vu qu’à poil sur leurs vases antiques. Craque cependant à dix minutes de la fin sur sa spécialité, la montée trop enthousiaste et surtout trop tardive au pressing. 

Balerdi (2-/5) : Si nous le haïssons officiellement depuis le match d’Annecy, cela ne suffit pas à peaufiner l’appréciation de ses matchs qui, objectivement, peuvent varier du passable au catastrophique en passant par le douteux. Par souci de précision, nous allons donc désormais préciser à chaque match à quel point nous détestons Leonardo Balerdi : par exemple, ce soir, nous le détestons plus que les endives au jambon froides, mais moins que Chibrald Darmanin.

Renan Lodi (2/5) : Passe de zéro à 15 km/h en quatre secondes, tient bien la route mais a du mal à passer les vitesses. Un acheteur de voitures d’occasion impatient serait déjà retourné voir son concessionnaire en lui disant « oh, la voiture que tu m’as vendue, ben elle est Rhéné, l’Audi ».

Sarr (1+/5) : Après les départs de Radonjic puis Nuno Tavares, nous voici orphelins au poste de « rigolo qui va vite et qui fait n’importe quoi dès qu’il a réussi un dribble ». C’est gentil à Ismaïla de vouloir candidater mais je ne crois pas qu’on l’ait recruté pour ça, en fait.

Harit (71e) : Provocant d’entrée, mais sans résultat faute de solutions et de physique. L’essentiel est pour l’instant ailleurs.

Veretout (1+/5) : D’accord,il n’y a pas l’hymne, il n’y a pas le décorum, il n’y a pas les sponsors, ce n’est qu’un tour de qualification. Il n’empêche que le mot « Ligue des Champions », il était bien écrit sur l’affiche, et la règle quand tu vois le mot « Ligue des Champions » sur l’affiche, c’est de te démerder pour être prêt à rentrer dans le lard des adversaires, pas à te présenter sur le terrain gaulé comme un suce-miel.

Guendouzi (85e) : Toujours là.

Kondogbia (expulsé 65e, 2-/5) : Découvre l’arbitrage « made in Ligue 1 » avant le début de la Ligue 1.

Ounahi (2/5) : Auteur de nos seuls tirs cadrés de la soirée, ce qui lui vaut une sorte de mansuétude de notre part. Vous m’objecterez que lesdits tirs étaient inoffensifs, je vous répondrai que dans un bassin rempli de viers marins, on s’intéresse plus à celui qui expulse ses intestins qu’à ses congénères placides. On ne dit pas que c’est ragoûtant, on dit juste que c’est notable.

Rongier (67e, 3-/5) : Pallie l’expulsion de Kondogbia sans empêcher l’équipe de subir le jeu.

Ndiaye (2/5) : Quelques prises d’initiatives très intéressantes, en espérant qu’il les bonifie par des choix plus judicieux et ne s’égare pas du côté obscur du « passe ta balle, putain ».

Mughe (71e) : Sur la lancée des matchs de préparation, où il s’est montré plutôt en vue. A suivre.

Aubameyang (1/5) : Valère Germain avait suscité d’immenses espoirs en collant un triplé dès son premier match de la saison. Pierre-Emerick est trop expérimenté pour commetre ce genre d’erreur.

Mbemba (85e) : Je ne dis pas qu’avec Marcelino on va moins gagner, je dis juste qu’on risque de moins rigoler.


L’invité zoologique : Vile E. Hyène

La hyène est un prédateur qui prête moyennement à rire, ce qui la distingue nettement, par exemple, du coyote. Sachez d’ailleurs qu’il existe une version africaine de « bip-bip », où le géocoucou est remplacé par un calao et le coyote par une hyène : eh bien dans la moitié des épisodes, c’est bien la proie qui se fait bouffer alors que les enfants ont attendu en vain un gag. On y perd en drôlerie ce qu’on y gagne en suspense, ce qui est également le cas de ce troisième tour préliminaire de Ligue des Champions.

  • Les autres : Suffisamment mauvais pour ne pas nous enterrer tout de suite.
  • Coming next : Reims samedi par 35°C à l’ombre, retour contre le Panathinaïkos mardi prochain, et Metz le samedi suivant. Dans un monde idéal ce serait un début de championnat parfait pour monter en puissance, mais comme nous sommes l’OM nous n’allons pas faire autrement que de l’aborder le couteau sous la gorge et le slip en lambeaux.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.
  • Le palmarès : Anthony Ch.reste le grand vainqueur du concours zoologique 2022-2023 avec 10 victoires. Olivier L. et Rémy B. complètent le podium avec 6 victoires chacun. Félicitations à eux.

Bises massilianales,

Blaah

1 thought on “Panathinaïkos-OM (1-0) : La Canebière Académie n’est pas prête

  1. On repart sur des valeurs sures
    (#no_circonflex)
    NB : Un 0-1 à l’extérieur, c’est moins pire que naguère

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