PSG-OM (4-0), La Canebière académie dédramatise

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Pour ne plus perdre, avez-vous essayé d’essayer ?

Aioli les sapiens,

Une chose est définitivement certaine, contre Paris il n’y a rien à attendre de cet OM-là. Changements de joueurs, d’entraîneur, changements dans les approches médiatiques et mentales n’ont sur ce plan rien changé à notre club leucémique. Huit ans de défaites ou en tout cas de non-victoires, renforcées par à peu près autant de désillusions vécues lors des autres matchs au sommet, confirment ce constat : ces globules débiles qui perclusent nos joueurs, ces cellules proliférantes de la défaite, elles sont en nous, elles sont nous. Soigner ce genre de pathologie ne relève pas de la médecine douce : ce qu’il nous faut, c’est un énorme coup de javel propre à purger l’organisme de ses dégénérescences, et de rebâtir sur du vide grâce à une sérieuse greffe de moelle osseuse ou bien, plus sûrement dans le cas qui nous concerne, de couilles.

En 2016, les laboratoires Jacques-Henri nous ont promis le remède du siècle, et l’on s’aperçoit désormais que le charlatan nous a vendu de l’arnica 9 CH. Le club n’en finit plus de sombrer dans la résignation, acceptant son sort avec un fatalisme exaspérant, attendant que ça passe sans même plus faire semblant d’y croire.


Dernier contaminé en date, André Villas-Boas a cru bien faire en prenant à rebours la communication des années précédentes, martiale et matamoresque durant toute la semaine précédant un événement invariablement conclu sur une déroute. Dédramatiser, tel était le maître-mot, et notre équipe a tant et si bien réussi à dédramatiser l’épreuve qu’elle n’a fait mine de combattre à aucun moment. À la supériorité évidente de notre adversaire surgonflé aux pétrodollars, l’OM a opposé des pertes de balles suicidaires, une tactique collective incompréhensible et surtout, une absence totale de volonté de niveler un tant soit peu les valeurs en allant chatouiller les chevilles adverses.

Cerise sur le gâteau, ou plutôt framboise sur l’anus, après avoir aidé en grande partie ses joueurs à saloper la rencontre, l’entraîneur n’a cessé de s’abîmer dans des déclarations indignes de Marseille, déclarant aborder « maintenant les matchs qui nous intéressent », et osant parler de « fierté » d’avoir vu ses joueurs opposer à l’ogre qatari un courage imaginaire. Une approche et des propos que l’on ne comparera pas à ceux de Rudi Dehors pour rester poli, mais tout de même dignes d’un entraîneur de petit poucet de Coupe de France. Et encore sommes-nous bien placés pour savoir que même l’Association sportive forézienne Andrézieux-Bouthéon est capable de montrer plus de caractère que nous ce soir.

Ça, camarade Jacques-Henri Eyraud, c’est le carnet de match d’un enfant de 8 ans ce soir. Pour l’instant, très concrètement, l’impact de l’OM chez eux c’est ça, pas les spectacles de LED.
Et donc un triple lapin pour les joueurs, l’entraîneur et le président, au nom de tous ceux, enfants ou adultes, qui continuent à sacrifier leurs soirées à assister à vos humiliations, tout cela parce qu’une part d’eux-mêmes croit naïvement qu’un jour, vous finirez peut-être par nous proposer autre chose que de la merde.


L’équipe

Mandanda
Sarr – Kamara – Caleta-Car – Sakai
Lopez (Amavi, 46e) – Strootman – Rongier
Germain (Sanson, 82e) – Benedetto (Aké, 80e) – Payet


La grande nouvelle réside bien évidemment dans le retour de Payet, dont la lourde suspension est enfin purgée. Alvaro Gonzalez est en revanche un peu juste pour reprendre, et se voit prendre place sur le banc. Pour une fois, la non-titularisation d’Amavi sonne comme une mauvaise nouvelle, lui qui était capable de blesser à lui seul trois parisiens en laissant croire à l’arbitre qu’il ne l’a pas fait exprès.


Le match

Pour mettre le slipomètre dans l’ambiance, la première action est un aperçu du pire : une perte de balle dans notre camp, des parisiens qui combinent une main dans le slip devant une défense spectatrice et un milieu qui ne revient pas, et un attaquant lancé dans le dos de la défense. Di Maria tire alors à côté, occasionnant soulagement (toujours une humiliation qu’on ne subira pas) et espoir naïf (et s’ils se décidaient à rater leurs occasions ce soir ?).

La réaction de l’OM est immédiate, et voit Benedetto servi dans la surface. Là où tout Marseille s’attend à assister à une bonne grosse lourde d’Argentin tatoué, celui-ci se perd comme le premier Njie venu dans un dribble qui autorise la défense à revenir mettre un terme à l’action. L’OM presse, mais se fait aussi ouvrir par de longs ballons en contre. Un peu plus tard, Sakai et Payet développent une action à gauche : le bon centre en retrait de Dimitri est repris en pivot par Germain, dont le tir du gauche passe de peu au-dessus.

Deux occasions manquées, c’est plus qu’il n’en faut pour recevoir une sanction immédiate. Sur la droite, Di Maria tresse un amour de shibari qui laisse Sakai entortillé dans une position grotesque, et le cul à l’air de surcroît. À la réception de son centre, Kamara réalise le geste technique bien connu des libéros du dimanche matin, celui dit du « je l’ai-je l’ai-je l’ai ah non merde » : Bouba rate sa tête sans même sauter, laissant derrière lui Icardi fusiller Mandanda en deux temps (1-0, 10e).


Hormis deux coups de pieds arrêtés plutôt bien tirés par Payet, l’OM n’éprouve dès lors que souffrance, l’absence de pression sur le porteur du ballon se payant par des passes longues meurtrières. Entre autres souillures de slip, Mandanda doit ainsiexécuter une sortie héroïque au devant d’Icardi. Quelques minutes plus tard, nous sommes dans l’incapacité de sortir de nos 30 mètres si bien que Verratti hérite de la balle et la transmet au même Icardi d’une subtile louche. Cette fois-ci, l’Argentin échappe à Bouna Sarr et devance de la tête la sortie de Mandanda (2-0, 26e).

Un fait de jeu significatif se produit alors après 27 minutes et 50 secondes de jeu : Valentin Rongier commet une faute, qui est également la première commise par un joueur olympien dans cette rencontre. Pour reformuler, il faut attendre la demi-heure de jeu, dans un match contre une équipe supérieure en tous points, pour voir nos joueurs aller au contact des adversaires pour les mettre en difficulté. Une demi-heure. De même que l’on n’imaginerait pas Charles de Gaulle mis en examen, imaginerait-on Éric Di Meco commettant sa première faute dans un clasico à 27 minutes et 50 secondes ? L’indignité confine ici au blasphème, et est d’autant plus dommageable que les parisiens, eux, opposent un impact à la hauteur de l’événement. Eux, par exemple, ne laissent jamais Dimitri Payet accélérer sur plus de deux appuis sans intimer le calme à ses chevilles.


Résumons : supériorité technique contre joueurs limités, supériorité tactique contre un non-bloc fissuré de toutes parts, supériorité dans les duels puisqu’ils sont les seuls à les disputer : le match vire à la boucherie ou au viol collectif, suivant celle des deux comparaisons qui vous indigne le moins.

Encore livré à lui-même, Mandanda exécute ainsi une RAIE phénoménale devant Mbappé, mais ne peut rien quand un alignement anal de Sarr autorise Di Maria à servir le prodigieux petit con devant le but vide (3-0, 32e).

L’OM ne renonce pas et presse, ce qui est louable dans l’attitude mais affligeant dans la manière. Lorsque Keylor Navas et Marquinhos s’extirpent tant bien que mal d’une situation mal embarquée dans leur surface, c’est pour lancer une contre-attaque face à une équipe littéralement coupée en deux, une ligne de quatre derrière et tous les autres devant, éliminés comme des couillons en une seule passe. En bout de course, Mbappé est servi une nouvelle fois dans le dos de Bouna Sarr, sans cette fois-ci que Mandanda ne puisse dévier totalement son tir (4-0, 44e).


Le match s’arrête ici, puisqu’il s’avère évident que la seconde période semble pour le PSG aussi pénible à disputer qu’elle ne nous l’est à regarder. Certes, le passage en 442 nous offre plus de stabilité, certes nous nous procurons quelques occasions de même que nos adversaires, mais l’intérêt de ces 45 dernières minutes est nul. Seule une étincelle de joie aurait pu survenir à la 86e minute, si seulement le tir du jeune Aké tout juste entré en jeu n’avait pas effleuré le poteau. Pour bien notifier notre humiliation, l’arbitre n’accorde pas de temps additionnel et dès la 90e écoulée renvoie les uns (eux) à des échéances plus motivantes et les autres (nous) à cette indécrottable médiocrité que nous n’avons même pas essayé de compenser par un semblant de combativité et d’application.


Les joueurs

Mandanda (3-/5) : Pendant la branlée de 1940, les jeunes soldats pouvaient compter sur le réconfort des anciens de la 1re guerre mondiale. Nos jeunes joueurs, eux, verront Steve Mandanda les rassembler dans le vestiaire pour leur dire : « Pleurez pas, bleubites. Moi j’ai fait le Liverpool de Fernando Torres derrière une charnière Givet-Rodriguez, et je peux vous dire qu’on s’en remet. Pas sans séquelles, mais on s’en remet ».

Sarr (1+/5) : Offensivement, c’était Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes : pas toujours rigoureux, mais volontaire pour assurer le spectacle. Défensivement, c’était Johnny Depp dans Las Vegas Parano : il a passé 45 minutes sous mescaline à chasser des chauves-souris avec une tapette à mouches.

Kamara (1/5) : Remporte haut la main le jeu du « kikivanousplomberenpremier » mais bon, sans Jordan titulaire c’était déjà plus facile.

Caleta-Car (2/5) : A colmaté tant et si bien qu’à l’issue de la rencontre, on se surprend à penser que son match n’a somme toute pas été si dégueulasse.

Sakai (1-/5) : Hiroki en latéral droit, c’est honnête. Hiroki en latéral gauche, c’est tendu. Hiroki en latéral gauche face à Di Maria, c’est du suicide.

Strootman (1/5) : L’utilité du panneau « merci de laisser la priorité au bus quittant son arrêt » apposé sur le n°25, rue de Lyon à l’heure de pointe. Il peut s’estimer respecté quand les automobilistes pensent à lui faire un doigt en le dépassant.

Rongier (1+/5) : Il est des nô-ô-ôtres, il fait des pertes de balle à 30 mètres contre le PSG comme les au-au-autres.

Lopez (1/5) : Couille dissoute dans un potage trop salé pour elle.

Amavi (46e, NN) :Une entrée correcte pour la 2e période, mais la Canebière académie ne note pas les matchs amicaux.

Payet (2-/5) : Fêté comme le héros du village au lendemain d’une bonne pétée en coupe de France : il n’y avait rien à faire contre les ogres d’en face, mais au moins un joueur a réussi l’exploit d’aligner trois passes. Si le succès ne lui monte pas à la tête et s’il ne se remet pas à traiter les arbitres d’enculés, on espère le voir maintenir ce niveau contre des rivaux plus à sa portée, je pense notamment au Calavon FC ou le Sporting-Club Courthézon.

Germain (1/5) : A quelques centimètres de réussir une volée du gauche estampillée « David Trézéguet vs Italie », pour un match finalement labellisé « Valère Germain vs Atletico Madrid ».

Sanson (82e) : Entré trop tard pour blesser un parisien, et pour faire du jeu n’en parlons même pas.

Benedetto (1/5) : Je ne sais pas si l’OM, c’est l’Argentine, mais je trouve que l’Argentin est un peu trop devenu l’OM, ce soir.

Aké (80e) : Pas loin de repartir avec un joli lot de consolation, mais son tir frôle le poteau parisien.


L’invité zoologique : Keylor Narval

Surnommé « licorne des mers », le narval est à la limite de l’animal fabuleux, un monstre que la nature a injustement doté d’attributs disproportionnés et d’un matelas de graisse lui permettant de naviguer sans trembler quand les autres espèces se gèlent les couilles sous la banquise. Le narval ne joue pas à armes égales, ce qui n’empêche pas quelques populations courageuses de prendre leur kayak pour occasionnellement aller lui péter la gueule de temps à autres. Nous les envions.

– Les autres : L’excuse « oui mais quand c’est l’OM, ils jouent à leur meilleur niveau », pour fondée qu’elle soit, ne mérite rien d’autre qu’un tacle de Carlos Mozer dans le bas-ventre. Quand Angel Di Maria subit sa première charge à l’épaule à la 83e minute, on peut se demander si nos adversaires ont réellement eu besoin de jouer à leur meilleur niveau.

– Le classement : Une victoire nous aurait permis de passer seconds, mais cette défaite nous relègue à la 7e place. Autant dire que le classement ne s’est encore guère décanté.

– Le premier bonus des 10 ans : Retrouve si tu les as ratés les entretiens réalisés à l’occasion des 10 ans des académies Horjseu : avec l’Éditeur, ce bel homme, et avec le glorieux ancien Claude Pèze.

– Le second bonus des 10 ans : Dix années de Canebière Académie retracées sur ce fil Twitter, qui revient sur dix des académies les plus marquantes.

– La revue de presse : Bien aidé par Kimberly, ton dromadaire a parlé football costaricien à La Provence ce samedi. L’article est ici, en édition abonnés.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “PSG-OM (4-0), La Canebière académie dédramatise

  1. Mon petit Blaah,
    La période traversée par l’OM me fait penser à la période traversée par mon club de coeur avant l’arrivée des qataris, quand on allait gaiement se faire démonter soit par vous (comme le match où Branda a failli laisser une couille en montant sur une boîte « Orange ») soit par les quenelles. Courage, je t’avoue que je m’ennuie un pue depuis que Paris écrase tout. Bon pour le moment, l’OM vous fait écraser des larmes mais c’est un début.
    #soutine
    (et par pitié démontez moi les quenelles le 10)

  2. Mata-moresque ? C’est fait exprès ?
    Le Qatar c’est pas des gazodollars plutôt enfin bon on s’en branle

  3. D’habitude je pavane comme un Marius quand je gagne le concours, mais là je suis presque mal à l’aise, j’ai fait ce que ces tocards n’ont pas tenté, se lancer à corps perdu dans la bataille en mettant directement des taquets

  4. Exceptionnel. Une académie digne de la ligue des champions, comme souvent quand l’OM perd le week-end…

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