Reims-OM (0-1), La Canebière académie est inespérée

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Woooaaaaaïlle feel good, talalalala.

Aïoli les sapiens,

Nous connaissons donc ce week-end notre nouveau champion : le favori a triomphé, malgré une prestation jugée dégueulasse jusque dans son propre camp et en étant détesté par environ 80 % du pays. Le football et l’élection présidentielle ainsi évacuées d’un seul tenant, concentrons-nous sur ce qui compte : le football, la passion, la vie, et donc l’OM.


Les Longorious Basterds

Mandanda
Rongier – Saliba – Luan Peres – Kolasinac (Gerson, 46 e)
Guendouzi – Kamara (Caleta-Car, 78 e) – Gueye
Ünder (Lirola, 73 e) – Milik (Dieng, 78e) – Harit (Payet, 46 e)

Dans cette fin de saison dont je ne sais plus si je vous ai déjà dit qu’elle s’annonce dantesque (dame ! c’est ça d’avoir encore des enjeux), Sampaoli choisit ce déplacement chez un ventremolliste confirmé pour reposer plusieurs de ses cadres. Mandanda est titulaire, Luan Peres gagne enfin le droit de jouer en défense centrale, et Milik retrouve du temps de jeu. Sur le banc, un homme chaussé de lunettes noires peigne ses rouflaquettes en attendant son heure.


Le match

Hormis Strasbourg, nos poursuivants ont produit le meilleur d’eux-mêmes au cours de ce week-end et nous collent ainsi une légère pression. Le meilleur de nous-mêmes, c’est justement ce que nous ne montrons pas ce soir. Pour une grande partie du match, on pourrait même aller jusqu’à dire que c’est précisément à ce moment crucial que nous nous mettons à rejouer nos prestations les plus dégueulasses. Possession stérile, maladresse technique, slipomètre en mode « parfum d’ambiance rémanent » : face à un blocquéquipe rémois bien pégueux, le point du match nul apparaît rapidement comme un moindre mal.

Un carton jaune reçu par Luan Peres dès la 5e minute annonce le calvaire à venir, au cours de cette première période où le ballon est olympien mais les occasions rémoises. La plus importante d’entre elles survient quand Mandanda emporquège un dégagement et permet à un Rémois de le lober du milieu de terrain ; heureusement, Luan Peres a eu le temps de se replier pour sauver devant la ligne. De notre côté, rien à signaler hormis quelques tirs dégueulasses et un monceau de ballons perdus par maladresse ou par manque de coordination.


Il est heureux de constater que Sampaoli ne tarde pas à prendre acte de l’impasse. Payet entre dès la reprise, accompagné de celui qui, majestueusement, se départit de son manteau de fourrure à l’appel de son nom et entre sur le terrain dans un pantalon lamé or. Kamara en profite pour passer en défense centrale tandis que Luan Peres reprend place à gauche. Passé le temps de procéder à quelques réglages (hisser la boule à facettes, régler la sono, nettoyer le canapé après une nouvelle occasion rémoise dès la reprise), et le dancefloor peut ouvrir. Ouverture timide, certes, tant l’ambiance glaciale nécessite un petit peu de chauffe, mais au moins la sécu est enfin opérationnelle : Saliba, Kamara et Luan Peres filtrent les importuns et nous évitent d’être trop ennuyés au cours de la seconde période. L’OM monopolise le ballon et se montre plus pressant dans le camp adverse, toujours pour un nombre d’occasions équivalent à zéro – on ne fera pas l’injure de comptabiliser les tirs de loin désespérés finissant tous soit contrés soit hors cadre. À l’approche du dernier quart d’heure, les apaches champenois se piquent même de venir faire les nervouzzis dans notre surface : ils profitent tout d’abord d’un contrôle foireux de Saliba pour expédier une lourde de peu au-dessus, avant de forcer Mandanda à un arrêt sur un centre repris de la tête.

Ce moment de flottement ne laisse pas d’être inquiétant, sauf pour celui qui se contente de battre la mesure par de discrets rehaussements de hanches, les mains posées sur son col pelle à tarte bleu électrique. D’un claquement de doigts, il exige du patron d’envoyer aux platines un DJ un peu plus dynamique. Exit la sinistre mazurka techno, place aux tempos du soleil, de la jeunesse et de l’amour : Dieng remplace Milik, et enflamme instantanément notre jeu offensif par des courses, du pressing et des passes. Pris par le groove sénégalo-brésilien, un défenseur rémois s’embronche devant Cheikh et rend le ballon à Gerson, qui d’une lourde contraint Rajkovic à détourner le ballon en corner. Celui-ci est tiré par Payet et renvoyé sur Rongier : Valentin rend sans contrôle le ballon à Dimitri, qui trouve Gerson dans la surface. Les lumières s’éteignent, à l’exception d’une poursuite braquée sur le Brésilien qui en trois pas de danse et un tir enchaîné élimine Gravillon (en le gratifiant d’un orgasme au passage), inscrit le but, résout nos difficultés dans ce match, enraye la montée du fascisme en France et met un terme au réchauffement climatique pour circonscrire celui-ci aux sous-vêtements des supporters (0-1, 83e).

Malgré une fébrilité certaine dans les dernières minutes, l’OM gère sa fin de match sans accident, et propose aux Rennais et Monégasques de se mordre dûment les couilles en constatant que leurs démonstrations offensives du week-end n’ont en rien réduit l’écart qui les sépare de nous.


Les joueurs

Mandanda (3-/5) : L’évolution du jeu au pied chez les gardiens, c’est comme celle de l’irrigation en agriculture : alors que de plus en plus de monde passe au goutte-à-goutte piloté par smartphone, t’en as encore pour ressortir les asperseurs qui vident une nappe phréatique par jour avec moins de 20% de l’eau balancée qui arrive effectivement à la plante.

Rongier (3/5) : Pas de fantaisie, que du propre et du solide.

Saliba (3-/5) : Une nouvelle fois, maîtrise les Rémois une main dans le slip voire se montre écœurant de facilité, jusqu’au moment où il prend la pose en se disant « oh, qu’est-ce que je suis beau » et perd le ballon comme une merde pour offrir une occasion énorme à Reims. Faudrait prendre conscience qu’avec un peu moins de bol, ça pouvait aussi bien se transformer en saison de Leonardo Balerdi cette histoire.

Luan Peres (3-/5) : Un sprint de tracteur asthmatique ponctué d’une faute valant jaune dès la 5e minute. Tous les bookmakers ont aussitôt lancé les paris sur la minute où il coûterait à son équipe soit une expulsion soit un but, mais contre toute attente Luan ne s’en est pas mal tiré par la suite.

Kolasinac (2/5) :  Une première partie anonyme avant de laisser la place aux vrais artistes de la soirée.

Gerson (46e, 5/5) : Pendant 83 minutes, l’OM s’est inscrit dans la pure continuité de cette journée électorale à demander aux électeurs s’ils souhaitaient ou non saupoudrer de cyanure leur tarte à la merde. Mais cela, c’était avant que ne survienne : le Beau.

Kamara (3+/5) : Ni décevant ni étincelant dans le marasme collectif de la première période, Bouba est ensuite appelé en renfort à l’arrière pour en extirper par le collet les quelques Rémois qui persistaient à prétendre s’y infiltrer.

Caleta-Car (78e) : Entre après que l’équipe a montré des signes de fragilité défensive pour reconstituer ainsi la charnière privilégiée.

Guendouzi (2/5) : A aucun moment il n’a hurlé comme un putois à propos d’un fait de jeu quelconque, ce qui appelle trois hypothèses : soit Mattéo a trouvé la voie de la paix intérieure (mais ça m’étonnerait un peu), soit M. Brisard a été excellent et ses décisions n’ont souffert d’aucune contestation (ce qui est vrai), soit Mattéo commence à être trop fatigué même pour râler (ce qui semble hélas vrai aussi).

Gueye (3/5) : Il a tenté comme il le pouvait de secouer la neurasthénie ambiante en première mi-temps, avant de reculer d’un cran aux mots de : « je vous rends votre place, ô prince du groove, puis je me permettre de tenir votre cape d’hermine ? ».

Harit (1/5) : Notre virevoltant meneur de jeu n’a virevolté que dalle ce soir, moitié par manque de coordination avec les coéquipiers, moitié pour cause de Rémois qui s’y entendent bien pour ce qui est d’empêcher de virevolter.

Payet (46e, 2+/5) : Absolument pas mieux que le précédent, mais une passe décisive dans les statistiques.

Ünder (1/5) : C’était pas un jour à redorer l’image de la Turquie.

Lirola (73e) : Une alternance de « mais qu’est-ce qu’il fout ce con ? » et de « ah ça, c’était bien ». Toujours pas hyper stable, quoi.

Milik (1/5) : Un retour à la titularisation qui coïncide avec le retour d’un jeu totalement dégueulasse. Mais vu que son truc c’est l’Europe, on va considérer ce match comme un échauffement en vue de ses deux doublés contre le Feyenoord.

Dieng (73e) : Son entrée a consisté à activer l’interrupteur « jeu offensif ». Tout s’est instantanément éclairé.


L’invité zoologique : Maxime Buse

Les rapaces, oiseaux de proie majestueux, inspirent le respect à quiconque croise leur vol altier. Tous les rapaces, sauf un : la buse, trop commune pour émouvoir qui que ce soit, puisque la seule activité de cette espèce consiste à se répartir les piquets au bord des départementales. Jouer le ventre mou en ramassant les hérissons écrasés plutôt que de chasser ses proies, c’est pas élégant mais c’est sécure.

– Les autres : la même pègue qu’au match aller, sans la réussite offensive cette fois. Au moins la purge est passée.
– Le classement : Rennes et Monaco restent à six points. Nice l’emporte également, et de manière encore plus dégueulasse que nous, ce qui les maintient à huit. Seul Strasbourg chute et s’éloigne, alors que douze points restent encore à prendre cette saison.
– Le replay : la Canebière Académie de notre victoire plutôt cocasse du milieu de semaine contre Nantes est ici, avec du Nicolas Palourde dedans.
– Coming next : Lyon s’intercalera entre la double confrontation avec le Feyenoord. Suivront Lorient et Rennes à l’extérieur, avant la réception de Strasbourg.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Thibault D. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

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