Aïoli les sapiens,

La chaleur et le froid extérieurs avaient peu d’influence sur Ebenzer Siffle. Les ardeurs de l’été ne pouvaient le réchauffer, et l’hiver le plus rigoureux ne parvenait pas à le refroidir. Aucun souffle de vent n’était plus âpre que lui. Jamais neige en tombant n’alla plus droit à son but, jamais pluie battante ne fut plus inexorable. Le mauvais temps ne savait par où trouver prise sur lui ; les plus fortes averses, la neige, la grêle, les giboulées ne pouvaient se vanter d’avoir sur lui qu’un avantage : elles tombaient souvent « avec profusion. » Siffle ne connut jamais ce mot.

Il était trois choses qu’Ebenzer Siffle détestait par-dessus tout : le football, Marseille, et Noël. Aussi ses assistants ne s’étonnaient-ils pas de le trouver encore plus revêche que d’habitude ce 22 décembre, dans le vestiaire du stade Vélodrome dédié aux arbitres. « Quelle sottise, quelle vulgarité », soupira-t-il en sortant sous la musique assourdissante, en constatant les 55 000 personnes chantant et sautant tout autour de la pelouse.

« Tiens, tu ne l’as pas volé, celui-ci », ruminait-il à chaque fois qu’un tacle rémois envoyait un olympien le nez dans la pelouse. Il distillait ses coups de sifflet avec son avarice coutumière, répondait aux plaintes des uns et des autres avec sécheresse et mépris. On eût juré qu’il se délectait à l’avance de voir ce match de Noël dégénérer en bagarre générale, mais ceux qui connaissaient Ebenzer Siffle savaient qu’il n’en était rien, tant cet être sec était incapable d’éprouver quelque joie, fût-elle malsaine.


Du reste, quand le jeune Tiny Dieng fut le premier à perdre ses nerfs en taclant horriblement son adversaire, Ebenzer Siffle n’esquissa pas le moindre sourire au moment de l’expulser. Tout juste eût-il la satisfaction de voir ses théories morales validées : « ce jeune prétentieux qui croît tout connaître, pouah ! » Tiny Dieng avait l’âme aussi pure que ses poches étaient vides. Combien de fois avait-on vu ce pauvre jeune homme mendier à la porte de son patron quelques shillings supplémentaires pour le récompenser d’un but inscrit naguère ? Cela n’émut pas Ebenzer Siffle, comme l’on s’en doute : « L’avidité de cette génération, vouloir tout et tout de suite, pour un simple but marqué, et récompenser son généreux patron avec un tel tacle de voyou. Un séjour en maison de discipline de la LFP lui fera le plus grand bien. »

Pendant ce temps, dans le car vidéo, les assistants d’Ebenzer Siffle ne se préoccupaient guère de leur patron, tout à leurs préparatifs de Noël. C’est alors qu’un spectre fit son apparition à côté d’eux. Chauve, décharné, il portait un habit jaune qui luisait faiblement, sans faire concurrence aux différents écrans qui clignotaient dans la pénombre du car. Le fantôme sourit, ce qui fut loin de rassurer les trois assistants blottis les uns contre les autres. L’un d’eux, un peu plus hardi, se força cependant à rouvrir les yeux pour considérer le spectre. « Tony Chapron ?, balbutia-t-il desurprise et de frayeur mêlées. Mais vous êtes mort ! ». Sans daigner répondre, l’apparition vint s’installer au pupitre et saisit son micro.

Sur le terrain, alors qu’un Rémois se roulait au sol, Ebenzer Siffle attendait que le car vidéo l’appelât pour justifier le pénalty qui finirait de gâcher la soirée des Marseillais. Le doigt sur l’oreillette, rigide, il attendait la voix qui l’enjoindrait de se rendre sur le bord du terrain. Oh ! cette voix intervint, certes, mais en lieu et place de son assistant, ce fut un timbre sépulcral qui le laissa interdit. « Ebenzer Siffle. Je suis le fantôme de Tony Chapron. Rends-toi donc à l’écran, au bord du terrain, j’ai quelque chose à te montrer. »


« Peuh ! est-ce bien le moment pour mes assistants de faire des farces aussi stupides, se dit Ebenzer Siffle. Ils ne peuvent pas me dire simplement s’il y a pénalty. » Il exécuta les gestes réglementaires annonçant la vérification des images, avertissant au passage l’entraîneur marseillais sans même vérifier qu’il eût déjà ouvert la bouche. L’écran rembobina l’action litigieuse mais, au lieu de s’arrêter au moment où cette mauvaise graine Bobby Caleta-Cratchit giflait son vis-à-vis, remonta de plus en plus loin dans le temps, et même bien avant le coup d’envoi de ce match. Une autre voix résonna : « Bonsoir Ebenzer Siffle. Je suis Bartolomeu Varela, le fantôme des arbitrages passés. » L’écran montra une charge d’une brute bien connue jadis dans le quartier, un ancien docker des criées de l’Atlantique, reconverti footballeur on ne sait comment et que chacun, par dérision, nommait Nicolas Palourde. Sur les images, Siffle le revoyait, vêtu d’un tricot à scapulaire, charger violemment un attaquant marseillais de l’époque, dont plus grand monde ne se souvenait si ce n’est du fait qu’il portait alors le numéro 11. Contre toute attente, l’arbitre ne siffla pas alors le pénalty et le carton rouge qui s’imposaient. L’écran retraça ce qui s’ensuivit : la défaite imméritée, l’effondrement de l’une des équipes les plus séduisantes depuis longtemps, les lamentations de tout ce que le pays comprenait d’amateurs éclairés du jeu de balle au pied. Quoiqu’il fût réfractaire au plus haut point à tout ce qui pouvait s’apparenter à du bonheur footballistique, Ebenzer Siffle ne put s’empêcher de se sentir gêné à la vue de ces images, à ce dépit sincère des gens honnêtes, à la dignité de l’entraîneur lésé qui, quelques jours plus tard, recommandait aux siens d’avaler le venin. Ebenzer en fut troublé au point de ne plus se souvenir de la raison pour laquelle il était sorti du terrain, et revint en omettant d’accorder le pénalty qu’il s’était pourtant promis de siffler.


Cet événement lui trottait encore dans la tête quelques minutes plus tard, au moment où Old’Pay’ se tordait de douleur dans la surface rémoise. Old’Pay était l’un de ces vieux que l’on connaissait depuis toujours accoudé au pub, où tout le quartier se pressait pour écouter ses histoires. Agaçant dans les mauvais jours, source d’émerveillement inépuisable dans les bons, Old’Pay n’était jamais en reste d’une surprise : par conséquent, il représentait tout ce que détestait Ebenzer Siffle. Celui-ci n’avait qu’une hâte, que le vieil homme se relève et qu’il puisse enfin siffler la fin de la rencontre, quitter ce terrain et cette ville de malheur. C’était sans compter sur le fantôme, qui l’appela de nouveau : « Ebenzer Siffle. Tu n’en as pas fini avec les esprits, reviens donc vers l’écran. » L’homme au sifflet hésita mais la probabilité qu’il pût réellement s’agir d’un fantôme, et de surcroît celui de Tony Chapron, l’incita à suivre prudemment les directives de la voix. Lorsqu’il s’installa devant l’écran, celle-ci fut remplacée par une autre : « Ebenzer Siffle, je suis Clément Turpin, le fantôme des arbitrages présents ». Siffle se sentit rassuré, d’autant que les images diffusées par l’esprit ne représentaient rien que de très connu : l’Olympique Lyonnais accumulaient les pénalties, l’Olympique de Marseille les cartons rouges. Jusqu’à ce que la dernière image fasse resurgir un trouble. Un joueur du PSG faisait tomber un lyonnais, et c’est ce dernier que Clément Turpin sanctionnait. Le pire fut lorsque l’écran montra l’image de Sir John-Michael Howless : représentant de la circonscription à la Chambre des Lords, membre de tous les clubs de gentlemen de la ville, Sir Howless était aussi influent que respecté dans les cercles les plus élitistes, et Ebenzer Siffle lui-même n’aurait jamais eu l’idée de s’attirer ses mauvaises grâces. Pourtant, l’esprit des arbitrages présents montrait cet homme de valeur fort déconfit et, pire toute la populace autour qui s’en gaussait ! Le rire, cette émotion bestiale qu’Ebenzer Siffle réprouvait sans aucune difficulté, le rire était partagé par les petits et les grands. Pire, l’injustice rendait les gens heureux et c’est Clément Turpin lui-même, l’un de ses confrères les plus intègres, qui légitimait cela ? Siffle en fut ébranlé, si bien que, sans prévenir, lorsque les images revinrent à la réalité du moment et à ce pied haut qui heurtait la tête d’Old’Pay’, il accorda mécaniquement le pénalty sans même avoir conscience qu’il sauvait ainsi le Noël de beaucoup de ces gens qu’il disait abhorrer.


Alors que nombre de Rémois hurlaient autour de lui, Siffle distribuait les cartons rouges sans même regarder à qui, tant il se sentait ébranlé. Il naissait au fond de lui un sentiment qu’il n’avait jamais éprouvé, ou alors depuis une éternité, un sentiment qu’il avait passé des années à enfouir depuis qu’il avait revêtu l’austère chasuble jaune de l’arbitrage français. Bonté… générosité… ces mots lui revinrent en mémoire et, pour la première fois depuis bien longtemps, il leur entrouvrit la porte au lieu de les chasser sans ménagement. Sur la dernière action, Bouba Kid, un polisson à qui Ebenzer Siffle avait déjà collé plus d’une fois son pied au derrière, plaqua aux jambes un attaquant qui filait au but. Alors que, penaud Bouba Kid commençait par avance à rentrer aux vestiaires, Siffle, lui, attendait la voix qui n’allait pas manquer de retentir dans son oreillette : « Ebenzer Siffle. Je suis François Letexier, je suis l’esprit des arbitrages futurs. Je suis toi. » Siffle n’eut pas besoin de se rendre à l’écran : il ferma les yeux. Pour la première fois depuis qu’il était devenu adulte, Ebenzer Siffle sourit à mesure que les images défilaient derrière ses paupières closes. Le match était ravalé au rang de péripétie pour des spectateurs qui ne parlaient déjà plus que du réveillon de Noël. Les chroniqueurs ravalaient leur bile et leurs insultes, conscients que l’heure était à la trêve. L’homme en jaune ressentait une forme de bienveillance autour de lui, loin de la haine qu’il s’était habitué à voir rebondir sur sa carapace. Toujours souriant, il se contenta de tirer les oreilles de Bouba Kid le farceur, et donna avec un entrain inédit ces trois coups de sifflet qui signifièrent à tous : « Joyeux Noël. »


Dans le car vidéo, le fantôme de Tony Chapron et les trois esprits saluèrent les assistants d’Ebenzer Siffle avant de s’évanouir dans l’oubli. Ceux-ci rangèrent leurs affaires et rejoignirent les vestiaires, en vue d’entendre Ebenzer Siffle se livrer à son habituel et fastidieux bilan du match. Quelle ne fut pas la surprise, en entrant dans le vestiaire, de voir celui-ci garni d’un sapin de Noël au pied duquel était déposées mille merveilles : le fumet d’une oie rôtie se faisait sentir tandis qu’une corbeille regorgeait de mendiants, pompe à huile, nougats et autre desserts. Les assistants sursautèrent quand Ebenzer Siffle fit une entrée joviale, coiffé d’un bonne de Noël offert par Old’Pay’ et porteur d’une bouteille de pastis Bardouin dont il servit généreusement ses hôtes. La nuit s’acheva dans la joie et les chants. Dans les cieux marseillais, le fantôme de Tony Chapron regardait la scène attendri, heureux d’avoir appris à Ebenzer Siffle ce qu’il n’avait pu lui-même comprendre de son vivant. Oui, il suffisait parfois d’un simple coup de sifflet pour sauver Noël.


Les Longorious Basterds

Lopez
Rongier Saliba – Caleta-Car (Lirola, 92e) – Luan Peres
Guendouzi– Kamara – Gerson (Dieng, 79e, expulsé à la 85e)
Ünder – Payet
Milik (De La Fuente, 67e)

Effectif-type mais schéma inégal pour cette rencontre : Rongier est milieutéral droit, Peres centratéral gauche, Ünder ailier droit qui se recentre. Bref, faut voir comment tout ceci s’anime.


Le match

Alors, outre la générosité arbitrale dont l’introduction t’a déjà donné un aperçu, le match bat également un record dans un autre domaine : la négation du jeu des adversaires. Même l’Entente sportive Cannet-Rocheville était plus ambitieuse que ce Reims-là en première mi-temps. Le jour où Marvel met cette équipe en compagnie de Pablo Correa et du premier PSG-OM de Rudi Garcia, ils ouvrent le Leroy-Merlin-Matériaux Multiverse.

Mes amis, c’était impressionnant. Autant le bloc bas on connaît, Metz nous l’a par exemple très joliment opposé à l’automne. Mais là, une telle application à se débarrasser du ballon, comme s’il allait exploser à la quatrième passe, c’est relativement inédit. Les Rémois en étaient rendus au point de tenter des lobs de 40 mètres plutôt que de poursuivre leur action cinq secondes de plus.


Et nous dans tout ça ? Eh bien, pour signaler un point positif, nous semblons avoir compris que face à de tels adversaires, il est inutile de préparer nos actions un quart d’heure dans notre camp. Nous nous montrons ainsi plus spontanés que d’habitude, comme en témoignent les deux frappes précoces de Milik et Ünder. Certes, nous sommes toujours aussi inefficaces, mais pour une fois ce n’est pas par manque d’intention : c’est juste qu’il est difficile de se dépêtrer de la glu étendue en face. Notre principal défaut réside encore et toujours dans un nombre de tirs cadrés famélique au regard de notre domination, et de centres à la fois trop rares et trop imprécis. Deux occasions nettes surviennent néanmoins, quand Guendouzi voit sa tête sur corner repoussée par le gardien, puis quand Payet reçoit un centre au terme d’une belle action collective mais enroule son tir sur la barre.

Nous passons tout près du gag ultime à la dernière minute, quand Abdelhamid se retrouve seul à la retombée d’un coup-franc mais place sa tête à côté. Malgré le 0-0 à la pause, on est loin du désespoir tant les Olympiens semblent concernés, et décidés à ne pas cesser les assauts tant que la muraille adverse n’aura pas lâché.


Mais slpof, patatras, la seconde période arrive accompagnée de son bien connu parfum de pisse d’âne. Au lieu justement de continuer à rentrer dans le lard des Rémois, quitte à subir du déchet, nous nous remettons à jouer à la baballe avec force passe stériles, et vains empilements de joueurs dans l’axe. Le match évoque fortement notre contre-performance récente contre Brest quand, après une première mi-temps très convenables, nous nous étions inexplicablement liquéfiés. On note d’ailleurs que, à l’image du match contre les Bretons, nos adversaires parviennent à défendre sans commettre de faute tandis que nous en sommes déjà à deux cartons jaunes. De plus, le plan Rémois entre dans une deuxième phase un peu plus ambitieuse : si leur première mi-temps semblait exclusivement vouée à nous faire pleurer des larmes de vomi, on sent désormais la volonté de nous planter le petit coup vicieux qui va bien. Coup sur coup, Caleta-Car puis Luan Peres doivent jouer les pompiers et rattraper un attaquant parti à la limite du hors-jeu. Pau Lopez repousse ensuite un tir en angle fermé consécutif à un une-deux rapide sur notre droite. Les faits sont clairs : si nous monopolisons le ballon, ce sont uniquement les Rémois qui se procurent des occasions. Ceux-ci nous refont d’ailleurs le coup du une-deux à droite, où Rongier et Saliba (entre autres) se font beaucoup trop facilement disperser. Konan passe sans contrôle pour Ekitike, qui a gardé un temps d’avance sur Caleta-Car et ajuste tranquillement Lopez (0-1, 75e).

La troisième phase du plan champenois est tout aussi limpide, puisqu’elle consiste à nous faire dégoupiller. Les tacles virils se succèdent, touchant à chaque fois suffisamment le ballon pour que l’arbitre ne se sente pas obligé d’intervenir. Par frustration, nous commençons à enchaîner ce qu’il convient bien d’appeler des gestes de putes, juste violents sans préoccupation de la balle. L’arbitre applique à la lettre « Laisser un match partir en couilles pour les Nuls » et se garde bien d’intervenir pour calmer tout le monde, jusqu’à l’inéluctable. De La Fuente se fait tacler encore plus violemment que d’habitude mais, le ballon étant une nouvelle fois touché, l’arbitre s’abstient de siffler jeu dangereux. C’en est trop pour Dieng qui, dans la continuité de l’action, exécute un hippopotacle d’anthologie sur Foket. Si le Rémois se relève heureusement sans mal, Dieng se prépare à une suspension dont on n’est pas certain que la Coupe d’Afrique suffira à la couvrir.


Nous en revenons à cette irruption miraculeuse de l’esprit de Noël dans la conscience de François Letexier qui, appelé par le car vidéo, voit sans broncher Caleta-Car asséner trois claques à Ekitike en pleine surface. Même le diffuseur envoie sans attendre l’incrustation « pénalty accordé » avant que nous nous rendions compte, à la surprise générale, qu’il n’en est rien. L’arbitre a-t-il constaté une faute préalable de l’attaquant ? considère-t-il qu’il a largement exagéré ces claques ? Duje bénéficie en tout cas d’une mansuétude exceptionnelle.

L’action de la dernière chance est apportée par Payet, qui se jette désespérément pour reprendre d’une tête plongeante un centre de Guendouzi. Le sacrifice est héroïque mais vain, puisque le ballon passe à côté de la cage et que Dimitri s’explose en prime sur son défenseur. L’affaire est cependant rattrapée par la VAR, qui permet de constater qu’en sautant, Andrew Gravillon place bien involontairement son pied dans la figure de notre capitaine en pleine envolée : quoi que non intentionnel, le geste est jugée suffisamment dangereux pour être fautif. Dimitri reprend parfaitement ses esprits pour transformer le pénalty sans trembler et se lancer dans une célébration quelque peu déplacée vu les circonstances (1-1, 90e+8).


C’est qu’en effet, on aimerait voir plutôt nos Olympiens ranger les bonnets de Père Noël et plutôt se ruer à l’attaque pour ce qui reste du temps additionnel, d’autant que les Rémois ont aussi eu un exclu (Gravillon) dans l’affaire. C’est alors que Luan Peres suicide nos dernière chances d’une passe affreuse, qui aurait envoyé un adversaire seul au but si Kamara ne l’avait pas descendu d’un amour de plaquage aux jambes dès la ligne médiane. Alors que Bouba est déjà dans l’avion pour signer son contrat à Manchester, l’arbitre le rattrape pour lui signifier un carton jaune inexplicablement tolérant.

Le pire est donc évité, en grande partie grâce à l’arbitre, ce qui n’empêche pas les « points Monsieur Lapin » de s’accumuler envers cette équipe qui ne semble décidément rien apprendre de ses difficultés face aux blocs bas. Comme les années précédentes, nous sommes condamnés à connaître ce paradoxe d’un classement très flatteur au regard de nos performances avec ce que cela implique en termes de risque de dégringolade brutale.


Les joueurs

Lopez (3/5) : Ne voit quasiment pas le ballon jusqu’à se faire fister sans aucun moyen de se défendre. Comme quoi c’est sur ce genre de match que l’on aurait dû titulariser Mandanda, qui en est un spécialiste.

Rongier (2-/5) : Comme contre Brest, un match cruel pour Rongier, qui passe 90 minutes partout à la fois à la seule exception du moment où on prend le but.

Saliba (2/5) : Nous exaspère à force d’être aussi présent dans la surface adverse sans marquer. En étant optimiste, on peut rappeler que Rolando avait commencé comme ça avant de finir par nous offrir une finale européenne.

Caleta-Car (2-/5) : Piégé par Ekitike une première fois sur le but, et une deuxième fois dans la surface où ce gros benêt de Duje croit possible de coller des baffes à un attaquant en toute impunité (spoiler : bah oui en fait, c’était donc possible).

Lirola (92e) : Entré pour tenter des centres de la dernière chance pour nos bons joueurs de tête, comme Caleta-C… ah non, merde.

Luan Peres (1+/5) : Sampaoli fait avec ses latéraux ce que les lecteurs de Marmiton font avec les recettes de cuisine : « Excellente recette, j’ai juste mis des coquilles Saint-Jacques à la place du rôti de bœuf, je trouve que c’est encore meilleur ».

Kamara (2-/5) : À voir son dernier geste, on se demande s’il ne s’apprête pas à signer aux Saracens plutôt qu’à Manchester United.

Guendouzi (3-/5) : On lui sait gré de ne pas renoncer quand les choses tournent mal. Enfin, on suppose que les autres joueurs ne renoncent pas non plus, mais la différence reste que Mattéo, lui, persiste à ne pas faire que de la merde et s’en voit récompensé.

Gerson (1/5) : Sampaoli s’amuse avec lui comme Hubert Bonnisseur de la Bath avec les poulets de la SCEP. Clic, je le mets dix mètres plus haut, il s’anime. Clic, je le remets au milieu derrière Milik il fait plus rien. Clic je le remets plus haut et il refait des trucs. Ça peut durer toute la saison comme ça, si ça se trouve.

Dieng (79e, expulsé à la 85e) : Il y a deux matchs on le comparait à Bakayoko, et ce soir il nous fait une Jordan Ayew. Dis donc jeune homme, si tu as décidé de rendre hommage à tous les bras cassés qui sont passés par le club, il va te falloir davantage qu’une seule carrière.

Ünder (1+/5) : Les panneaux autoroutiers : « Attention, forts embouteillages sur cet axe, nous vous invitons à ne pas vous y engager. » Cengiz Ünder : « Vroum ».

Payet (3-/5) : La générosité arbitrale est un miracle de Noël, mais que dire de la résurrection de Payet, qui va chercher l’égalisation à la 98e avec une tête plongeante de taré, quand l’an dernier il aurait passé le dernier quart d’heure à marcher tête basse en marmonnant « pff, ils font tous chier d’abord».

Milik (1+/5) : De bonnes dispositions mais trop peu trouvé au regard de notre domination. Saluons l’ajustement tactique mené par Sampaoli qui fait ainsi entrer des ailiers capables de lui centrer de bons ballons. Le fait qu’il ait sorti Arkadiusz pour cela m’échappe un peu mais je suppose qu’el tiempo te dara la razon, comme on dit.

De La Fuente (67e, 1/5) : Je me disais que j’aurais bien aimé le voir d’entrée pour titiller le bloc rémois. Ceci dit, à son entrée il n’a titillé que dalle, si ce n’est nos nerfs.


L’invité zoologique : Hugo Ekitique

Véritable saloperie hideuse et parasitaire, la tique paraît facile à écraser, alors qu’en réalité elle ne peut être ôtée qu’au prix d’infinies précautions. Une seule règle pour éviter toute infection dégueulasse : écraser cette horreur avant même qu’elle n’approche sa sale gueule. Il s’agit donc bien de l’invitée appropriée pour narrer ce match contre ces horreurs.

– Les autres : Ce qui est rassurant, c’est de constater qu’en fait il y avait une stratégie plus complexe que « viser le 0-0 en se foutant à 11 derrière ». Ça n’en rend pas la performance rémoise moins moche, mais au moins il y a une vocation utilitaire.

Le classement : Nice nous passe devant, pour le reste c’est morose à peu près partout.

Coming next : Nous nous déplaçons dès le deux janviers chez l’Union sportive chauvignoise en espérant faire le nécessaire pour éviter le traquenard qui se profile, avant d’aller à Bordeaux pour la traditionnelle foirade d’un des objectifs de la saison.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Olivier L. remporte un concours zoologique plutôt relevé.


Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “OM-Reims (1-1), La Canebière académie s’émerveille

  1. Votre conte existe en version « album jeunesse » ? J’ai pas encore fait tous mes cadeaux…

    A part ça, la joyeuse fin d’année aux sinoques qui pensent encore que ce club n’a pas été maudit sur 37 générations. On va encore rigoler l’année prochaine.

    Allez l’OM !

  2. Je me faisais la réflexion à la lecture de l’introduction que ces récits devraient pouvoir être présents dans les rayons de toute Fnac qui se respecte.

    Merci Blaah, bonnes fêtes

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