Saint-Étienne-OM (2-1), La Canebière académie doit arrêter de forez.

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Victoire, j’oublierai ton nom.

Aïoli les sapiens,


L’introduction sera aujourd’hui courte puisque, selon l’expression traditionnelle, « il n’y a rien de nouveau sous le soleil », encore que « sous le soleil » tombe peu à propos puisqu’il sera question de notre déplacement dans la sombre Saint-Étienne. Mais ne nous égarons pas dans des considérations géo-esthétiques sur le Forez, même s’il est toujours amusant d’énerver Roland Gromerdier : occupons-nous plutôt de nos fesses, et celles-ci commencent à sentir bien pire que la mine. Malgré un sursaut bien tardif, les joueurs ne gagnent pas, l’entraîneur (dehors) est toujours aussi impuissant au bord du terrain qu’il est veule en conférence de presse, et le président semble tout faire pour s’accrocher à lui jusqu’à se faire entraîner ensemble au fond du gouffre. En un mot comme en cent, c’est la merde et d’où que l’on regarde, on n’aperçoit guère de motif d’espérer en sortir à court terme.

L’équipe

Mandanda
Sarr– Kamara – Rolando – Luiz Gustavo (Radonjic, 90e) – Amavi
Lopez– Strootman – Sanson (Germain, 90e)
Thauvin– Ocampos (Njie, 85e)

Sakai est toujours aux Émirats, il sera ravi de trouver nos statistiques de victoires dans le même état qu’ils les a laissées en partant. Rami est blessé et hors du groupe. Mitroglou est laissé à la maison avec huit boîtes d’anxiolytiques, tandis que Payet est mis au piquet jusqu’à ce qu’il arrête ses caprices. Tout cela donne, pour ce match de décembre reporté pour cause de gilets jaunes, un schéma en 532 dans lequel Ocampos occupe la place de nos pointes officielles.

Le match

Si Jordan Amavi prend un vent sur con côté avant même le premier tour de trotteuse, l’entame olympienne est plutôt dans la lignée du match contre Monaco. Sans génie particulier, nous appliquons cependant une ardeur au duel qui fait plaisir à voir. Le slipomètre s’affole toutefois suite à un centre de la gauche (bien sûr), quand Diony échappe à Rolando et manque le ballon d’un cheveu.

C’est ensuite au tour de Thauvin de s’échapper sur le côté, Lopez répondant de manière parfaite à son appel non moins superbe. Ainsi servi sur la droite, Florian déborde et adresse un centre pour Strootman démarqué au point de pénalty : la tête du Néerlandais prend Ruffier à contre-pied (0-1, 13e)

L’OM se prend même à montrer du jeu, avec quelques montées de balle collectives d’un très bel acabit. Peut être qu’en l’absence de Payet, les joueurs se sont forcés à essayer de jouer au football au lieu de tout baser sur « donnons-là à Dimitri en attendant qu’il veuille bien faire un miracle ». Comme contre Monaco cependant, l’OM connaît rapidement un temps faible. Le trou d’air n’est pas si terrible, et les assauts stéphanois sont contenus tant bien que mal dans cette première période jouée sur un rythme très alerte.

Plus étonnant encore, après cette première période de haute volée, l’OM semble vouloir enchaîner sur une prestation du même tonneau en seconde. Hélas, nous nous faisons prendre bêtement par un ballon en profondeur adressé par Mvila à Khazri depuis le milieu de terrain. Lancé à la limite du hors-jeu, le Tunisien part défier Mandanda, le seul suspense résidant alors dans le fait de savoir si le pénalty concédé par Steve sera ou non assorti d’un carton rouge. Inévitablement, Mandanda se montre agile comme Pierre Ménès à Holiday on Ice et, arrivant un quart d’heure en retard sur l’attaquant, lui accroche la cheville. Pénalty, donc, siffle l’arbitre, sauf que NON ! Deus ex machina, l’assistant signale un hors-jeu miraculeux de Khazri ! En conséquence, Anthony Gautier annule la sanction, sauf que NON ! Filsdetepus ex machina, les arbitres-vidéo revoient l’action et informent le central que non, l’appel était bien couvert par Rolando. En conséquence, re-péno : Khazri transforme en plein milieu du but, prenant à contre-pied un Mandanda toujours aussi décoratif dans l’exercice. (1-1, 59e).

Nous ne nous laissons pas abattre pour autant, et faisons montre d’une belle capacité de réaction. Thauvin, notamment, provoque tant qu’il peut et se voit tout près de battre Ruffier de la tête, le ballon frôlant le poteau. À l’approche du dernier quart d’heure, la fatigue de nos joueurs semble nettement perceptible, sauf par Rudi Garcia (dehors) qui compte bien les essorer jusqu’à la trame avant de daigner effectuer des changements dans les cinq dernières minutes.

D’un amour de passe, Sanson lance Ocampos face à Ruffier. Trop lisible, le plat du pied de l’Argentin est brillamment détourné, rappelant s’il en était besoin (or pour Eyraud, il en est besoin) tout ce qu’un vrai buteur et un gardien en forme peuvent apporter à une équipe. Un vrai « tournant du match » que cette occasion ratée, du genre de ceux qui peuvent nous éviter de nous précipiter dans un platane à fond de cinq. Rincée, l’équipe laisse Saint-Étienne nous menacer en fin de rencontre, Mandanda devant sortir un tir consécutif à un service en retrait provenant de senestre (NB : à cause de Jordan Amavi j’arrive à court de synonymes de « centre en retrait depuis notre côté gauche) ». Peu entreprenants au-delà du raisonnable, les Stéphanois se résolvent à mettre en panique notre défense par un nouveau coup de tatane venu du milieu. Rolando renvoie piteusement la chandelle dans les pieds de Khazri, qui se joue de Luiz Gustavo et bombarde une sur-lourde depuis l’entrée de la surface (2-1, 88e). Voici comment, au terme d’une rencontre ressemblant enfin à du football et en ayant réussi à dominer son adversaire la plupart du temps, l’OM enchaîne pourtant un neuvième match sans victoire, et stagne à la neuvième place (et le tout sans numéro neuf).


Dehors – Sérigraphie, 2019, Museum of Modern Art.



Les joueurs

Mandanda (1+/5) : On ne sait jamais s’il tente une sortie dans les pieds ou s’il cherche le cimetière des éléphants.

Sarr (2/5) : Court très vite et très longtemps, mais aussi n’importe comment et pour faire n’importe quoi. Et le pire, c’est qu’à l’aune de nos récentes performances cela peut déjà être considéré comme un progrès.

Kamara (3/5) : Rudi Garcia (dehors) l’avait peut-être titularisé pour mieux lui en mettre plein la gueule en cas d’erreur, selon sa pédagogie particulière envers les jeunes. Peine perdue, la reprise de Boubacar fut sobre et maîtrisée.

Rolando (1/5) : Erzulie a bien voulu lui obtenir son sort de titularisation éternelle, ce qui même pour une déesse vaudoue n’est pas un moindre exploit. Cela étant, Rolando reste néanmoins Rolando, joueur le plus souvent sérieux mais doté d’une maniabilité de pétrolier sans gouvernail.

Luiz Gustavo (2+/5) : Plusieurs sauvetages de bon aloi, parfois exécutés d’extrême justesse pour rattraper sa pointe de vitesse limitée. Il est hélas surpris par Khazri à la 88e minute, moment d’ordinaire plus intense au Parc OL qu’à Geoffroy-Guichard, il est vrai.

Radonjic (90e) : Non mais c’était important d’apporter du sang frais dans le temps additionnel.

Amavi (2/5) : Difficile de blâmer ce garçon on ne peut plus volontaire. Pour l’aider à mieux se placer, peut-être pourrait-on lui scotcher des marques sur le sol, comme pour les danseuses débutantes ?

Lopez (3-/5) : Juste et fluide avec le ballon, rugueux avec les chevilles adverses. Un peu plus de constance et de poids dans le jeu, un peu moins de slips détruits en étant tout près de concéder un pénalty, et nous pourrions dire que l’avenir lui appartient.

Strootman (3+/5) : La montée en puissance se poursuit au rythme d’un vieux porno allemand : lentement, mais sûrement.

Sanson (2+/5) : Avec son charisme de yaourt à 0%, même sa passe quasi-décisive pour Ocampos aurait failli passer inaperçue.

Germain (90e) : Entré à la 90e au lieu de la 92e au match précédent, et après ça vous me direz que notre entraîneur (dehors) n’est pas audacieux.

Thauvin (4-/5) : Dans nombre de bons coups, passeur décisif, et initiateur de la révolte après l’égalisation des verts. Si l’on fait abstraction de données triviales telles que les buts ou encore le nombre de points en championnat, on pourrait même parler d’un bon match.

Ocampos (2-/5) : Utilise le joker « combativité argentine » pour éviter de se faire défoncer comme le premier Valère Germain venu après son face-à-face raté de la 81e.

Njie (85e) : Alors que ses camarades commençaient depuis 10 bonnes minutes à rater des gestes techniques par fatigue, Clinton est entré pour les rater avec toute sa fraîcheur.

L’invité zoologique : Rémy Cabillaud

Avec sa tête niaise et sa carrure de stoquefiche, le cabillaud est l’invité tout indiqué pour évoquer une situation commençant à puer sévèrement la morue. Voici ses observations :

– Les autres : Bof. Souvent mis en difficulté dans le jeu, ils s’appuient sur un gardien sûr et un Khazri capable en ce moment de faire basculer un match à lui seul. Comme quoi, ce genre d’atout peut parfois servir, pas vrai camarade Jacques-Henri ?

Le classement : Notre neuvième place nous sied à merveille, et nous ne sommes pas près de la quitter.

L’interview : Des gens d’en face, Evect en l’occurrence, m’ont demandé de partager des considérations sur l’OM ainsi que des jugements de bon goût sur leur bonne ville de Saint-Étienne. Merci à eux, et l’interview est ici.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.

Post-scriptum.


Bises massilianales,

Blaah.

11 thoughts on “Saint-Étienne-OM (2-1), La Canebière académie doit arrêter de forez.

  1. Votre plume est si agile, mon cher Blaah, que j’en viendrais presque à prendre vos coquilles pour des licences artistiques.

    1. En finissant à 3h du mat, j’ai pour usage de sacrifier la relecture et de corriger après les premiers rapports de mes lecteurs matinaux. Mais ils font la grasse mat’, aujourd’hui, je vais regarder ça.

  2. « 88e minute, moment d’ordinaire plus intense au Parc OL qu’à Geoffroy-Guichard »
    Sublime

  3. Comme quoi on a Mandanda et sa sortie d’éléphant sous acide contre Khazri et sa technique d’hippopotame sous coke. L’hippopotame est plus fort que l’éléphant, cqfd.

  4. pour une fois qu’Ocampos tente un plat du pied au lieu d’une roulette foireuse (voir résumé de l’épisode précedent).
    Quand ça veut pas, ça veut pas !

  5. Josefine Mutzenbacher n’était pas si lente que cela ! Et bien meilleure technicienne que tous ces Olympiens !

  6. Il y a trois nuits de ça j’ai rêvé qu’on se tapait un foot dans le grand jardin des parents. Avec un but de sixte posé au bout du terrain. On jouait contre des enfants. J’étais avant-centre et Ocampos m’appuyait côté gauche. A un moment Ocampos sort une accélération fulgurante, dribble deux, trois gosses. Il se vautre une fois, une deuxième. Il tire dans le tas. Le ballon reste bloqué. J’essaie de l’aider. Je tire aussi mais on ne parvient pas à se dépêtrer des défenseurs. Le but était à moins de 2 mètres. On n’a jamais réussi à marquer.

  7. Bonjour. Pas de Forez Académie sur ce mâche, n’étant pas disponible pour la faire, et le camarade Gruger (qui était le préposé pour ce mâche) ayant pris un mal de crâne semblable à celui-de la cage de Mandanda après la frappe de Khazri.

    C’est plus agréable de relire cette académie que la dernière que je viens d’écrire…

    BA

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