Strasbourg-OM (1-2) : La Canebière Académie change de dimension
Karma Police

Aïoli les sapiens,
Jouer Strasbourg après le PSG, c’est l’impôt après le revenu, le placenta après l’accouchement, le communiqué de Muselier après une condamnation de Sarkozy : quelque chose de pénible, qui donne plus de chances de se faire du mal que du bien, par laquelle il faut bien passer.
Si au-delà de la sègue immédiate, la victoire contre le PSG nous a donné le mojo nécessaire pour que nos adversaires se mettent à perdre contre nous tout seuls comme des ahuris, on pourra peut-être bien parler d’une semaine fondatrice.
Les Longorious Basterds
Rulli
Weah (Emerson, 57e) – Balerdi – Aguerd – Medina (Vaz, 84e) – Murillo
O’Riley (Pavard, 84e) – Gomes – Højbjerg
Gouiri (Aubameyang, 57e) – Paixao (Greenwood, honte à nous, 57e)
Kondogbia est blessé, de même que Traoré. Lirola et Maupay sont quant à eux priés de rester à la maison pour compter les mouettes. Quelques ajustements sont apportés au 11 de départ pour faire souffler un peu l’effectif, au terme de cette semaine dantesque.
Le match
L’OM fait du taper, taper taper, Strasbourg souffre mais tient, malgré une occasion provoquée par Weah et mal conclue par Gouiri. Puis c’est au tour de Strasbourg de taper, taper, taper, pendant que nous souffrons, et tenons. Un peu moins bien, certes : un but d’Emegha est refusé pour hors-jeu, puis un centre prenant à revers notre défense est repris de justesse à côté. Moins dans le rythme que contre Paris, notre défense accumule les interventions à retardement, et donc les cartons jaunes (trois en moins d’un quart d’heure).
On n’analysera pas davantage ce match, tant il apparaît rapidement qu’il entre dans la catégorie « match-équilibré-qu’on-aurait-pu-gagner/perdre-mais-le-football-se-joue-sur-des-détails ». Ça tombe bien, c’est la capacité à amasser ce genre de points qui fait la différence en fin de saison.
Sur ce plan, l’OM ne semble pas avoir entamé de métamorphose : la seconde période démarre en dormant, l’adversaire perce facilement notre défense, Balerdi se ridiculise, but, soit rien que de très habituel. Cette fois-ci, c’est Emegha qui est lancé dans le dos d’une défense amorphe et centre en retrait depuis notre gauche. En tentant de se retourner, le Lagaffe argentin glisse et laisse Ouattara reprendre dans le but vide. Il y a bien un juge de touche flambé au kirsch pour inventer un hors-jeu, vite démenti par la vidéo (1-0, 49e).
Servi par Murillo, Gouiri manque le cadre, l’égalisation, et une bonne opportunité de ne pas se faire insulter sa mère. Juste après, Paixao poursuit sa remise en forme en s’essayant au pétard de loin, de peu hors cadre. Le voici, ce réalisme des uns et la maladresse des autres, qui font tant de différence, pense-t-on alors.
Petite aide pour nous, Emmanuel Emegha se blesse derrière la cuisse et peut enfin arrêter de nous briser les alibofis avec ses appels en profondeur. De la tribune où il purge sa suspension, De Zerbi procède à un triple changement avant même l’heure de jeu.
Troisième changement, pas le moins important : Strasbourg se cague. Dix minutes de rétractation gonadique absolue nous permettent de nous installer dans le camp alsacien. Insuffisant pour nous permettre d’égaliser : nos adversaires finissent par ressortir la tête de l’eau, voire à franchement affoler le slipomètre. Aguerd doit ainsi repousser en catastrophe un centre consécutif à une perte dans notre camp. Plus tard, un Emerson chaussé en slicks glisse, mais parvient à contrer un tir au dernier moment.
Pas d’enseignement de ce match ? Si, un : les relances courtes, c’est de la merde. Sous une météo abominable, les deux équipes se sont systématiquement mises en difficulté en s’exposant au pressing adverse, alors qu’à plusieurs reprises un grand coup de tatane de 70 mètres suffisait à inverser le rapport de force pour porter le danger dans le camp d’en face. Entêtés, les Strasbourgeois finissent ainsi par perdre le ballon face à Gomes. Højbjerg en profite pour décaler Aubameyang à l’entrée de la surface : comme à son habitude en ce moment, Jean-Bite perd son duel avec le gardien, mais montre suffisamment d’adresse et d’agressivité pour être le premier au rebond (1-1, 78e).
Dans la foulée, Højbjerg reprend un centre de Greenwood (honte à nous) sur le poteau, certes en ayant un peu beaucoup joué à saute-mouton avec son défenseur.
Pendant ce temps, dans la salle de réunion des services fiscaux du karma, le comité de direction tourne à l’aigre :
– Bon, les gars, je ne vous cache pas qu’on va passer un mois difficile. Comme vous le savez, y a les étages moquette qui ont décidé enfin de solder le dossier Sarkozy. Je vous refais pas le tableau, vous savez tous les arriérés qu’il avait accumulés, on va être obligés d’assécher toutes nos réserves de karma négatif pour lui envoyer sur la gueule. Et encore, il faut en garder pour la corruption avec le Qatar et le PSG, j’ai entendu dire, ça ils ne l’ont pas encore comptabilisé.
– On a du karma positif à distribuer, pour équilibrer ?
– Sur les dossiers français ? Que dalle. Tu trouverais, toi, quelqu’un qui a mangé assez de merde pour mériter un retour de karma positif ? Ne me dis pas « la gauche », j’ai pas envie de rigoler.
– Ben ya l’OM.
– Ah ouais, tiens, je les avais oublié, eux. T’as raison, on va commencer à liquider leurs retours de karma. Tu as les effectifs pour, dans ton service ?
– Tu rigoles ? Avec ce qu’on doit rembourser, on en a pour au moins trois ans de boulot, mais bon, on va faire un calendrier prévisionnel et on va échelonner leurs retours de karma, chuis sûr qu’ils seront contents.
– Bon faisons comme ça. Eh bien mes amis, quelle semaine… quelle semaine. »
La roue du destin tourne enfin, et cette défaite à la con dans le temps additionnel, celle qui donne des nuits blanches et l’envie de se frapper la tête contre les murs, cette défaite à se mastiquer les génitoires en buvant de la Javel, cette défaite, pour une fois, elle est pour les autres et pas pour nous !
Décalé sur la droite par Greenwood (honte à nous), Pavard adresse un centre parfait pour Vaz, dont la tête droit devant est claquée par le gardien sur la barre. Au rebond, Murillo est plus prompt que son défenseur et, sans contrôle, dépose un plat du pied du gauche dans les filets (1-2, 91e).
Gagner contre le PSG après le match à Madrid, on y croyait peu. Gagner à Strasbourg après le PSG, pas davantage. Mais enchaîner après Paris une victoire de pute à Strasbourg dans le temps additionnel après avoir été menés, pour anticiper ça, il fallait carrément avoir la foi de ceux qui savent qu’un nouveau millénaire se lève.
Les joueurs
Rulli (3+/5) : Après deux matchs sérieux, les défenseurs se sont remis à laisser traîner des attaquants partout dans leur dos, heureusement Geronimo était vigilant pour passer l’escoube.
Balerdi (2/5) : Y en a des, on se demande s’ils sont plutôt slip ou caleçon, mais Leo lui, c’est clair à 100 % : slip. Ya qu’à voir comme en défense tout se passe bien quand il est dans un dispositif serré, compact, bien maintenu de tous les côtés ; alors que lorsqu’il y a des espaces, que ça flotte, que ça balance partout de droite et de gauche, là il n’est pas à l’aise. Aidez Balerdi à être performant : défendez comme des slips.
Aguerd (3+/5) : Salement malmené par les attaquants pendant une bonne heure. Mais au final, quand tu vois qu’il évite le rouge avec un vice délicieux (profiter d’une baffe reçue dans la figure après son tirage de maillot de porcasse), qu’il sauve un centre ultra-dangereux en assommant l’attaquant au passage, tu te dis qu’hormis la note de style, le bilan est plutôt pas mal.
Medina (2/5) : Pourquoi il avait l’air vieux, ce soir ? Il est devenu centriste dans la semaine ? T’es fou, frère, faut pas faire ça, tu prends dix ans d’un coup.
Vaz (84e) : Mine de rien, le minot enchaîne deux putain de très bonnes entrées, et pas contre des peintres de surcroît.
Weah (3/5) : L’enchaînement de la semaine, c’était du niveau Ventoux-Galibier (ou ceux qui vont enchaîner Baleti Chourmo samedi soir et Motchus Laïve à la Foire dimanche matin). On en connaît qui auraient fini la course à vomir dans le caniveau, mais Timothy a conservé une certaine constance.
Emerson (57e, 4/5e) : Ceux qui ont réussi à le passer en dribble furent peu nombreux, et ne sont plus là pour le raconter.
Murillo (3+/5) : Vous vous souvenez en début de saison dernière, quand il était toujours au bon endroit et au bon moment ? Bah il a recommencé.
O’Riley (3/5) : Un autre jour piégeux, dont il s’est sorti comme il pouvait.
(NB : je cherchais toujours la chanson qui correspondait à la note de brouillon que j’avais prise, « O’Riley : vanne inédite à faire sur chanson célèbre » ; ne me dites pas que c’est pas la bonne, cette fois-ci)
Pavard (84e) : C’est pas possible d’être aussi efficace. Le mec il est passé au Bayern de Munich, alors déjà, ils ont pas l’habitude qu’un mec les fasse passer pour des fantaisistes en comparaison, mais quand en plus ils ont appris que ce mec était français, il y a eu une vague de suicides en Bavière.
Højbjerg (4/5) : C’est toujours ennuyeux à noter, un milieu de terrain, dans ce genre de match crade. C’est pourquoi j’ai particulièrement apprécié sa manière de clarifier les choses dans la dernière demi-heure, en nous disant : « Ne réfléchissez plus. Je suis beau. »
Gomes (3/5) : De la bonne volonté, un pressing gagnant sur l’égalisation, mais aussi une impression parfois d’hésiter ou de ralentir le jeu. Bref, il paraît encore en gestation, pour Angel Grossesse.
Paixao (3/5) : Cette fois, il a obtenu du coup-franc et lâché de la praline vers les cages. On dirait que ça commence doucement à monter en température.
Greenwood (honte à nous 57e, 3+/5) : La morale de cette semaine, c’est qu’il est plus facile d’être supporter de l’OM que militant de la droite provençale : au moins nous on supporte aussi des estrasses, mais qui sont compétentes dans ce qu’elles font.
Gouiri (2/5) : Entre lui et Jean-Bite, ça commence à en faire, des occasions-manquées-qui-ne-pardonnent-pas-sauf-que-cette-fois-elles-pardonnent.
Aubameyang (57e, 4/5) : La recherche de style s’efface devant la rage de la mettre profond aux défenseurs. Ce n’est pas beau, mais c’est ce qu’il faut pour remettre toute une équipe dans le sens de la victoire.
L’invité zoologique : Valentin Roucaou
Le crénilabre paon est un joli poisson coloré dont la particularité tient au fait que dégun l’appelle comme ça en fait, tout le monde dit « un roucaou ». Comme tout poisson à bouillabaisse, c’est caguant à attraper, c’est caguant à écailler, c’est caguant à cuire, mais une fois que c’est prêt, c’est putain que bon. Ça se mérite, en quelque sorte. Voici ses observations :
- Les autres : SUIVEZ LES TIRS, BORDEL.
- Le classement : En attendant les résultats du week-end, nous sommes en tête. Héééé oui.
- Coming next : Ajax, Metz, Le Havre, Sporting du Portugal de Lisbonne (rayez les mentions inutiles), Lens, Angers. C’est tout de suite moins impressionnant, encore faut-il que nous nous montrions sérieux.
- C’est la Foire : avec le grand Médéric Gasquet-Cyrus, on jouera à Motchus ce week-end à la Foire de Marseille (au Palais des Congrès) : dès ce samedi après-midi, pour jouer pépère sur notre stand, et dimanche à partir de 10h pour le grrrrrrrand jeu, des DJ, des concerts, patin couffin, bref un méchant moment à passer tous ensemble !
- Les réseaux : ton dromadaire blatère surFacebook et BlueSky. Blaah remporte le concours zoologique. Z’aviez qu’à dire Valentin Roucaou avant.
Bises massilianales,
Blaah
Si j’avais pas une vie de famille remplie de ouf et que j’étais pas à 50 bornes de Marseille (pas loin d’un zoo, pas loin du tout même) je serais venu faire un motchus à la foire
Ça y est ! Another tricky day!!!
C’est quand même super la Canebière academy aussi par temps de retour de karma !