Rijeka – OL (1-1) : La Gones Académie livre ses notes

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Un match nul qui porte bien son nom.

Contexte

Avez-vous déjà rêvé d’être joueur de football  ? Bien sûr, quelle question. Les quelques à n’avoir jamais passé une nuit à enflammer les virages de leur stade fétiche ou à offrir la Coupe du Monde à la France (ou à un autre pays, l’occasion de passer un salut amical aux Belges et Suisses qui nous lisent sur TV5 Monde) restent des énigmes à mes yeux. Encore aujourd’hui, alors que mon enfance est loin maintenant, je me réveille encore parfois affublé du maillot de l’OL, alors qu’une seconde plus tôt j’étais face au Virage Nord, les bras en croix, tel le héros que j’étais. Malheureusement, hier, on a tous pris un sacré coup de vieux. Si certains en doutaient encore, le groupe de l’OL parti à Rijeka nous rappelle amèrement que nos seuls moments de gloire, c’est au Five du coin qu’ils auront lieu. Les bras en croix devant le vide.

La moitié des joueurs sélectionnés pour ce voyage balkanique sont nés en 1992 ou après. On dénombre même deux éléments nés en 1995, qui avaient donc 3 ans lors de France-Brésil 1998. On pourrait continuer longtemps d’énumérer les éléments qui nous mettent de grandes claques dans la gueule, mais le fait est là  : ce match d’Europa League, l’OL s’en fout. Évidemment, sur le site officiel, il ne sera pas fait mention de ce désintérêt criant, mais le fait est là  : l’équipe du soir est un astucieux mélange entre la CFA et la sélection du FC Infirmerie. Deux sélections qui n’ont, il faut le dire, pas à rougir au vu des glorieux éléments qui la composent parfois (surtout la deuxième citée), mais dont a du mal à les associer à une Coupe d’Europe. Pourtant, il faut être lucide  : les matches contre Saint-Étienne ne sont plus ce qu’ils étaient dans les années 2000, à savoir des confrontations qu’on prenait juste assez au sérieux pour en sortir facilement vainqueurs. Non, aujourd’hui, même si le Lyonnais se sait toujours intimement supérieur à son voisin de la campagne, seul chez lui, il se surprend à trembler. Non pas que l’on ne pense pas l’OL capable de l’emporter, non  : mais les cotes ne sont plus aussi favorables qu’avant. Alors pour mettre toutes les chances de son côté, on envoie les peintres en Croatie, en se disant qu’ils ne verront pas la différence  ; après tout, si on n’arrive pas à prononcer leurs noms et à les différencier, peut-être que c’est pareil pour eux.

Y a-t-il donc quelque chose à attendre de l’issue de ce match  ? On serait tentés de répondre non, vu la priorité extrême donnée au match de dimanche, mais ce serait mentir. Si l’OL venait à ne pas sortir de son groupe d’Europa League, l’impression de passer pour les blaireaux de la Ligue 1 que l’on ressent depuis le début de saison s’accentuerait jusqu’à devenir insoutenable. Si un match nul ne poserait pas de problème énorme pour la suite, une défaite compliquerait sensiblement la tâche des Gones. Avant de se moquer de ces braves adversaires venus d’une contrée lointaine, il faudra donc faire le nécessaire pour ne pas repartir bredouilles. Rijeka bien qui rira le dernier.

 

Composition

Évidemment, pour les profanes, l’équipe alignée par Rémi Garde contient quelques noms un peu exotiques. Pourtant, depuis la blessure de Lopes, tout le monde a au moins entendu parler de Gorgelin, qui garde les cages. A droite, retour de Miguel Lopes après sa blessure et son début de saison en demi-teinte, accompagné par son pote de l’infirmerie, Bako Koné, à nouveau sur pieds pour nous faire vivre de grands frissons, dans le mauvais sens du terme. A côté de lui, pas forcément plus rassurant, ce sera Sarr (prénom Mouhamadou-Naby, je m’en remettrai jamais) qui a peut-être l’occasion de grimper dans la hiérarchie des centraux. A gauche de la défense, c’est un peu l’inconnu  : Mehdi Zeffane, deux titularisations en Ligue 1 cette saison, est aligné à gauche pour une découverte en direct du poste. Bon.

Au milieu de terrain, c’est moins le chantier  : l’équipe B a quand même les moyens d’aligner un trio décent. Ce sera donc un triangle inversé, avec Ferri et Mvuemba qui couvrent Gourcuff, placé en milieu offensif pour son grand retour. On a envie d’y croire. En tout cas moi j’ai envie. Gourcufforever. Devant, le bricolage est plus de mise  : Plea, qui a été plutôt prometteur sur ses maigres entrées en Ligue 1, sera domicilié sur le côté droit que lui laisse volontiers Jimmy Briand, positionné seul dans l’axe. A gauche, Gaël Danic va peut-être enfin lancer sa saison, pour le deuxième match européen de sa carrière.

OLR
Le match

sommeil

On peut quand même noter le premier but de Plea en pro, la frappe d’enculé du croate dans la lucarne d’un Gorgelin bien «  campé sur ses appuis  » et la combinaison sur coup franc qui aurait pu faire entrer Mvuemba définitivement à l’OL si Briand n’était pas en froid avec ses jambes. Pour le reste, honnêtement, je vois pas ce que je pourrais vous dire. Enfin, à part ce qui apparaîtra dans les notes, bien sûr.

 

Les notes

Gorgelin (2/5)  : On va pas le sanctionner pour ne pas avoir arrêté la frappe du Croate qui n’en a jamais mis une comme ça de sa vie, mais à part ça, il n’a rien fait d’incroyable. On peut quand même noter une action où il a capté un ballon aérien, chose qui n’était plus arrivée à l’OL depuis 2005. On tient peut-être notre meilleur spécialiste des sorties depuis… Sidney Govou.

Miguel Lopes (3/5)  : Pour un match de reprise, c’est sérieux, même si l’adversaire était pas fameux. Sérieux en défense, capable de percées judicieuses sur son aile, on aurait aimé le voir plus décisif mais c’est déjà pas mal. Trop juste physiquement, remplacé par S.Koné à la 81e, dont on ne saurait dire s’il a touché un ballon.

B.Koné (2/5)  : Il a fait ce qu’il savait faire, à savoir mettre des têtes sur les longs ballons adverses, et n’a pas fait ce qu’il ne sait pas faire, à savoir combler les trous béants dans son dos et jouer les duels. Pas pire que ce qu’on attendait, pas assez bon pour nous surprendre, c’est comme si Koné ne s’était jamais blessé.

Sarr (2/5)  : A fait à peu près la même chose que Koné, à ceci près qu’il a essayé d’aller chercher les attaquants dans son dos. Il a essayé.

Zeffane (1/5)  : En première mi-temps, il a coulé comme rarement des joueurs l’ont fait avant lui. Mis à mal par le numéro 20 au nom impossible à épeler, on avait parfois l’impression qu’il n’essayait même plus, entre le manque de repères à ce poste et la surprise d’avoir un footballeur en face. Résultat, toutes les occasions croates sont venues de son côté. Moins à la peine après la pause, mais peu visible tout de même.

ZeffaneAllégorie de Mehdi Zeffane arrière gauche.

Ferri (3/5)  : Après son match, Jordan est allé sur Amazon et a commandé «  L’Italien pour les Nuls  ». On sait jamais, Benitez va peut-être changer d’avis devant la tendance de Gonalons à tabasser ses coéquipiers qui se prennent pour Dominique Chapatte. Ferritalia.

Mvuemba (2/5)  : Parfois, être homme du match, ça tient à une combinaison sur coup-franc, un coéquipier qui a mis les mauvais crampons, un petit pont qu’on n’aurait pas voulu mettre. Hey Arnold, ce sera pour la prochaine fois.

Gourcuff (1/5)  : On l’attendait dans le rôle du meneur de jeu, dans la plus pure tradition de ses retours à la compétition en fanfare. Au lieu de ça, Gourcuff a passé son temps à redescendre chercher des ballons devant sa défense, mais sans les remonter  : jamais il n’a autant mérité qu’on l’appelle Yoyo. Pendant ce temps, Ferri a pris les clés du jeu, et Gourcuff n’a eu d’autre choix que de faire de l’auto-stop sur le bas-côté. On espère que c’est pour mieux ridiculiser les Stéphanois, mais sans y croire.

Pléa (3/5)  : Premier but en pro, un match encourageant sur son aile  : on ne va pas s’emballer comme on l’a fait trop de fois sur des petits jeunes qui ont eu de courtes inspirations, mais il mérite un peu de temps de jeu, si possible à Gerland. Pléa, il est pas (encore) joli, il est pas moche non plus.

Briand (2/5)  : Souvent isolé à la pointe de l’attaque, notamment au pressing, Jimmy a fait ce qu’il a pu. Quelques actions notables sans être dangereuses, jusqu’à ce coup-franc incroyablement mal négocié après un bon déplacement travaillé à l’entraînement. Ce match ne s’inscrira pas dans sa légende.

Danic (2/5)  : Gros retour de blessure dans les 20 premières minutes, malheureusement trop vite éteint. Par qui  ? Par quoi  ? Difficile à dire. Peut-être encore un peu trop juste physiquement pour peser devant, on aurait aimé le voir rendre service à Zeffane qui coulait derrière lui. Remplacé par Tolisso à la 65e, qui a été actif sans être décisif. Comme beaucoup de monde dans ce match.

 

P.S : Si vraiment vous voulez un récit détaillé du match, l’enregistrement de mon commentaire de ce match sur Sportdub est disponible ici. Digressions multiples sur le futur de l’OL dans les 25 dernières minutes.

 

Gérard Côlon

6 thoughts on “Rijeka – OL (1-1) : La Gones Académie livre ses notes

  1. Salut mon Gégé!

    Pour une fois j’oserais te contredire : Coller un trois à Miguel La Mèche et un 2 à Sarr… Pour moi le jeune constitue l’avenir de la charnière centrale de l’OL : propre, intelligent, un peu tendre je te l’accorde.
    Le Miguel à part une fois où y se retrouve à pouvoir déborder, il est pas foutu de te faire une passe à 3m (combien la clause déjà?)
    et quand je vois que le Réveillère s’est engagé chez les Ritons….

  2. Salut Mac,

    Oui mais au final, on a eu aucun problème côté Lopes, alors que Sarr a merdé 2-3 interventions qui ont amené des situations. En plus Lopes reviens de blessure, donc j’ai trouvé ça plutôt encourageant. Je dis pas que Sarr n’a pas un gros potentiel, mais pour l’instant je le trouve tendre, pour rester poli.

  3. Si c’est Sarr l’avenir de l’OL on se dit à bientôt en L2 alors.
    Il n’a aucun avenir.

  4. Je partage completement l’analyse d’avant-match (et de pendant-match aussi), mais je te trouve très dur avec Gourcuff (qui s’est donné beaucoup de mal et qui était lui aussi en reprise) et très indulgent avec Mvuemba (qui a loupé la moitié de ce qu’il a fait).

    Sinon j’ai bien ri, comme d’hab.

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