BORDEAUX-MONACO (0-2) : LA SCAPULAIRE ACADÉMIE JOUE ENFIN LA COUPE D’EUROPE

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Monégasques sensibles s’abstenir

« Le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire ».

Tu as beau clamer tes ambitions, claironner qu’on va voir ce qu’on va voir, implorer des changements d’attitude, c’est le terrain qui parle. Et il a parlé.


A l’ombre du rocher

A l’heure où la Catalogne clame son envie d’émancipation, la Scapulaire Académie s’est fait un devoir de se plonger dans l’histoire de l’indépendance Monégasque. Enfin, nous nous sommes limités à une consultation de « Wikipédia » et trois recherches « Google » un peu bâclées. Si vous doutez de notre professionnalisme, dites-vous que nous avons l’honnêteté de dévoiler nos recherches, de les citer et de s’en affranchir. Trois qualités dont devrait s’inspirer l’inénarrable royaliste Lorant Deutsch, qui ne se limite pas à publier des tweets honteux sur le massacre du Bataclan. Il est devenu la véritable star de la vulgarisation historique. Entre plagiats et mensonges, l’ancien acteur est un spécialiste de l’histoire anecdotique, fantasmée où les tsars et les rois sont les derniers remparts de la barbarie du peuple. Justement Lolo, ce paragraphe est pour toi comme une dédicace à la gloire d’une principauté aussi opportuniste que collaborationniste.

Comment ce rocher minuscule est-il devenu le paradis fiscal que nous connaissons ? En 1861, Napoléon III accorde l’indépendance à Monaco (en échange de Roquebrune et Menton), la principauté n’est qu’un petit bout de terre enclavé dans le sud de la France. Charles III autorise les jeux d’argent et supprime les impôts. Après un siècle de bricolage, la principauté sort de la seconde Guerre Mondiale affaiblie considérablement par les petits arrangements avec la France de Vichy. Le Prince Louis II offre des banquets et des virements bancaires aux dignitaires allemands. On comprend mieux la volonté des autorités monégasques de lui rendre hommage en offrant à leur défunt prince le nom d’un stade de foot, construit sur un parking, et aussi vide que le cerveau d’Eve Angeli. Heureusement, Louis II a la décence de mourir assez rapidement. Le prince Rainier offre à la principauté une nouvelle probité (il fut résistant et engagé), indispensable à la prospérité des affaires.

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L’assassin’s creed Monégasque. Véritable légende sur le rocher,  il se déguisait en moine pour rentrer dans les places fortes avant de tuer tout le monde.  C’est tellement chouette comme histoire que c’est probablement faux. Ça n’empêchera pas notre Lorant Deutsch de faire un livre narrant tous les détails.

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La légende monégasque du XXIème, un autre genre…

 

L’histoire du Rocher peut se résumer à des billets blanchis, à des célébrités du monde entier en exil fiscal, de princesses qui chantent faux ou d’un prince qui s’offre une participation au JO comme petit caprice. Dans ce monde de palace, de strass et de paillettes, et de magouilles en tout genre, Dmitry Rybolovlev est comme un poisson dans l’eau. L’homme a su trouver sa place à la chute de l’empire soviétique pour devenir un magnat du Potassium (ça ne s’invente pas) et devenir un des hommes les plus riches au monde. Monaco est alors au fond du trou au point de regretter Maazou, dernier de ligue 2 et promis à un destin funeste. Le milliardaire, poussé dans le dos par le Prince Albert, rachète le club, le sauve et en fait, à nouveau, une des places fortes du football hexagonal. Comme quoi Lorant Deutsch a raison, ça marche la monarchie. Et notre russe fait tout pour s’intégrer aux us et coutumes locales. Rybolovlev est au cœur d’une scabreuse histoire d’escroquerie mêlant tour à tour un marchand d’art, des dignitaires monégasques et la mafia locale, le tout dans une indifférence générale. L’AS Monaco n’est pas qu’un simple club de foot. C’est le club d’un État indépendant. C’est notre coupe d’Europe à nous…


L’avant Match, le Match, la dépression

Falcao a pris le temps de parler de nous dans la presse « Bordeaux a une belle équipe, ils sont en confiance ». Soit Falcao bluffe, soit les séances vidéos sont enregistrées sur des VHS des années 90. En ce moment, Radamel, non seulement, nous pratiquons une bouillie de football mais en plus notre confiance s’est effritée considérablement. On a autant confiance qu’un névrosé chronique avant sa visite chez son psy. Pourtant lui aussi, il y va motivé, décidé de tourner enfin la page et de surmonter ses angoisses récurrentes. Il se sent même presque mieux après une petite sieste reposante sur le divan. Mais il a, à peine, le temps de comprendre que sa putain de mère (version trash de Freud) est responsable de sa dépression que le charlatan, euh le docteur, réclame déjà son chèque pour ce quart d’heure de thérapie. Une dépression, ça s’entretient, que voulez vous, c’est ainsi. Il ne suffit pas de vouloir aller mieux pour péter la forme. Ça serait trop simple.

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« Docteur, puisque je vous dis que je vais mieux »

Après avoir perdu des points contre Nantes et perdu tout court contre une équipe sans stade et sans barrière, on ne peut pas dire que les girondins soient d’une sérénité sans faille. On est tellement mal que nos dirigeants tentent des sorties médiatiques à la « Jean Louis Triaud ». Martin exprime sa colère dans la presse et Gourvennec déclare en toute quiétude « avoir mis une cartouche à ses joueurs ». On vous laisse imaginer la scène. Cette communication offensive et virile a ses limites. Elle ne résiste pas à la réalité du terrain.

Une presse qui a d’ailleurs animé notre semaine. Deux tweets ambigus, une mou dubitative et un match sur le banc, il n’en fallait pas plus pour que France Football se lance dans une brève « Selon nos informations ». En une dizaine de lignes, l’hebdomadaire balance une polémique présumée, à peine assumée et enrobée par une source aussi anonyme qu’inexistante. Pour masquer l’amateurisme de la méthode, le journaliste a toujours une formule dans sa boite à outil. « Selon nos informations », France Football ne sort pas très grandi dans cette histoire un peu ridicule. Mais rassurez vous, ça n’empêche pas tous les autres médias sportifs de reprendre « la news », parfois même de se l’approprier. Bienvenue dans la presse 2.0.

Entre les polémiques et les éléments de langage, on oublierait presque de vous parler des changements. Gourvennec a choisi de faire tourner son effectif. Si Sabaly retrouve assez naturellement son coté gauche à côté de Malcom, le technicien breton décide de relancer Vada, laissant Otavio sur le banc et Lerager en sentinelle. En défense centrale, Jovanovic paie ses dernières piètres prestations. Lewczuk débute au coté de Toulalan. On s’aventure dans un petit 4/3/3 des familles.

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La feuille de match

Le début de match confirme nos craintes. Le milieu de terrain se fait littéralement manger par le seul Fabinho. Nos gars affichent moins d’engagement qu’une horde de « procrastinateurs » professionnels, moins d’agressivité qu’Edgar Morin (un vibrant hommage de Jardim à l’homme de la pensée complexe et aux citations lénifiantes sur twitter). Finalement, notre stratégie d’endormir l’adversaire semble, petit à petit, porter ses fruits. Raggi se fait même avoir par le petit crochet prévisible de notre homme à la particule, qui enchaîne par une belle frappe. On atteint la mi-temps sur un score nul dans un match qui l’est tout autant.

Nous n’avons plus aucune nouvelle de Nell depuis samedi 19h

Nos espoirs ne résisteront pas longtemps. Les failles sont trop grandes pour espérer battre une équipe qui nous est largement supérieure. La presse parlait d’un Monaco en crise, en doute dans le jeu et dans les intentions. Mais on oublie trop souvent que les Monégasques se sont inclinés uniquement contre des équipes de standing européen (Besiktas, Porto et Lyon). Un placement de Lewczuk hasardeux et une cagade de Costil plus tard, Monaco mène 2-0, le match est plié. Merci, au revoir.


Les Notes

En l’honneur de Son Altesse Sérénissime, nous allons vous offrir des notes princières…

Costil (1/5) : Ce n’était franchement pas la peine de rendre un tel hommage à Stanley Menzo pour rentrer dans le cœur des girondins. Certes, Benoît signe quelques arrêts qui nous permettent de rester dans le match en première mi-temps, mais il gâche tout en seconde période. A ce rythme, il a autant de chance de disputer la coupe du Monde 2018 que Lionel Letizi. Il va dans le mur Benoît. Il sera donc tout naturellement notre princesse Grace Kelly du jour.

Sabaly (2/5) : Il a commencé le match comme un ouragan. La tempête en moi a balayé le passé, allumé le vice, c’est un incendie qu’on ne peut plus arrêter. Et pis, finalement, l’incendie n’était qu’un feu de paille. En seconde mi-temps, Sabaly est rentré dans le rang, laissant Jorge s’amuser tranquillement de lui avec une facilité déconcertante. Youssouf sera notre princesse Stéphanie, chevauchant sa moto, cheveux au vent et trompée en une de Gala par un misérable garde du corps.

En exclusivité pour vous, la défense Bordelaise en action

Igor Lewczuk (1/5) et la Toul’ (2/5) : Privé de Falcao, Monaco n’a pas eu à forcer pour se montrer dangereux. Sur le premier but, Igor en vadrouille sur le côté gauche, probablement pour chercher quelques girolles, laisse Toulalan défendre comme un vétéran, dix mètres derrière les attaquants. Sur le second but, Jeremy bat le record du 50 mètres course arrière sans tomber, laissant Lemar s’amuser avec Sabaly dans la surface. Pif et Paf n’étaient pas dans un bon jour. En bonus, Igor a fait le bonheur des commentateurs de Canal. Au quarantième ralenti, ils ont pu estimer que notre Polonais avait bien touché le ballon de la main… « le pénalty était indiscutable ». Comme on se faisait bien chier, il fallait bien occuper Govou (à qui nous conseillons de prendre ses anxiolytiques avant les matchs si possible). On imaginait mal Sidney ouvrir un bar à eau, postuler chez Rozana ou tenter une reconversion en addictologie mais pour autant, qui a bien pu l’imaginer en consultant Foot ?

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« Les gars, je suis plus crédible avec les lunettes quand même ? »

« D’accord mais lâche la bouteille Sidney »

La Toul’ a tout fait pour cacher son match médiocre en se cachant derrière le polonais. Une méthode inspiré du prince Albert spécialiste pour cacher son (ses) fils illégitime(s). Igor a fauté devant tout le monde comme un vulgaire roturier, un hommage à Daniel Ducruet.

Pellenard (1/5) : Nous y sommes. Il va nous faire regretter Maxime Poundje et c’est un bel exploit. Il défend aussi mal qu’il déborde. S’il ne se reprend pas le petit, il va se transformer en Fahid Ben Khalfallah et finir en Australie. On en fera un diplomate aussi inutile que sympathique. Incontestablement notre princesse Caroline du jour.

Vada (1/5) : Il n’était plus titulaire depuis quelques semaines et il ne risque plus de l’être avant un moment. Il est pourtant d’une régularité irréprochable : Il est aussi inutile dans la construction que médiocre sur les coups de pieds arrêtés et indigent dans le placement défensif. Il sera notre prince Louis II. Médiocre à chaque sortie, il garde ses fans. Nul doute qu’on trouvera bien un terrain d’entraînement à renommer en son honneur.

Sankharé (1/5) : On commence à comprendre la frustration des Lillois. Younouss ère au milieu de terrain comme une âme en peine, toujours dans le mauvais tempo, au mauvais moment. Pourtant c’est bien lui qui doit prendre les rênes du jeu. Il sera (et c’est assez capillotracté, avouons-le) notre princesse Charlène du jour, maman du nouvel élu.

Lerager (1/5) : Le Danois est nettement moins bon qu’en début de saison. Il est incapable de tenir ce rôle de milieu défensif. Il n’a ni la vista, ni la vitesse, ni la promptitude qui s’imposent à ce poste. C’est une erreur de casting flagrante. Il est le Daniel Elena du jour, il a beau être un bon copilote, sans moteur, sans voiture et sans pilote, il ne gagne pas, nous non plus.

Malcom (2/5) : On a beau dire le contraire, le clamer, le crier, mais nous sommes tellement dépendant de notre Brésilien. Et il le sait. Alors Malcom a tendance à en faire trop, à ne pas lâcher son ballon, à chercher toujours l’exploit au lieu de combiner avec ses petits camarades. On lui a donné les clefs et il s’est barré avec la voiture. Il est autant à sa place dans notre équipe que Léo Ferré dans la principauté. Et oui, le poète libertaire anarchiste est Monégasque. Ce n’est pas une fake news.

Kamano (1/5) : François fonce tête baissée sur le terrain, tente deux crochets minables, perd la balle comme il se doit et revient en marchant après avoir tenté une jolie simulation qui n’est pas sans nous rappeler le talent et la verve de l’immense Alban Ceray (on vous invite à faire une petite recherche Google, y’a pas de raison hein), un des acteurs les plus vigoureux de la principauté.

De Préville (1/5) : On ne sait même plus quoi écrire pour décrire son match. Nico a encore essayé mais quand il ne manquait pas d’efficacité, il enchaînait les courses dans le vide. On a beau être gentil, on commence sérieusement à s’impatienter. Le scénario était chouette. Il devait être le fils prodigue, le successeur, l’héritier de la nouvelle ambition affichée. C’était notre prince Jacques de Monaco à nous. Ça n’en prend franchement pas le chemin. Espérons que ça ne se termine pas en « Empereur Smith » (ceux qui ne comprennent pas la référence feraient bien de relire Lucky Luke).

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Vous découvrirez l’histoire de notre Nico à nous. Ou pas…

 

Jocelyn a fait un choix tactique. A la 64e minute, Sankharé cède sa place à Mendy, il opte ainsi clairement pour un 4/4/2. Audacieux n’est ce pas ? Mais voilà, vingt secondes plus tard, Lemar trompe Costil et tue le petit suspens qui régnait encore. Avec son physique de footballeur US (oh, ça va, ça reste du foot), c’est le coéquipier parfait si tu as besoin de déménager. On ne peut pas lui reprocher de ne pas mettre de l’intensité mais il faut plus que ça pour gêner Glick.

Bouffé au milieu et sans jus, Jocelyn a donc décidé de remplacer Vada par Plasil à la…74e minute. Vada était tellement nul que nous étions même presque content. Il se passa ce qui devait se passer, en un mot comme en cent, rien, nada, que dalle, le néant.

Cafu remplace Kamano à la 82e, c’est le changement « perdu pour perdu » de Jocelyn.

L’académie est déjà bien trop longue pour appesantir sur la perf’ des monégasques. Lisez le petit nouveau ANNA-LYSE pour en savoir plus.


Ailleurs dans le monde

Lamine Sané confirme tous nos espoirs en lui. Ce week-end, il prend encore trois pions à domicile. C’est encore plus déprimant de supporter le Werder que les Girondins. Hadi Sacko cire toujours le banc, à Leeds, qui doit bien briller désormais. En attendant une prochaine académie, vous pouvez toujours suivre mes navrantes saillies sur Twitter. Vous retrouverez Nausée Savajicl la semaine prochaine pour une scapulaire académie qui s’annonce dépressive à souhait.


2 thoughts on “BORDEAUX-MONACO (0-2) : LA SCAPULAIRE ACADÉMIE JOUE ENFIN LA COUPE D’EUROPE

  1. Au sujet de Monaco, j’ai une anecdotarsène : figurez-vous qu’Albert II a récemment été intronisé dans la confrérie de la caillette de Chabeuil, en hommage à l’histoire de cette cité drômoise qui appartint pendant un siècle et demi à la principauté monégasque. Avouez que ça vous la coupe.

  2. « Mettre une cartouche » ne doit pas avoir la même signification au sud de Remiremont et à l’est de Toul. À moins que Gourvennec ne soit d’une endurance hors du commun.

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