Notre Footballologue analyse PSG-OM (2-1)
Il descend du ciel pour vous offrir sa vision et des chocolats.
Condamné au qualitatif, Canal invente « le match du titre » et fait durer le plaisir jusqu’à 3 heures. Charles sourit…
Etrange…
…club qui, faute de groupes de supporters dans les tribunes, fait des tifo sur sa pelouse. Etrange tactique d’une équipe qui, candidate au titre, joue le contre à domicile. Misant sur la fatigue adverse, Ancelotti joue la carte physique et fait du malentendu la base de son animation offensive. Si le socle à 5 (Bisevac-Alex-Motta-Sissoko-Matuidi) progresse (présence de Sissoko-Matuidi dans les couloirs et la surface), les latéraux postulent chez Nicollin et les 3 offensifs (N²-Pastore-Ménez) ne tiennent pas la distance. Avec un socle bas, le trio doit maîtriser l’espace-temps, balader l’adversaire jusqu’à la faute en attendant l’arrivée des renforts. Las ! La Ligue 1 s’habille en magasin d’usine et la qualité des joueurs souffrent toujours d’un défaut dans la couture. Revue d’effectif et frustration de N² à une semaine du clasico, le PSG enflamme pourtant la rencontre et Ménez ouvre le score (1-0, 6ème.) Le mentaliste italien espère mais son bloc recule et balance sur des offensifs incapables qui de déborder, qui de temporiser, qui de combiner.
Série Noire…
…et Deschamps bricole son OM en attendant Mona. Attendu du virage, le stratège olympien compose un socle de 4 (M’bia-N’Koulou-Diarra-Cheyrou) sous Valbuena-Rémy tandis que Azpilicueta-Ayew à gauche répondent à Fanni-Amalfitano. 6ème, le socle de 4 cède face aux 5 Parisiens et Ayew-Amalfitano se recentrent pour densifier l’axe et ouvrir les couloirs. Dès lors, Marseille rivalise au milieu, Azpilicueta-Fanni arpentent leur couloir mais blessures, fatigue et limites techniques ont raison de la volonté phocéenne. Sur une épaule, Ayew surnage (28ème, 43ème), Amalfitano vient retrouver Azpilicueta à gauche (22ème, 42ème) mais le grand moment de la mi-temps a déjà eu lieu. 9ème, Motta cartonne Valbuena que venge Ayew bientôt calmé par Sissoko (10ème, carton jaune.) A la 11ème, Valbuena tente de toucher Jallet et reçoit un carton d’avoir échoué.
« Le clasico de Jérémy Ménez »…
…voit Cheyrou participer davantage au jeu offensif tandis que Diarra couvre. A l’heure de jeu, Rémy remise un centre de Azpilicueta sur Ayew qui égalise (1-1) puis, sur l’engagement, Alex reprend un corner de N²: 2-1, 60ème. Nouvelle tête de Rémy sur centre de Azpilicueta (66ème) et Bodmer remplace Pastore. Événement à la 75ème, le PSG complète plus de 4 passes pour la première fois depuis la reprise et Deschamps sanctionne: PIG et Brandao entrent pour Rémy et Amalfitano. Le Parc réclame un « Big Mac pour Gignac » et Sirigu puis Cheyrou empêchent l’OM d’égaliser (80ème) tandis que Sissoko reçoit le carton rouge commandé à la 36ème (85ème.) 1 occasion, 1 tir, 1 but, Ménez est désigné « homme du match » et le PSG proclamé « champion » par la rédaction de Canal qui spécule sur le chemin de croix olympien. Mercredi à Montpellier avec l’équipe B, en souvenir du PSG-Bordeaux de 1999, puis direction le Stade de France où une victoire assurerait les Pâques sans passer par le Golgotha.
Notre Footballologue.
J’avoue être en léger désaccord avec le footballologue pour cette fois. Autant le tifo pelouse m’a bien fait rire, autant je rejette l’affirmation selon laquelle la tactique de départ du PSG a été élaborée dans le but de jouer le contre.
Le début du match va d’ailleurs à l’encontre de cette affirmation. On assiste en effet à la domination au milieu de terrain de la base Sissoko-Matuidi-Motta avec une récupération haute (souvent d’ailleurs dans la moitié de terrain marseillaise) et une possession largement en faveur des locaux, le tout ponctué par ce but à la 6e minute. S’en est suivi une vingtaine de minutes de football crasseux fait de fautes et d’interventions viriles des deux côtés.
La demi heure suivante a été celle du non-jeu de la part du PSG, ou plutot d’un bon football chocottes, ni vraiment défense, ni vraiment attaque (ou contre pour le coup) qui a d’ailleurs amené l’égalisation logique par A.Ayew.
La reprise rapide de l’avantage a freiné les ardeurs parisiennes sans doute échaudées par le souvenir d’un contre assassin conclu par Yoann Mollo le week end précédent.
« Revue d’effectif et frustration de N² à une semaine du clasico, (…) »
Revue d’effectif à une semaine du clasico, Ancelotti a joué avec la pression pour obtenir ces 6 minutes.
Pour le reste, il suffisait d’enterrer le match en jouant le contre. Mention passable
Une séquence à 6 points pour 6 minutes et 3 points « heureux »…mais un capital confiance à bloc pour le sprint final
« Le mentaliste italien espère… »
@Footballologue,
C’est plus clair ainsi en effet… et pour le coup on est d’accord.
Par contre, la tactique mise en place par Ancelotti n’a à mon sens pas vocation à jouer le contre.
La domination physique (en particulier au milieu de terrain) a toujours été l’une des philosophie directrice du coach italien que ce soit avec le Milan ou Chelsea.
Et contrairement à la pensée véhiculée par Pierre Ménès sur la base d’une lecture basique de composition d’équipe, la base à 3 milieux n’a jamais eu pour but de bétonner en défense mais bien de favoriser une récupération haute et une distribution du jeu.
La différence d’animation entre le Milan/Chelsea et aujourd’hui Paris vient avant tout des joueurs mis aux postes clés.
Ce n’est ainsi pas faire injure à Thiago Motta que de dire que sa vision de jeu (en particulier sur le jeu long) est inférieure à celle d’Andrea Pirlo, et il n’est ainsi pas non plus compliqué de constater qu’il a moins tendance à porter le ballon et à partir en dribble que Obi Mikel.
S’inspirant de son grand Milan passé, Carlo a par ailleurs plusieurs fois évoqué la possibilité de faire reculer Pastore à ce poste après avoir constaté que Bodmer en situation de match n’a de Pirlo que quelques ouvertures sporadiques mais pas l’engagement ni l’implication.
Est ce utile aussi de comparer la doublette Nêné/Pastore(a son état de forme actuel) avec la doublette Kaka/Seedorf?
Enfin, il est réducteur de résumer le match de Ménez à son seul but. Son activité dans le repli défensif a été à plusieurs reprises salutaire pour l’équipe et enfin comment passer sous silence cette magnifique ouverture après une fausse piste à droite (Jallet) et une course croisée pour un Nénê en manque de réussite (bien que le geste n’en déplaise à Dugarry ne soit pas si aisé a accomplir).